« Depuis qu’il a plu à Dieu nous donner entrée en ce royaume du Tonkin, notre unique but a été de penser aux moyens les plus convenables pour procurer sa plus grande gloire. Entre tous ceux qui nous sont venus à l’esprit, celui de tenir un synode nous ayant paru le meilleur, nous avons convoqué en ce lieu les personnes qui auraient eu la commission d’instruire les fidèles et de travailler à la conversion des gentils depuis plusieurs années, afin d’aviser conjointement aux voies d’exécuter un si juste dessein. »
C’est sur ces mots que s’ouvrent les Actes du premier synode de l’histoire de l’Église du Vietnam, convoqué en 1670 par François Deydier (1634-1693), vicaire général de la mission du Tonkin.
Ce synode rassemble autour de Mgr Pierre Lambert de la Motte trois missionnaires MEP, neuf prêtres tonkinois et les catéchistes des communautés locales. Son but est de définir une stratégie missionnaire en vue de la conversion des Tonkinois ainsi qu’une organisation des églises nouvellement nées.
Les Actes de ce synode sont rédigés en 34 paragraphes, parmi lesquels se distinguent quelques mesures importantes[1] :
- Chaque secteur pastoral est confié au soin d’un prêtre et de catéchistes
- Tous les biens de la mission sont mis en commun, la bourse partagée servant à l’entretien du personnel ecclésiastique et des pauvres
- Les prêtres sont chargés d’instruire les jeunes garçons susceptibles d’être ensuite envoyés au séminaire
- Ils doivent aussi avoir soin des jeunes filles et des veuves qui souhaiteraient consacrer leur vie
- Clercs et laïcs sont exhortés à méditer chaque jour sur la mort et la passion de Jésus-Christ
- L’Église du Tonkin est solennellement placée sous le patronage de saint Joseph.
[1]JACQUES Roland (OMI), « Le premier synode du Tonkin (14 février 1670) », mémoire de licence canonique, sous la dir. de Jean Passicos, Paris, 1993, 109 p.