Constant CUDREY1850 - 1919
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1390
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1878 - 1919 (Vinh)
Biographie
[1390] CUDREY Constant, Emile, naquit à Noroy-le-Bourg, dans le diocèse de Besançon (Haute-Saône), le 12 octobre 1850. A vingt ans, il s'engagea comme franc-tireur pendant la guerre de 1870. Entré au Séminaire des Missions Etrangères le 21 septembre 1875, il fut ordonné prêtre le 21 septembre 1878 et partit le 15 octobre suivant pour la Mission du Tonkin méridional (Vinh).
Après l'étude de la langue à Phu-Yen, il fut envoyé à Lang-Truong, dans la province de Hatinh, puis, en 1881, dans la partie laotienne de la Mission, dans la région de Tran-Dinh, où le vicaire apostolique, Mgr. Croc, avait formé le projet d'évangéliser ces populations. Mais après deux ans de tentatives infructueuses, il fallut renoncer, du moins provisoirement, à ce projet (voir CR. 1883 p. 14.). Le Père Cudrey devint alors chef du district de Quinh-Luu.
Dès le début des troubles de 1885, il eut à organiser la défense de ses chrétientés contre les bandes soudoyées par les lettrés", ce qu'il fit avec succès (voir CR. 1885 p. 249-250.). La paix rétablie, il administra son district et plus spécialement la grosse paroisse de Thuân-Nghia, sa résidence, pendant trente ans, la marquant profondément de son empreinte.
Avec l'âge, ses forces déclinèrent et, en 1914, il se retira au centre de la Mission, à Xa-Doai, où il travailla à revoir et à terminer un gros dictionnaire français-annamite dont il avait entrepris la rédaction depuis plusieurs années. Ce travail considérable à peine achevé, sa santé s'altéra progressivement et il mourut le 22 mai 1919.
Nécrologie
M. CUDREY
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU TONKIN MÉRIDIONAL
M. CUDREY (Emile-Constant), né à Noroy-le-Bourg (Besançon, Haute-Saône), le 12 octobre 1850. Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 21 septembre 1875. Prêtre le 21 septembre 1878. Parti pour le Tonkin méridional le 16 octobre 1878. Mort à Xa Doai le 23 mai 1919.
M. Constant Cudrey naquit à Noroy-le-Bourg (Haute-Saône), le 12 octobre 1850. De sa jeunesse nous ne savons rien, sinon qu’en 1870 il s’engagea comme franc-tireur dans l’armée de Bourbaki. Après la guerre il reprit le cours de ses études, puis il entra au Séminaire des Missions-Étrangères, où il fut ordonné prêtre le 21 septembre 1878.
Destiné au Tonkin Méridional, il y arrive le 9 janvier 1879. Après avoir étudié la langue dans la chrétienté de Phuyen, il fut envoyé à Langtruong, dans la province de Ha-Tinh ; mais il n’y resta que quelques mois, car, en 1881, Mgr Croc qui avait formé le projet d’évangéliser les populations laotiennes de la région du Tranninh, en confia l’exécution à MM. Blanck, Satre et Cudrey. Après deux ans de tentatives infructueuses, ce projet dut être abandonné et, en juin 1883, on envoya M. Cudrey dans le district du Quinhluu. Il en devint le chef dès l’année suivante et le dirigea pendant trente ans c’est-à-dire jusqu’en janvier 1914.
Dès le début des troubles de 1885, il eut à combattre les rebelles ; ayant réuni un groupe de chrétiens bien décidés, il commanda l’offensive qui, en une nuit, sauva tout le district et assura une paix durable à toute la région du Quinhluu, alors qu’en beaucoup d’autres endroits, les troubles et les batailles se prolongèrent pendant plus d’une année.
De 1885 à 1914, la carrière apostolique de M. Cudrey, que nous appelions familièrement le « Patriarche du Quinhluu », se déroula tranquillement à Thuannghia, chef-lieu de ce district, sans à coups comme sans action d’éclat. Mais il ne s’ensuit pas que notre Patriarche ait été une figure banale. C’était, au contraire, une physionomie originale, par son extrême myopie, sa prestance presque rigide et sa parole exubérante. Et c’était un prêtre d’une dignité et d’une régularité de vie exemplaires.
Il dut renoncer de bonne heure à la prédication, parce qu’il n’arri¬vait pas à maîtriser ce qu’on pourrait appeler sa « fougue oratoire » ; l’exode à peine fini, sa voix s’élevait et se précipitait tellement, qu’il n’était pas compris de son auditoire. Mais il avait d’autres moyens d’instruire ses ouailles, de les maintenir et de les faire avancer dans le chemin de la vertu. Notamment le ministère de la confession auquel il s’adonna avec une bonté et une patience inlassables. La meilleure preuve que, pendant trente ans, il fit au Quinhluu de l’excellente besogne, c’est que la très populeuse paroisse de Thuannghia, dont il s’est occupé plus spécialement, tient aujourd’hui la tête dans la Mission et peut-être même dans tout le Tonkin.
Les années s’ajoutant aux années, les forces de M. Cudrey déclinèrent et, au début de 1914, il se sentit impuissant à diriger un grand district de 8 à 9.000 chrétiens. Alors, quoique très attaché à son cher troupeau de Quinhluu, il remit sa démission à Mgr Eloy et demanda à prendre sa retraite à la Communauté de Xadoai. C’est là qu’il passa les dernières années de sa vie, occupant ses loisirs à revoir et à terminer un gros dictionnaire français-annamite, auquel il travaillait depuis plus de quinze ans. Ce travail considérable à peine achevé, il eut une première attaque de congestion cérébrale en août 1916. Dès lors sa santé s’altéra de plus en plus et il se prépara longuement à la mort qui ne l’effrayait pas.
Il garda jusqu’au dernier jour l’usage presque intact de ses membres et de ses facultés. Le 22 mai 1919, il célébra encore la sainte messe, mais le soir, à sept heures, il fut de nouveau frappé par une congestion. Mgr Eloy lui administra les derniers sacrements et, vers deux heures et demie du matin, notre cher confrère s’endormit doucement dans le Seigneur.
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Références
[1390] CUDREY Constant (1850-1919)
Références biographiques
AME 1919 p. 192. CR 1878 p. 55. 1881 p. 67. 68. 1883 p. 14. 1885 p. 249. 250. 1886 p. 94. 166. 1887 p. 132. 140. 1888 p. 124. 1889 p. 137. 1890 p. 108. 1893 p. 186. 361. 1894 p. 199. 1896 p. 175. 1902 p. 354. 355. 1903 p. 153. 154. 1906 p. 145. 1908 p. 158. 159. 1911 p. 142. 1917 p. 161. 238. 1919 p. 209.
Notice nécrologique
CR 1919 p. 209.