Jean-Marie GAUCHER1867 - 1944
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 1975
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1892 - 1844 (Coimbatore)
Biographie
[1975] GAUCHER Jean-Marie naît le 18 décembre 1867 à Véranne dans la partie de la Loire dépendant du diocèse de Lyon. Il commence ses études dans une école apostolique des Spiritains et les poursuit au Petit séminaire de Verrières. Entré aux Missions Étrangères le 24 octobre 1888, il est tonsuré le 21 septembre 1889, minoré le 1er mars 1890, sous-diacre le 28 septembre 1890, diacre le 21 février 1891. Ordonné prêtre le 24 octobre 1891, il part le 11 novembre 1891 pour Coimbatore.
Missionnaire bâtisseur d’églises.
Dès son arrivée, il est envoyé au Collège Saint Joseph de Coonoor (1) pour l'étude des langues. En 1892, il est nommé vicaire à Kodiveri (2) dont il devient bientôt curé. Sans négliger le bien spirituel de ses chrétiens, il fait progresser le temporel : il améliore ses rizières, en prépare d'autres en arrondissant son domaine, creuse des canaux, construit un pont, crée un jardin fruitier et potager, refait l'église et le presbytère.
En 1907, il est envoyé à Atticidou, district difficile, alors que sa résistance physique fléchit. Il n’en restaure pas moins, là encore, l'église et la résidence. De 1912 à 1920, il est à Dharapuram (3) où il bâtit une église. De là, il passe à Coimbatore comme sous-directeur de l'école industrielle. En 1922, il reçoit le poste de Karumathampatty (alias : Karty) (2) ; il y reste jusqu'en 1940 en tant que recteur du sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire, centre d'un pèlerinage fréquenté. Il agrandit son presbytère et construit une chapelle à Somanur. Ce n’est pas sans tristesse qu'il quitte ce district en 1940, lorsqu'il doit émigrer dans le diocèse de Mysore. Cependant, le sacrifice est quelque peu adouci à la pensée qu'il retourne à Kodiveri, champ d'apostolat de sa jeunesse. Il y passe deux ans. En 1942, il est à Michaelpalayam (2) en charge de la colonie agricole. Ce poste convient à son âge et à ses capacités. Mais sans aucun signe avant-coureur, la mort l'enlève dans la nuit du 26 au 27 décembre 1944. A la demande des chrétiens de Kodivéri, il est inhumé dans leur cimetière.
1 – Dans les Nilgiri, les montagnes bleues.
2 – Au nord-est de Coimbatore.
3 - Au sud-est de Coimbatore.
Nécrologie
P. GAUCHER
MISSIONNAIRE DE MYSORE
P. GAUCHER (Jean-Marie) né le 13 décembre 1867 à Véranne (Loire), diocèse de Lyon. Entré au Séminaire des Missions-Étrangères le 24 octobre 1888. Prêtre le 27 septembre 1891. Parti pour Coïmbatour le 11 novembre 1891. Mort à Michaelpalayam le 27 décembre 1944.
Le P. Gaucher, après un court séjour à l’école apostolique des Pères du Saint-Esprit, entra laïque au Séminaire des Missions-Étrangères, à l’âge de vingt et un ans. Ordonné prêtre le 27 septembre 1891, il arrivait à Coïmbatour à la fin de décembre de la même année. C’était un missionnaire érudit, réfléchi et industrieux ; il ne faisait pas étalage de ses qualités, il les voilait plutôt sous un extérieur de bonhomie.
La première étape de sa vie apostolique fut le collège Saint-Joseph de Coonoor. Tout en remplissant les fonctions de surveillant, il étudiait l’anglais. Cette institution, appelée collège, n’était, en fait, qu’une école secondaire anglaise ; elle fut fondée par Mgr Bardou en 1888 et, à cause du manque de missionnaires, fut confiée, en 1892, à la direction des Frères irlandais de Saint-Patrick.
Le P. Gaucher fut alors envoyé à Kodiveri, vicaire du P. Pageault. Ce fut l’étape la plus importante de sa vie apostolique. Il succéda bientôt au P. Pageault qui, âgé et infirme, se retira au sanatorium Saint-Théodore des Nilgiris. Le nouveau pasteur n’était pas pris au dépourvu ; il avait de l’initiative et n’était pas intimidé par les fortes têtes et haut-parleurs de Kodiveri. En effet, cette chrétienté de vieille souche, visitée autrefois par saint Jean de Britto, fut toujours plus ou moins agitée par des querelles entre chrétiens et païens et entre chrétiens eux-mêmes. Le P. Gaucher, juste et ferme, sut en grande partie les réprimer et inspirer aux fidèles et infidèles la crainte de Dieu, commencement de la sagesse.
La Mission possédait à Kodiveri, sur les bords du Bhavani, quelques arpents de rizières qui ne rapportaient guère. Le P. Gaucher les mit en pleine valeur, en creusa de nouvelles, canalisa les eaux et, peu à peu, arrondit considérablement le « champ du père de famille ». Sur le canal qui arrosait les rizières, il construisit un pont. Beaucoup de chrétiens du village étaient employés à la culture des champs de la mission et trouvaient là un moyen de subsistance... et quelquefois aussi, une occasion de rapine et de querelle. Le Père faisait face à tout ; il savait même joindre l’utile à l’agréable. Près de sa résidence, il fit un jardin d’arbres fruitiers et de légumes, avec un réservoir d’eau au milieu. C’était une petite oasis pleine de fraîcheur où il aimait à conduire ses visiteurs ou à se reposer lui-même le soir après les chaudes journées de labeur. Mais malgré les occupations matérielles, l’esprit surnaturel, sans façon ni formalisme, dominait sa vie ; il n’oubliait pas qu’il était pasteur des âmes et missionnaire. Non seulement il visitait les nombreuses chrétientés secondaires de son district à intervalles réguliers, mais il faisait de temps en temps des excursions chez les tribus des montagnes voisines avec l’intention de préparer la voie aux conversions de païens. Cependant, dans son rapport annuel à Mgr Roy en 1904, il déplorait son peu de succès sous ce rapport. « Il faut avouer, écrivait-il, que nos catéchistes ne nous sont pas très utiles pour la conversion des païens. On doit reconnaître, pourtant, que, dans bien des endroits, ils rendent aux prêtres de nombreux services. Mais je suis d’avis que les anciens chrétiens devraient entretenir leurs catéchistes, les œuvres paroissiales et même leurs prêtres. Il me semble que la générosité croissante des « Kodivéliars » envers leur église est un signe de leur progrès dans la vie chrétienne. » Le Collecteur de Coïmbatour, qui connaissait les qualités du P. Gaucher et l’intérêt qu’il portait au bien public et aux œuvres sociales, le nomma membre du District Board.
En 1907, après avoir longtemps et bien travaillé à Kodiveri, il fut transféré à Atticidou. Somme toute, il ne faisait que changer son fusil d’épaule ; là aussi, il avait à administrer des chrétiens à forte tête et à cultiver les rizières de Pottiarpet, que le P. Pottier avait acquises autrefois pour fonder une colonie de l’Œuvre de la Sainte-Enfance. Il s’adapta difficilement à ce nouveau milieu et eut, là, moins de succès qu’à Kodiveri ; d’autre part sa santé, si robuste autrefois n’avait plus la même résistance.
Entre 1912 et 1920, on le trouva successivement à Dharapuram, puis à Coïmbatour, où il remplit provisoirement les fonctions de sous-directeur de l’école industrielle. Enfin, il alla fixer sa tente à l’ombre du sanctuaire de Notre-Dame de Karty ; dans ce poste de repos relatif, il n’entra pas pour cela dans la confrérie « des bras croisés ». En 1923, il bâtit une nouvelle église à Somanour et agrandit son presbytère. Une fois ou deux la semaine, il se rendait à bicyclette à Coïmbatour qui est à 18 milles de Karty, pour surveiller les travaux d’agrandissement de l’école du couvent Saint-François.
Le P. Gaucher fut, en effet, un grand bâtisseur ; non seulement il construisit des églises et des presbytères dans les districts dont il était chargé, mais il aidait encore les confrères qui avaient recours à son expérience et à sa bonne volonté pour leurs constructions. A cette époque, on bâtissait beaucoup dans la Mission de Coïmbatour ; « c’était une floraison de clochers », disait poétiquement un confrère. On pourrait se demander pourquoi tant de nouvelles églises ; c’est que beaucoup des anciennes, bâties pauvrement et, souvent provisoirement, étaient devenues trop petites et tombaient en ruine.
Le P. Gaucher ne retourna jamais en France ; il espérait finir ses jours à Karamattampatty. Lors de la division du diocèse, en 1940, ce fut pour lui un réel sacrifice de le quitter. Il avait alors soixante-treize ans. Comme tous les missionnaires, il accepta avec esprit de foi, sans récriminer, le nouvel état de choses. Il eut cependant la consolation de retourner à Kodiveri pour quelque temps, puis à Michaelpalayam, où il pouvait encore exercer le ministère et s’occuper de la colonie agricole.
Il mourut sur la brèche à soixante-quinze ans. Le matin du 27 décembre 1944, on le trouva mort sur sa chaise longue. A la demande de ses anciens paroissiens reconnaissants, son corps fut transporté à Kodiveri, où chrétiens et païens rivalisèrent de zèle pour lui faire des obsèques triomphales.
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Références
[1975] GAUCHER Jean-Marie (1867-1944)
Références biographiques
AME 1892 p. 436. CR 1891 p. 240. 1894 p. 296. 1895 p. 320. 1900 p. 232. 1905 p. 268. 1906 p. 255. 1910 p. 368. 1911 p. 252. 1915 p. 147. 1918 p. 117. 1926 p. 218. 1930 p. 227. 1938 p. 312. 1939 p. 280. 1940 p. 109. 1947 p. 364. 1951 p. 130. BME 1922 p. 185. 1924 p. 62. 1926 p. 458. 1929 photo p. 80. 1934 p. 509. 592. 1936 p. 841. 1937 p. 70. 71. 151. 222. 1938 p. 850. 1939 p. 443. 1940 p. 826. EC RBac N° 441.