Jean MICHELET1889 - 1974
- Statut : Frère coadjuteur
- Identifiant : 3221
Identité
Naissance
Décès
Autres informations
Biographie
[3221] Jean-Claude MICHELET naquit le 10 février 1889, à Charolles, diocèse d'Autun, département de la Saône-&-Loire. Il avait deux soeurs. Ses parents moururent avancés en âge. Il fit ses études chez les Frères Maristes, puis il entra, pour quelques temps, chez un avoué, en qualité de commis aux écritures ; son intention était de devenir prêtre. Ne pouvant réaliser ce projet, il désira servir comme Frère catéchiste.
Sur les conseils de M. Fauchet qui exerçait son ministère à Charolles et avait provisoirement quitté la Société des Missions Etrangères, M. Michelet s'en ouvrit au supérieur du séminaire, dans une lettre du 3 octobre 1905 : .. Je suis celui dont le P.Fauchet vous a parlé, et, comme il vous l'a dit, mon plus grand désir serait de me consacrer aux missions : comme j'en suis pour l'instant empêché par mes parents, je suis obligé d'attendre encore quelques temps.." Admis comme postulant frère, lors de la séance du Conseil du 2 avril 1906, il arriva au séminaire le 10 mai 1906.
Le 28 janvier 1913, il quitta la Société. Il ne semble pas que jusqu'à cette date il ait fait même sa "Promesse Temporaire". L'année suivante, survint la première guerre mondiale qu'il fit entièrement. Démobilisé, il présenta une demande de réadmission dans la Société, et revint au séminaire le 28 août 1919. Deux ans plus tard, le 21 novembre 1921, il fit sa promesse d'engagement dans la Société des Missions Etrangères.
M. Michelet a passé toute sa vie au séminaire de Paris, au service des missions. Dactylographe au secrétariat de l'Administration Centrale, il s'acquitta de cette charge auprès des Supérieurs Généraux successifs, depuis Mgr. de Guébriant jusqu'à la fin du premier mandat de M. Maurice Quéguiner, en 1968. Il fut aussi leur servant de messe. Très personnel, il parlait peu. Sa discrétion, sa qualité dominante, lui valut la confiance entière de ses supérieurs.
Très soigneux de sa personne et du matériel mis à sa disposition pour son travail, il dactylographia, ronéota, et assura l'expédition de tous les exemplaires des "Echos", ancienne formule, depuis 1921.
Le 10 janvier 1931, il se rendit à Montbeton et assista aux obsèques de M. Pierre Plassoux, ancien frère concierge à Paris, doyen des Frères coadjuteurs. Pendant l'Assemblée Générale qui se tint à Bièvres, du 1er au 22 août 1950, M. Michelet assura le service du secrétariat, tapant à la machine et ronéotypant une quantité impressionnante de feuilles. En juillet 1968, il revint encore à Bièvres pour assurer le secrétariat pendant la durée de l'Assemblée Générale. Il se rendit compte que, sa vue, ayant fortement baissé, il ne lui était plus possible de dactylographier, bien qu'il puisse encore se conduire seul.
A partir de cette date, et pendant six ans, il vécut dans le silence, et sans se plaindre. Ne pouvant plus lire, mais pouvant circuler seul, il allait visiter ses amis. En 1971, il fit un petit séjour à l'hôpital Saint Jacques. Rétabli, toute la maison le fêta le 21 novembre 1971, cinquantième anniversaire de son engagement dans la Société des Missions Etrangères.
En juillet 1974, accompagné par le Fr. Antoine, M. Michelet partit en vacances, en Saône et Loire. Quelques jours après, très fatigué, il rentra à Paris. Des examens révélèrent la présence d'un cancer à l'estomac largement étendu. Peu à peu, il s'affaiblit. Le 30 août 1974, il s'éteignit à l'hôpital.
Ses obsèques furent célébrées au séminaire des Missions Etrangères. Il repose avec les confrères au cimetière de Montparnasse.
Nécrologie
Monsieur Jean-Claude MICHELET
Frère coadjuteur
1889 - 1974
Né le 10 février 1889 à Charolles (Saône-et-Loire), diocèse d’Autun.
Entré aux Missions Etrangères le 10 mai 1906.
Profession le 21 novembre 1921.
En service à Paris jusqu’en 1968
Décédé à Paris le 30 août 1974
Jean-Claude MICHELET naquit à Charolles le 10 février 1889. De sa famille. « Monsieur Michelet » parla très peu : il avait deux sœurs et il eut la joie de conserver longtemps ses parents. Son père décéda en 1938 à l’âge de 87 ans et, deux ans plus tard, sa mère qui en avait 88.
L’attrait du sacerdoce
Il fit ses études chez les Frères Maristes. Puis il entra chez un avoue en qualité de commis aux écritures, pour peu de temps d’ailleurs, car il entra aux Missions Etrangères comme postulant frère, le 10 mai 1906. Il était déjà en relation avec la Société depuis le mois d’octobre 1905, par l’entremise de P. Fauchet. Ce confrère avait provisoirement quitté la Société et exerçait le ministère à Charolles. Il donne quelques renseignements intéressants dans une lettre du 22 mai 1905. « Le jeune homme en question a 16 ans et 5 mois. Il a fait quatre mois de latin, il y a trois ans, avec l’intention de se faire prêtre. Il n’a pas continué, ne pouvant entrer en 4me au bout d’un an. Depuis trois ans, il n’a jamais cessé d’être un modèle dans la paroisse. conservant toujours au fond de son cœur le désir très vif de se consacrer au service de Dieu. N’ayant pu réaliser son premier projet, son rêve serait maintenant de devenir frère catéchiste ».
Monsieur Michelet écrivait lui-même le 3 octobre 1905 : « Je suis celui dont le P. Fauchet vous a parlé et, comme il vous l’a dit, mon plus grand désir serait de me consacrer aux missions : comme j’en suis pour l’instant empêché par mes parents, je suis obligé d’attendre encore quelque temps ».
De fait il rencontrait, surtout du côté de sa mère, une très vive opposition. A la suite d’une visite du P. Fauchet, elle disait à son fils : « Eh bien ! non, je n’enverrai pas les gendarmes te chercher, mais sache quand même que jamais je ne consentirai à ton départ.... »
Malgré ces obstacles, le jeune Jean Michelet décida de partir. Il écrivait, en effet, le 13 mars 1906 : « Voilà bientôt un an que j’ai prévenu mes parents de mon intention de m’en aller : je crois que j’ai déjà assez attendu et qu’il est temps d’agir... Je crois pouvoir vous dire que, s’il me fallait attendre le consentement de ma mère, eh bien ! jamais je ne partirais. Si donc vous voulez bien me recevoir, vous aurez bien l’obligeance de me donner les renseignements qui me sont nécessaires, pour mon départ ». A la suite de cette lettre. Monsieur Jean Michelet fut admis lors de la séance du Conseil du 2 avril 1906. Le 4 avril, une lettre du Supérieur lui annonçait cette admission. Dès le 5 avril. Monsieur Michelet répondait : « Après avoir examiné les conditions que vous m’avez posées dans votre dernière lettre, je puis vous dire que je les accepte toutes. Vous me dites qu’il faudra que les diverses maisons de France soient au complet pour pouvoir envoyer des Frères en mission. J’espère que, par la grâce de Dieu, beaucoup de jeunes gens viendront se joindre à nous pour me permettre d’être du nombre de ceux qui partiront les premiers. Je suis dès maintenant à votre disposition et attends votre prochaine lettre ».
La lettre suivante l’invita à venir et, le 10 mai 1906, il arriva au Séminaire comme postulant frère. Il y resta jusqu’au 28 janvier 1913. Alors, pour une raison qui nous est inconnue – car aucun document ne fournit de renseignements –, il quitta la Société. Il ne semble pas que, jusqu’à cette date, il ait fait même sa « promesse temporaire ». Bientôt ce fut la guerre qu’il fit entièrement. Une fois démobilisé, il demanda sa réadmission et il revint au Séminaire le 28 août 1919. Deux ans plus tard, il faisait sa promesse, le 21 novembre 1921.
Cinquante années à l’Administration centrale des M.E.P.
Toute sa vie au service des Missions s’est passée au séminaire de Paris. Pendant tout ce temps, de 1920 à 1968, près de 50 ans, il remplit la fonction de secrétaire des Supérieurs généraux successifs, depuis Mgr de Guébriant jusqu’à la fin du premier mandat du P. Quéguiner en 1968 : vie effacée de service et de fidélité, de ponctualité aussi.
En 1968, Monsieur Michelet vint encore à Bièvres pour l’Assemblée Générale afin de remplir ses fonctions de secrétaire. Mais il se rendit vite compte que sa vue avait tellement baissé qu’il lui était devenu impossible de taper à la machine. A partir de cette date et pendant six ans, il vécut retiré, dans le silence, sans se plaindre de sa situation qui était certainement pénible et monotone. En effet, il ne pouvait se distraire qu’en écoutant la radio ; il était absolument incapable de lire même les gros titres du journal. A peu près chaque jour, il faisait une petite promenade en ville ou allait visiter des amis, car, heureusement il pouvait encore se conduire tout seul. Pendant toutes ces années, sa santé se maintint, sauf une « alerte » en 1971. Hospitalisé à St-Jacques pendant quelque temps, il nous revint en bonne forme. Le 21 novembre 1971, toute la maison fut heureuse de fêter ses 50 ans de « profession ».
Chaque année, il s’en allait en Saône-et-Loire pour un ou deux mois de vacances, d’abord avec sa sœur tant qu’elle vécut, puis prenant pension dans un hôtel où il était bien connu. Comme chaque année, il était donc parti en juillet 1974, accompagné par le Frère Antoine Durrheimer. Quelques jours après son arrivée, il se trouva subitement très fatigué et le Frère Antoine le décida à rentrer à Paris. Après quelques jours au Séminaire, il fut hospitalisé, surtout pour voir de quoi il souffrait. En effet, depuis son retour à Paris, il semblait aller assez bien ; il prenait ses repas au réfectoire avec la communauté. Tout laissait espérer que l’alerte était passée. Mais les examens pratiqués à l’hôpital révélèrent la présence d’un cancer de l’estomac déjà largement étendu, tant et si bien qu’il ne pouvait être question d’une intervention chirurgicale. De jour en jour, il s’affaiblit et, même la dernière semaine, il devint difficile de comprendre ce qu’il disait. Par moments même, il semblait ne plus être conscient. Et le 30 août, il s’éteignit à l’hôpital. Quelques jours après eurent lieu ses obsèques au séminaire. Il repose avec les confrères au cimetière de Montparnasse après avoir travaillé pendant plus de 50 ans au service de la Société et des Missions.
Il est difficile de caractériser Monsieur Michelet. En effet, il était très personnel et très réservé sur toutes ses activités. Il était très soigneux de sa personne, dans son travail de secrétariat et du matériel mis à sa disposition pour son travail : chaque année, il faisait réviser sa machine à écrire et, après quarante ans de service, elle restait en excellent état. De même pour sa machine Gestetner qui lui servait à polycopier les « Echos », cette feuille mensuelle qui relatait les petits événements du séminaire. C’est lui qui a dactylographié, ronéoté et expédié tous les exemplaires des Echos, ancienne formule, depuis 1921. Il était aussi très régulier dans son travail et ses exercices de piété. Il servait la messe du Père Supérieur général. Et quand celui-ci s’absentait, Monsieur Michelet s’informait de la date de son retour afin de tout préparer pour la messe et d’être là pour la servir. Mais on peut dire que sa qualité dominante était la discrétion. Jamais il ne parlait des affaires de Société dont il avait connaissance de par sa fonction. Cette discrétion lui valait la confiance justement méritée des Supérieurs généraux qui lui confiaient sans hésiter les affaires même les plus confidentielles. Bien que, sur les dernières années de sa vie, sa mémoire ait bien baissé, on peut dire qu’il a emporté bien des secrets dans sa tombe.
Dans sa jeunesse, Jean-Claude Michelet désirait être frère catéchiste en mission. Il n’a jamais pu réaliser ce désir. Mais il a servi autrement et tous ceux qui l’ont connu pourront témoigner qu’il fut « un bon et fidèle serviteur » au service de la Société des Missions Etrangères.
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Références
[3221] MICHELET Jean (1889-1974)
Notices biographiques. - AME 1931 p. 90. - CR 1968 p. 60. - BME 1948 p. 255. 1950 p. 586. - RMEP n° 149 p. 51. - EC1 n° 3, 70, 213, 373, 416-67, 769. - EC2 n° 27 p. 45, 69. n° 29 p. 110. 41 p. 139. 42 p. 161. 44 p. 226. 48 p. 20. 59 p. 2. 70 p. 19. 78 p. 268. - MEM sp . 52.