Jean-Joseph ROSSILLON1877 - 1943
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2612
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Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Chine
- Région missionnaire :
- 1902 - 1943
Missionnaires de la même famille
Biographie
[2612] ROSSILLON Jean-Joseph, est né le 7 mai 1877 à Chessenaz, au diocèse d'Annecy (Haute-Savoie). Il fait ses études secondaires au Petit Séminaire diocésain. Il entre au Grand Séminaire d'Annecy en 1897 et au Séminaire des Missions Étrangères le 24 septembre 1898. Ordonné prêtre le 21 septembre 1901, il part le 13 novembre suivant pour la mission du Kouangtong.
Il étudie la langue tout en étant vicaire à Lo Fao (1902-1904), puis prend la direction du poste de Tsaply. En 1912, il quitte Tsaply pour aller fonder le nouveau district de Tepo : il y travaille six ans, construit une résidence, transforme l'ancienne chapelle. Pendant la guerre entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, le Père Rossillon remplit les fonctions de parlementaire près d'un général du Kouangsi, à la satisfaction de tous : la ville de Luichow lui témoigne sa reconnaissance officielle.
À la fin de 1918, il quitte Tepo pour s'installer à Waichow, dans le district de Shing-Tsai. En 1928, il est nommé professeur au Séminaire. Malade, il prend un congé en France (1931-1932). À la fin de 1932, à son retour, il est nommé architecte de la mission : évêché de Pakhoi, églises de Limkong, de Tepo (en lieu et place de son ancienne chapelle), de Topi, maternité de Pakhoi, chapelles pour le couvent de Lo Fao et l'orphelinat de Pakhoi, seront son oeuvre. Perclus de rhumatismes et souffrant de diabète, il doit prendre un poste moins fatiguant : ce sera Kongping, en 1936. En 1943, il doit être soigné pour une blessure au pied, à l'hôpital de Moncay; une rechute au mois d'avril le ramène à l'hôpital : le médecin l'avertit de la gravité du mal et le Père Rossillon vient mourir chez son voisin de Lo Fao, le Père Hermann. Il rend le dernier soupir le 23 mai 1943 après de longues souffrances. Cinq prêtres l'accompagnent à sa dernière demeure au cimetière chrétien de Lo Fao.
Nécrologie
M. ROSSILLON
MISSIONNAIRE DE PAKHOI
M. ROSSILLON (Jean-Joseph) né le 7 mai 1877 à Chessenaz, diocèse d’Annecy (Haute-Savoie). Entré laïque au Séminaire des Missions-Étrangères le 24 septembre 1898. Prêtre le 21 septembre 1901. Parti pour le Kouangtong le 19 novembre 1901. Mort dans sa Mission le 23 mai 1943.
Jean-Joseph Rossillon naquit le 7 mai 1877, à Chessenaz, diocèse d’Annecy. Ses bons parents lui donnèrent une éducation virile, et il garda toute sa vie une profonde affection pour eux.
M. Rossillon fit ses études secondaires dans son diocèse, et après avoir passé une année au grand séminaire, il fut admis au Séminaire des Missions-Étrangères. Il était le dernier arrivé sur la liste des aspirants et, pendant de longs mois, il dut remplir l’humble et honorable fonction de préparer l’encensoir pour les cérémonies.
Ordonné prêtre le 21 septembre 1901, notre jeune missionnaire partit le 13 novembre de la même année pour le Kouang-Tong, où il arriva dans le courant de décembre. En 1902, M. Grandpierre le reçut comme vicaire, mais peu de temps, puisque deux ou trois ans plus tard il prit la direction du poste de Tsaply, à douze lieues au nord-est de Pakhoi. En 1912, il quitta Tsaply pour aller fonder le nouveau district de Tepo, comprenant une partie de celui de la Sainte Trinité et une partie de celui de Luichow-ville. Il y travailla pendant six années. La résidence-chapelle de Tepo trop étroite, il commença donc par construire une maison pour le missionnaire, puis il transforma l’ancienne chapelle en attendant qu’il revînt bâtir lui-même plus tard une église plus vaste, quand il sera devenu architecte de la Mission.
Tout en administrant son district pendant la guerre entre la Chine du nord et la Chine du sud, M. Rossillon remplit les fonctions de parlementaire auprès d’un général du Kouangsi, à la satisfaction de tous ; la ville de Luichow lui témoigna sa reconnaissance en lui envoyant un magnifique panneau en bois laqué et doré avec cette inscription : « Le sauveur du pays ». Cet envoi fut fait dans toutes les formes rituelles : cortège de notables, musique, pétards, etc... Le pauvre missionnaire n’était pas habitué à tant d’honneurs. Sur ces entrefaites, un poste dans l’île de Waichow manquait de titulaire. M. Rossillon confia à ses voisins la joie qu’il éprouverait ¬de l’occuper pour être près de son ami, M. Marqué ; mais il ne voulait rien demander. Un confrère écrivit à Mgr de Guébriant pour lui exposer le désir du missionnaire. Il obtint gain de cause et à la fin de 1918, M. Rossillon quittait Tepo pour aller s’installer à Waichow dans le district de Shing-Tsai.
En 1928, on avait besoin d’un professeur au séminaire ; il y fut nommé et fit preuve de ses aptitudes particulières pour l’enseignement de la langue de Cicéron, au dire de ses anciens élèves eux-mêmes. Il remplit ces délicates fonctions durant quelques années, puis il tomba malade. Un retour en France s’imposait. A la fin de 1932 il était revenu dans sa province. C’est alors que Mgr Pénicaud, Vicaire apostolique de Pakhoi, le nomma architecte de la Mission. M. Rossillon entreprit d’abord la construction de l’évêché, vaste bâtiment qui peut abriter tout le clergé de la Mission au moment des retraites. Puis ce fut Limkong qui vit s’élever une belle église avec clocher. Tepo et Topi goûtèrent bientôt la même satisfaction. Une maternité à Pakhoi, une chapelle pour le couvent de Lofao, une autre pour l’orphelinat de Pakhoi, et j’en oublie... l’occupèrent pendant plusieurs années.
Il approchait de la soixantaine ; ses rhumatismes le faisaient beaucoup souffrir et par surcroît, depuis plusieurs années, il était atteint du diabète qui l’obligeait à suivre un régime sévère. Il lui fallait donc un poste de repos. M. Cotto, alors missionnaire de Tchouksham, lui proposa une petite chrétienté déjà tout organisée, deux cents chrétiens environ et pas de courses fatigantes. Monseigneur Pénicaud approuvant cette solution, M. Rossillon s’installa en 1936 à Kongping. Il arrangea tout à son goût et y fut heureux, autant qu’on peut l’être sur terre, s’adonnait de tout cœur au bien spirituel de cette petite paroisse.
En 1943, une légère blessure au pied s’envenima et obligea notre confrère à entrer à l’hôpital de Moncay où il rencontra un médecin bien dévoué. Son état de santé s’améliorait de jour en jour, de telle sorte que notre missionnaire pouvait rentrer chez lui ; M. Richard l’attendait pour prêcher la retraite préparatoire à la fête de saint Joseph, patron de Kongping. En avril, nouvelle rechute : M. Rossillon dut faire un court séjour à l’hôpital de Moncay. Le médecin, cette fois, l’avertit de la gravité du mal ; c’est alors que le malade revient à Lofao chez son voisin, M. Hermann pour y mourir. Il se prépara avec soin au grand passage, mit ordre à ses affaires, refit son testament, reçut les derniers sacrements et attendit en paix l’heure du Bon Dieu. Mgr Deswazière, en tournée dans les environs et apprenant que son missionnaire était gravement malade, vint à Lofao lui apporter la suprême consolation de revoir son évêque avant de mourir. M. Rossillon souffrit terriblement jusqu’au 21 mai, jour où il entra dans le coma, et rendit le dernier soupir le 23. Deux prêtres chinois, que le malade avait demandé à voir, sont arrivés juste à temps, avant qu’il perdît connaissance. Cinq prêtres accompagnèrent notre regretté confrère à sa dernière demeure. Il repose dans le cimetière chrétien de Lofao.
M. Rossillon avait un cœur d’or ! Passer deux ou trois jours en sa compagnie était un véritable bonheur pour ses confrères voisins. D’une sensibilité extrême, la moindre gentillesse à son égard le touchait beaucoup et cependant son caractère avait gardé quelque chose de l’aspérité des montagnes de son pays natal : ses administrés l’ont éprouvé plus d’une fois, et malgré tout, il les aimait véritablement. Ses chrétiens le savaient et comprenaient parfaitement sa façon d’agir avec eux. Son dernier domestique le servit pendant plus de vingt-cinq ans et il l’assista pendant sa dernière maladie avec un dévouement filial.
M. Rossillon avait choisi avec beaucoup de discernement deux élèves pour le séminaire ; il les suivait avec une tendresse paternelle et ils lui font honneur. Ils sont aujourd’hui parmi nos meilleurs- prêtres indigènes.
Le défunt laisse à ses confrères le souvenir d’un prêtre très exact pour la récitation du bréviaire et pour ses exercices de piété. Ses comptes et ses registres étaient tenus avec le plus grand soin.
Le Maître des Apôtres a dû déjà récompenser son fidèle serviteur et nous sommes persuadés que du haut du ciel, M. Rossillon ne nous oublie pas.
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Références
[2612] ROSSILLON Jean (1877-1943)
Références biographiques
AME 1902 p. 93. 1904 p. 367. 1919-20 p. 283. 1922 p. 85. 1937 p. 185. 232. CR 1901 p. 278. 1902 p. 140. 1903 p. 120. 121. 129. 1908 p. 119. 1910 p. 127. 1911 p. 112. 1913 p. 163. 1918 p. 50. 1919 p. 56. 1923 p. 93. 1925 p. 81. 1926 p. 88. 1928 p. 89. 1929 p. 115. 1930 p. 135. 136. 1933 p. 116. 1934 p. 109. 110. 1935 p. 102. 295. 1936 p. 104. 106. 1937 p. 101. 105. 1940 p. 61. 1947 p. 42. 354. 1948 p. 196-198 (notice nécro.). BME 1922 p. 240. 1923 p. 65. 123. 1928 p. 496. 1929 p. 493. 1950 p. 577. 1931 p. 66. 1932 p. 701. 858. 1933 p. 128. 129. 205. 698. 934. 1934 p. 204. 1935 p. 195. 427. 510. 666. 735. 1936 p. 55. 293. 366. 451. 483. 896. 1937 p. 50. 72. 356. 437. 874. 1938 p. 49. 475. 1940 p. 123. 556. 693. 802. 1941 p. 45. 184. 185. 187. 486. 554. 622. 757. 1948 p. 40. 175. 1949 p. 43. EC1 N° 3. 10. 16. 26. 195. 197. 253. 435. MC 1917 p. 205. 207.