Jean REY1858 - 1930
- Statut : Archevêque
- Identifiant : 1525
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Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Missions
- Pays :
- Japon
- Région missionnaire :
- 1882 - 1896 (Tokyo)
- 1901 - 1930 (Tokyo)
Biographie
Jean-Pierre REY naît le 3 novembre 1858 à Juliénas, dans le diocèse de Lyon (Rhône). Fils de vignerons beaujolais, il est le benjamin d'une famille de cinq enfants. Le vicaire de la paroisse lui donne ses premières leçons de latin, puis il devient élève de la « Manécanterie de Claveisolles ». Il entre ensuite au petit séminaire de Saint Jodard, fait sa philosophie à Alix. Il y reçoit la tonsure le 2 juin 1878. À l'occasion d'un pèlerinage à La Salette, il décide de devenir missionnaire et il part pour le Séminaire des MEP. Minoré le 22 décembre 1879, sous-diacre le 13 mars 1881, diacre le 24 septembre suivant, il est ordonné prêtre le 4 mars 1882.
Japon (1882-1930)
Il reçoit sa destination pour le Japon septentrional, dont le centre est Tokyo. Parti le 12 avril 1882, il arrive à Yokohama le 28 mai, accueilli par Mgr. Ozouf, alors vicaire apostolique.
Le P. Rey est d'abord nommé à Kanda, vicaire du P. Évrard. Mais dès le mois de septembre, il devient l’adjoint du P. Faurie, qui dirige l'orphelinat, installé dans les dépendances du poste d’Azabu. Il seconde également pendant trois ans les curés successifs, tout en ayant la charge d'une desserte à Honjo.
En octobre 1885, il est nommé professeur au séminaire de Tsukiji. En 1886, il revient à l'orphelinat comme responsable de l'établissement qu’il déménage en 1887 sur le terrain de Sekiguchi, qui vient d'être acheté par la Mission. Tant qu'il est chargé de l'orphelinat, le P. Rey poursuit un double but : installer et développer des métiers qui permettent aux jeunes orphelins de gagner leur vie, et ensuite, orienter vers les carrières libérales ceux d'entre eux qui montrent des aptitudes et du goût pour les études. En 1893, l'évêque lui donne un compagnon pour le seconder, mais se sentant fatigué, en 1896, il demande et obtient un congé en France.
Il doit prendre un long repos de cinq ans. En 1901, complètement rétabli, il revient au Japon, où il est nommé successivement à Yokosuka, Odawara, Shizuoka. Au mois d'octobre 1908, le P. Rey est nommé aumônier des Soeurs de Saint Maur à Yokohama ; l'année suivante, il joint à cette charge celle de procureur de la mission de Tokyo et devient vicaire général.
. Archevêque de Tokyo
Après la mort de Mgr. Bonne, un bref pontifical du 1er juin 1912 le nomme archevêque de Tokyo. Le 25 juillet, il est sacré dans l'église de Sekiguchi par Mgr. Berlioz, évêque de Hakodaté. Le nouvel archevêque prend comme devise ces paroles de l'Écriture : "In te Domine speravi".
La première épreuve qu'il rencontre est la guerre en Europe. La Mission a perdu, les années précédentes, plusieurs missionnaires, et voici que la mobilisation générale appelle huit de ses jeunes missionnaires. Mgr. Rey n'hésite pas : il prend en charge quelques postes : Kamakura, Yokosuka, Odawara, et même le lointain Matsumoto.
Après la guerre, une nouvelle épreuve l'attend : le grand tremblement de terre du 1er septembre 1923, qui détruit huit postes de fond en comble, sans espoir d'être indemnisé par les compagnies d'assurances. Cependant, avec l'aide des missionnaires et des chrétiens, il relève les ruines, prépare de nouveaux postes dans les centres populaires de Tokyo et de sa banlieue. C'est ainsi que Koenji et Hongo sont fondés.
Le projet d'un grand séminaire inter- diocésain est à l'étude ; en attendant, Mgr Rey favorise les vocations et envoie à Rome ou en France les meilleurs sujets. Démissionnaire le 6 mars 1926, il est nommé évêque "in partibus" de Philippopolis et assistant au trône pontifical.
Il se retire à Ueda.
Vers 1929, sa santé commence à décliner. Malgré les soins, il s'endort dans la paix du Seigneur le 25 mai 1930.
Il est inhumé dans le cimetière de Aoyama, à Tokyo.
Nécrologie
NÉCROLOGE
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Mgr REY
ARCHEVÊQUE DE TOKYO
Mgr REY (Jean-Pierre), né à Juliénas (Lyon, Rhône), le 3 novembre 1858. Entré tonsuré au Séminaire des Missions-Etrangères le 9 octobre 1878. Prêtre le 4 mars 1882. Parti pour le Japon septentrional le 12 avril 1882. Archevêque de Tokyo, le 1er juin 1912. Mort à Ueda le 25 mai 1930.
Nous devons à l’obligeance de M. l’Abbé Rey, neveu de Mgr Rey, chapelain de la Basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial, d’intéressants détails sur la famille et la jeunesse de notre regretté Archevêque et Père en Dieu. « Jean-Pierre Rey était fils de vigne-rons beaujolais, le dernier d’une famille de cinq enfants, trois garçons et deux filles. Il naquit à Juliénas, hameau des Capitans, diocèse de Lyon. Ses parents étaient de vrais chrétiens, non seulement pratiquants, mais d’une profonde piété. A la maison, la récitation du chapelet, le chant des psaumes et des cantiques, la lecture de la vie des Saints, occupaient les loisirs d’une vie par ailleurs très laborieuse. Son père, devenu aveugle sur ses vieux jours, édifiait tout le monde par sa résignation chrétienne et par son esprit surnaturel. Sa mère, l’âme de la maison, était une femme de tête, de cœur, de volonté ; sachant tout juste lire, mais très instruite de sa religion, elle s’imposait par sa valeur morale autant que par son intelligence ; c’est dire quelle éducation reçurent ses enfants.
« Le jeune Pierre, très intelligent, très décidé, franc comme l’or, fut remarqué par le clergé paroissial. Le vicaire lui donna les premières leçons de latin. Il fut d’abord envoyé à la Manécanterie de Claveisolles, où il rencontra M. Jacquet, mort en 1927, Vicaire Général de Hakodaté. Il passa ensuite au Petit Séminaire de Saint-Jodard, puis à Alix où il fit son cours de philosophie. Une crise de conscience l’attendait, qui devait décider de sa vocation. Son tempérament décidé, actif, ardent, ne pouvait se résigner à la vie si peu aventureuse de curé de campagne, il lui fallait du mouvement ; dès lors quelle carrière choisir ? A la suite d’un pèlerinage à la Salette en compagnie de sa sœur aînée, décida d’embrasser la carrière apostolique, et partit pour le Séminaire des Missions-Etrangères de Paris. »
Durant le cours de ses études, Jean-Pierre Rey se montra excellent élève, doué d’une intelligence vive et d’une mémoire peu commune. Il s’assimila si bien ses classiques que, jusque dans sa vieillesse, il étonnait ceux qui conversaient avec lui par l’abondance et la fidélité de ses citations d’auteurs, latins et le souvenir qu’il gardait des traits d’histoire qu’il avait appris jadis ; aussi obtint-il sans peine à la fin de ses études le diplôme de bachelier-ès-lettres. Il avait aussi sans doute déjà cette tournure d’esprit malicieuse, qui remarquait de suite le côté original des hommes et des choses, et savait le souligner d’un trait spirituel. Pourtant. ceux qui l’ont connu au Séminaire des Missions disent qu’à cette époque il ne laissait pas voir ce côté humoristique de son caractère, mais qu’il se montrait plutôt réservé et quelque peu distant, tout en étant déjà un observateur perspicace.
Bien qu’il n’en laissât rien paraître, le futur missionnaire nourrissait dès lors cet esprit de piété et d’abnégation qui plus tard sut se maintenir, tout en ne se révélant qu’aux intimes. C’est ainsi que, dans les dernières années de sa vie, lorsque, fatigué, il était tenté de prendre un taxi, il se contraignait à aller à pied ; et, sur l’argent ainsi épargné, il se payait, disait-il, les honoraires d’une messe pour les âmes du Purgatoire. Le trait n’est pas banal et méritait, d’être consigné ici.
Mgr Rey était ordonné prêtre le 4 mars 1882 et recevait de suite sa destination pour la Mission du Japon Septentrional ; il y arriva le 28 mai 1882. Mgr Osouf était alors Vicaire Apostolique ; notre nouveau missionnaire fut d’abord nommé au poste de Kanda, comme vicaire de M. Evrard. Ce dernier apprécia vite les qualités de son jeune confrère, et celui-ci de son côté, reconnut dans son curé cette ardeur au travail, cette patience, cet esprit d’ordre, qui bien plus tard le lui recommandèrent comme apte à le seconder dans l’administration des affaires diocésaines en qualité de Vicaire général.
M. Rey parut à ses Supérieurs destiné spécialement aux œuvres d’éducation. Aussi, dès le mois de septemhre 1882, était-il adjoint à M. Faurie, qui dirigeait l’orphelinat installé dans les dépendances du poste d’Asakousa à Tokyo. Là, il seconda également, pendant trois ans, MM. Tulpin et Brotelande, qui furent chargés successivement du poste, en desservant la succursale de Honjo, devenue depuis une importante paroisse. Une fois maître de la langue, qu’il mania plus tard avec aisance, il fut nommé en octobre 1885 professeur au Séminaire de Tsukidji ; il s’y trouva associé à M. Maury, qui a laissé dans la Mission le souvenir d’un esprit original et d’une éloquence abondante. Les deux confrères étaient bien appareillés, au jugement de M. Evrard lui-même, qui disait à Monseigneur, du ton sentencieux qui lui était habituel : « Eh « bien ! Monseigneur, le bon Dieu vous a donné là deux bons compagnons pour égayer votre « verte vieillesse ! » Un an après, Mgr Rey était chargé de remplacer M. Faurie à la direction de l’orphelinat, et en décembre 1887, il se transportait avec ses orphelins sur le terrain actuel de Sekiguchi que M. Legrand venait d’acheter.
Pendant les dix années qu’il passa à Sekiguchi, M. Rey poursuivit à travers bien des difficultés un double but : installer et développer des métiers qui permissent aux orphelins de gagner plus tard leur vie, et orienter vers les carrières libérales ceux d’entre eux qui montreraient des aptitudes et du goût pour les études. Parmi les métiers auxquels s’adonnaient les orphelins et qui comprenaient même ceux de tailleurs et de cordonniers, la boulangerie française, installée en 1888, et le chantier de charpentiers prirent de grands développements. Pour apprécier ce dont ces derniers se rendirent capables, il suffit de citer, comme étant leur œuvre, la préparation des bois et le dressage de la charpente de la cathédrale actuelle de Sekiguchi, sous la direction de leur patron. Plusieurs des étudiants auxquels M. Rey enseigna le français et fit suivre les cours de l’Etoile du matin et des écoles supérieures, occupent actuellement de belles situations. Si un certain nombre d’orphelins, jetés ensuite dans des milieux peu favorables à la pratique religieuse n’ont pas persévéré, du moins, l’instruction et l’éducation religieuses reçues à l’orphelinat ont laissé chez la plupart des traces plus ou moins profondes ; nous avons pu le constater nous-mêmes en assistant à la mort édifiante d’anciennes brebis de Sekiguchi, depuis longtemps errantes, mais revenues au bercail in extremis.
M. Rey, sauf au temps des vacances, où M. Cadilhac, son ancien condisciple de Paris et son futur Vicaire Général, venait volontiers le remplacer, fut seul à s’occuper de l’orphelinat jusqu’en 1893. Aussi connut-il par expérience ce que la charge comportait de soucis et de fatigues. Certain hiver, du fait de l’influenza qui sévissait alors dans la capitale, son orphelinat, était devenu un véritable hôpital ; malade lui-même, il dut aller en pousse-pousse, enveloppé d’une couverture, demander d’urgence des secours aux bonnes Sœurs de Kanda. De bons amis lui venaient aussi en aide, parmi lesquels il faut citer un ancien consul du Portugal, M. Loureiro, qui un jour envoya à l’orphelinat en détresse une quantité de viande, et M. Bissonade de Fontarabie, qui, tout en prêtant son concours à la rédaction des nouveaux Codes japonais, recherchait volontiers la compagnie de M. Rey.
La santé de notre confrère avait toujours été assez délicate. Avec un système nerveux très impressionnable, il souffrait d’insomnies et de maux d’estomac qui parfois l’annihilaient physiquement. Aussi ce lui fut un soulagement quand on lui donna comme socius en 1893 M. Demangelle, qui le seconda fort bien. Mais en 1896, M. Rey, se sentant de plus en plus fatigué, crut devoir demander un congé en France. Il avait, avant de partir, commencé la construction de l’église, que M. Demangelle acheva sous la direction de Mgr Osouf.
Les médecins français auxquels s’adressa M. Rey jugèrent que son organisme était sérieusement atteint et avait besoin de soins et d’un long repos. Il se rendit à Woerishoffen en Bavière, pour y suivre, sous la direction de l’Abbé Kneipp, une cure d’hydrothérapie ; puis il continua sa convalescence au pays natal, en Algérie, chez un frère qui y dirigeait une exploitation agricole, et même en Terre-Sainte où il fit un long pèlerinage.
Rentré au Japon en mars 1901, M. Rey desservit pendant un an les postes de Yokosuka et d’Odawara, puis il fut nommé au poste de Shizuoka, où il remplaça Mgr Mugabure nommé Coadjuteur de Mgr Osouf. Ce fut lui qui, en 1903, installa les Dames de Saint-Maur sur le terrain qui venait d’être acheté auprès de celui de la Mission pour la fondation d’une nouvelle école. Cette fondation fut d’abord pénible : les cours de langues, de musique et de couture, et même de cuisine européenne, ne suffisaient pas à recruter et à retenir beaucoup d’élèves. Mais, lorsqu’on eut adopté complètement les programmes du Ministère de l’Instruction Publi¬que et obtenu la reconnaissance officielle, l’école prit son essor et atteignit peu à peu le développement qu’elle présente aujourd’hui. Au mois d’octobre 1908, M. Rey était remplacé à Shizuoka par M. Lemaréchal, ancien Vicaire Général de Mgr Osouf, et lui-même prit la place de M. Lemaréchal comme aumônier des Dames de Saint-Maur à Yokohama. L’année suivante, il joignait à cette charge celle de Procureur de la Mission de Tôkyô et était nommé Vicaire Général.
Après la mort de Mgr Bonne, un Bref pontifical daté du 1er juin 1912, le nommait Archevêque de Tôkyô. Il fut sacré le 25 juillet 1912 dans l’église de Sekiguchi par Mgr Berlioz, Evêque de Hakodaté. NN. SS. les Evêques du Japon et de Corée assistaient à la cérémonie, ainsi qu’un grand nombre de missionnaires et une foule de catholiques accourus de tous les points du diocèse. Le nouveau Prélat avait pris comme devise ces mots de la Sainte Ecriture : In te, Domine, speravi. L’espérance, qui doit disparaître dans la jouissance du ciel, est une des vertus essentielles d’ici-bas ; elle devait être particulièrement nécessaire au nouvel élu au cours des épreuves de son épiscopat.
La première épreuve fut la grande guerre européenne. La Mission avait déjà perdu les années précédentes plusieurs de ses missionnaires, et voici que tout à coup la mobilisation appelle sous les drapeaux jusqu’à huit ouvriers apostoliques, de ceux dont l’âge et les forces fournissaient un travail plus considérable. Ce fut dès lors au milieu de grandes difficultés que Mgr Rey put assurer le service des paroisses et des postes secondaires. Lui-même n’hésita pas à prendre à sa charge personnelle l’administration de Kamakura, Yokosuka et Odawara, avec 1’ « ambulance » du Shinshû montagneux, avec Matsumoto comme centre, qu’il visita régulièrement même pendant les rigueurs de l’hiver.
Lorsque la guerre eût pris fin et que les cadres de la Mission se furent peu à peu reconstitués, arriva soudain le grand tremblement de terre du 1er septembre 1923. Comme on le sait, à Tôkyô, à Yokohama, à Kamakura, ailleurs encore, huit postes furent détruits de fond en comble, sans aucun espoir d’indemnité des Compagnies d’assurances. Devant ces ruines matérielles, l’Archevêque eut besoin de se rappeler sa devise : In te, Domine, speravi ; il ne se découragea pas. Les ressources qui lui vinrent d’Europe, d’Amérique, malgré la générosité de certains bienfaiteurs, ne furent pas sans doute adéquates aux besoins de la Mission, néanmoins, celle-ci a pu rétablir peu à peu ses postes, ou plutôt elle continue à le faire, grâce au concours de ses missionnaires et de ses chrétiens.
Mgr Rey, cependant, poursuivait la tâche qu’il s’était spécialement assignée : préparer de nouveaux postes par l’acquisition de terrains dans les centres populeux de Tôkyô et de la banlieue, et développer l’œuvre des Séminaires, afin de multiplier le plus possible les ouvriers apostoliques. Parmi les nouveaux postes qu’il fonda, on peut citer particulièrement celui du Saint Curé d’Ars à Kôenji, et celui de Saint-Pierre à Hongô, qui donnent de belles espérances. Si les négociations épineuses auxquelles il dut se livrer n’ont pas toutes abouti à un égal succès, il n’en est pas moins vrai que Sa Grandeur fit preuve en maintes occasions, spécialement dans la liquidation du terrain de l’ancien archevêché, d’une intelligence des affaires et d’une habileté peu ordinaires.
Quant à l’œuvre des Séminaires, et en attendant que le projet d’un Grand Séminaire interdiocésain fût réalisé comme il l’a été depuis, Mgr Rey eut à cœur de favoriser les vocations ecclésiastiques, d’envoyer à Rome et dans les Séminaires de France plusieurs aspirants au sacerdoce, qui fussent à même, tout en pour¬suivant de sérieuses études théologiques, d’étudier sur place les langues européennes, ainsi que les œuvres et coutumes des milieux catholiques.
Cependant, avec l’âge, les forces de Mgr Rey s’en allaient lentement. Il y a cinq ans, il crut que l’intérêt de la Mission exigeait que le fardeau du Supériorat fût reporté sur des épaules plus jeunes. Il offrit donc sa démission au Saint-Siège qui, en 1926, l’accepta en le nommant Archevêque de Philippopolis et Assistant au Trône Pontifical. Sa Grandeur garda l’administration de l’archidiocèse jusqu’à l’arrivée et l’intronisation de Mgr Chambon à Seki¬guchi le 23 décembre 1927.
Après un séjour de quelques mois à la paroisse Saint-Pierre de Hongô, cédant la place à M. Steichen, Mgr Rey se retira au poste d’Ueda, qu’il avait aménagé ces dernières années, et où il avait bâti une petite église. Sa santé, bien que délicate, semblait devoir se maintenir encore de longues années, quand, vers la fin de 1929, elle déclina sensiblement. Venu à Tôkyô, cette année même, pour la Semaine Sainte, il avait dû garder la chambre à Sekiguchi. Il voulut quand même retouner à Ueda pour y donner la messe le jour de Pâques et faciliter aux chrétiens l’accomplissement de leur devoir pascal. Ce dernier effort l’épuisa, il s’alita après la messe, et ne se releva plus.
Le Docteur Monro, qu’il avait connu jadis à Yokohama, vint le voir et l’emmena à son sanatorium de Karuizawa situé sur un plateau salubre à deux heures d’Ueda. Tous les soins lui furent prodigués pour enrayer les progrès du mal ; on essaya même la transfusion du sang, pour laquelle M. Patrouilleau se dévoua généreusement ; mais tout fut inutile. Le 14 mai, Mgr Rey rece¬vait l’Extrême-Onction des mains de M. Flaujac, Vicaire Général. Pendant les onze jours qui suivirent, au cours desquels il fut veillé par MM. Cesselin et Delbos, Monseigneur baissa peu à peu, comme la lampe qui s’éteint, et pieusement s’endormit dans le Seigneur, le dimanche 25 mai, à neuf heures et demie du soir.
La dépouille mortelle de l’Archevêque de Philippopolis fut transférée le lendemain à Sekiguchi. Les funérailles eurent lieu le mercredi 28 à dix heures du matin, au milieu d’une grande affluence de missionnaires, de représentants des maisons religieuses, de notabilités japonaises et de chrétiens japonais et étrangers. Au premier rang figuraient plusieurs membres du corps diplomatique. La messe fut célébrée par M. Flaujac en l’absence de Mgr Chambon parti en France pour prendre part aux travaux de l’Assemblée générale ; les cinq absoutes furent données par M. Flaujac, Mgr Reyners, de Nagoya, Mgr Hayasaka, de Nagasaki, Mgr Kinold, de Sapporo, et S. Exc. Mgr le Délégué Apostolique. La dépouille mortelle fut ensuite portée au cimetière d’Aoyama, où elle repose auprès des restes de ses prédécesseurs vénérés Mgr Osouf et Mgr Bonne.
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Références
[1525] REY Jean (1858-1930)
fBibliographie:
Wa-futsu jisho = Dictionnaire japonais-français des mots usuels de langue japonaise / par Pierre Rey, m. a. et Hiroyoshi Tanaka. - Tokyo, 1888. - 10-200-2 p. ; 18 cm.
Références bibliographiques
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