Les proverbes laotiens de Mgr Cuaz
L’IRFA vous propose de découvrir une sélection de proverbes par Mgr Cuaz, premier vicaire apostolique du Laos, qui a écrit de nombreux ouvrages en laotien.
Joseph Cuaz naît le 8 décembre 1862 : après des études au petit séminaire de l’Argentière, il entre au séminaire des Missions Etrangères de Paris le 17 septembre 1881. Ordonné prêtre le 27 septembre 1885 et destiné au Siam, il part en mission le 18 novembre suivant.
De 1886 à 1899, il est curé de Chanthabun et y construit une église. En 1886, il fonde la chrétienté de Paknam. Le 13 mai 1899, il est nommé premier vicaire apostolique du Laos, détaché de la Mission du Siam. Il est sacré évêque d’Hermopolis le 3 septembre 1899 à Bangkok.
Mgr. Cuaz s’installe à Nong Seng sur la rive siamoise du Mékhong, poste que le P. Berthéas, arrivé au Siam l’année précédente, transformera en un centre important avec tous les bâtiments nécessaires à la vie d’une mission. De ce centre, Mgr. Cuaz rayonne en tous sens, visitant ses missionnaires et leurs chrétientés, encourageant et soutenant toutes les œuvres, se donnant tout entier à son ministère. Il enseigne lui-même les nouveaux missionnaires pour lesquels il a composé plusieurs livres en laotien : dictionnaire franco-laotien, lexique franco-laotien et manuel de conversation franco-laotienne, dont il fait publier une partie par l’imprimerie de Nazareth à Hong Kong.
En 1907, il publie dans les annales de la société des Missions Etrangères de Paris un ensemble de proverbe et d’expression du Laos.
Les proverbes laotiens de Mgr Cuaz (et leur correspondance en français) :
- Le pied de l’éléphant écrase la tête de l’oiseau. (La raison du plus fort est toujours la meilleure).
- L’anguille demande du sang au crabe. (Demander à plus pauvre que soi).
- Les éléphants croisent leurs défenses et les bœufs leurs cornes. (Chacun se défend à sa manière).
- Le chemin est au bout de la langue. (Qui langue a, à Rome va).
- Quand la forêt brûle alors on voit le nez des rats. (La faim fait sortir le loup du bois).
- L’oiseau qui est en cage chante pour demander à en sortir et celui qui est dehors pour y entrer. (L’on n’est jamais content où l’on est).
- En montant à terre on rencontre le tigre, et en descendant en pirogue on trouve le crocrodile. (Tomber de Charybde en Scylla).
- L’oiseau est beau à cause de son plumage et l’homme à cause de sa toilette. (La plume fait l’oiseau. L’habit fait le moine).
- Un vil chiffon enveloppe de l’or. (Mauvaise tête mais bon coeur).