Louis DE COOMAN1881 - 1970
- Statut : Vicaire apostolique
- Identifiant : 2768
- Bibliographie : Consulter le catalogue
Identité
Naissance
Décès
Consécration épiscopale
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1904 - 1932 (Phat Diêm)
- 1932 - 1954 (Thanh Hoa)
- 1955 - 1956 (Saigon)
Missionnaires de la même famille
Biographie
[2768] Louis de COOMAN naît le 13 décembre 1881, à Ninove, diocèse de Gand (Gent), province de Flandre Orientale, en Belgique. Il est le dernier d'une famille de quatre enfants ; l'ainé, Alexandre-Alfred et le second Albert-Joseph l’ont précédé aux MEP ; les trois frères se retrouvent dans trois missions voisines, Alfred au Haut-Tonkin (Hung-Hoa), Albert au Tonkin Occidental (Hanoï), Louis au Tonkin Maritime (Phat-Diem). Leur sœur Marie entre comme religieuse chez les Dames du Sacré-Cœur, et devient missionnaire à Shanghaï.
Louis fait d'excellentes études classiques chez les Pères Assomptionnistes à Clairmarais, près de Saint-Omer. Le 14 septembre 1898, en même temps que son frère Albert-Joseph, il entre au séminaire des MEP, où il suit le cycle des études ecclésiastiques. Tonsuré le 22 septembre 1899, minoré le 22 septembre 1900, sous-diacre le 7 mars 1903, diacre le 19 mars 1904, mais trop jeune pour recevoir le sacerdoce, il est envoyé à Rome comme socius du P.Cazenave, procureur. Ordonné prêtre le 26 juin 1904, il reçoit sa destination pour le vicariat apostolique du Tonkin Maritime (Phat-Diem) qu'il part rejoindre le 3 août 1904, avec 19 compagnons dont le P.Rocher, envoyé lui aussi à Phat-Diem.
Vietnam (1904-1956)
Le voyage est marqué par un accident mécanique en Méditerranée, puis par un naufrage entre Saïgon et Haïphong. Les passagers sont sauvés, mais tous les bagages sont perdus.
Après une brève initiation à la langue viêtnamienne à l'évêché, Mgr. Marcou l'envoie continuer ses études de langue à Tôn-Dao, et commencer sa formation pastorale, puis, au bout de huit mois, il lui donne le Chau-Laos comme nouvelle destination. Le P. de Cooman s'installe à Ban-Nghiu. Avec ardeur, il se met à l'étude de la langue tay, mais au bout d'une année, il est obligé pour des raisons de santé de partir à Hong-Kong. A son retour, il revient à son poste, mais en 1908, tombé gravement malade, il doit quitter définitivement le Châu-Laos, pour devenir professeur au petit séminaire de Phuc-Nhac où il enseigne de 1908 à 1910. Mgr. Marcou lui confie alors la direction du probatorium qu'il vient de fonder.
En 1912, s'ouvre le grand séminaire de Phat-Diem. Le P.de Cooman en est le premier supérieur ; mais tout en enseignant la théologie dogmatique, il participe à l'administration du vicariat, car, en 1913, Mgr. Marcou le choisit comme provicaire, et vers 1916, le demande comme coadjuteur. Cette même année, il le désigne aussi comme supérieur des « Amantes de la Croix".
Nommé évêque de Thascia-Montanensis et coadjuteur de Mgr. Marcou, le 12 juin 1917, après avoir maintenu son refus durant plusieurs mois, Mgr. de Cooman est sacré à Phat-Diem le 6 janvier 1918. Il reste supérieur du grand séminaire et y réside jusqu'à Noël 1919, puis il cède cette charge au P. Poncet.
Coadjuteur, associé à l'administration du vicariat, chargé du personnel de la Maison de Dieu, et des catéchistes, Mgr de Cooman effectue les tournées apostoliques dans les provinces de Ninh-Binh, Thanh-Hoa, et dans le Châu-Laos. Il entreprend la réforme des "Amantes de la Croix", leur donnant de nouvelles constitutions avec les voeux canoniques, et assure par lui-même la formation des novices. Il se produit alors un certain nombre de "faits extraordinaires" qu'il relate dans son livre : "Le diable au couvent". Ces "Amantes réformées" prononcent leurs premiers vœux, le 8 février 1925.
En 1928, Mgr de Cooman travaille à l'organisation du premier congrès eucharistique diocésain qui se tient à Phat-Diem à la fin du mois d'avril. Excellent nageur, le 23 juin 1929, à la plage de Ba-Lang, il sauve le P.Pellois en passe de se noyer. Le 26 avril 1932, sont décidées à Rome, la division de la mission de Phat-Diem, et par décret du 7 mai 1932, la création du nouveau vicariat de Thanh-Hoa; celui-ci comprend deux provinces: celle de Thanh-Hoa au Viêtnam, et celle de Sam-nua au Laos; ce nouveau vicariat, à la création duquel il a travaillé, est confié à Mgr. de Cooman par décret du 21 juin 1932. Les pièces officielles n'arrivent à Phat-Diem que le 29 septembre 1932. Mais le 12 septembre 1932, Mgr.de Cooman a quitté Phat-Diem, pour prendre un mois de vacances à Phuc-Dia, et s'installer ensuite à Thanh-Hoa, centre de la nouvelle mission. Le 31 janvier 1933, il prend officiellement possession de son siège.
Il confie au P.Barnabé, son procureur, le soin de construire l'évêché et l'école des catéchistes, qu'il bénit à la Toussaint 1934. Du 15 novembre au 5 décembre 1934, il participe au "concile de Hanoï". Puis, jusqu'en 1939, le travail missionnaire s'effectue sans à coup. Mgr de Cooman organise son vicariat, visite paroisses et chrétientés, s'intéresse à l'Action Catholique et encourage vivement le développement chrétien au Châu-Laos. A l'automne 1942, après un temps de probation chez le P.Dujon, pour la première fois, un élève Tay du petit séminaire de Huu-Lê, au Chau-Laos, entre au grand séminaire St. Sulpice à Hanoï. Il en a grande joie. En 1939, Mgr. de Cooman est fait chevalier du Dragon d'Annam. Les premières années de guerre se passent sans de trop grandes difficultés.
En plus des malheurs de la guerre, des bombardements, une longue et horrible famine s'abat sur le Tonkin en 1944; survient ensuite le coup de force japonais du 9 mars 1945. A la fin du mois de mai 1945, quatre missionnaires et deux prêtres viêtnamiens, faussement accusés d'avoir empoisonné les puits, sont mis en prison à Thanh-Hoa. Le P.Francheteau y meurt le 23 juin 1945. Du fait des évènements, les missionnaires sont séquestrés au centre de la mission. Le 1er juin 1945, Mgr. de Cooman, dans l'impossibilité d'exercer sa charge, nomme le P. An vicaire délégué.
Après la défaite du Japon, le 15 août 1945, c’est l'avènement du "Viêtminh". Le 23 septembre 1945, l'agitation atteint son paroxysme. Après une grand’ messe célébrée au stade de Thanh-Hoa, un défilé important composé en majorité de jeunes passe devant l'évêché ; cette foule vociférante et menaçante demande la démission de Mgr. de Cooman. Ce dernier parait devant cette assemblée, blâme leur attitude indigne et déclare avec fermeté que son autorité vient directement du Pape, et qu'il ne peut la remettre qu'à lui seul.
Le 26 décembre 1946, les autorités "viêtminh" amènent en captivité au presbytère de Vinh treize missionnaires en résidence surveillée à l'évêché. Mgr. de Cooman, de nationalité belge, veut partir avec ses missionnaires, mais devant les supplications de ses confrères, des pères viêtnamiens et des chrétiens, il consent à rester à Thanh-Hoa avec le P. Alfred Barbier, âgé de 86 ans et aveugle. En 1953, lors des opérations militaires dans la région de Thanh-Hoa, Mgr. fut amené par les viêtminh, au village chrétien de Tho-Xuân à quarante kms de Thanh-Hoa, sur la route de Bai-Thuong. Il ne devait plus jamais revoir sa ville épiscopale. Sorti de la zone viêtminh vers début de mars 1954, il parvient en barque à Phat-Diem, gagne Hanoï, puis arrive à Paris le 24 mars 1954.
Le 11 mai 1955, il repart pour le Viêtnam; en juin 1955, il se fixe près de Blao, sur les Hauts-Plateaux, dans la mission de Saigon, où sont réimplantés beaucoup de prêtres, de religieuses Amantes de la Croix et de chrétiens de Thanh-Hoa réfugiés, suite aux accords de Genève de 1954. Il veut être leur conseiller et partager leurs épreuves.
Retour en France (1956-1970)
Mais divers incidents regrettables l'obligent à revenir en France, où il arrive le 18 octobre 1956. Le 27 octobre suivant, il se retire à Voreppe, et plus tard à Lauris.
C'est là que le 6 janvier 1958, il fête, dans l'intimité, le quarantième anniversaire de sa consécration épiscopale, et qu'il reçoit le titre d'Assistant au Trône Pontifical. Le 29 avril 1959, il est heureux d'apprendre que le P. Pham-Tan est nommé son coadjuteur, et le 5 décembre 1960, qu'il devient son successeur à la tête du diocèse de Thanh-Hoa.
Par discrétion il n’évoquait jamais ses ennuis de santé. En Juin 1970, une crise d'urémie se déclare ; il est conduit à l'hôpital d'Avignon où, malgré des soins énergiques et attentifs, il s'éteint le 7 juin 1970 au matin. Ramené à Lauris, ses obsèques sont présidées par Mgr.Urtasun, archevêque d'Avignon, le 10 Juin 1970.
Il repose dans le caveau des MEP à Lauris.
*
Durant son long épiscopat, Mgr. de Cooman eût le souci de la formation des prêtres, portant grande attention à l'enseignement et à l'éducation donnés au probatorium et au petit séminaire. Il eut la joie de voir arriver au sacerdoce le P.Thao-Thiên, originaire de Muong-Xôi, premier prêtre Tay, ordonné à Hanoï le 6 juin 1949, et assassiné par ses gardiens, le 2 juin 1954, au camp de concentration de Huoi-Ta-Lang, près de Song-Ma et de voir élevé à l'épiscopat son administrateur délégué Mgr. Pham-Tan, premier évêque viêtnamien de Thanh-Hoa.
Mgr. de Cooman donna une grande importance à la formation des catéchistes. Pour eux, il bâtit à Thanh-Hoa, l'école St Jean Baptiste dont il confia la direction au P.Lehmann. La difficile mission du Châu-Laos retint son attention avec son petit séminaire de Huu-Lê. Il consacra beaucoup de temps et de peine à la formation spirituelle des "Amantes de la Croix". Pour elles, en 1935, il construisit un noviciat et une maison-mère, éleva le niveau de leurs études, les encourageant fortement àobtenir des diplômes officiels.
Il se soucia de créer des ressources pour la vie et l'avenir de la mission, mettant grand espoir dans la plantation de café de Phuc-Dia, confiée au P. Delavet. Ce fut pour lui une grande souffrance de voir tant d'efforts faits pendant une vingtaine d'années, anéantis par les évènements de 1945.
Sous des dehors un peu froids, et peu expansif, Il était un homme de foi profonde, de doctrine classique, de vie régulière ce qui lui permettait de trouver du temps pour lire, se cultiver, exposer et défendre son point de vue sur "la perfection sacerdotale et la perfection religieuse" dans la revue "SacerdosIndosinensis".
Il vécut pleinement sa devise épiscopale : "Per crucem ad lucem".
Références
[2768] DE COOMAN Louis (1881-1970)
Bibliographie
Mgr. L. de Cooman, "Le Sacerdoce et l'état de perfection",
Lethielleux 1963
Mgr. L. de Cooman, "Le diable au couvent" 185 pages
Nouvelles Editions Latines, Paris.
Références bibliographiques
AME 1904 p. 317. 1925 p. 19. 1926-27 p. 382. 1928 p. 150-152. 1930 p. 63. 64. 1931 p. 36. 1932 p. 38. 1933 p. 45. 91. 93. 149. 206. 230. 1935 p. 19-21. 25. 52. 89. 181. 1936 p. 236. 1937 p. 14. 15 + photo. 136. 215. 233. 1939 p. 184. CR 1904 p. 292. 1917 p. 91. 1918 p. 71-73. 75 (sacre). 1919 p. 247. 1920 p. 49-51. 1921 p. 79. 80. 1924 p. 86-88. auteur des années 20,24,25,26,28,30,31 : coadjuteur de Phatdiem). 1925 p. 95-99. 1926 p. 105-109. 1928 p. 106-110. 1930 p. 164-169. 1931 p. 156-162. 178. 310. années suivantes comme vicaire apostolique de Than Hoa : 1933 p. 142-149. 343. 1934 p. 135-142. 1935 p. 134-142. 367. 1936 p. 130-138. 307. 1937 p. 128. 135-143. 1938 p. 137-144. 159. 1939 p. 124-131. 1940 p. 126. 128. 1947 p. 65. 1948 p. 85. 1949 p. 90. 91. 1950 p. 72. 1951 p. 46. 47. 1952 p. 33. 1953 p. 30. 43. 1954 p. 38. 1960 p. 4. 1961 p. 46. 1962 p. 108. 1967 p. 153. 1969 p. 175. BME 1923 photo p. 299. 1926 p. 52. 1929 p. 502. 1930 p. 378. 498. 1931 p. 72. 1932 p. 60. 627. 786. 863. 1933 p. 209. 211. 449. 456. 458. photo p. 602. 1935 p. 56. 60. 280. 441. photo p. 57. 1936 p. 497. 902. 1937 p. 83. 600. 1938 p. 439. photo p. 346. 468. 1939 p. 280. 1941 p. 82. 1948 p. 97. 101. 245. 1949 p. 380. 381. 555. 567. 619. 620 (note). 1950 p. 21. 106. 128. 129. 171 (note). 176. 238. 306. 510. 577. 1954 p. 186. 269. 490-492. 571. 572. 575. 654. 903 (note). photo p. 524. 1955 p. 374. 663. 664. 806. 1022. 1025. 1026. 1030. 1956 p. 176. 1061. 1090. 1958 p. 279. 657. 1959 p. 189. 190. 552. EPI 1962 p. 87. 1963 p. 129. 759 (art). R.MEP 1961 n° 114 p. 4. 5. 1963 n° 125 p. 47. et 129 p. 47. EC1 N° 492. 506. 549. 553. 555. 579. 607. 633. 641. 660. 722. 740. NS. 5P129. 6P189. 191. 33/C2. MEM p. 16.
Bibliographie
"Le Sacerdoce et l'état de perfection". Cathielleux, 1963.
"Le diable au couvent". 185 pages. Nouvelles éd. Latines, Paris.