Maurice CHEVALIER1941 - 2011
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4195
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Thaïlande
- Région missionnaire :
- 1970 - ?
- 1990 - 2011
Biographie
[4195] CHEVALIER Maurice est né le 20 décembre 1941 à Beaupréau (Maine-et-Loire).
Ordonné prêtre aux MEP le 29 juin 1969, il part le 31 octobre 1970 pour la mission de Khorat (aujourd’hui Nakhonratchasima) en Thaïlande.
Il s’initie à la langue thaï à la maison régionale de Bangkok et à la paroisse de Santa-Cruz, puis il rejoint le diocèse de Nakhonratchasima en 1973. Il est alors nommé responsable de la paroisse de Kho Prasat, puis de la paroisse de Nang Phluang.
Il fait ensuite à Paris une année sabbatique à l’Institut catholique.
De retour dans sa mission en 1990, il est alors chargé des paroisses de Thahinngom et de Nongyaplong.
Il meurt le 29 octobre 2011 à Bangkok.
Nécrologie
[4195] CHEVALIER Maurice (1941-2011)
Notice nécrologique
Maurice CHEVALIER
1941-2011
Maurice Chevalier est né le 20 décembre 1941 à Beaupréau dans le Maine-et-Loire. Ses parents, Joseph Chevalier et Jeanne Audouin, étaient cultivateurs. Il est le septième d’une fratrie de 4 garçons et 4 filles. Maurice a reçu le baptême le 22 décembre 1941 et a été confirmé le 18 mai 1951 en l’église Saint-Martin de Beaupréau, diocèse d’Angers. La famille était une bonne famille chrétienne. Un oncle, le Père René Chevalier était prêtre MEP à Hong-Kong, qui devait plus tard, alors qu’il allait voir son neveu en Thaïlande, mourir accidentellement sur la route le conduisant aux camps de réfugiés khmers établis à la frontière. Et une tante était Sœur MEP. L’oncle et la tante ont peut-être eu quelque influence sur l’orientation missionnaire de leur neveu.
Maurice fit ses études d’abord au petit séminaire diocésain de Beaupréau de 1952 à 1958, puis pour le cycle secondaire au petit séminaire Théophane Vénard des Missions Étrangères. En 1960, Maurice est entré au grand séminaire de Bièvres. Il accomplit son service militaire d’abord à Trèves en Allemagne puis à Saumur. Après quoi il continue sa formation au séminaire de Bièvres, et il est ordonné prêtre le 29 juin 1969 au séminaire des Missions Étrangères à Paris. Il reçoit alors sa destination pour l’Inde mais, n’ayant pas pu obtenir de visa pour s’y rendre, il est ensuite affecté à la mission du Cambodge. La situation politique n’étant pas stable dans ce pays, il est finalement envoyé en Thaïlande pour la mission de Nakhon Ratchasima. Il part le 31 décembre 1970 par avion à destination de Bangkok.
Dès le début de l’année 1971, Maurice commence l’étude de la langue thaïe dans une école spécialisée, en résidant d’abord à la maison régionale MEP, puis dans la paroisse de Santa Cruz au bord du fleuve. Le 1er septembre 1973, il rejoignit le diocèse de Nakhon Ratchasima. Mgr Van Gaver l’envoya à Khôk Prasat aider le Père Gardier et assurer l’intérim du curé pendant son congé en France. Maurice resta sept mois dans cette paroisse.
Vers la mi-mars 1974, l’évêque demanda à Maurice de venir l’aider à Nong Phluang et dans les dessertes du voisinage. Le Père Nicolas, titulaire du poste, avait été attaqué par deux bandits à la tombée de la nuit le 27 décembre 1973 devant son presbytère. Violemment frappé par un coup de gourdin, le Père y perdit l’œil gauche et dut rentrer en France pour se faire poser un œil artificiel. À la suite de ce tragique accident, Mgr Van Gaver avait dû prendre en charge la paroisse de Nong Phluang : assurer la messe dominicale et le service pastoral de la communauté, et aussi achever la construction d’un chemin long de 3 kilomètres pour relier le village à la route départementale. De nombreux villageois avaient été embauchés sur ce chantier. L’évêque confia à Maurice la direction des travaux. La réalisation de ce projet d’utilité communautaire fut le « baptême de feu » du jeune Père. Rapidement les gens, chrétiens et bouddhistes, apprécièrent le caractère joyeux du nouveau Père et la fermeté dont il savait faire preuve.
Le 4 mai 1974, le Père Maurice Chevalier fut nommé officiellement curé de Nong Phluang. À cette époque, la paroisse comptait 94 baptisés et 50 catéchumènes, dans les dessertes il y avait aussi une trentaine de chrétiens et un certain nombre de gens intéressés par le christianisme. Pendant ses 15 années à Nong Phluang, le Père baptisa en diverses occasions plusieurs groupes de catéchumènes, enfants et adultes, au total 80 personnes. Vers la fin de son séjour à Nong Phluang, le nombre des chrétiens s’élevait à 220 personnes.
Aussi le Père fut amené à construire une nouvelle église pour remplacer la première chapelle en bois devenue trop petite. Elle fut bénite le 1er février 1986 par Mgr Phayao, successeur de Mgr Van Gaver et premier évêque thaï du diocèse. En plus du travail pastoral, Maurice s’intéressa au développement rural. Grâce aux conseils d’un ingénieur agronome français attaché au diocèse, il encouragea les gens à moderniser leur manière ancestrale de cultiver le riz, en particulier en faisant un usage rationnel des engrais. À la fin du mois de mai 1989, avant de partir pour un congé en France, suivi d’une année sabbatique, le Père Maurice rappela à l’évêque qu’il avait passé 15 années à Nong Phluang, et lui fit part de son désir d’occuper un autre poste à son retour.
À son retour de France en septembre 1990, Maurice est nommé curé de Nong Ya Plong (ou Nôn Saat) et de Tha Hin Ngôm, deux petites communautés chrétiennes distantes l’une de l’autre de 24 kilomètres. Le premier village, composé à l’époque de 34 chrétiens, est situé dans une plaine propice à la culture du riz ; le second village est en altitude (entre 200 et 300 mètres au-dessus du niveau de la mer), on y cultive le manioc, la canne à sucre et l’ananas. Mais depuis quelques années, sur les conseils des agents du ministère de l’agriculture, les gens s’orientaient de plus en plus vers la plantation d’hévéas. Le Père Maurice choisit de s’installer dans le village de Nong Ya Plong pour être proche des nouveaux chrétiens baptisés par un prêtre thaï dix ans auparavant. Ce prêtre avait bâti une belle église de style moderne. Maurice fut le premier prêtre à demeure, il aménagea la sacristie en presbytère, un petit presbytère composé de deux pièces étroites. Sur le terrain d’une superficie de deux hectares qui entoure l’église, il aménagea une parcelle en cimetière pour les chrétiens du village et d’ailleurs. Il planta des arbres fruitiers et creusa un bassin pour l’élevage de poissons. Mais quelques années après l’arrivée de Maurice, plusieurs chrétiens émigrèrent vers le Sud lointain de la Thaïlande pour des raisons économiques. Dans le Sud la culture du café rapportait plus que la culture du riz à Nong Ya Plong. Heureusement quelques bouddhistes sympathisants, principalement des jeunes, se joignirent aux chrétiens restants pour assister à la messe dominicale, sans pour autant franchir le pas : un seul d’entre eux se convertit et demanda le baptême.
Maurice montait souvent au village de Tha Hin Ngôm pour visiter ses ouailles. Cette petite communauté avait débuté vers 1950 par l’arrivée de quelques chrétiens d’une paroisse au Sud de Khorat qui avaient appris que la terre était fertile sur les collines. Dès leur installation, plusieurs prêtres français et thaïs s’étaient succédé pour les visiter chaque mois et leur assurer les sacrements, la messe étant célébrée dans la maison d’une famille. Plus tard, une chrétienne aisée avait offert un terrain de 3 hectares pour y bâtir un lieu de culte. Ce fut une maison en bois avec chapelle au rez-de-chaussée et presbytère à l’étage. Au bout de douze années, la maison avait subi de gros dégâts causés par les termites et les pluies. Maurice Chevalier se décida donc à bâtir une chapelle plus vaste en dur. La bénédiction du nouveau bâtiment consacré à « La Mère du Rédempteur » eut lieu en janvier 1998. L’assistance à la messe dominicale s’élevait habituellement à une soixantaine de personnes, en comptant un certain nombre de non baptisés.
On peut remarquer que Maurice Chevalier a fait preuve de stabilité dans l’exercice de son ministère. Il a été responsable de deux districts, passant une quinzaine d’années dans chacun d’entre eux. Il connaissait bien les villageois, chrétiens et bouddhistes, il les visitait régulièrement, conversait avec eux en thaï ou dans la langue lao-Isan, il partageait leurs joies et leurs peines. Cet attachement qu’il leur témoignait explique pourquoi certains bouddhistes prenaient part aux célébrations à l’église. Partout il portait une attention particulière à la formation des catéchumènes, mais il ne récolta pas toujours les fruits escomptés. Dans les paroisses dont il eut la charge, il a eu le souci d’aider financièrement de nombreux jeunes pour leurs études secondaires, et même pour une vingtaine d’entre eux des études à l’université, ce qui leur permit d’accéder à de bonnes professions. Maurice était un gai luron, quand il participait aux réunions des confrères MEP il y mettait une joyeuse ambiance.
Problèmes de santé - Maurice Chevalier a été opéré d’une valve du cœur le 20 mai 2005 à Bangkok. L’opération réussie, il a regagné sa paroisse de Nong Ya Phlong et repris le travail pastoral. Mais il dut bientôt faire face à une autre épreuve : un de ses reins fonctionnait mal et il devint gravement diabétique. Il trouva deux personnes disposées à lui donner un rein, mais il s’avéra que les donneurs, l’un comme l’autre, étaient incompatibles. Et d’ailleurs un règlement établi pour empêcher le trafic d’organes interdit à un citoyen thaï de céder un organe à un étranger. À partir du mois de juillet 2008, Maurice fut astreint à deux séances de dialyse par semaine à l’hôpital catholique Saint Mary de Nakhon Ratchasima. Cela le contraignit à quitter sa paroisse et à s’installer à l’évêché. En juin 2010, il entra définitivement à l’hôpital pour soigner des plaies variqueuses aux deux jambes. Finalement il dut être amputé de la jambe droite au-dessous du genou. En septembre 2010, le docteur lui conseilla d’entrer dans un grand hôpital de Bangkok. Là, les médecins essayèrent toutes sortes de traitements pour tenter de cicatriser le moignon et les plaies qu’il avait sur l’autre jambe. À une certaine période, il y eut un mieux et Maurice se mit à espérer pouvoir marcher à nouveau grâce à une jambe artificielle avec prothèse. Hélas, la gangrène continuait à ronger ses jambes. Le 15 juillet 2011, il regagna l’hôpital Saint Mary de Nakhon Ratchasima, où son état commença à empirer.
Pendant les cinq ou six ans que dura sa douloureuse maladie Maurice Chevalier fut un exemple de patience et de courage, puisant secrètement sa force dans le Christ. Le 28 octobre 2011, il s’éteignit paisiblement, accueilli par le Père miséricordieux, accompagné par la prière des prêtres et des Sœurs de Saint Paul de Chartres qui l’entouraient. Il était âgé de 69 ans et 10 mois. La messe d’enterrement eut lieu à la cathédrale présidée par Mgr Joseph Chusak Sirisut. Une cinquantaine de prêtres et de nombreuses religieuses de plusieurs congrégations étaient présents. Les anciens paroissiens des postes dirigés par le Père étaient venus très nombreux prier pour leur pasteur dévoué et lui manifester leur profonde estime.
L’inhumation eut lieu dans le cimetière paroissial. Le Père Maurice Chevalier repose près de deux prêtres MEP du diocèse de Khorat, le Père Louis Tavennec et le Père Marius Bray.
Robert Malsert