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L’introduction d’un carmel au Japon, le récit de l’œuvre de Mgr Chambon
L’inventaire des archives du fonds japonais de l’IRFA a été publié en septembre 2024 sur notre nouveau portail documentaire dédié à l’histoire de l’Église au Japon. Ce portail contient également l’inventaire des fonds photographiques de la mission MEP du Japon, ainsi que le catalogue des imprimés japonais anciens de notre bibliothèque.
Pour donner envie à ses lecteurs d’explorer tous ces fonds, voici, en guise d’immersion dans un dossier d’archives, le récit de l’œuvre de Mgr Chambon [2534] (1875-1948) pour introduire le carmel au Japon.

©IRFA Iconothèque, Mgr Chambon Alexis [2534]

©IRFA Archives, 9C-TO/037, 1930-1936, 12 février 1930, lettre de Sr Colombe de Jésus à Mgr Chambon.
A partir de cette année-là et jusqu’en 1945, Mgr Chambon entretient une correspondance assidue avec Mère Marie de Jésus-Hostie, la prieure, ainsi que sa sous-prieure Mère Marie Germaine de Jésus, et quelques jeunes carmélites du couvent. Ces lettres reflètent les responsabilités prises par ces carmélites, notamment la construction du carmel lui-même, pour remplacer le bâtiment provisoire établi par Mgr Chambon. Les religieuses racontent leur travail quotidien de confection de cierges, le recrutement de novices, l’avancement des travaux, et n’oublient jamais de témoigner leur reconnaissance pour la supervision de leur évêque.

©IRFA Archives, 9C-TO/037, 1944-1945, 12 avril 1945, lettre de Sr Marie de Jésus-Hostie à Mgr Chambon.
Les évènements politiques s’invitent dans cette correspondance, au travers du récit des privations et difficultés endurées par les Sœurs pendant la Seconde guerre mondiale. Le 12 avril 1945, les bombes s’abattent sur le Carmel comme le relate la prieure : « […] les bombes sont tombées à droite, à gauche, le Monastère est très abimé, inhabitable mais aucune de nous n’est blessée, toutes les vies sont sauves, le bon Dieu a entendu la prière de votre Excellence pour ses enfants ». Chaque lettre que va recevoir Mgr Chambon durant cette période va attester de la violence grandissante de la guerre qui va ravager le pays. La correspondance cesse lorsque les religieuses sont contraintes de fuir dans la campagne de Kuruizawa, dans la plus grande misère.
En 1947, à l’initiative de Mgr Castanier, la prieure s’en va vers Osaka pour fonder un deuxième Carmel.
En lien avec cet article : Sœur Marie-Aimée de Jésus-Hostie, fondatrice du premier carmel du Japon.