Robert LEBAS1905 - 1995
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3404
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Biographie
[3404] LEBAS Robert est né le 25 janvier 1905 à Lille (Nord). Son père est ingénieur de l'école centrale textile, et sa mère se dévoue aux œuvres de la paroisse. La famille compte six enfants, trois garçons et trois filles. Pendant la première guerre mondiale, Robert est élève au petit lycée Condorcet de Paris. En 1913, il commence ses études secondaires au collège Jeanne d'Arc, rue Colbert, à Lille ; il les poursuit au même endroit de 1919 à 1923, puis il se dirige vers le grand séminaire Saint-Thomas d'Annappes (Nord) où il ne reste que quatre mois.
Après avoir demandé son admission aux MEP le 7 janvier 1924, il entre au séminaire de Bièvres le 12 mars 1924. Ses études sont interrompues par le service militaire en 1927. Ordonné prêtre le 21 décembre 1929 par Mgr Deswazières, il reçoit le jour de Noël 1929 sa destination pour le vicariat apostolique de Pakhoi (Chine). Il part rejoindre sa mission le 28 avril 1930 et s'embarque à Marseille, à bord du Porthos, le vendredi 2 mai 1930.
Chine
Le 6 juin 1930, après une escale à Hong-Kong, M. Lebas arrive dans sa mission. Mgr Pénicaud, son évêque, étant rentré en France pour l'assemblée générale des MEP, il est accueilli par le provicaire, M. Genty, qui l'envoie au petit séminaire pour apprendre le cantonnais et enseigner le latin à cinq jeunes chinois. Six mois après, M. Lebas est nommé vicaire à la paroisse de Pakhoi, sous la direction de M. Cellard. En février 1932, outre son travail ordinaire, il reçoit l'administration du vaste district de Tsap-ly, à soixante kilomètres de Pakhoi, où il prend la succession de M. Sonnefraud. En 1933, il établit à Pakhoi la Croisade Eucharistique et un patronage très sportif. Il lance ensuite le mouvement de l'Apostolat de la Prière, et porte une attention particulière aux œuvres de jeunesse, au groupe d'enfants de chœur, et au travail de l'école catholique.
Le 6 janvier 1936 au soir, après avoir contourné la presqu'île de Leizhou, M. Lebas débarque à Fort Bayard (Kouang-tcheou-wan) où, succédant à M. Cellard, il vient d'être nommé curé. Ce territoire chinois situé à deux cent cinquante kilomètres de Pakhoi, avait été prêté à la France par bail de quatre-vingt-dix-neuf ans le 10 avril 1898. Son district compte une centaine de Français, une quarantaine de Vietnamiens, environ deux cent cinquante Chinois et cinquante Cantonnais, et quelque neuf cents chrétiens dispersés dans une vingtaine de villages. En 1937, il développe l'école des filles, le centre d'Action Catholique, et lance un second patronage pour les garçons. Du presbytère ancien, il fait une résidence accueillante pour les missionnaires de passage. Elle est inaugurée le 1er juillet 1937. En 1938, il élève une chapelle au village de Eouloikè, dans la région de Taiping. Dès 1937, la guerre sino-japonaise éprouve durement la mission de Pakhoi. A Pâques 1938, la construction d'une léproserie au village de Hoi-Téou est décidée ; M. Lebas a en charge l'animation et la vie spirituelle de cet établissement où s’installent les malades au début de 1939. Il connaîtra chaque malade par son nom.
Mobilisé à Fort-Bayard en 1939 pour une courte période, il peut cependant assurer son ministère. En 1940, de nombreux chinois viennent se réfugier à Fort Bayard, le dernier port du sud de la Chine à permettre l'acheminement des marchandises vers l'intérieur du pays non encore occupé par les Japonais ; de ce fait, M. Lebas donne l'hospitalité à de nombreux missionnaires américains rejoignant les missions de Wuchow et Kweilin.
Le 7 juillet 1940, un avion d'Air-France tombe en flammes à cinq ou six kilomètres en mer, à la hauteur de la paroisse de la Sainte Trinité. Le surlendemain, MM Jégo et Lebas fouillent la grève sur une longueur de vingt kilomètres et découvrent les restes de six cadavres, qu'ils ramènent à Fort-Bayard. En raison de leur dévouement, les deux missionnaires reçoivent la décoration du « Kim-Khanh ».
A partir de 1943, la situation de la mission s'aggrave très sérieusement. Après leur coup de force du 9 mars 1945, les Japonais internent M. Lebas, les religieuses et les Français de Fort-Bayard. Ils bombardent la léproserie. En 1946, la France rétrocède à la Chine nationaliste Fort Bayard devenue Saiying et sa région appelée désormais Tchamkong. Ce retour crée une situation nouvelle pour M. Lebas. Les aides caritatives des autorités françaises cessent. Mais grâce à la générosité de ses amis, il peut assurer la nourriture des soixante-dix lépreux dont il a la charge.
En 1947, remplacé à Saiying par M. Thouvenin, M. Lebas prend un congé en France; au début de 1948, il retrouve Saiying et son district de Tchamkong qui compte alors vingt-cinq stations et mille quatre cents chrétiens. En outre, il y ajoute les fonctions de procureur pour les missionnaires de la région ; avec l'aide des sœurs catéchistes missionnaires de Marie Immaculée, il dirige aussi deux orphelinats, une léproserie, un jardin d'enfants et un dispensaire. Le dimanche il assure la messe à Tchékam, ville éloignée de sa résidence de douze kilomètres. En novembre 1948, il agrandit son orphelinat de Tchékam.
Le 1er octobre 1949, à Pékin, Mao Zedong proclame la République Populaire de Chine. Vers juillet 1950, pour s'être opposé à des vols dans une maison dont il avait la garde, M. Lebas, accusé de brutalité, est convoqué quatre fois à la police et emmené en prison. Libéré après huit jours de détention, il doit signer une déclaration publiée dans la presse et dans laquelle il se reconnaît coupable.
A la mi-mars 1951, convoqué à la police, M. Lebas se voit interdire les visites de villages et tout séjour à la léproserie. Le 11 avril 1951, à l'orphelinat de Tchékam géré par des sœurs chinoises, la police fait irruption dans sa chambre à 23h30, lui reprochant sa présence non autorisée en ce lieu. Photographié, il est condamné à faire paraître sa ‘confession’ dans le journal local pendant dix jours. Le 20 juin 1951, il est incarcéré, en raison d'une double accusation : directeur d'un orphelinat, il aurait exterminé treize mille deux cent quarante et un enfants depuis 1935 ; il aurait également poussé des lépreux à des activités contre-révolutionnaires.
Inculpé, M. Lebas est soumis à deux séances de jugement populaire très pénibles. La première, se tient le 4 août 1951 dans la salle du cinéma Tchong-Kook. Celle du 6 août 1951, très humiliante, se déroule sur le terrain de sport, en compagnie de M. Blusson, son vicaire, et des six religieuses réfugiées dans sa maison. Le 9 août 1951, il subit encore de pressants interrogatoires au sujet de cachettes renfermant de l'argent. Condamné à cinq ans de réclusion, sa peine et celles de M. Blusson et des religieuses sont commuées en expulsion définitive de Chine.
Vietnam
Au matin du 10 août 1951, sous escorte chinoise, les ‘expulsés’ sont transportés par route jusqu'à Pakhoi, puis en jonque jusqu'à Tounghing à la frontière du Tonkin, qu'ils atteignent au bout de quatre jours. M. Lebas gagne d’abord Hong-Kong. Affecté à Hanoï, il s'y rend le 12 octobre 1951. Il exerce son ministère à la cathédrale auprès des Européens et des Chinois jusqu'en avril 1952, puis il part pour la mission de Saigon. Vers juin 1952, il est chargé de la paroisse Saint-François-Xavier à Cholon, où il agrandit l'école primaire et s’occupe des étudiants chinois.
Madagascar
Le 19 février 1955, M. Lebas arrive à Paris, pour un congé en France, après lequel il s'embarque à Marseille pour Madagascar, le 2 septembre 1955.
Affecté au Centre catholique chinois de Tamatave, il est accueilli par M. Cotto le 22 septembre 1955. Il est alors chargé d'un cours, de la procure et de l'économat.
France
De retour en France le 16 octobre 1956, il est aumônier de l'aéronavale à l'hôpital militaire de Brest (Noël 1956 - juillet 1959) puis à la base aéronavale de Fréjus (août 1959 – 1963). Le 7 juillet 1963, il célèbre sur un terrain vague sa première messe en tant que curé de la nouvelle paroisse du Sacré-Cœur à Fréjus-la-Gabelle, dont il construira l'église. De 1973 jusqu'en 1975, il assure l'aumônerie de l'hospice des Platanes à Saint-Tropez. Après s’être retiré pour un temps à Lauris, il s’installe le 16 février 1977 à la paroisse Sainte-Rita de Nice, pour aider les prêtres italiens dans leur ministère.
Atteint d'une mauvaise phlébite, en janvier 1978, il rejoint la maison de Lauris, puis le sanatorium de Montbeton. Il pourra encore célébrer en famille ses noces d’or sacerdotales, le 22 décembre 1979, puis son jubilé de diamant, le 20 décembre 1989.
Il s’éteint à Montbeton le 9 octobre 1995.
Pakhoi (1930-1935)
Fort-Bayard (1936-1951)
Ha-noi (1951)
Cholon (1952-1955)
France (1956)
Tamatave (1956)
Aumonier de la Marine à Brest (1956-1959)
Aumonier de la Marine à Fréjus (1959-1963)
Curé du Sacré-Coeur à Fréjus (1963-1973)
Aumonier de la maison de retraite de Fréjus (1973-1975)
Lauris (1975)
Sainte-Rita Nice (1976-1978)
Retiré à Montbeton (1978)
Nécrologie
Père Robert LEBAS
(1905-1995)
Robert Lebas est né à Lille le 15 janvier 1905. Son père, Julien, était ingénieur de l'école centrale textile. Sa mère, Gabrielle Ghienne, se dévouait aux œuvres de la paroisse tout en élevant une famille de six enfants, 3 garçons et trois filles. Baptisé une semaine après sa naissance à la paroisse St-Vincent de Paul de Lille, Robert sera confirmé à l'église de la Trinité de Paris le 3 mai 1918. Au cours de la première guerre mondiale, il est élève au petit lycée Condorcet de Paris. En 1913, il avait commencé ses études secondaires à Lille au collège Jeanne d'Arc, rue Colbert. C'est là qu'il les poursuit après la guerre, de 1919 à 1923. Le 1er octobre 1923, il entre au séminaire St-Thomas d'Annappes (Nord). Il y reste seulement quatre mois au cours desquels il se montre assez peu doué pour les études philosophiques si l'on en croit les appréciations du supérieur dans une lettre datée du 13 janvier. Il est pourtant classé parmi les 'bons' et apprécié pour sa piété. De fait, il est sans doute plus attiré vers les grands espaces et l'action, car il a déjà mûri le projet de devenir missionnaire avec le supérieur du collège Jeanne d'Arc et l'un des professeurs, l'abbé Schoonheere ainsi qu'un vicaire de la paroisse St-Vincent de Paul, l'abbé Cussac. C'est à eux qu'il se réfère pour appuyer sa demande d'entrée aux Missions Étrangères au lendemain de la fête de l'Épiphanie, le 7 janvier 1924.
Dès le mois suivant, il entre au séminaire de Bièvres en deuxième semestre. Ses études sont interrompues par le service militaire en 1927. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1929 avant la fin de ses études qu'il termine en février 1930. C'est alors qu'il reçoit sa destination de la bouche de Mgr de Guébriant, le supérieur général. Il aurait , semble-t-il aimé partir pour le Japon. Il est envoyé à Pakhoi ( en mandarin : Beihai) au sud de la Chine.
À l'époque, a-t-il aussi noté, on partait 'sans esprit de retour'. Il passe le mois de mars dans sa famille. En avril, son frère André l'accompagne à Marseille où il s'embarque sur le Porkhos.
En Chine à Pakhoi et Fort-Bayard.
Le 6 juin 1930, il entre en Chine après un escale à Hongkong. Il est reçu par le provicaire, l'évêque Mgr Pénicaud se trouvant en France pour l'assemblée générale. Il décrit ainsi ses premières armes : “ une année au petit séminaire où 'j'enseigne' le latin à cinq jeunes chinois tout en étant censé apprendre la langue du lieu (le cantonnais). J'ai un 'professeur' de cette langue, un vieux Chinois de la paroisse qui ne sait aucun mot de français ! un dictionnaire fait le point ! ” Dans le "Trait d'Union" N°1 de la Mission de Pakhoi, il s'exprime plus longuement sur ce problème de la langue :
“ Babel et sa tour ne devaient pas être loin d'ici... et avec elle la confusion des langues et ses conséquences. D'où les séances de langue en face d'un brave chinois 'lettré' que l'on nomme 'sin shang'. Avec lui on feuillette le dictionnaire, avec lui on chante les tons. Quelle joie au bout de quelque temps si l'on arrive à lui dire correctement 'bonjour' : 'T'in tchu po yao' (que le Bon Dieu vous protège), et si l'on peut lui demander quelques nouvelles. Lui même vous pose des questions : attention, il faut bien saisir le ton, comprendre le sens de la phrase et rechercher dans sa tête si l'on possède tous les mots de la réponse. Le sin shang, très charitable fera au moins semblant de comprendre ! “ Que le Père parle bien ! Comme il apprend vite ! C'est le premier Père que je vois qui apprend si vite notre difficile langue ! ” La politesse chinoise ! Et voilà le lot du débutant. Pendant six mois, il s'entendra 'dire de bonnes paroles' ; libre à lui d'y croire. ”
On voit que Robert ne manquait pas totalement de philosophie. Il lui en fallait même une bonne dose pour accepter au bout de six mois un poste de vicaire à la paroisse de Pakhoi avec un vieux confrère, le père Cellard, en Chine depuis quarante ans coupés d'un seul retour en France. Que pouvait faire ce jeune vicaire ? Lui-même nous en parle :
“ Naturellement, mes pas se portent vers la classe de catéchisme. Bah ! Quel est ce tintamarre ? On se bat ? Non ! une douzaine d'enfants étudient les prières et le catéchisme sous la direction d'une Sœur indigène. Plus on crie, mieux cela rentre ; plus fort l'on crie, et moins on entend le voisin, car chacun a son programme et le suit plus ou moins vite. Quelle fatigue pour une catéchiste volontaire qui a passé une heure au milieu de sa petite bande. Quel ahurissement pour un jeune missionnaire qui entre dans une salle garnie de douze à vingt bambins chinois. ”
Fort de ses premiers rudiments de chinois, Robert s'étonne du nom même de la ville où il se trouve : Pak signifie 'nord' et hoi 'mer'. Ce port est bien mal nommé 'mer du nord', note t il avec quelque humour, il aurait mieux valu l'appeler : 'mer du sud'. Située à l'ouest de la province du Guangdong, la mission de Pakhoi a été détachée de la mission de Canton en 1922.
Elle forme alors une équerre dont le bras nord sud est formé par la presqu'île de Leizhou, appelée alors Kouang tchéou wan (Guangzhouwan), prolongée par l'île de Hainan, et le bras est ouest comprend toute la région côtière sur une longueur de 400 kilomètres jusqu'à la frontière du Tonkin. Pakhoi est un port de mer de 60 000 habitants, situé au creux de l'équerre. Dans ces deux régions distinctes, on parle deux dialectes différents : le 'pounti' ou cantonnais à Pakhoi et vers l'ouest, le 'lai' dans la presqu'île de Loui tchéou (Leizhou). Sous le régime communiste, Pakhoi et la côte à l'ouest seront rattachés à la province du Guangxi tandis que la presqu'île de Leizhou restera dans la province de Canton. Le diocèse de Pakhoi tel que l'a connu le Père Lebas est donc aujourd'hui coupé en deux, Pakhoi relevant du diocèse de Nanning et la presqu'île de Leizhou du nouveau diocèse de Tsamkong (Zharjiang en langue officielle). Cette dernière région se trouvait alors sous administration française depuis 1898 et Tsamkong s'appelait Fort Bayard.
Quand il était fatigué de rabâcher ses leçons de langue, le jeune missionnaire aimait flâner dans les rues commerçantes de Pakhoi. “ En suivant les arcades chinoises, écrit-il, on a le loisir de faire son choix, on trouve un peu de tout depuis le thermos, très à la mode en Chine, jusqu'aux crevettes et autres poissons salés qui sont une des 'industries' les plus florissantes de la ville. ” Le jeune missionnaire ne se promène d'ailleurs pas qu'en ville. Le Bulletin M.E.P. signale en date du 17 octobre 1932 : “ Nous savons par fil spécial que le cher Père Lebas, sur son fringant coursier, fait des merveilles de célérité et laisse bien loin derrière lui tous les vieux cavaliers de la mission. ”
Sur la vie de sa paroisse au cours de ses cinq premières années de mission, il écrit : “ Nos chrétiens chinois sont pieux, à leur manière évidemment. Beaucoup d'entre eux ne manquent pas de venir à l'église, matin et soir, pour réciter des prières ; le chrétien chinois a besoin de montrer sa piété : il affectionne la prière en commun, à haute voix. Il est nécessaire également qu'il se maintienne dans la foi : 250 âmes chrétiennes vivant au milieu de 60 000 païens ! ” Il porte une attention particulière au groupe d'enfants de chœur, pépinière de vocations sacerdotales et noyau de la Croisade eucharistique à laquelle appartient aussi un groupe de fillettes. Les mères de famille et les personnes plus âgées ont formé un groupe de 35 chrétiennes de l'Apostolat de la prière sur la base de la dévotion au 1er vendredi du mois.
Il considère enfin l'école primaire catholique comme particulièrement importante : “ Un de nos enfants dans une école païenne, écrit-il en 1935, en sort , hélas ! presque fatalement avec une âme païenne, c'est-à-dire chez qui la foi chrétienne a disparu, si elle n'a pas fait place à un esprit antireligieux. Dans les années 30, les enseignants sont en effet souvent d'esprit scientiste. La République de Chine unifiée par Tchiang Kaishek sous le gouvernement de Nankin est encore marquée par l'esprit révolutionnaire de ses origines. Le mouvement Vie nouvelle commence à diffuser une morale sociale inspirée de la tradition confucéenne.
Le 6 janvier 1936, Robert Lebas est transféré à Kouang tchéou wan (Guangzhouwan), 'petite concession française de Fort Bayard'. Ce territoire chinois a été prêté à la France, par bail de 99 ans, le 10 avril 1898. La population de la région vit de la culture du riz et de la patate. Divers légumes viennent bien pendant l'hiver. Le manioc, l'arachide, la canne à sucre donnent des produits qui peuvent être exportés surtout vers Hongkong. La seule industrie importante, semble t il, est la fabrication de pétards. Un docteur européen assisté de deux ou trois médecins indigènes rendent de grands services sur ce territoire où sévissent le paludisme, le choléra et la variole. Robert apprécie tout particulièrement les efforts réalisés pour l'instruction publique. C'était un grand bien, note t il, de donner l'instruction primaire à la masse. Puissent, un jour, s'y joindre des écoles industrielles, alliant la pratique à la théorie, faisant vraiment de cet enseignement un bienfait moral et social pour tous. ”
La nouvelle paroisse de Robert se trouve à 250 kilomètres de Pakhoi. Il y arrive en bateau le 6 janvier 1936 au soir, encore un jour d'Épiphanie, après avoir contourné la presqu'île de Leizhou. Le travail ne va pas lui manquer, comme il l'écrit dans le "Trait d'Union" N°2 un an plus tard, en janvier 1937 :
“ Procure pour les confrères du voisinage, paroisse de Fort Bayard qui comprend une centaine de Français, une quarantaine d'Annamites, environ 250 Chinois laï et 50 Cantonnais. Enfin tout le territoire de Kouang tchéou wan devient mon fief spirituel. Ça et là, dispersés dans une vingtaine de villages, on compte déjà près de 900 chrétiens. ” Bien que le rédacteur ne le mentionne pas, une photo parue dans le Trait d'Union montre que le Père Lebas fait également fonction d'aumônier militaire, un service qu'il retrouvera plus tard en France.
En ville, Robert Lebas entreprend quelques travaux pour rendre la résidence de ses confères plus confortable. Cette nouvelle résidence de Fort-Bayard est inaugurée le 1er juillet 1937. Les confrères la trouvent à leur goût si l'on en croit le Bulletin M.E.P. en date du 17 juillet, p. 513 : “ Avec un goût parfait et un sens pratique bien entendu, le Père Lebas a réalisé, sans luxe mais décemment, la maison que réclame depuis longtemps l'importance de ce lieu de passage et centre d'évangélisation. ”
Dans la campagne environnante, il a déjà fait cinq baptêmes d'adultes et a eu l'occasion “d'apposer les saintes images ” chez deux familles qui voulaient se convertir. Opération radicale à une époque où on ne parlait guère de 'dialogue inter religieux' : “ Après avoir fait un monceau de tous les objets superstitieux, on brûla le tout au beau milieu de la rue, au grand effroi du reste des villageois, encore tous païens, ensuite le catéchiste, aidé de quelques chrétiens qui nous accompagnaient, colla sur les portes extérieures l'image de la croix, dorée sur papier rouge, avec quelques caractères indiquant que le propriétaire de la maison adorait le vrai Dieu. ”
Robert se repose de ces prouesses en rendant visite à l'orphelinat St-Joseph de Saiying dont s'occupent trois Sœurs catéchistes missionnaires de Marie Immaculée. Les bébés sont confiés à une centaine de nourrices chinoises. Leur entretien est assuré par l'Œuvre de la Ste Enfance et l'administration civile du territoire. Il s'y fait de nombreux baptêmes.
Les Sœurs, arrivées à Fort Bayard en 1935, ont obtenu de l'administration française l'autorisation de visiter l'hôpital Hermant et le lazaret y attenant. Le médecin chef Bouron a eu l'initiative d'y grouper une soixantaine de lépreux. Les soins médicaux leur étaient fournis, mais il y manquait une touche personnelle de charité chrétienne. Les visites des Sœurs éveillant l'intérêt des malades pour la foi chrétienne, sept lépreux finirent par demander le baptême.
Il fallait dès lors leur trouver un nouveau local où ils pourraient assister à la messe et recevoir les sacrements. À Pâques 1938, la construction d'une léproserie est décidée grâce au soutien de l'administrateur civil M. Le Prevost et de la Mission. Début 1939, les premiers bâtiments de la léproserie du Sacré-Cœur sont prêts au village de Hoi téou : petits bâtiments séparés avec jardins autour d'un chapelle centrale. Les malades pouvaient y créer une vie familiale. Robert Lebas connaît chacun d'eux par son nom et rend grâce à Dieu de les voir s'épanouir au cœur même de leurs souffrances. Étrange destinée de cette léproserie qui connaît ses plus belles années au temps de la deuxième guerre mondiale !
“ Jours heureux de 1939 à 1944 ! écrit Robert Lebas. C'était la grande famille. Je me souviens de la joie de nos enfants le jour où le docteur Gilbin accepta en toute simplicité, pour leur faire plaisir, de goûter sur place aux produits de la léproserie : bananes, pommes cannelles.
- Il ose manger nos fruits, disait la petite Suzanne, et pourtant nous sommes lépreux !
- Autre joie encore quand vint la première récolte d'arachides... Les belles années de 1939 à 1944 passèrent trop vite ! C'était la vie : vie sociale par l'organisation en familles ; vie spirituelle par l'assistance à la messe, la réception des sacrements ; il y avait toujours du nouveau ! ”
Rappelé sous les drapeaux en 1939, Robert Lebas revêt l'uniforme militaire pour une courte période. En 1941, tandis que la France gémit sous l'occupation allemande, le Père Lebas s'offrit une grande virée dans les pays de l'ancienne Indochine française : “ Le Père Lebas, lit on dans le Bulletin MEP en date du 6 novembre 1941, est revenu enchanté des belles choses qu'il a vues et de l'accueil fraternel qu'il a reçu partout pendant la randonnée, en partie aérienne, qu'il a faite à travers le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine. ” (p.758)
Paix bien fragile ... En 1937, les agresseurs japonais ont lâché leurs premières bombes sur la ville de Pakhoi. L'année suivante, le 27 septembre, les troupes japonaises débarquent sur l'île de Waizhou, une centaine de kilomètres en mer au sud de Pakhoi. Une forte communauté catholique est implantée dans cette petite île. Les Japonais réquisitionnent les rizières de l'Église destinées à l'entretien de l'école catholique. Le 29 juin 1940, les Pères Sonnefraud et Castiau des Missions Étrangères sont massacrés par les Japonais (Bulletin M.E.P. 1948, p.37) Le 9 mars 1944, l'armée japonaise s'impose sur tout le territoire français de Kouang tchéou wan. Plus de subventions, pas de riz ! Les bombardements atteignent la léproserie : un lépreux est tué sur le coup, un autre blessé, des bâtiments sont endommagés. À la suite de la défaite japonaise, le territoire de Fort-Bayard est rétrocédé par la France à la Chine et prend le nom de Saiying. Les années 1946 et 1947 sont rudes. Les aides de l'administration civile font défaut. Mais le Père Lebas et ses amis continuent à assurer la nourriture des 70 lépreux.
En 1947, le Père Lebas peut se remettre de ces émotions. Après 17 ans de séjour en Chine, il prend son premier congé en France. Il a la joie de retrouver ses vieux parents et de passer quelques mois avec eux, puis il retourne à sa mission de Fort-Bayard où des événements tragiques l'attendent. En 1948 l'administration française a évacué la ville. À la suite de la victoire contre les Japonais, toutes les concessions étrangères sont retournées sous la souveraineté chinoise, c'est à dire sous le gouvernement nationaliste de Nankin. Il ne reste guère à Fort- Bayard que le directeur français de la banque. La population est totalement chinoise à part le Père Lebas, son vicaire, le Père Blusson qui vient d'arriver de France et les quelques Sœurs salésiennes missionnaires de l'Immaculée conception de la communauté de Saiying. Les Sœurs chinoises formées par elles résident à Tchekham près de l'orphelinat St-Joseph.
Le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine est proclamée par Mao Zedong à Pékin sur la place Tiananmen. En 1949 à Tsamkong, de violents combats opposent les troupes du Guomindang aux communistes qui mitraillent les quelques bâtiments en dur de la ville. Prêtres et Sœurs s'abritent dans une petite pièce d'où ils entendent les bris de vitres et verrières. Maîtres des lieux, les communistes laissent d'abord en paix les communautés religieuses. Ils forment une nouvelle administration avec des cadres venus du nord. Puis la surveillance s'accentue.
À la mi mars 1951, le Père Lebas est convoqué à la police. On l'interroge sur la léproserie. Puis on lui interdit formellement d'aller dans les villages et à la léproserie. Il obtient par contre la permission d'assurer le culte dans deux églises. Un matin, son confrère le Père Blusson apprend que la police a cerné le village des lépreux et emmenés onze d'entre eux. On saura plus tard qu'ils ont été passés par les armes le soir même. Cinq autres lépreux sont exécutés quelques jours plus tard. D'autres s'enfuient. Ils étaient accusés d'avoir formé un groupe contre révolutionnaire. Le 11 avril, le Père se rend à l'orphelinat de Tchekham, deuxième orphelinat ouvert en 1943 et géré alors par six Sœurs chinoises. Comme à son habitude il y reste se reposer pour la nuit. La police fait irruption dans sa chambre à 23h30 et lui reproche d'être resté à l'orphelinat sans déclaration de domicile. Il doit signer sa confession : “ Je suis venu à Tchekham sans permission, c'est une faute contre le gouvernement populaire que je m'engage à ne plus commettre ”. On prend la photo du coupable. Il doit faire paraître sa confession dans le journal local pendant dix jours.
Le premier orphelinat, celui de Saiying à Tsamkong même, est ensuite pris en charge par une administration civile et les six religieuses françaises qui s'en occupent sont transférées à la résidence des deux missionnaires.
Le 10 juin, la police envahit en pleine nuit les bâtiments de la mission et y fait une fouille en règle. Au matin, le Père Lebas est arrêté sous l'inculpation de “ nuire au peuple ”. Il va être retenu deux mois en prison dans des conditions qu'il décrit en ces termes :
“ Chaque jour, matin et soir, la porte s'ouvrira juste assez pour que je puisse saisir le baquet contenant mon repas et le thermos d'eau bouillante.. J'en réserve une partie comme boisson. Le reste sert le matin pour la toilette, le soir pour la lessive. Des annonces fréquentes faites au micro avertissent les prisonniers de ce qu'on attend d'eux : sachez avouer vos fautes au gouvernement sans crainte du châtiment, vous êtes ici pour être éduqués.
Pour tenir le coup, Robert Lebas s'impose un règlement de vie pour lequel il s'inspirait peut être de ses années de séminaire : lecture du bréviaire, méditation, lecture de l'Imitation de Jésus Christ, chapelets, le tout suivant un horaire précis que les interventions inattendues de la police dérangeaient à peine. Menaces et invectives vomies par le haut parleur laissent au Père peu d'espoir de s'en tirer vivant. Il fait l'offrande de sa vie et s'en remet à la volonté de Dieu.
Il dut subir deux séances particulièrement pénibles de jugement populaire, la première le 4 août dans la salle du cinéma Tchong Kook. Puis celle du 6 août, jour de la Transfiguration sur le terrain de sport. Ces jours là, Robert Lebas, tiré de sa prison, est rejoint par son vicaire, le Père Blusson, ainsi que les religieuses qui vivaient alors à la résidence missionnaire sous étroite surveillance . Tous doivent monter sur la scène pour y être invectivés et humiliés par la foule. On les accuse d'avoir négligé la santé et même mis à mort quantité d'enfants de l'orphelinat. On vocifère que “ les monstrueux forfaits de ces bêtes féroces ont ébranlé les bases du Ciel. ” Les auteurs de cette mise en scène savent cultiver l'horreur dans l'opinion publique : on raconte qu'un chien a déterré une main d'enfant et s'est promené en ville avec cette main dans la gueule. Une fille de l'orphelinat doit arracher la croix portée par les Sœurs. Les deux prêtres à qui on a demandé de porter sous le bras leurs vêtements sacerdotaux se les voient enlever sous prétexte qu'ils ne sont pas dignes de les porter. Reconduit en prison, Robert Lebas doit encore subir des interrogatoires. Il est accusé par les boys du directeur de la Banque d'Indochine d'avoir détourné l'argent de leur solde.
Le 9 août, on lui demande encore : "as tu chez toi une chambre forte ? " Croyant pouvoir éviter la prison au Père Blusson et aux Sœurs de la résidence, il révèle alors l'emplacement des cachettes où sont enterrés quelques objets précieux, l'argent de la procure et quelques vieux fusils inutilisables. Il participe lui même à la fouille avec le chef de la police. Ses tortionnaires n'en demandaient sans doute pas tant ! Mais ils tentent encore de le faire chanter en lui demandant d'impliquer trois Chinois dans l'affaire. Il présente alors ses poignets pour qu'on lui remette les menottes plutôt que d'attirer des ennuis à ces personnes. Mais les jeux sont déjà faits. Le Père Lebas est condamné à cinq ans de réclusion, le Père Blusson à deux ans et les Sœurs à un an. Puis on leur annonce presque aussitôt que ces peines sont commuées en expulsion définitive de Chine.
Avant de partir, le Père Lebas doit encore signer une confession comme quoi il est coupable d'avoir exterminé 13 241 enfants. Avec les Sœurs et le Père Blusson il est transporté par route jusqu'à Pakhoi, puis en jonque jusqu'à Tounghing à la frontière du Tonkin qu'ils atteignent au bout de quatre jours. Une Sœur se souvient comment leur aumônier, toujours tiré à quatre épingles, se trouvait alors dans un état lamentable et affamé. Avant de franchir la frontière on demande encore au Père Lebas de signer une confession comme quoi il est coupable d'avoir exterminé avec les sœurs 13 241 enfants. On prend une dernière photo des criminels. Lorsqu'ils arrivent au pont frontière, leur escorte chinoise s'arrête au milieu du pont et les laisse poursuivre seuls. Quatre coolies portent sur une chaise longue l'une des Sœurs qui a le cœur malade. Ils aperçoivent flotter le drapeau français. Soulagement indescriptible de se sentir enfin libres puis de pouvoir se laver et recevoir les soins voulus à l'hôpital.”
D'Indochine à Madagascar.
Âgé de 46 ans, Robert Lebas a vécu en Chine plus de vingt années de mission qui viennent d'être brutalement interrompues dans la souffrance physique et l'humiliation morale. Il y a donné le meilleur de sa vie. Il n'est pourtant qu'à peine à mi parcours dans sa longue carrière au service de l'Évangile. Hanoï où il se rend le 12 octobre. Il y reste quatre mois, de novembre 1951 à avril 1952. Il y exerce son ministère auprès des Européens de la cathédrale et peut s'occuper des Chinois de langue cantonnaise. Il prend alors son deuxième congé en France et revient ensuite en Indochine à Saïgon où il est appelé par Mgr Cassaigne. Là, il est placé à la paroisse St-François Xavier de Cholon au service des Chinois. Une équipe de missionnaires expulsés de Chine y développent activement la paroisse chinoise. La première année, Robert Lebas lance un fichier du status animarum, et bâtit de nouveaux locaux pour l'école paroissiale. Puis il rejoint deux autres confrères auprès des collégiens chinois.
En 1955, il revient en France où il reçoit une nouvelle affectation pour Madagascar où il est invité par le Père Cotto, un ancien de Pakhoi qui a besoin de ses services auprès des Chinois de la grande île. Le père Cottto, transféré de Pakhoi à Madagascar en 1953 sur demande de l'évêque de Tamatave, Mgr Lebreton, a entrepris des œuvres multiples auprès des Chinois de langue cantonnaise. Il a besoin d'une grande équipe pour faire face à tous les besoins de la pastorale. C'est ainsi qu'il fait venir à Madagascar ses anciens confrères de Pakhoi : Thomas Elhorga en septembre 1954, Auguste Barreau, en mars 1955, le Père Matthieu Hui en août 1955. Robert Lebas les rejoint en septembre. Suivront plus tard les Pères Blusson et Pinsel. À Tamatave, le Père Lebas donne quelques cours à l'école franco chinoise dirigée par le Père Barreau. Surtout, il libère le Père Barreau des soucis de la procure et de l'économat. Malheureusement le climat et le régime ne lui conviennent sans doute pas. Dès l'année suivante, il souffre d'amibes et doit rentrer en France. Il ne sera resté à Madagascar "qu'un an et un jour" comme lui même le signale curieusement.
En octobre 1956, il est de retour en France.
Aumônier et pasteur en France.
Est ce dû à une vieille affinité avec les militaires français de Fort-Bayard puis avec les troupes d'Indochine ? Il se voit confier à Noël 1956 un poste d'aumônerie de l'aéronavale à l'hôpital militaire de Brest. Il y reste jusqu'en 1959. Il poursuit ensuite le même ministère à la base aéronavale de Fréjus de août 1959 à 1963.
Il prend alors un nouveau départ en devenant curé de la paroisse du Sacré-Cœur à Fréjus la Gabelle. Il s'agit d'un nouveau quartier où il n'y a pas encore d'église. Le 7 juillet 1963, il y célèbre sa première messe sur un terrain vague, en plein air. Tandis que l'église de béton se construit, le Père Lebas sait rassembler une communauté fraternelle. Lors de son départ, dix ans plus tard, les fidèles sont tous présents et lui témoignent leur reconnaissance en lui offrant un poste de télévision: “ Au revoir, Révérend Père Lebas, lui dit on alors, vous nous avez beaucoup appris .”
À 68 ans, Robert Lebas est appelé à une nouvelle mission sans doute plus paisible. Il devient aumônier de l'hospice des Platanes à St-Tropez jusqu'en 1975. Cette année là, les Sœurs en charge réorganisant leur maison en accord avec la sécurité sociale ne peuvent garder un aumônier chez elles. Bien qu'on lui offre de rester à la maison de retraite diocésaine du Var, le Père Lebas choisit de se retirer à la maison des Missions Étrangères de Lauris. Le séjour lui paraît sans doute par trop paisible et la retraite prématurée puisque, le 16 février 1977, il s'installe à Nice à la paroisse Ste-Rita pour y aider les prêtres italiens dans leur ministère. Atteint d'une mauvaise phlébite en janvier 1978, il rejoint la maison de retraite de Lauris puis celle de Montbeton où il peut recevoir les soins médicaux voulus.
Le 22 décembre 1979, Robert Lebas semble boucler sa vie de prêtre missionnaire en célébrant solennellement son jubilé sacerdotal dans le nord, à la même heure que sa première messe 50 ans auparavant. Il est alors entouré de son frère Julien, de ses sœurs Denise et Suzanne, de ses belles-sœurs et de nombreux neveux et nièces.
Dix ans plus tard, le 20 décembre 1989, alors que sa santé se détériore, il répond aux vœux d'un confrère des Missions Étrangères en le priant d'excuser son écriture : “ Je tiens à vous dire, écrit il, que mes activités de ces 60 ans sont toujours restées dans l'esprit des M.E.P. trouvé à Bièvres et à la rue du Bac et que c'est dans ce sens que j'avais demandé à remplacer dans son cadre, l'attestation romaine de mes 50 ans par celle des 60 ans... Pour le moment, je préfère le 'Fiat voluntas tua' à celui de 'Ad Multos annos' ! Merci quand même, cela fait toujours plaisir. ”
Après ce jubilé de diamant, le père Lebas a encore vécu plus de cinq ans dans la communauté de Montbeton, dépassant l'âge des 90 ans. Il s'est éteint le 9 octobre 1995 sans avoir pu participer à une grande réunion de toute sa famille organisée par son beau frère Jacques Gardenne quelques mois auparavant. Plus de quatre cent membres de la famille venus de tous les coins du monde s'étaient en effet rassemblés le 1er avril au Clos Notre Dame à Livry, près de Paris. Regrettant l'absence de l'oncle Robert, on avait tenu à inviter un prêtre des Missions Étrangères pour célébrer une messe d'action de grâce. Robert Lebas reçut certainement beaucoup de sa famille et toute sa famille savait participer à la mission de l'Église dans le monde.
J. Charbonnier
11 novembre 1998
Références
[3404] LEBAS Robert (1905-1995)
(3404) LEBAS Robert, Etienne, Joseph
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Mémorial LEBAS Robert, Etienne, Joseph page 2