Jules ROCHET1873 - 1914
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2443
Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1899 - 1914 (Pondichéry)
Biographie
[2443] ROCHET Jules, Joseph, Léon naît à Courmangoux, paroisse du diocèse de Belley dans l’Ain. Désirant se dévouer à l'enseignement, il passe son brevet d'instituteur. Un oncle, prêtre, qui a fondé une belle paroisse en Algérie, l’appelle auprès de lui. A son tour, le neveu se sent attiré par l'apostolat. L’oncle lui enseigne les premiers éléments du latin et le renvoie en France. Il fait ses études au petit puis au Grand séminaire de Belley. Après son service militaire, il retourne en Algérie pour étudier la théologie au Grand séminaire de Kouba. Désirant être missionnaire, il demande son admission aux Missions Étrangères où il est reçu en 1897. Ordonné prêtre le 25 juin 1899, il s'embarque pour Pondichéry le 26 juillet.
Huit années d’apostolat
Il apprend les langues et occupe différents postes dans la Mission jusqu'au mois d'avril 1907. Il est alors nommé dans la plantation de café de Balmadès sur la montagne de Yerkaud près de Salem.
Régisseur efficace et apprécié de la plantation de café
La Mission y possède en effet une plantation de café permettant de soutenir ses œuvres et ses paroisses. Le P. Rochet accepte joyeusement de succéder au P. Poirier que la maladie vient d’obliger de rentrer en France. Là-haut, le climat est idéal. Aussi, pendant la saison chaude, il est heureux de recevoir chez lui les confrères qui ont besoin de se reposer de leurs fatigues. La solitude de Balmadès s'égaie alors. L'hospitalité si accueillante qu'il offre à tous remet sur pied les missionnaires qui retournent à leur poste avec de nouvelles forces et un nouveau courage. Comme planteur, il s'acquitte de sa tâche avec efficacité au point que des planteurs voisins, des Anglais et des Français, viennent le consulter et lui demander conseil sur la meilleure façon de travailler leurs caféiers.
Mais fin juillet 1913, le P. Rochet, qui souffre des yeux, perd presque complètement la vue. Il doit cesser la récitation de son bréviaire. Il continue néanmoins son travail, obligé de se servir d'une loupe.
En 1914, il souffre toujours de douleurs qu'il prend pour des rhumatismes. Certains jours, il est en proie à la fièvre et est pris de vomissements. Des confrères viennent lui rendre visite. Il ne se plaint pas mais apparaît très agité. Comme l’agitation s’accroît, on fait venir un docteur qui lui dispense ses soins, mais, tard dans la soirée du 21 juin 1914, il rend le dernier soupir. Ses obsèques ont lieu le lendemain à Yerkaud à l'église paroissiale. La population de la montagne est là pour prier pour le cher défunt qui a su gagner l'estime et l'affection de tous.
Nécrologie
M. ROCHET
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DE PONDICHÉRY
Né le 4 février 1873
Parti le 26 juillet 1899
Mort le 2 juin 1914
M. Jules Joseph-Léon Rochet naquit à Courmangoux (Belley, Ain), le 4 février 1873.
Adonné de bonne heure à l’étude, le futur missionnaire avait d’abord songé à se dévouer à l’instruction des enfants ; il obtint même le brevet d’instituteur. Mais inspiré par l’exemple d’un oncle, prêtre distingué et plein de zèle, qui avait fondé une belle paroisse en Algérie, le jeune homme sentit bientôt se développer en lui un secret désir de se livrer à l’apostolat. Pour seconder ces heureuses dispositions, son oncle l’appela près de lui et lui enseigna les premiers éléments du latin. Il le renvoya ensuite dans sa famille et le fit entrer successivement au petit et au grand séminaires de Belley.
Sa philosophie terminée, M. Rochet dut faire, à Bourg, une année de service militaire, au bout de laquelle il retourna en Algérie, sur le conseil de son oncle, pour faire sa théologie au séminaire de Kouba. Il ne devait y passer qu’un an.
Etre missionnaire était alors le rêve du séminariste, mais il voulait être vraiment missionnaire ; et, pour cela, s’en aller dans les pays lointains. Il demanda donc son admission au Séminaire des Missions-Étrangères, où il fut reçu en 1897. Ses études théologiques terminées, il fut ordonné prêtre le 25 juin 1899, et s’embarqua pour Pondichéry le 26 juillet suivant.
Dès son arrivée en mission, notre confrère se montra, tel qu’il a toujours été, d’un caractère très gai, très enjoué, d’un commerce fort agréable. Tous ceux qui l’ont connu, sont unanimes à louer ses belles qualités, qui l’ont fait aimer et estimer partout où il a passé. Son cœur était toujours ouvert ; il aimait à rendre service, et il le faisait de cette manière aimable qui double le prix du service rendu. Cette charité qui brillait en lui, s’étendait à tous, mais surtout aux pauvres et aux malheureux.
Quand il se trouvait avec des confrères, sa conversation était cordiale et intéressante. Il aimait à évoquer ses souvenirs de jeunesse, à raconter ses voyages en Algérie, ses rencontres fortuites, ses aventures, agrémentant ses récits d’anecdotes assaisonnées d’un grain de sel gaulois, ou de réparties à l’emporte-pièce, dont il avait le secret.
M. Rochet a occupé différents postes dans la mission jusqu’au mois d’avril 1907, époque à laquelle Mgr Gandy le pria d’échanger sa vie de missionnaire en district contre celle de planteur.
L’archidiocèse de Pondichéry possède, sur les montagnes des Shevarayahills, une plantation de caféiers, dont les produits permettent à la mission de soutenir, en partie du moins, ses œuvres et ses communautés. Le rôle de planteur exige de celui qui en est chargé, du savoir-faire, de l’énergie et une bonne santé. M. Rochet accepta joyeusement de succéder à M. Poirier qui venait de mourir. Il se dévoua tout entier à sa plantation, et, pendant sept années il s’est si bien acquitté de sa tâche que de vieux planteurs, anglais et français, aimaient à lui demander conseil sur la manière de travailler leurs propres caféiers.
Chaque année, à l’époque des grandes chaleurs dans la plaine, M. Rochet était heureux de recevoir chez lui les confrères qui avaient besoin de respirer l’air plus doux des montagnes et de se reposer de leurs fatigues. La solitude de Balmadies s’égayait alors, et l’hospitalité qu’on y recevait était si accueillante, si fraternelle, si dévouée, que chacun pouvait, au bout d’un ou de deux mois, retourner à son poste avec de nouvelles forces et un nouveau courage.
A la fin de juillet 1913, M. Rochet fut atteint d’une maladie des yeux et perdit presque complètement la vue. Les médecins déclarèrent que le mal provenait de l’anémie, et qu’il disparaîtrait avec des soins. Tout fut inutile ou à peu près ; la vue de notre confrère demeura très faible et sa santé générale fortement ébranlée. Il continua néanmoins son travail, obligé de se servir d’une loupe pour lire et écrire. Il dut cesser la récitation de son bréviaire, et souvent il ne se sentit même pas capable de célébrer la sainte messe.
Le 13 juin dernier, il descendit à Salem à l’occasion de la Fête-Dieu. « Il m’aida à « confesser le soir, écrit M. Bruyère, chef du district ; le jour de la fête, il célébra la messe « paroissiale ; mais, dans la soirée, il commença à ressentir de vives douleurs au genou et me « dit qu’il ne viendrait pas à la procession du Saint-Sacrement. De fait, il pouvait à peine « marcher. » Le lendemain il parut aller mieux, bien qu’il se sentît très fatigué. Il reprit le chemin de la montagne ; non à cheval, comme il l’avait voulu, mais en chaise à porteurs.
Arrivé à Yercaud, principale station des Shewarays Hills et résidence du missionnaire chargé du district de la montagne, il ne voulut rien prendre, disant qu’il souffrait beaucoup de rhumatismes, qu’il était très fatigué et qu’il avait surtout besoin de repos. Il se coucha, mais ne put dormir. Quelques heures après, il montait à cheval et rentrait à Balmadies.
La semaine suivante fut mauvaise ; M. Rochet souffrait toujours de ce qu’il prenait pour des rhumatismes ; il eut une journée de fièvre et fut pris de vomissements fréquents. M. Capelle et M. Boudoul lui firent plusieurs visites et restèrent auprès de lui le samedi 20 et le dimanche 21 juin. Le malade paraissait très faible ; cependant rien dans son état ne paraissait sérieusement inquiétant. D’ailleurs, il ne se plaignait de rien ; il était seulement très agité et ne pouvait rester en place. Dur pour lui-même, il refusa de laisser appeler le médecin.
Dans la soirée, les deux confrères qui ne le quittèrent pas, s’aperçurent que ses traits s’altéraient subitement, et qu’il était de plus en plus énervé. Un docteur de Yercaud fut mandé en toute hâte, pendant que les derniers sacrements étaient administrés au moribond, qui avait toute sa connaissance. Le docteur Carrol arriva vers 9 heures ; mais, malgré ses soins empressés, notre cher confrère ne tarda pas à rendre le dernier soupir : il était 9 h. 1/4 du soir. M. Carrol n’a pas pu se prononcer sur la nature du mal qui avait causé une mort si soudaine.
Le lundi 22 juin, le corps de M. Rochet fut transporté à Yercaud, où on lui fit de belles funérailles au milieu du concours de toute la population de la montagne, dont le cher défunt avait gagné, depuis longtemps, l’estime et l’affection.
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Références
[2443] ROCHET Jules (1873-1914)
Références biographiques
AME 1899 p. 231. CR 1899 p. 294. 1914 p. 121. 122. 201.