
Les boîtes d’archives de la mission du Tibet (1846-1952) ont été classées. Leur inventaire est désormais publié sur notre site. Ce précieux descriptif permettra à tous les chercheurs intéressés par l’histoire du Tibet de savoir ce qu’ils pourront trouver dans les archives de l’IRFA.
- Retrouvez dès à présent l’inventaire du fonds « Tibet » en ligne sur notre site.
- L’instrument de recherche complet est téléchargeable sous forme de PDF.
- Les documents sont consultables dans notre salle de lecture aux conditions habituelles.

©IRFA Iconothèque, boîte 28, photographe inconnu, Tatsienlu porte ouest du Tibet, Kangding (Tatsienlu), [1900-1950]. Tirage noir et blanc.
Historique de la mission du Tibet (1846-1952)
Au XVIIe siècle, les jésuites portugais tentent d’entrer au Tibet à partir de leur poste à Agra (Inde). L’un d’eux, Antonio d’Andrade, parvient à atteindre Tsaparang en 1624 et y restera une vingtaine de jours. D’autres expéditions sont organisées au long des décennies suivantes. Cependant, aucune n’a de résultat apostolique concret. La SCPF y envoie des Capucins en 1722. Ils réussissent à construire une chapelle à Lhassa, qu’ils quittent en 1747, lassés de ne pas voir éclore de conversions au catholicisme.
A la fin du siècle, l’empire chinois assoit son pouvoir en envoyant plusieurs troupes militaires jusqu’à Lhassa, puis des hauts fonctionnaires impériaux (amban) pour organiser l’administration tibétaine dirigée par le Cabinet des ministres (kashag) et ainsi, prendre place aux côtés des ministres tibétains (kalons). Après cet évènement, le Tibet devint quasiment impénétrable par toute présence étrangère.
Après la signature des traités inégaux par la Chine avec l’Angleterre (Nankin) et la France (Huangpu), la SCPF profite de ces accords pour faire circuler des missionnaires européens plus facilement. Le 27 mars 1846, elle crée le vicariat apostolique de Lhassa et confie cette mission aux MEP. Mgr Pérocheau, alors vicaire apostolique du Sichuan, en reçoit la responsabilité provisoire. Les territoires compris dans ce VA sont le Tibet, les Marches tibétaines et les régions tibétophones du Nord de l’Inde (Ladakh , Bhoutan, Népal, Sikkim). La stratégie de la Congrégation est de pénétrer au Tibet par les frontières chinoises du Sichuan et du Yunnan. Une décennie plus tard, Mgr Thomine-Desmazures est nommé vicaire apostolique de Lhassa. Les missionnaires stationnent dans la région semi-indépendante des Marches tibétaines, où ils établissent leurs principaux postes. Plusieurs tentatives de progresser dans les terres tibétaines se soldent par des échecs. Les attaques et les expulsions systématiques contraignent alors les missionnaires à chercher une ouverture à la frontière sud. Une première tentative malheureuse a lieu du côté de l’Assam. Une deuxième passe par le Sikkim, où de petites communautés chrétiennes prennent forme. Mais la frontière indienne se révèle pas moins hermétique que la frontière chinoise. Confronté aux réalités du terrain, Mgr Chauveau, successeur de Mgr Thomine, décide en 1868 d’établir le siège apostolique à Tatsienlou (Kangding), territoire de la mission du Sichuan qui venait d’être rattaché à son VA.
La mission du Tibet Sud est délaissée pendant 15 ans jusqu’à la nomination de M gr Douénel en 1929. En 1937, les MEP y sont remplacés par les chanoines de Saint-Maurice. Au même moment, Mgr Valentin, vicaire apostolique résidant à Kangding, suggère à Mgr de Guébriant de céder les postes frontaliers des Marches tibétaines aux chanoines du Grand Saint-Bernard. Quelques-uns de leurs missionnaires se trouvaient en effet aux frontières du Yunnan depuis 1933. Les missionnaires MEP sur le terrain ne comptaient plus s’occuper que de la partie chinoise, où ils avaient depuis longtemps des postes solidement implantés. Le cours de l’Histoire en décide autrement ; l’arrivée du communisme au pouvoir chinois entraina, en octobre 1950, l’invasion du Tibet. L’année 1952 voit l’expulsion de tous les missionnaires.
Pour en savoir plus sur la mission, consulter la page Tibet/Chine qui comporte de nombreuses ressources sur le pays, en particulier des cartes et une bibliographie.

©IRFA Iconothèque, boîte 28, photographe professionnel, Ecole de filles, Moxi (Mosimien), [1890-1930]. Tirage noir et blanc.
Constitution du fonds
Cette série 4CTi est constituée de deux types de documents :
- les archives produites avant 1940 mais collectées après la clôture de la série . Elle complète ainsi la sous-série 6A08/08.
- les archives produites après 1940 et jusqu’en 1952, date d’expulsion de tous les missionnaires MEP du Tibet. Quelques documents postérieurs à 1952 viennent compléter le fonds.
Ce fonds est principalement issu de la correspondance passive des différents organes et établissements MEP avec les missions du Tibet.
Les producteurs principaux en sont le Séminaire de Paris, notamment les supérieurs du Séminaire, le Conseil, puis les supérieurs généraux à partir de 1921 ; l’économat de la Procure de Paris ; quelques pères MEP à titre personnel et les membres de la Congrégation des chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard.
Structure du plan de classement
– 4CTi-GAL Généralités
– 4CTi-VA Vicaires apostoliques
– 4CTi-ORI Mission du Tibet oriental
– 4CTi-SUD Mission du Tibet sud
– 4CTi-CHA Chanoines du Grand-Saint-Bernard
– 4CTi-LAN Linguistique
– 4CTi-EXT Fonds entrés par voie extraordinaire
Pour plus de détails, voir l’inventaire en ligne.