Étienne GUERPILLON1857 - 1911
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1547
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1883 - 1910 (Coimbatore)
Biographie
[1547]. GUERPILLON, Etienne-Marie, naquit le 28 mai 1857 à Saint-Forgeux (Rhône). Après avoir fait ses études au petit séminaire de Saint-Jodard et au séminaire de philosophie d'Alix, il entra tonsuré au Séminaire des M.-E. le 2 octobre 1879, fut ordonné prêtre le 23 septembre 1882, et partit le 22 novembre suivant pour le Coïmbatour. Il administra successivement les postes de Palghat, Saveriarpaleam et Oudamalpet, construisit un presbytère dans le premier de ces postes, une église dans le second, une église et un presbytère dans le troisième. Enthousiaste, zélé, remarquable par sa patience, il acquit une grande influence partout où il travailla, et devint populaire même parmi les païens dont plusieurs recouraient à lui dans leurs difficultés.
En juillet 1910, atteint d'un cancer à l'œsophage, il rentra en France pour essayer de se faire opérer. Il était trop tard ; il rendit le dernier soupir le 24 septembre 1911, à la maison des Frères de Saint-Jean de Dieu, à Paris.
Nécrologie
M. GUERPILLON
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE Coimbatore
Né le 28 mai 1857
Parti le 22 novembre 1882
Mort le 24 septembre 1911
La mort continue d’éprouver la Mission de Coimbatore : elle nous a enlevé, le 24 septembre 1911, M. Guerpillon ; il était âgé de 54 ans et avait 29 ans d’apostolat.
Né dans le diocèse de Lyon d’une famille profondément chrétienne, Etienne-Marie Guerpillon avait reçu, dès le plus bas âge, des principes et des exemples de vertu solide et de sincère piété. L’appel de Dieu l’avait trouvé tout préparé. Ses riches qualités se développèrent à leur aise au Séminaire, où il s’appliqua sans défaillance au travail de sa formation sacerdotale.
M. Guerpillon était parti en 1882 pour la Mission de Coimbatore. Dans le champ qu’il reçut en partage, il travailla toujours avec toute l’ardeur d’une âme généreuse. Ama et fac quod vis ! telle était sa devise ; et ce fut aussi sa ligne de conduite. Sa charité ne connaissait pas de limites : elle était soutenue par une foi vive, une invincible espérance et une patience à toute épreuve.
Son zèle ardent, qui prenait racine dans un grand amour de Dieu, porta des fruits abondants dans les divers postes qu’il occupa. Nombreuses furent les âmes qu’il gagna à Jésus-Christ. A l’exemple de l’Apôtre, il se fit tout à tous, et se dépensa sans compter dans l’exercice d’un laborieux ministère.
Pendant les vingt-neuf années qu’il passa dans les Indes, M. Guerpillon se concilia, à un rare degré, la sympathie et l’estime universelles : il jouissait d’une grande popularité. Les païens eux-mêmes lui accordaient une confiance extraordinaire ; ils le consultaient dans leurs difficultés et leurs procès et se plaisaient parfois à dire qu’ils n’avaient point d’autre maître que lui. Ils allaient jusqu’à l’inviter à leurs fêtes de famille. M. Guerpillon, imposant ses conditions, acceptait pour faire plaisir et profitait de la circonstance pour glisser un mot du bon Dieu et une bénédiction.
Tel était son empire sur quelques-uns, qu’ils n’entreprenaient rien d’important sans lui demander conseil. C’est ainsi qu’un riche païen vint un jour lui demander la permission d’aller en pèlerinage à une célèbre pagode de Palany. « Non, assurément ! répondit le Missionnaire ; comment puis-je te permettre d’aller adorer le démon, l’ennemi du vrai Dieu ! » Le païen ne put résister aux instances de ses proches et, à l’insu de son meilleur ami, il partit avec sa famille. Durant son absence les voleurs pénétrèrent dans sa maison et s’emparèrent de bijoux d’une grande valeur. A son retour, le pauvre homme ne put se défendre d’avouer sa désobéissance et d’annoncer son infortune à son protecteur : « C’est Dieu qui m’a puni, dit-il ; priez-le de me pardonner ! »
Notre regretté Confrère, qui fut un ardent convertisseur d’âmes, eut aussi grandement à cœur le zèle de la maison de Dieu : il laissa, partout où il passa, des souvenirs matériels de sa grande initiative. A Palghat, il bâtit un presbytère : à Saveriarpalayam, il construisit une église qu’il dota d’une belle cloche ; à Udamalpet, où tout était à fonder, il éleva une autre église et un autre presbytère. Il faisait participer tout le monde à ses travaux et à ses bonnes œuvres, et, à Udamalpet en particulier, il trouva, jusque parmi les païens, des secours généreux. Sa confiance en la Providence ne connaissait guère de limites : il allait de l’avant ; il poussait les travaux sans souci du lendemain. Il payait d’ailleurs de sa personne, et maniait, au besoin, le pic et la pioche pour extraire les pierres nécessaires aux constructions. Ajoutons que son église surtout fut l’objet de ses soins particuliers : son parfait entretien reflétait en quelque sorte l’état d’âme du pasteur.
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Comme tous les privilégiés du Seigneur, M. Guerpillon eut des heures d’épreuves et de tristesses : le serviteur n’est point au-dessus du Maître. La maladie, les déceptions, les insuccès vinrent tour à tour atteindre son âme délicate et sensible, mais sans l’abattre ja-mais. Son long ministère dans l’Inde, au milieu d’un peuple apathique, n’avait refroidi ni son enthousiasme ni son ardeur de jeune aspirant. Un grand esprit de foi le maintenait dans le calme et la résignation : son cœur s’était fait aux angoisses comme aux conso¬lations. Il avait une recette qu’il aimait à conseiller : « Quand vous rencontrez des épreuves, disait-il, recommandez-vous à la sainte Vierge et à l’ange gardien de votre district, et tout ira bien ! »
Au mois de juillet 1910, un cancer de l’œsophage l’arrêta en pleine activité, au milieu de ses plus beaux rêves. Les docteurs de Bangalore et de Madras qu’il consulta, avouèrent leur impuissance devant l’état du mal : mais ils lui donnèrent un rayon d’espérance en lui parlant de l’habileté des médecins de Paris.
Sur leur avis, il quitta sa Mission pour rentrer en France. Instruit de la gravité de la maladie qui le tenait pour la mort, il tourna ses regards vers la Vierge Immaculée, et, dès son arrivée, il se rendit à Lourdes où il passa quelques jours. Un mieux sensible se déclara qui lui permit de célébrer encore la sainte Messe et fit croire à un commencement de guérison. L’illusion fut de courte durée : Dieu trouvait son serviteur prêt pour la récompense.
Après un dernier effort tenté auprès des médecins, M. Guerpillon rendait son âme à son Créateur, à l’Hôpital de Saint-Jean-de-Dieu à Paris, le 24 septembre 1911.
Beati qui in Domino moriuntur.
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Références
[1547] GUERPILLON Étienne (1857-1911)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1884, p. 149 ; 1885, p. 132 ; 1888, p. 196 ; 1890, p. 200 ; 1891, p. 228 ; 1895, p. 319 ; 1896, p. 319 ; 1898, p. 258 ; 1900, p. 233 ; 1901, p. 256 ; 1902, p. 276 ; 1903, p. 288 ; 1905, p. 267 ; 1906, p. 254 ; 1907, p. 299 ; 1909, p. 240 ; 1910, p. 279 ; 1911, pp. 252, 268. - A. M.-E., 1905, p. 316.
Notice nécrologique. - C.-R., 1914, p. 380.