Martial SEYRÈS1875 - 1951
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2417
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1899 - 1940 (Pondichéry)
Biographie
[2417] SEYRÈS Bernard, naquit le 25 mai 1875 à Coarraze, dans le diocèse de Bayonne (Basses-Pyrénées). Il fit ses études secondaires à Betharram, et entra au Séminaire des Missions Etrangères en septembre 1894. Il fut ordonné prêtre le 20 novembre 1898 et partit pour la Mission de Pondichéry.
On l'envoya au Collège de Cuddalore pour apprendre l'anglais et le tamoul. Ayant une prédisposition pour la grammaire, il devait plus tard adapter à la langue anglaise une grammaire française-latine, afin de faciliter l'étude du latin à ses élèves. Après quelques mois d'étude des langues, il fut nommé professeur jusqu'en 1906.
Il avait hâte d'aller faire du ministère en paroisse ; il fut heureux quand il fut nommé curé de la Paroisse de Villipuram. Cette petite ville est un centre ferrovière, sur la grande ligne Madras-Colombo. La paroisse comprend un bon nombre d'employés du chemin de fer, et elle s'étend à beaucoup de villages environnants, habités par des chrétiens baptisés depuis peu. Le Père Seyrès donna toute son attention à la formation chrétienne de ces nouveaux convertis. À Villipuram même, il eut des démêlés avec les non-chrétiens hindous, au sujet d'une procession chrétienne que le Père fit passer par la rue principale de la ville, alors que les Hindous s'y étaient opposés. Le Père Seyrès se reprocha longtemps d'avoir été la cause de cette bagarre inutile.
En 1909, l'évêque l'envoie à Thély, une paroisse un peu plus éloignée de Pondichéry, et il y resta 5 ans, jusqu'en 1914. Il fut un bâtisseur : il fit d'abord construire le presbytère de Thély, puis l'église de la desserte de Kakanur. Il continua en construisant les fondations des presbytères de Rakanur et de Kalpet. Pour toutes ces constructions, il fallait de l'argent. Le Père savait qu'il était inutile d'en demander au procureur du diocèse. Alors que le diocèse avait des revenus importants, on laissait le missionnaire européen se débrouiller avec ses bienfaiteurs de France, et c'est ainsi que le Père Seyrès, comme beaucoup d'autres missionnaires, put mener à bien la construction de ses presbytères, églises et chapelles.
En 1914, ce fut la grande guerre, et le Père Seyrès fut mobilisé en France. À la fin de la guerre, il désira trouver un climat plus clément, et il demanda à aller à Singapour. Il passa en Malaisie, mais s'aperçut qu'en Asie du Sud-Est, le soleil est le même partout et qu'il faut également prendre des précautions.
Il revint à Pondichéry, après un séjour dans la paroisse de l'Assomption à Penang, une année à Hong-Kong, et quelques mois à Kuala-Lumpur, à la paroisse Saint Antoine. Quand il arriva à Pondichéry, son évêque connaissant les aptitudes du Père pour l'enseignement, le nomma au Collège de Cuddalore. Il n'y resta pas longtemps, car lorsque le Petit Séminaire fut fondé à Cuddalore, il redevint professeur de latin. C'est alors qu'il composa et édita sa grammaire française-latine. Il fut professeur au Petit Séminaire de 1936 à 1937. Il était souvent malade, aussi, pour essayer de retrouver la santé, il partit pour Hong-Kong où il séjourna jusqu'en 1938.
À la fin de 1938, il revient à Pondichéry, toujours souffrant de maux de tête. Alors, il repart pour la France en mars 1940. Il rend service dans son diocèse, et après quelques années, il se retire à Montbeton, où il meurt le 14 janvier 1951.
Nécrologie
[2417] SEYRÈS Bernard (1875-1951)
Notice nécrologique
Le P. Seyrès naquit à Coarraze, au diocèse de Bayonne le 25 mai 1875. Il fit de bonnes études secondaires à Bétharram et entra au Séminaire de la rue du Bac en septembre 1894. Prêtre le 20 novembre 1898, il reçut sa destination pour la Mission de Pondichéry.
Peu de jours après son arrivée, il était affecté au collège de Cuddalore. Le P. Berthaud avait la direction de l’établissement. Les autres professeurs étaient les PP. Fahrer, Verdure, Loubière et le P. Morel qui devait être le successeur de Mgr Gandy sur le siège archiépiscopal de Pondichéry. Dans un tel milieu, le P. Seyrès ne pouvait recevoir que de bonnes directives. Aussi fit-il de rapides progrès dans l’étude des langues tamoule et anglaise. Ayant une prédisposition spéciale pour la grammaire il devait plus tard adapter à la langue anglaise une grammaire française-latine, afin de faciliter les études des futurs séminaristes, petits et grands. Il se forma aussi à l’enseignement du latin et eut des élèves brillants qui n’oublièrent jamais ce qu’ils devaient à leur jeune professeur. Cependant, il ne passa que quelques années au collège de Cuddalore.
Comme tous les jeunes missionnaires, il désirait ardemment être envoyé dans le service actif des paroisses. Il obtint satisfaction et fut nommé à Villupuram. Cette petite ville a une gare importante sur la grande ligne Calcutta-Colombo. Une colonie d’employés de chemin de fer s’y était donc établie et la paroisse comprenait en outre un bon nombre de villages, dont une grande partie habitée par des chrétiens baptisés depuis peu par le P. Maurin et ses successeurs. Le travail ne manquait pas. Il se mit à l’œuvre et se donna tout entier à ses fidèles, surtout les plus éloignés et les nouvellement convertis. Il n’oubliait pas toutefois le chef-lieu de la paroisse. C’est pendant son séjour dans cette ville, que se place un événement très rare heureusement, mais fort triste. Les païens mécon¬tents de la décision des catholiques de faire passer une procession dans la rue principale de la ville, s’émeutèrent et vinrent en foule, armés de bâtons et de pierres, détruire et brûler le char sur lequel devait être placée la statue de la Sainte Vierge. Il y eut pas mal de têtes cassées et de blessures plus ou moins graves ; puis, tout rentra dans l’ordre et le calme revint. Mais le P. Seyrès ressentit de cet inci-dent une très vive émotion, se croyant coupable d’imprudence. Toute la responsabilité, en réalité, revenait à quelques chrétiens riches et orgueilleux, qui avaient eux-mêmes pris la décision, afin que la procession passât devant leur maison. Mais le P. Seyrès se reprocha longtemps cette bagarre, comme s’il en eût été l’auteur responsable.
Après Villupuram, il fut nommé au district de Thély. Bien secondé par son caractère facile et sa grande bonté envers tous, il fut bientôt populaire dans cette nouvelle paroisse. Il devint père et roi non seulement des chrétiens mais aussi des païens. Pour tous sans distinction, il était bon, serviable, la main et le cœur toujours ouverts. Membre du Conseil d’arrondissement, il avait, de ce fait, une certaine influence dans les bureaux du Gouvernement. Il en faisait profiter tout le monde, chrétiens, païens, protestants. Il fut aussi un bâtisseur. On lui doit le presbytère de Thély, l’église de Kakanur, les fondations des presbytères de Rakanur et de Kalpet. Les dépenses étaient considérables et malheureusement sa caisse était souvent vide. La Mission de Pondichéry a toujours été proverbialement pauvre et il ne fallait pas compter sur elle pour venir en aide aux bâtisseurs d’églises ou de chapelles. Le P. Seyrès dut donc écrire de nombreuses lettres aux bienfaiteurs de France et d’Amérique pour demander des secours. Ses appels furent entendus, les dons arrivèrent et lui permirent de mener à bien ses entreprises. Lorsque, en 1914 il fut mobilisé en France au début de la pre-mière guerre mondiale, il put laisser entre les mains de son évêque une bonne somme qui lui permit de continuer et d’achever les travaux que lui-même avait dû abandonner.
Toutes ces entreprises et l’administration de son district, les déplacements continuels qui s’imposaient, le peu de soins qu’il prit de sa personne, tout cela fit que sa santé eut beaucoup à souffrir. Il était en outre très sensible aux insolations et ne prenait pas toujours les précautions nécessaires. A la fin de la guerre, espérant que le soleil de Singapour lui serait plus clément, il passa quelque temps en Malaisie. Mais il constata que, passé le canal de Suez, le soleil est le même partout, dangereux pour les imprudents.
Il revint à Pondichéry, Monseigneur, connaissant les aptitudes de son missionnaire pour l’enseignement et aussi, peut-être, pour le protéger des rayons du soleil, le nomma de nouveau au Collège de Cuddalore. Lorsque le petit séminaire fut fondé à Cuddalore, le P. Seyrès redevint professeur de latin. C’est alors qu’il composa sa grammaire latine et la fit imprimer à Hong-Kong. Sans doute il eut le tort d’y travailler avec trop d’ardeur, car c’est à ce moment, qu’il fut atteint de maux de tête et de neurasthénie persistante. Aussi, après quelque temps passé à Hong-Kong, sous prétexte de corriger les épreuves de sa grammaire, en réalité, pour essayer de combattre la maladie, il rentra en France. Pendant quelques années, il exerça le saint ministère dans son diocèse d’origine ; puis il fut admis au sanatorium de Montbeton où il mourut le 14 janvier 1951.
Références
[2417] SEYRÈS Bernard (1875-1951)
Références biographiques
AME 1899 p. 126. 1909 p. 121.
CR 1899 p. 294. 1907 p. 276. 277. 1923 p. 159. 1947 p. 121. 1951 p. 169.
BME 1922 p. 622. 641. 1926 p. 189. 776. 1929 p. 306. 1936 p. 307. 1938 photo p. 282.1940 p. 364. 1951 p. 136. 138. 200.
EC1 N° 21. 420. 490. 491.
ECM février 1944 p. 5. octobre 1944 p. 45.
Bibliographie
"A complete latin grammar", 855 pages. Nazareth, 1938.
"Petitmangin lat in Exeecix" II volumes (259 et 170 pages). Nazareth 1936.