Jean-Marie GUÉNO1866 - 1932
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1951
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1891 - 1932 (Qui Nhon)
Biographie
Jean-Marie GUENO naquit le 21 Mai 1866 à St. ANDRE-des-EAUX, diocèse de NANTES, Département de la LOIRE-ATLANTIQUE. Au mois de Septembre 1879, il entra en cinquième au Petit Séminaire de GUERANDE où il fit toutes ses études. En Octobre 1886, il passa au Séminaire de Philosophie de NANTES, où il reçut la tonsure, le 28 Mai 1887 des mains de Mgr. LE COQ qui lui conféra les autres ordres jusqu'à la prêtrise inclusivement le 29 Juin 1890.
Il fut admis au Séminaire des Missions Etrangères le O8 Septembre 1890, y fit une année de probation, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de COCHINCHINE ORIENTALE (Quinhon). Son départ de MARSEILLE eût lieu le O2 Septembre 1891, et il aborda au port de NHATRANG le O6 Octobre 1891.
Il commença l'étude de la langue viêtnamienne d'abord à NHATRANG, jusqu'en Février 1892, pour la continuer à XOM-NAM, jusqu'en Mai 1892, où en même temps, il remplaça M.MATHEY fatigué. Successivement, il fut vicaire de Mr.BLAIS, à DAI-AN, puis de M. DURAND à XOM-NAM. En Novembre 1892, il fut envoyé à PHAN-THI+T, au sud de la Mission, comme vicaire de M. ARCHIMBAUD
Début Juin 1893, M. GUENO fut nommé curé de PHAN-RI, avec résidence à TAM-HUNG. A peine arrivait il dans son district, que les prisonniers de la citadelle de PHAN-RI se révoltèrent, poignardèrent le mandarin de la justice et celui de la guerre, et s'emparèrent de la place. Le Lundi 19 Juin 1893, M. GUENO, ignorant tout des évènements, accompagné de son catéchiste se rendait à cheval à la chrétienté de MA-O. Passant devant la citadelle,il vit une foule énorme, et du haut des remparts, il entendit des gens vociférer : Arrêtez ces deux cavaliers"..M. GUENO éperona son cheval, mais fut poursuivi par une quinzaine de prisonniers armés et une quarantaine de révoltés qui ne purent le rattraper. Arrivé à Ma-O, il invita ses chrétiens à s'enfuir dans les montagnes, quant à lui il voulait donner sa vie pour eux . Ses chrétiens l'en dissuadèrent et le supplièrent de se mettre à l'abri. Il se laissa fléchir. Il partit donc suivi de son catéchiste, et de deux chrétiens comme guides. Ils s'égarèrent dans les montagnes, jusqu'au jour où ils rencontrèrent le Préfet qui poursuivait les révoltés. Celui-ci ramena M.GUENO à PHAN-RI. Son escapade à travers les montagnes avait duré huit jours.
A PHAN-RI, il demanda et obtint la permission d'aller visiter les révoltés repris et qu'on devait exécuter. Sept d'entre eux demandèrent à se faire chrétiens. Pendant toute une semaine, M.GUENO alla les instruire dans leur cachot. Il en baptisa deux sur le lieu même de l'exécution, en présence des grands mandarins, et d'une foule nombreuse, étonnée et admirative. Chacun savait que ces révoltés avaient fait le projet de massacrer le missionnaire.
Peu de temps après, M.GUENO dût s'aliter à cause de la fièvre des bois rapportée de ces montagnes ; son fidèle catéchiste mourut. Dans son district de soixante six kms de long; la besogne ne manquait pas ; Il avait 200 catéchumènes à PHAN-RI et nombreux étaient ceux qui demandaient à être chrétiens ! Averti de l'état de santé de M. GUENO, Mgr. VAN CAMELBECKE le fit transporter à l'hôpital de TOURANE, vers la mi-septembre 1893. Bien soigné, il en sortit rétabli en décembre 1893.
Mgr ne jugea pas prudent de laisser M.GUENO revenir à PHANRI..En Janvier 1894, Il lui assigna la région de THAC-DA, dans le district de M.GEOFFROY, au BONG-SON, où il travailla jusqu'en juillet 1895. A partir de cette date, il s'installa dans la vieille chrétienté de NUOC-NHI, près de laquelle s'était établi le Petit Séminaire de la Mission avant 1885. Son district s'étendait dans la partie sud du BONG-SON, après le col de PHU-CU, vaste région qui ne comptait presque pas de chrétiens.. Il y passa quatorze ans , y ayant fondé 15 chrétientés nouvelles et baptisé.2.500 catéchumènes..
En 1909, il fut envoyé à CU-VA, dans la province de QUANG-NGAI,et y resta un an et demi. De 1911 à 1914, il eut en charge les districts de VAN-DEA et AN-SON. En 1914, il fut curé de TRU_NG-DOC, vulgairement appelé NHA-DA. Il y resta jusqu'en 1924. Sa préoccupation principale consista dans le maintien et le développement des oeuvres organisées par ses prédécesseurs, sans négliger pour autant l'approche des non chrétiens. Soucieux de nourrir la foi de ses ouailles, Il écrivait avec un soin minutieux ses homélies Il était très exigeant pour la propreté de ses églises et de leurs ornements. Son attitude toujours très digne lui avait attiré l'amitié de tous.
De fortes attaques de fièvre obligèrent M.GUENO à rentrer en France, pour refaire ses forces. De mars 1921 à Juillet 1923, sa soeur jumelle au service de Mr. le Curé de CORQUEFOU (Loire Atlantique) lui prodigua ses soins délicats et affectueux
De 1925 à 1932, M.GUENO eût la responsabilité de la paroisse de HA-DUA. Il entreprit la construction d'une grande école, avec logement pour les Soeurs Institutrices ; il fit d'importantes réparations à l'église, la dota de deux cloches, et conçut le projet d'améliorer son presbytère.
Le 20 Juin 1932, M.GUENO , fatigué, prit quelques jours de repos à NHATRANG, chez M. LE DARRE. Son état ne s'améliorant pas, il dût se décider à aller à SAIGON consulter le docteur de la clinique. Il y resta une dizaine de jours, puis revint à HA-DUA à cause des derniers travaux de construction de son école. Le 24 Juillet 1932, n'en pouvant plus, il décida de retourner à SAIGON. Le 26 Juillet il entra à la clinique, atteint d'urémie. Le 16 Août 1932, dans la soirée, la crise devint si violente que le médecin demanda son transfert d'urgence à l'Hôpital DROUET, à CHOLON.. M. LOUISON y conduisit le malade dans la soirée du 17 Août. Informés par télégrammme, MM. Le DARRE et PIQUET arrivèrent le lendemain. Le Médecin-Chef déclara à Mgr. DUMORTIER que l'état du malade était très grave, et il ne fit pas opposition au désir de Mgr. de faire transporter le malade à l'infirmerie du Séminaire de SAIGON.
Le soir du Samedi 21 Août 1932, vers 21 heures, M. SEMINEL donna une dernière absolution à M.GUENO, au moment où il rendait son âme à Dieu.La mise en bière eût lieu le dimanche en présence de MM GAUTHIER,DELAGNES, le DARRE , PIQUET. Les funérailles se déroulèrent dans la chapelle du Séminaire de SAIGON .. M. GUENO repose près de son ami M.POYET dans le cimetière des missionnaires de SAIGON.
GUENO
Décembre 1993
Nécrologie
M. GUÉNO
MISSIONNAIRE DE QUINHON
M. GUÉNO (Jean-Marie) né le 21 mai 1866 à Saint-André-des-Eeaux (Nantes, Loire-Inférieure). Entré prêtre au Séminaire des Missions-Étrangères le 11 septembre 1890. Parti le 2 septembre 1891 pour la Cochinchine orientale. Mort à Saïgon le 20 août 1932.
Jean-Marie Guéno entra en cinquième au petit Séminaire de Guérande au mois de septembre 1879. Il y fit toutes ses études. En octobre 1886, nous le retrouvons au Séminaire de Philosophie de Nantes, où il reçoit le 28 mai 1887 la tonsure des mains de Mgr Le Coq, qui lui conférera les autres ordres, jusqu’à la prêtrise inclusivement le 29 juin 1890.
Admis au Séminaire de la rue du Bac le 8 septembre suivant le jeune missionnaire reçut sa
destination pour la Mission de Quinhon, après son année de probation. Son départ de Marseille eut lieu le 2 septembre 1891, et il aborda au port de Nhatrang le 6 octobre. C’est là qu’il commença l’étude de la langue annamite, pour la continuer à Xom-nam de Février à Mai 1892, tout en remplaçant le P. Mathey fatigué. Successivement vicaire de M. Biais son compatriote, à Dai-an, puis de M. Durand à Xom-nam, il fut envoyé en novembre de la même année à Phan-thiêt, tout à fait au sud de la Mission, comme vicaire de M. Archimbaud.
Au commencement de juin 1893, M. Guéno reçut sa nomination comme curé de Phanri, avec résidence à Tam-hung ; mais à peinte avait-il pris possession de son district qu’une révolte éclatait dans cette localité ; les prisonniers de la citadelle, après avoir brisé leurs cangues et leurs chaînes, s’étaient emparés de la place, et avaient poignardé le mandarin de la justice ainsi que celui de la guerre. Le lundi 19 juin, accompagné de son catéchiste, notre confrère se rendait à la chrétienté de Ma-o, ignorant tout des événements qui venaient de se produire. En passant devant la citadelle de Phanri, il aperçut une foule énorme, et bientôt du haut des remparts des gens se mirent à vociférer : « arrêtez ces deux cavaliers ». Le Père entendant ces cris, donna un coup d’éperon à son cheval et fila à toute vitesse, poursuivi, à sept ou huit cents mètres en arrière, par une quinzaine de prisonniers armés de coupes-coupes et de piques, auxquels s’étaient joints une quarantaine de révoltés. Devant leur impuissance à rattraper les deux fuyards, les rebelles retournèrent à la citadelle, se réservant (comme l’avouèrent plus tard deux de leur chefs), d’aller prendre le prêtre à Ma-o, la nuit suivante.
A son arrivée dans la chrétienté, le pasteur trouva ses fidèles éplorés. Il fallait songer à se protéger, mais la défense était impossible (il n’y avait pas d’armes dans le village), et cependant le temps pressait. En quelques mots il prépara à la hâte ses chrétiens à bien mourir et leur dit : « Fuyez dans les montagnes ; pour moi, je reste ici, je donnerai ma vie pour vous, « je ne fuirai pas. » Mais les chrétiens le supplièrent avec larmes de chercher, lui aussi, son salut dans la fuite, autrement ce serait la mort certaine. Le Père dût se rendre aux ardentes supplications de ses paroissiens.
Mais écoutons-le lui-même nous faire le récit de sa fugue sur les montagnes. « En toute « hâte je partis, suivi de mon catéchiste et de deux chrétiens comme guides ; je n’emportais « avec moi que mon bréviaire et les Saintes-Huiles, mais pas un grain de riz, pas une goutte « de vin, car j’étais plein de confiance en la divine Providence. Ne pouvant prudemment rester « à Ma-o, je dis à mes guides : jamais je n’abandonnerai mon district ; conduisez¬-moi par la « route des sauvages à l’une de mes chrétientés, Tam¬-hung ou Long-thanh. Je tenais « cependant à éviter les villages païens, afin de n’être pas dépisté. Ainsi je forçai mes guides à « me conduire très haut sur les montagnes, si haut que nous nous égarâmes et que nous « n’avions plus que le soleil pour nous repérer. Le jour où j’ai rencontré le Doc-Phu « poursuivant les révoltés, nous étions encore à trois journées de Long-Thanh. Les prisonniers « pourchassés étaient en débandade sur les chemins des sauvages, et prudemment je ne « pouvais voyager sans armes. J’ai donc suivi le Doc-Phu pendant deux jours, et c’est lui qui « m’a ramené à Phanri comme un évadé.
« Mes chrétiens me voyant revenir aussi noir qu’un sauvage, se sont mis à pleurer ; nous « avons pleuré ensemble, et surtout nous avons remercié Dieu de nous avoir si bien gardés. « Grâce en effet à sa protection toute paternelle, nous avons échappé au tigre, en restant toute « une nuit sur un mirador, et nous n’avons pas été inquiétés par une bande d’éléphants qui « passait à quelques mètres de nous. Grâce à l’hospitalité des sauvages, nous n’avons pas « souffert de la faim. Non, je n’ai jamais senti si près de moi la divine Providence. Mon « escapade à travers les montagnes avait duré huit jours. »
A sort retour le bon Dieu réservait, au cher fugitif une grande consolation. Il demanda et obtint la permission d’aller visiter dans leur prison les révoltés qu’on devait exécuter. Sept d’entre eux consentirent d’embrasser notre sainte Religion. Pendant toute une semaine, il alla les instruire dans leur infect cachot, et eut le bonheur d’en baptiser deux sur le lieu même de l’exécution, en présence des grands mandarins et d’une foule immense, qui ne pouvait s’empêcher de manifester son étonnement et son admiration : tous savaient en effet que quelques jours auparavant les révoltés avaient, voulu massacrer le missionnaire.
Peu de temps après, M. Guéno dut s’aliter avec la fièvre des bois, rapportée des montagnes ; à cette époque vint s’ajouter la tristesse de voir succomber du même mal son fidèle catéchiste. « Il y a deux mois à peine que je suis dans ce district, de soixante-six « kilomètres de long, écrivait-il à un confrère, or depuis mon retour chez les sauvages, j’ai eu « 80 conversions de païens et je compte 200 catéchumènes dans un centre très populeux. Que « de besogne ! mais aussi que de souffrances ! C’est pourquoi je dis : Vive la Croix. »
La fièvre ne quitta pas notre confrère qui, plusieurs fois avait dû administrer des malades, couché à côté d’eux. Averti du triste état de santé de son missionnaire, Mgr Van Camelbecke le fit transporter à l’hôpital de Tourane, vers la mi-septembre : le Père n’était plus que l’ombre de lui-même, et ne pouvait marcher que soutenu par un bras charitable ou appuyé sur deux bâtons.
Cependant, grâce au traitement du docteur et aux bons soins des religieuses, la fièvre, après trois mois, dut s’avouer vaincue, et en décembre, notre confrère se sentait complètement rétabli. Malgré ses instances et son désir d’aller retrouver ses 200 catéchumènes à Phanri, Monseigneur ne jugea pas prudent de l’y laisser retourner, et lui assigna comme champ d’action la région de Thac-dà, dans le vaste district de M. Geoffroy, au Bong-son, où il travailla jusqu’en juillet 1895.
C’est à partir de cette époque que le zèle du P. Guéno se donna surtout libre carrière. Dans la partie sud du Bong-son, après le col de Phù-cu, se trouve une vaste région mamelonnée, allant de la mer à la montagne, grande comme toute une sous-préfecture. Si l’on excepte la vieille chrétienté de Nuoc-Nhi, près de laquelle s’était établi le petit Séminaire de la Mission avant 1885, cette immense plaine ne comptait presque pas de chrétiens. Elle devint le magnifique lot échu à M. Guéno, qui se fixa à Nuoc-Nhi en juillet 1895, et ne quitta ce poste pour Cù-và, dans la Province de Quang-ngai, que quatorze ans après.
Notre confrère, dans l’enthousiasme de ses quarante ans rêva de conquérir tout ce pays au Christ. Il y réussit en partie, car quand il céda la place à son successeur il y avait fondé 15 chrétientés nouvelles et baptisé 2.500 catéchumènes.
Les quatre postes occupés par notre confrère depuis 1909 jus¬qu’à sa mort, Cù-và pendant un an et demi, Vân-dea, An-son de 1911 à 1914, Truông-doc, vulgairement appelé la Nha-dà (maison de pierres), jusqu’en 1924 et enfin le dernier, Hà-duà, étaient des districts composés en majeure partie de vieux chrétiens. C’est dire que, sans négliger la conversion des païens, sa principale occupation consistait dans le maintien et le développement des œuvres déjà bien organisées par ses prédécesseurs. Le zèle ardent dont il avait fait preuve à Nuoc-Nhi, prit chez lui une autre forme suivant les hommes et les lieux, mais, partout, et jusqu’au dernier jour, M. Guéno demeura un prêtre irréprochable dans sa modestie souvent louée par ses chrétiens, et un pasteur soucieux de nourrir ses ouailles du pain de la doctrine chrétienne. Un défaut de langue ne lui facilitait pas la prédication à l’église, mais il ne manquait pas d’y faire lire ses sermons par son catéchiste. Les cahiers de ses très nombreuses homélies, retrouvés après sa mort, tous écrits de sa main et composées par lui, prouvent avec quel soin ce zélé missionnaire préparait ses instructions.
Une autre caractéristique du zèle de notre confrère était de manifester son esprit de foi et sa vertu de religion par le bon entretien de ses églises, si pauvres fussent-elles : l’ornementation des autels et l’extrême propreté des ornements ou linges sacrés, son maintien au saint Autel et sa tenue devant le tabernacle étaient un sujet d’édification pour tous.
Le respect de sa personne, son attitude toujours très digne, lui avaient attiré de nombreuses et sincères amitiés de la part de nos compatriotes, disséminés dans la brousse. Parmi ces Messieurs, qui ne connaissait M. Guéno, et n’aimait à parler de lui en termes élogieux ?
Alors qu’il était curé de la Nha-dà, notre confrère éprouva de fortes attaques de fièvre. Il voulut s’en débarrasser en allant demander au pays natal des soins et du repos, qu’il trouva d’ailleurs de mars 1921 à juillet 1923, à la cure de Corquefou (Loire-Inférieure) : soins délicats et affectueux qui lui furent prodigués par sa sœur jumelle, alors au service de Monsieur le curé de cette ville.
De 1925 à 1932. dans le poste de Hà-dua qui devait être son dernier, M. Guéno semblait avoir recouvré des forces nouvelles. Il entreprit la construction d’une grande et belle école, avec logement pour les Sœurs institutrices, fit exécuter diverses réparations importantes à l’église, la dota de deux belles cloches et conçut le projet d’améliorer son presbytère, qui n’était qu’une maison basse et peu confortable. Malgré cette activité constante, de fréquents vomissements, peu d’appétit, des palpitations de cœur, indiquaient chez lui que l’organisme était sérieusement atteint.
Le 20 juin 1932, le Père se sentant fatigué, accepta de prendre quelques jours de repos à Phanrang, chez M. le Darré. Une amélioration sembla se produire, mais, au bout de trois jours, les vomissements reprirent de plus belle. Alors le malade se décida à aller à Saïgon consulter le docteur de la clinique. Il dut séjourner une dizaine de jours à la Procure de cette ville, puis, comme les derniers travaux de construction de son école réclamaient sa présence, il revint à Hà-dua.
Le 24 juillet n’en pouvant plus, il se décida à retourner à Saïgon ; le 26, il entrait à la clinique atteint d’urémie. Le 16 août, M. Guéno célébra la Messe pour la dernière fois, et, le soir, la crise devint si violente, que le médecin demanda le transfert d’urgence à l’hôpital Drouet, à Cholon.
M. Louison y conduisit le malade dans la soirée du 17 Août, après en avoir informé par télégramme MM. Le Darré et Piquet, qui arrivèrent le lendemain jeudi, et trouvèrent le malade sans connaissance. Le vendredi matin, le Père parut reprendre ses sens, et M. Le Darré lui donna l’extrême-onction avec l’indulgence plénière. Le malade ne cessait pas de murmurer lentement des prières, en particulier le Gloria Patri.
Le médecin-chef ayant déclaré que l’état du patient était très grave, Mgr Dumortier exprima le désir de le faire transporter à l’infirmerie du Séminaire. Le docteur ne s’y étant pas opposé, le samedi 21 Août, vers 11 heures, le moribond arrivait au Séminaire où la Sœur infirmière avait déjà tout préparé pour le recevoir.
Le soir, à 21 heures, M. Séminel qui se trouvait alors au chevet de notre confrère agonisant, lui donna une dernière absolution au moment où il rendait son âme à Dieu. MM. le Darré et Piquet firent la toilette et rendirent les derniers devoirs au vénéré défunt. La mise en bière eut lieu le dimanche en présence de MM. Gauthier, Delagnes, et de deux Pères de Quinhon. Le lundi, 23 août, après la messe et l’absoute chantées dans la chapelle du Séminaire, le cortège funèbre se dirigea vers Chi-hoa, accompagné de nombreux prêtres et fidèles des paroisses de la ville.
Dormez maintenant en paix, cher P. Guéno, près de votre ami M. Poyet au cimetière de Saïgon ; votre souvenir restera profondément gravé dans le cœur de vos confrères et de vos chrétiens de la Mission de Quinhon.
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Références
[1951] GUÉNO Jean-Marie (1866-1932)
Références biographiques
AME 1891 p. 356. 1932 p. 246. 247. CR 1891 p. 239. 1896 p. 195. 1897 p. 166. 1898 p. 164. 1899 p. 192. 1900 p. 160. 1901 p. 160. 1903 p. 185. 1904 p. 185. 1905 p. 156. 1908 p. 154. 1932 p. 206. 312. 417. 1933 p. 282. BME 1924 photo p. 685. 1929 photo p. 404. 1931 p. 605. 1932 p. 213. 785. MC 1922 p. 327. EC1 N° 40. 250.