Jean SION1890 - 1951
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 3205
- Bibliographie : Consulter le catalogue
- Archives : Dossier personnel de Mgr Jean Sion
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1920 - 1941 (Qui Nhon)
- 1941 - 1951 (Kontum)
Biographie
[3205] Jean SION naît le 10 juin 1890, à Estaires, rattaché à l’époque au diocèse de Cambrai dans le département du Nord. Aujourd’hui, il s’agit de celui de Lille.
Le 11 septembre 1907, il entre au séminaire des MEP. Tonsuré le 27 septembre 1908, il reçoit les ordres mineurs le 26 septembre 1909. Appelé sous les drapeaux en 1910, il n’est libéré qu'en novembre 1913, en raison des dispositions de la nouvelle loi portant à trois ans la durée du service militaire obligatoire. Après quelques mois de séminaire, il est à nouveau mobilisé en 1914.
Affecté au service de santé, il devient spécialiste en radiologie. C'est à ce titre que le Gouverneur Militaire de Paris accorde, le 22 avril 1918, un "témoignage de satisfaction au manipulateur radiographe Sion".... capable... "dans une nuit, de procéder à l'installation et à la mise en fonctionnement du service radio-chirurgical dans différents établissements de l'Assistance Publique". Le 21 juin 1918, le Major Médical Corps Usa, du Field Hospital Co N°12, certifie : ...."Le nommé Jean Sion est resté dans cet hôpital depuis le mois d'avril et a été attaché aux travaux des rayons X. Il s'est montré un actif et consciencieux travailleur, donnant satisfaction sous tous rapports."
La paix revenue, Jean Sion reprend sa place au séminaire en septembre 1919. Il est ordonné sous diacre le 20 décembre 1919, diacre le 28 février 1920 et prêtre le 20 mars 1920. Il reçoit alors sa destination pour le vicariat apostolique de la Cochinchine Orientale (Quinhon), qu'il part rejoindre le 27 juin 1920.
Viêtnam (1920- 1951)
Le P. Sion fait l'apprentissage de la langue viêtnamienne sous la direction du P. Louis Vallet, chef du district de Phu-thuong, assez proche de Tourane (Da-nang), dans la province du Quang-Nam. Il s'y montre très brillant, car à partir de 1925, il prêche de nombreuses retraites aux catéchistes, aux séminaristes, aux religieuses, et aux prêtres viêtnamiens. Plus tard, il organise des retraites fermées, à Kim-châu.
En 1922, il est nommé professeur de théologie au grand séminaire de Dai-an. En novembre 1926, tout en s'occupant des 1.400 fidèles dispersés dans les 14 paroisses du district de Truong-doc, dans le Binh-dinh, il est chargé de l'oeuvre des catéchistes, et il travaille à la fondation de la Congrégation à voeux simples des "Religieux-Catéchistes de Saint Joseph" qu'il installe à Nhà-Da, un éperon rocheux qu'escalade la route mandarine, à 30 kms de la citadelle de Binh-dinh, à 50 kms du port de Qui-nhon. En 1881, le P. Théodule Hamon avait créé, dans cette région, un district chrétien important. A la demande de Mgr.Grangeon, le P.Sion établit un programme de formation spirituelle et intellectuelle étalé sur huit ans pour ces jeunes religieux.
. La congrégation des Frères de Saint Joseph
En janvier 1928, le P. Sion déchargé du district de la Nhà-Da, se consacre tout entier à l'oeuvre de formation des Frères Catéchistes. Il accueille un Père Rédemptoriste canadien venu étudier le viêtnamien. En 1931, Mgr. Tardieu donne l'existence canonique à cette congrégation; le 16 juillet 1932, les 10 premiers frères prononcent leurs premiers voeux. Quatre jours après, le Centre de la Congrégation quitte Nhà-da et s'installe à Kim-Châu, près de la citadelle de Binh-dinh, à 20 kms au nord-ouest de Quinhon, dans les bâtiments de l'ancienne école Gagelin, transférée dans cette ville.
Un décret pontifical du 18 janvier 1932, paru dans les "Acta Apostolicae Sedis" du 5 août suivant, érige, par division du vicariat apostolique de Quinhon, celui de Kontum, confié à Mgr. Jeannin. M. Sion met quatre frères catéchistes au service du nouveau vicariat.
Dans la nuit du 31 octobre 1933, un typhon d'une violence inouïe, s'abat sur Quinhon et ses environs. A Kim-Châu, le noviciat des Frères de Saint Joseph s'effondre, ensevelissant sous ses ruines dix frères ou postulants. Sans se décourager, M. Sion reconstruit les bâtiments et ajoute à l'extrémité ouest, une aile de 50 mètres de long. En 1929, Mgr Grangeon, presque aveugle se retire à Kim-Châu auprès du P. Sion et de ses Frères catéchistes. Selon son désir, il est inhumé le 23 novembre 1933 dans le cimetière de cette communauté, à Kim Châu.
Le 24 mai 1935, le P. Sion, fatigué, s'embarque pour la France où il arrive le 20 juin 1935. Le 12 juin 1936, il repart pour Quinhon où il débarque le 8 juillet 1936, et dès le lendemain, il rejoint ses Petits Frères à Kim-Châu.
En mars 1939, le P. Sion est nommé visiteur de toutes les écoles de la mission ; du 7 au 12 août 1939, donnant suite au voeu exprimé par le P. Matéo, qui avait prêché la retraite des missionnaires, il organise à Kim-châu, une retraite fermée suivie par 62 retraitants ; l'année suivante, du 12 au 15 août, 150 retraitants arrivent de tous les coins de la mission, pour suivre à Kim-châu, dans les locaux de la Communauté, ces exercices spirituels. En 1941, on atteint le nombre de 95.
Au 1er juillet 1941, la congrégation diocésaine des Frères de Saint Joseph compte 37 profès dont 4 viennent de prononcer leurs voeux perpétuels, 4 novices, 5 postulants et une cinquantaine de juvénistes. Le P. Labiausse étant décédé le 15 juin 1941, le P. Sion ajoute à sa charge de Supérieur des Frères de St. Joseph, celles de provicaire de la Mission et de vicaire délégué.
. Evêque en 1941
Le 29 décembre 1941, par télégramme, M.Sion apprend sa nomination comme évêque de Midoëum et de vicaire apostolique de Kontum, décidée par le Pape, lors du consistoire du 23 décembre 1941. Le 22 avril 1942, Mgr. Sion est sacré dans la pro-cathédrale de Quinhon, par Mgr. Drapier, délégué apostolique en Indochine, assisté des P. Tardieu, vicaire apostolique de Quinhon, et Cassaigne, vicaire apostolique de Saïgon. Successeur de Mgr. Martial Jeannin, Il prendt possession de son vicariat le 28 avril 1942.
Jusqu'en 1945, le travail missionnaire à Kontum continue normalement, tant chez les montagnards que chez les viêtnamiens. Le 9 mars 1945, survient le coup de force japonais contre la présence française. Prévoyant un internement possible, Mgr. Sion nomme le P. Diên provicaire, avec tous les pouvoirs de juridiction. Ainsi, pendant plus d'un an, le vicariat apostolique de Kontum, contrôlé par le mouvement révolutionnaire viêtminh est dirigé et administré par le seul clergé viêtnamien et bahnar.
Le 15 mars 1945, les japonais ayant occupé Kontum ,ils internent tous les missionnaires au petit séminaire de cette ville, puis les dirigent sur Nhatrang où ils sont placés en résidence surveillée. Le 15 août 1945, lors de la capitulation japonaise, le "Viêtminh" prend le pouvoir; les missionnaires restent entre leurs mains. Le 21 janvier 1946, sous la pression des forces du corps expéditionnaire français, les troupes viêtminh évacuent la ville de Nhatrang, puis, le 26 juin 1946, elles se retirent de la région de Kontum.
Le 25 juillet 1946, Mgr. Sion, accompagné par le P. Décrouille, arrive en jeep à Kontum, après un parcours de 600 kms. Le P. Curien, aumônier militaire auprès des forces françaises, qui a pu empêcher le pillage de la mission et des biens viêtnamiens, avait rappelé prêtres et chrétiens dispersés dans la forêt. Quelques jours après le retour de l'évêque à Kontum, plusieurs missionnaires rejoignent leur district; ils trouvent les prêtres viêtnamiens et bahnars à leur poste. Cependant, pressés par les viêtminh, quelques 3.000 viêtnamiens regagnent la plaine ; les montagnards restent fidèles. Le travail missionnaire reprend son cours ordinaire, malgré un climat de guérilla.
Il reste alors 12 grands séminaristes dans le vicariat de Kontum. Mgr. Sion les rappelle. Il prend la direction du séminaire, assure les cours de morale et de droit canon, trouve du temps pour les visites pastorales, en attendant en 1948, l'arrivée de cinq jeunes missionnaires. En 1947, avec l'autorisation de la Propagande, Mgr. Sion érige canoniquement "L'Association des Filles Bahnars de la Médaille Miraculeuse" et la confie aux Soeurs de St.Vincent- de- Paul. Le 27 novembre 1948, il donne l'habit religieux à sept novices.
En 1948, les autorités civiles et militaires regroupent d'une manière maladroite plusieurs villages et districts censés être sous influence et contrôle "viêtminh". Quant aux prêtres, leur situation est fort délicate, étant exposés aux soupçons de leurs adversaires. A cette date, le grand séminaire compte 6 philosophes et 6 théologiens, le petit séminaire, 17 élèves, et l'école Cuénot 72 jeunes montagnards.
En 1949, Mgr. Sion écrit : ..."La situation de la Mission a empiré, ... parce que les Viêtminh ont envahi trois nouveaux districts, en sus des trois précédemment sous leur emprise. Vingt-neuf villages ne peuvent recevoir le prêtre que très rarement....." Après l'ordination de deux nouveaux prêtres en juin, Mgr. Sion préside à Kontum, le 6 septembre 1949, les noces d'or sacerdotales du P. Jules Alberty. Le 29 décembre 1949, il confère la prêtrise à deux diacres.
.Centenaire de la mission de Kontum en 1950
Les 6-7-8 janvier 1950, il marque ,par un triduum solennel et de grandes festivités, le centenaire de la fondation de la Mission de Kontum. Puis, il se rend à Banméthuôt pour la visite pastorale de ce district.
En avril 1950, Mgr. Sion quitte le Viêtnam pour participer à l'Assemblée Générale des MEP qui s'ouvre à Bièvres, le 1er août 1950. Son billet de retour est pris pour le 27 octobre 1950, mais son état de santé l'oblige à retarder son départ. Le 23 novembre 1950, une crise d'urémie met sa vie en danger, il reçoit le sacrement des malades. Le 6 février 1951, le P. Cussac va le chercher à Lille où il est hospitalisé pour le conduire à Montbeton. C'est là qu'il décède le 19 août 1951.
Nécrologie
[ 3205 ] SION Jean, Liévain, Joseph (Mgr.)
Evêque de Midoëum
Vicaire Apostolique de Kontum
----------
Jean, Liévain, Joseph SION naquit le 10 juin 1890, à Estaires, alors dans le diocèse de Cambrai, actuellement dans celui de Lille, département du Nord.
Le 11 septembre 1907, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 27 septembre 1908, il reçut les ordres mineurs le 26 septembre 1909. Appelé sous les drapeaux en 1910, il ne fut libéré qu'en novembre 1913, en raison des dispositions de la nouvelle loi portant à trois ans la durée du service militaire obligatoire. Après quelques mois de séminaire, il fut remoblilisé en 1914.
Affecté au service de santé, il devint spécialiste en radiologie. C'est à ce titre que le Gouverneur Militaire de Paris accorda, le 22 avril 1918, un "témoignage de satisfaction au manipulateur radiographe Sion".... capable... "dans une nuit, de procéder à l'installation et à la mise en fonctionnement du service radio-chirurgical dans différents établissements de l'Assistance Publique". Le 21 juin 1918, le Major Médical Corps Usa, du Field Hospital Co N°12, certifiait : ...."Le nommé Jean Sion est resté dans cet hôpital depuis le mois d'avril et a été attaché aux travaux des rayons X. Il s'est montré un actif et consciencieux travailleur, donnant satisfaction sous tous rapports."
La paix revenue, M.Sion reprit sa place au séminaire, en septembre 1919. Il fut ordonné sous diacre le 20 décembre 1919, diacre le 28 février 1920 et prêtre le 20 mars 1920. Il reçut alors sa destination pour le vicariat apostolique de la Cochinchine Orientale (Quinhon), qu'il partit rejoindre le 27 juin 1920.
M. Sion fit l'apprentissage de la langue viêtnamienne sous la direction de M. Louis Vallet, chef du district de Phu-thuong, assez proche de Tourane (Da-nang), dans la province du Quang-Nam. Il s'y montra très brillant, car à partir de 1925, il prêcha de nombreuses retraites aux catéchistes, aux séminaristes, aux religieuses, et aux prêtres viêtnamiens. Plus tard, il organisa des retraites fermées, à Kim-châu.
En 1922, M.Sion fut nommé professeur de théologie au grand séminaire de Dai-an. En novembre 1926, tout en s'occupant des 1.400 fidèles dispersés dans les 14 paroisses du district de Truong-doc, dans le Binh-dinh, il fut chargé de l'oeuvre des catéchistes, et il travailla à la fondation de la Congrégation à voeux simples des "Religieux-Catéchistes de Saint Joseph" qu'il installa à Nhà-Da, un éperon rocheux qu'escalade la route mandarine, à 30 kms de la citadelle de Binh-dinh, à 50 kms du port de Qui-nhon. En 1881, M. Théodule Hamon avait créé, en cette région, un district chrétien important. A la demande de Mgr.Grangeon, M.Sion établit un programme de formation spirituelle et intellectuelle étalé sur huit ans pour ces jeunes religieux.
En janvier 1928, M. Sion déchargé du district de la Nhà-Da, se consacra tout entier à l'oeuvre de formation des Frères Catéchistes. Il accueillit un Père Rédemptoriste canadien venu étudier le viêtnamien. En 1931, Mgr. Tardieu donna l'existence canonique à cette congrégation; le 16 juillet 1932, les 10 premiers frères prononcèrent leurs premiers voeux. Quatre jours après, le Centre de la Congrégation quitta Nhà-da et alla s'installer à Kim-Châu, près de la citadelle de Binh-dinh, à 20 kms au nord-ouest de Quinhon, dans les bâtiments de l'ancienne école Gagelin, transférée en cette dernière ville.
Le décret pontifical du 18 janvier 1932, paru dans les "Acta Apostolicae Sedis" du 5 août suivant, érigea, par division du vicariat apostolique de Quinhon, celui de Kontum confié à Mgr. Jeannin. M. Sion mit quatre frères catéchistes au service du nouveau vicariat.
Dans la nuit du 31 octobre 1933, un typhon d'une violence inouïe, s'abattit sur Quinhon et ses environs. A Kim-Châu, le noviciat des Frères de Saint Joseph s'effondra ensevelissant sous ses ruines dix frères ou postulants. Sans se décourager, M. Sion reconstruisit les bâtiments et ajouta à l'extrémité ouest, une aile de 50 mètres de long. En 1929, Mgr Grangeon, presque aveugle se retira à Kim-Châu auprès de M. Sion et de ses Frères catéchistes. Selon son désir, il fut inhumé le 23 novembre 1933, dans le cimetière de cette communauté, à Kim Châu.
Le 24 mai 1935, M. Sion fatigué s'embarqua pour la France où il arriva le 20 juin 1935. Le 12 juin 1936, il repartit pour Quinhon où il débarqua le 8 juillet 1936, et dès le lendemain, il rejoignit ses Petits Frères à Kim-Châu.
En mars 1939, M. Sion fut nommé visiteur de toutes les écoles de la mission ; du 7 au 12 août 1939, donnant suite au voeu exprimé par le P. Matéo, qui avait préché la retraite des missionnaires, il organisa à Kim-châu, une retraite fermée qui fut suivie par 62 retraitants ; l'année suivante, du 12 au 15 août, 150 retraitants arrivèrent de tous les coins de la mission, pour suivre à Kim-châu, dans les locaux de la Communauté, ces exercices spirituels. En 1941, on atteignit le nombre de 95.
Au 1er juillet 1941, la congrégation diocésaine des Frères de Saint Joseph comptait 37 profès dont 4 venaient de prononcer leurs voeux perpétuels, 4 novices, 5 postulants et une cinquantaine de juvénistes. M. Labiausse étant décédé le 15 juin 1941, M. Sion ajouta à sa charge de Supérieur des Frères de St. Joseph, celles de provicaire de la Mission et de vicaire délégué.
Le 29 décembre 1941, par télégramme, M.Sion apprit sa nomination d'évêque de Midoëum et de vicaire apostolique de Kontum, décidée par le Pape, lors du consistoire du 23 décembre 1941. Le 22 avril 1942, Mgr. Sion fut sacré dans la pro-cathédrale de Quinhon, par Mgr. Drapier, Délégué Apostolique en Indochine, assisté de NN.SS. Tardieu, vicaire apostolique de Quinhon, et Cassaigne, vicaire apostolique de Saïgon. Successeur de Mgr. Martial Jeannin, Il prit possession de son vicariat, le 28 avril 1942.
Jusqu'en 1945, le travail missionnaire à Kontum continua normalement tant chez les montagnards que chez les viêtnamiens. Le 9 mars 1945, survint le coup de force japonais contre la présence française. Prévoyant un internement possible, Mgr. Sion nomma le P. Diên provicaire, avec tous les pouvoirs de juridiction. Ainsi, pendant plus d'un an, le vicariat apostolique de Kontum, contrôlé par le mouvement révolutionnaire "viêtminh", allait être dirigé et administré par le seul clergé viêtnamien et bahnar.
Le 15 mars 1945, les japonais ayant occupé Kontum, internèrent tous les missionnaires au petit séminaire de cette ville, puis les dirigèrent sur Nhatrang où ils furent placés en résidence surveillée. Le 15 août 1945, lors de la capitulation japonaise, le "Viêtminh" prit le pouvoir; les missionnaires restèrent entre leurs mains. Le 21 janvier 1946, sous la pression des forces du corps expéditionnaire français, les troupes viêtminh évacuèrent la ville de Nhatrang, puis, le 26 juin 1946, elles se retirèrent de la région de Kontum.
Le 25 juillet 1946, Mgr. Sion accompagné par M. Décrouille, arriva en jeep à Kontum, après un parcours de 600 kms. M. Curien, aumônier militaire auprès des forces françaises, qui avait pû empêcher le pillage de la mission et des biens viêtnamiens, avait rappelé prêtres et chrétiens dispersés dans la forêt. Quelques jours après le retour de l'évêque à Kontum, plusieurs missionnaires rejoignirent leur district; ils trouvèrent les prêtres viêtnamiens et bahnars à leur poste. Cependant, pressés par les viêtminh, quelques 3.000 viêtnamiens avaient regagné la plaine ; les montagnards étaient restés fidèles. Le travail missionnaire reprit son cours ordinaire, malgré un climat de guerilla.
Il restait alors 12 grands séminaristes dans le vicariat de Kontum. Mgr. Sion les rappela. Il prit la direction du séminaire, assura les cours de morale et de droit canon, trouva du temps pour les visites pastorales, en attendant en 1948, l'arrivée de cinq jeunes missionnaires. En 1947, avec l'autorisation de la S.C. de la Propagande, Mgr. Sion érigea canoniquement "L'Association des Filles Bahnars de la Médaille Miraculeuse" et la confia aux Soeurs de St.Vincent de Paul. Le 27 novembre 1948, il donna l'habit religieux à sept novices.
En 1948, les autorités civiles et militaires regroupèrent d'une manière maladroite plusieurs villages et districts censés être sous influence et contrôle "viêtminh". Quant aux prêtres, leur situation était fort délicate, étant exposés aux soupçons de leurs adversaires. A cette date, le grand séminaire comptait 6 philosophes et 6 théologiens, le petit séminaire, 17 élèves, et l'école Cuénot 72 jeunes montagnards.
En 1949, Mgr. Sion écrivait : ..."La situation de la Mission a empiré, ... parce que les Viêtminh ont envahi trois nouveaux districts, en sus des trois précédemment sous leur emprise. Vingt-neuf villages ne peuvent recevoir le prêtre que très rarement....." Après l'ordination de deux nouveaux prêtres en juin, Mgr. Sion présida à Kontum, le 6 septembre 1949, les noces d'or sacerdotales de M. Jules Alberty. Le 29 décembre 1949, il conféra la prêtrise à deux diacres.
Les 6-7-8 janvier 1950, il voulut, par un triduum solennel et de grandes festivités, marquer le centenaire de la fondation de la Mission de Kontum. Puis, il se rendit à Banméthuôt pour la visite pastorale de ce district.
En avril 1950, Mgr. Sion quitta le Viêtnam pour participer à l'Assemblée Générale de la Société qui s'ouvrit à Bièvres, le 1er août 1950. Son billet de retour était pris pour le 27 octobre 1950, mais son état de santé l'obligea à retarder son départ. Le 23 novembre 1950, une crise d'urémie ayant mis sa vie en danger, il reçut le sacrement des malades. Le 6 février 1951, M. Cussac alla le chercher à Lille où il était hospitalisé pour le conduire à Montbeton. C'est là qu'il décéda le 19 août 1951.
Mars 2
Références
[3205] SION Jean (1890-1951)
Notices biographiques
AME 1917-8 p. 596. 1919-20 p. 480. 1926-7 p. 272. 1928 p. 143-4-7-8. 1938 p. 22-3-6 ph . 1939 p. 90.
CR 1920 p. 85. 1921 p. 106. 1926 p. 111. 1927 p. 108. 1930 p. 173-4. 1932 p. 203. 1933 p. 266. 1935 p. 316. 1938 p. 146. 1939 p. 136. 1940 p.86. 1947 p. 77, 83, 242. 1948 p. 88. 1952 p. 46, 92.
BME 1924 p. 685 ph . 1925 p. 706. 1926 p. 449, 513-74, 710. 1928 p. 245, 438. 1929 p. 464 ph . 1934 p. 58, 353, 799. 1935 p. 297 ph .599. 1936 p. 300, 455, 671. 1938 p. 481, 699, 768. 1939 p. 284, 661, 735. 1940 p. 701. 1941 p. 114, 273, 728-9. 1948 p. 108-10. 1949 p. 68 ph , 248, 531, 717. 1950 p. 400-56-77, 583 ph , 754. 1951 p. 71, 203, 582, 648-99, 701. 1952 p. 692. 1953 p. 44. 1955 p. 122. 1958 p. 523.
RMEP 1962 n° 124 p. 12.
EC1 n° 317-39, 431-81-6-7-92, 504.
EC2 n° 44 p. 240.