Joseph RÉMINIAC1882 - 1969
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 2979
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1907 - 1914 (Phat Diêm)
- 1919 - 1932 (Phat Diêm)
- 1932 - 1952 (Thanh Hoa)
Biographie
[2979] Joseph, Marie, Henri REMINIAC naquit le 16 août 1882 à Maupas en Carentoir, département du Morbihan, diocèse de Vannes. Il était l'ainé d'une famille de huit enfants, dont 6 garçons. Ses études primaires terminées, il se mit au travail de la ferme. Il fit ses études secondaires au séminaire des vocations tardives de Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine).
Le 8 septembre 1902, il entra au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 26 septembre 1903, minoré le 23 septembre 1905, sous-diacre le 22 décembre 1906, diacre le 25 mai 1907, il fut ordonné prêtre le 21 septembre 1907, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique du Tonkin Maritime (Phat-Diêm) qu'il partit rejoindre le 4 décembre 1907.
Arrivé dans sa mission vers la fin de l'année 1907, il commença l'étude du viêtnamien, et quelques mois plus tard, fut envoyé à Diên-Hô, à environ 7 kms au Sud de Phat-Diêm pour se perfectionner dans cette langue qu'il parla avec aisance et élégance, la travaillant quotidiennement. En 1909, il fut nommé vicaire de M.Bourlet, à Thanh-Hoa.
En 1910, M.Réminiac devint professeur au petit séminaire de Phuc-Nhac, Atteint de dysenterie chronique, il rentra en France avec Mgr. Marcou, en mars 1914. En Août 1914, il fut mobilisé comme interprête, et affecté dans un hôpital de Nantes. La guerre terminée, et sa santé rétablie, il reprit le chemin de sa mission, et dès 1919, il retrouva son poste de professeur au petit séminaire de Phuc-Nhac.
En 1921, pour remplacer M.de Cooman, devenu Evêque-Coadjuteur, Mgr. Marcou nomma M.Réminiac professeur de dogme au grand séminaire de Phat-Diêm, dirigé par M. Poncet. En 1927, il devint supérieur du petit séminaire de Phuc-Nhac prenant la succession de M.Schlotterbeck. Il construisit les nouveaux bâtiments.de cette maison de formation. En 1932, lors de la division du Vicariat Apostolique de Phat-Diêm, et de l'érection de la mission de Thanh-Hoa, il resta à son poste à Phuc-Nhac. En 1937, il regagna Thanh-Hoa et fut chargé de la procure de la Mission, en remplacement de M. Barnabé; il sut aussi se rendre disponible pour d'autres ministères occasionnels; durant la période de 1939-45, il pourvut de son mieux aux besoins de tous, malgré les difficultés de ravitaillement.
En Août 1945, les Viêtminh" prirent le pouvoir. M.Réminiac sut garder sa bonne humeur et son dynamisme, à travers tous les évènements qui marquèrent cette période troublée. En septembre 1945, devant cette nouvelle situation, il laissa la procure à un Père viêtnamien. Le 19 décembre 1946, ce furent "les vêpres hanoïennes". Huit jours après, les missionnaires de Thanh-Hoa dont M. Réminiac, furent pris comme otage et amenés à Vinh où ils furent détenus jusqu'au 12 août 1952. L'intervention de quelques prêtres viêtnamiens de Thanh-Hoa auprès d'une haute autorité viêtminh permit aux missionnaires de Thanh-Hoa d'être libérés presque un an avant ceux de Vinh et de Hué.
Rentré en France, le 21 septembre 1952, et après un temps de repos, M.Réminiac prit un poste d'aumônerie dans diverses communautés religieuses, d'abord à Geney dans l'Ain, puis à St.Rambert dans l'Ain,chez les Soeurs de N.D. des Missions, et ensuite à Thomery, en Seine et Marne, dans la petite communauté de "Stella Maris". En juin 1966, il devint aumônier des Franciscaines de Lourdes.
Le 17 décembre 1969, pris d'un malaise grave, il fut conduit à l'hôpital de Tarbes où le docteur diagnostiqua un "coma diabétique". M.Réminiac ne put surmonter cette crise; il mourut à l'hôpital de Tarbes le 20 décembre 1969, et. fut inhumé à Lourdes le 22 décembre 1969.
M.Réminiac laisse le souvenir d'un homme plein d'enthousiasme, de zèle et d'optimisme au service de Dieu; il travailla à la formation des petits et grands séminaristes, s'occupa des Amantes de la Croix, et tous ont gardé pour lui une profonde vénération.
Nécrologie
Le Père Joseph REMINIAC
( 1882 - 1969 )
missionnaire au Viêtnam
Le Père Joseph REMINIAC naquit à Maupas en Carentoir, au diocèse de Vannes, le 15 Août 1882. Il était, avec son frère jumeau François, décédé accidentellement du tétanos, l’aimé d’une famille de 8 enfants, dont 6 garçons. Ses études primaires terminées, il se mit au travail à la ferme, pendant quelques années. Vers l’âge de 10 ans, sa mère lui avait demandé s’il n’aimerait pas être prêtre. Mais Joseph pensait aux prédications et cette idée l’arrêtait net... Cependant la graine semée mûrissait, sans qu’il s’en doutât. Un soir de printemps, il travaillait aux champs. C’était la veille de la première communion d’une de ses sœurs et de la confirmation d’une autre ; en cette soirée, comme c’était la coutume, s’ébranle le grand carillon des quatre belles cloches de Carentoir. Ce fut pour lui l’appel de Dieu. Il quitta le champ, vint vite à la maison et dit à sa mère : “Maman, je veux être prêtre”. Grande fut la joie de celle-ci car son vœu le plus cher était exaucé ! Il entra alors au séminaire des vocations tardives de Montfort sur Meu ( Ille et Vilaine) puis aux Missions Étrangères le 8 Septembre 1902. Ordonné prêtre Le 21 Septembre 1907, il reçut sa destination pour la mission de Phat-Diêm. Il quitta la France le 4 Décembre et arriva dans sa mission fin décembre. Dès le début de 1908, il fut envoyé à Diên Hà à 6 ou 7 kilomètres au sud de Phat-Diêm pour apprendre la langue. Il se donna à cette étude avec acharnement et ses efforts furent récompensés. Il est bon de remarquer en passant que le P. Réminiac, pendant tout le temps qu’il passa au Viêtnam, ne cessa jamais d’étudier la langue d’une façon ou de l’autre. Il la parlait avec aisance et élégance. En 1909, il fut nommé à Thanh-Hoa, vicaire du P. BOURLET, un apôtre ardent, bouillant même. Il rencontra là une sœur de St Paul de Chartres, une Vannetaise, dont le zèle n’était pas moindre que celui des deux Pères. En passant disons un mot de sœur Eugénie : elle est restée cinquante ans d’affilée au Viêt-Nam. Rapatriée par suite des évènements de 1954, elle est décédée à la Communauté de Chartres vers 1964. Elle fut très longtemps à KE SO, s’occupa des séminaristes et beaucoup d’entre eux, devenus prêtres, lui ont gardé un souvenir reconnaissant et affectueux.
*** La vie à Thanh-Hoa, c’était trop beau ! Ca ne pouvait durer ! En 1910, le P. REMINIAC fut nommé professeur au Petit Séminaire de Phuc-Nhac. Il se donna à sa tâche avec cette ardeur qui le caractérisait en toutes choses. Mais il fut bient8t atteint d’une dysenterie chronique qui le minait et que rien n’arrivait à guérir. C’est pourquoi Mgr MARCOU, lui-même très fatigué, l’emmena avec lui en France au mois de mars 1914.
*** Août 1914 : c’est la guerre... Le P. REMINIAC, bien que non guéri ne tarda pas à être mobilisé comme interprète et affecté à un hôpital de Nantes. Ce fut d’ailleurs une chance, car il rencontra là un ancien médecin colonial qui lui fit faire une cure d’ipéca à petite dose et ainsi le guérit pour toujours. — Le Père mettait à profit ses permissions pour revenir à Carentoir et travailler à la ferme, spécialement pour les moissons et les battages. En Août 1918, il eut la joie de célébrer le mariage de deux de ses frères. Puis, après l’armistice, il conduisit sa sœur Marthe au noviciat des sœurs du Saint Esprit à St Brieuc.
*** La guerre terminée, sa santé rétablie, le P. REMINIAC repartit pour le Tonkin et dès 1919 il était de nouveau à son poste comme professeur à Phuc-Nhac. En 1921, Monseigneur le nomma professeur au Grand Séminaire où il succéda comme professeur de dogme à Mgr De COOMAN qui avait quitté cette charge pour assumer pleinement sa fonction de coadjuteur. C’était le P. PONCET qui était Supérieur. L’entente la plus parfaite régnait entre les deux Pères : ils vécurent des jours heureux dans le travail, la joie, et cela jusqu’en 1927. C’est alors que le Père REMINIAC fut nommé Supérieur du petit séminaire de Phuc-Nhac en remplacement du Père SCHLOTTERBECK. Lors de la division de la Mission, en 1932, il resta à son poste comme convenu, avec le “Doyen” de la Société, le P. DEUX qui ne voulut jamais venir à Thanh-Hoa. En 1937, le Père REMINIAC regagna Thanh-Hoa. Tous, professeurs et élèves, garderont un excellent souvenir du P. REMINIAC aussi bien comme professeur au Grand Séminaire que comme Supérieur au petit. Beaucoup auront pour lui une véritable vénération.
*** Rentré à Thanh-Hoa après dix ans de Supériorat à Phuc-Nhac, le Père REMINIAC fut nommé Procureur de la Mission en remplacement du P. Barnabé qui demandait depuis longtemps à faire du ministère à la campagne Tout en assurant sa charge de procureur, le P. REMINIAC était aussi disponible pour d’autres ministères occasionnels, car il était de ceux qui ne savent pas dire “NON”.
*** 1939-1945 : — ce fut la guerre en Europe et l’Indochine fut coupée de la France, après la prise de Singapore en décembre 1941. Des difficultés de ravitaillement se firent sentir, mais le P. REMINIAC pourvut au mieux aux besoins de tous et tout alla sans grands à-coups jusqu’au mois d’Août 1945, au moment où les Viêtminh prirent le pouvoir. Depuis Août 1945 et pendant toute l’année 1946, ce fut le régime de la “douche écossaise” de la part des autorités locales : un jour tout était sur le point de s’arranger ; le lendemain, tout était cassé ! Tout à travers ces événements, le P. REMINIAC conservait sa bonne humeur et son dynamisme.
*** Puis arriva la fin de 1946 et le départ pour VINH. Le P. REMINIAC fut détenu avec les autres Pères jusqu’au 12 Août 1952. Il faut noter que c’est grâce à l’intervention de quelques prêtres viêtnamiens de Thanh-Hoa auprès d’une haute autorité viêtminh que les confrères de Thanh-Hoa furent libérés presque un an avant ceux de Vinh et de Hué.
*** Rentré en France le 21 Septembre 1952, le P. EMINIAC prit d’abord du repos et visita sa famille. Il fut ensuite aumônier dans diverses communautés, d’abord à Geney, dans l’Ain, puis à St Rambert également dans l’Ain avec les Sœurs de N.D. des Missions qui s’occupent des jeunes métisses rapatriées. Après quelques années à St Rambert, il fut aumônier d’une petite communauté “Stella Marie” à Thomery en Seine et Marne. Enfin, les Franciscaines de Lourdes demandant un aumônier et le Père REMINIAC se trouvant libre, il s’y rendit au mois de Juin 1966. Il gardait sa joie, son dynamisme, mais les ans s’accumulaient et les forces diminuaient. Le 17 décembre 1969, il fut pris d’une malaise grave. Hospitalisé à Tarbes, le Docteur diagnostiqua un “coma diabétique”. Le P. REMIMIAC ne put surmonter cette crise et décéda à l’hôpital de Tarbes le 20 Décembre. Il fut inhumé à Lourdes le 22 Décembre. Le P. LADOUGNE se rendit à Lourdes pour assister aux obsèques et régler les affaires du Père.
*** Il est toujours difficile de “cerner” la personnalité d’un homme et de fixer les traits de son caractère. Peut~être qu’un mot pourrait résumer le P. REMINIAC : l’enthousiasme au service de Dieu, enthousiasme qu’il conserva jusqu’au soir de sa vie. Enthousiasme et ardeur pour l’étude de la langue, laquelle étude est toujours une ascèse éprouvante. Enthousiasme, ardeur, optimisme, dans ses premières années d’apostolat à Thanh-Hoa avec le P. Bourlet. Il est vrai qu’il était à bonne école, car le P. Bourlet, jeune encore, était débordant de zèle. C’est avec le même enthousiasme qu’après la guerre, il se consacra à l’enseignement au Petit Séminaire d’abord puis au Grand.
*** Un autre trait de son caractère, c’est le soin avec lequel il travailla à la formation des petits et grands séminaristes. Il en avait plusieurs à sa charge. Non seulement il veillait sur eux pendant l’année scolaire, mais il les suivait aussi très attentivement pendant les vacances. Beaucoup de ses anciens élèves sont devenus prêtres et tous nourrissent une véritable vénération pour le P. REMINIAC. Il en est de même du reste pour les Religieuses Amantes de la Croix dont il s’est occupé soit à Phat-Diêm, soit à Thanh-Hoa Cette vénération s’est largement manifestée tant chez les prêtres et les catéchistes que chez les religieuses au Sud Viêtnam, à l’annonce de son décès.
*** Depuis 1937, à Thanh-Hoa, dans sa fonction de Procureur de la Mission, il se consacra au service de tous avec beaucoup de dévouement et d’habileté, particulièrement pendant les années de guerre de 1939 à 1945. Personne ne faisait en vain appel au P. REMINIAC pour avoir soit du savon, soit de l’étoffe etc...
*** Et en 1945, devant la nouvelle situation, il se retira purement et simplement, laissant la Procure à un Père vietnamien qui se montra d’ailleurs d’une grande cordialité et d’une grande charité pour tous.
*** Depuis son retour en France, dans les divers postes qu’il occupa et cela jusqu’à ses derniers jours, il conserva son enthousiasme et son zèle apostolique. Une religieuse écrivait : “Je n’ai connu le P. REMINIAC que dans une courte visite que je lui ai faite à Lourdes. Il m’a donné l’impression d’être un homme de Dieu dont la caractéristique était la joie. Il la rayonnait et était heureux de vivre dans ce beau site de Lourdes”. De son côté un neveu écrit : “J’allai le voir plusieurs fois quand il était à Thomery. J’aimais son contact réconfortant que conférait son âme juvénile et enthousiaste”. Et de citer une lettre du Père REMINIAC du 1er Mai 1969 : “ Tu me félicites de l’enthousiasme conscient et lucide que je garde à mon âge. C’était vrai, il y a plus de quinze ans, à mon retour du Viêtnam. Il reste le même maintenant. Plus je vais plus grandit en moi le bonheur d’avoir été celui de Maupas qui a été le mieux gratifié du ciel où il se prépare à aller cueillir une plus grande joie encore, joie, récompense de cette vie consacrée au service de Celui que j’ai rencontré. En attendant de Le voir, ce Dieu, face à face, je jouis dès ici bas de tout ce bonheur dans cette communauté ( à Lourdes) où il y a communion si parfaite de sentiments, d’aspirations sur cette terre bénie de Lourdes, près de cette Grotte où la Dame du Ciel, Notre Dame honorée à Carentoir (sa paroisse) sous le vocable de Notre Dame de Fondelienne (qu’ont tant priée nos aïeux) et qu’ici on acclame sous le nom de l’Immaculée.
*** Cet extrait de lettre laisse soupçonner la vie profonde du Père REMINIAC. Il vivait en effet en profondeur et toute sa vie il a nourri son âme de prières et de lectures doctrinales. Cela se sentait dans ses conversations et les prédications qu’il donnait volontiers aussi bien au Viêtnam que depuis son retour en France. Un confrère qui le connaissait bien a écrit : “ Il faut insister sur sa grande dévotion à la Sainte Vierge. C’était un “enfant” de Marie. Né le 15 Août, alors que sa maman revenait de la procession de N.D. de Fondelienne, tout ce qu’il faisait, c’était en union avec Marie. Il se trouvait tellement heureux d’être à Lourdes qu’il pensait que c’était pour lui une anticipation du ciel “.
*** Puissent ces quelques pages conserver la mémoire du P. REMINIAC qui fut, malgré les défauts que chacun porte, un digne prêtre du Seigneur, un apôtre zélé et enthousiaste, un éducateur pleinement conscient de son devoir pour travailler dans le Vigne du Seigneur.
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Références
[2979] REMINIAC Joseph (1882-1969)
Références bibliographiques
AME 1908 p. 62. CR 1907 p. 326. 1938 p. 138. BME 1928 p. 501. 1929 p. 249. 1932 p. 804. 1934 p. 717. 1935 p. 142. 1937 p. 599. 1938 p. 346. 431. 467. 1939 p. 872. 1940 p. 425. 1948 p. 99. 101. 127. 1952 p. 642. 706. photo p. 690. 1957 p. 562. 1959 p. 190. EC1 N°418. 462. 524. 525. 619. 773. NS. 1P4. 27/C2.
Août 1995
Mémorial REMINIAC Joseph, Marie, Henri page 2