Clément FONTENEAU1913 - 2001
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3594
Identité
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Biographie
[3594] FONTENEAU Clément est né le 23 septembre 1913 à Torfou, dans le diocèse d’Angers, perdit son père pendant la Guerre. Après son Séminaire à Saint-Sulpice, il fut ordonné le 9 juillet 1937 et destiné à la mission de Yokohama (Japon).
En résumé, pendant son apostolat, ce fut un missionnaire contemplatif, sa vie de missionnaire étant basée sur une haute spiritualité, faite d’humilité. Toujours joyeux, joie qu’il transmettait à ses confrères par des plaisanteries, parfois un peu acerbes et mal comprises par ses amis.
Après l’étude de la langue, il fut curé de Ste Anne de Fujieda en 1939, mais en 1940 il fut mobilisé au Tonkin. Il y servit d’interprète à l’armée française. C’est ainsi qu’il pu sauver la vie à plusieurs officiers japonais condamnés au peloton d’exécution. A la fin du conflit en Indochine, il aida le P. Moreau à la Procure de Saïgon, puis ce fut son premier retour en France.
Revenu au Japon en avril 1948, il remplaça à Fujieda le P. Devisse, qui devint curé de Shizuoka. Puis la même année il fut remplacé à Fujieda par le P. Henri Augmard, pour aller comme curé de la paroisse N.D. de Boulogne de Shimizu. C’est le P. Fonteneau qui reçut, le 3 juin 1950, deux jeunes missionnaires, les PP. Bruno FAURE et Marius COURRIER. Pour leur premier dîner, ils durent se contenter d’une boîte de 6 petites sardines et d’un peu de riz, la cuisinière n’ayant pas été avertie de leur arrivée.
Il resta peu de temps à Shimizu, car il dut aller en 1951 à Shizuoka s’établir à la Maison Commune, enfin terminée, pour y recevoir sept nouveaux missionnaires venus de la rue du Bac, pendant la guerre aucun prêtre français n’ayant pu pénétrer au Japon.
En mars 1952, quatre nouveaux missionnaires expulsés de Chine venaient augmenter le nombre des résidents à la Maison Commune. Ce fut alors que le P. Fonteneau devint le directeur spirituel de tous ces jeunes nouveaux arrivant au Japon et, comme économe de la Maison, il se montrait un peu sévère pour les sorties d’argent.
Il est vrai qu’à cette époque le Japon se trouvait, en cette période d’après-guerre, dans une situation économique difficile. Aussi, pour se procurer la nourriture matérielle, le Père eut pas mal de difficultés, et la baleine nous était servie sous toutes les formes.
Les jeunes missionnaires, estimés connaître suffisamment le japonais, partirent petit à petit en poste. Alors le P. Fonteneau, rendu libre, devint curé de la 2ème paroisse de Shizuoka, Marie Mère de Dieu, à Yawata, en 1952, avec comme vicaire le P. Marius Courrier, puis le premier prêtre japonais qui vint dans le département de Shizuoka, alors confié uniquement aux Mep, le P. Iwanaga, originaire de Nagasaki.
C’est à Shimizu que le P. Fonteneau commença la J.O.C., qui se répandit bien vite et dont le P. Murgue, Mep du Kyushu, fut le premier aumônier et directeur. En 1953, à une réunion à Osaka, il y eut plusieurs centaines de participants.
En 1961, le P. André Danion, devenu supérieur de la Mission de Shizuoka, alla s’installer à la Maison Commune. C’est alors que le P. Fonteneau devint curé de St François d’Assise de Hamamatsu, où il resta pendant 15 ans et où son zêle apostolique et sa haute spiritualité furent appréciés, non seulement à Hamamatsu mais aussi dans de nombreuses autres paroisses. Beaucoup de chrétiens allaient le trouver pour se faire diriger personnellement. Il fonda aussi une Association de Malades, auquels chaque mois il faisait une journée de retraite. Parmi ses autres activités d’apostolat, il développa beaucoup la Légion de Marie; à son départ, il y avait 3 praesidia.
De même, il fonda une crèche pour venir en aide aux familles des plus pauvres. Il organisa aussi des réunions pour les jeunes du département de Shizuoka. Ses nouvelles formes d’apostolat, hélas, ne purent toutes atteindre leur but.
Un dimanche soir, en revenant de faire le catéchisme dans une famille, - qui devint le pilier de la 2ème paroisse, N.D. du Rosaire de Saginomiya – il eut un accident d’auto. Ejecté par la portière, il fut retrouvé 2 heures plus tard, étendu sans connaissance dans le fossé bordant la route. Appelé à 5 heures du matin, un prêtre lui donna le sacrement des Malades, mais sa forte constitution lui permit de sortir de l’hôpital au bout d’un mois.
Chaque année, sous son impulsion, il y avait des réunions des églises voisines, même celle de la ville voisine de Toyohashi, du diocèse de Nagoya. Très charitable, il avait toujours 3 mendiants qui venaient solliciter quelque argent.
À 60 ans, ayant dans la personne du P. François-XavierMatsui un zélé vicaire capable de le remplacer, il écrivit à son supérieur pour demander son changement: il désirait une petite paroisse où il pourrait davantage vivre une vie contemplative. On lui donna la paroisse de Shimada, environ 100 chrétiens, avec une desserte à Tokuyama, dans la montagne, où il se retirait un ou deux jours par semaine pour approfondir son union à Dieu. Les quatre piliers spirituels d’un missionnaire sont – aimait-il à répéter - : la messe, le bréviaire, la visite au St Sacrement et le chapelet. On peut dire qu’il observa ce règlement pendant ses nombreuses années d’apostolat au Japon.
En 1984, il retourna à ses premières amours, à la paroisse de Shimizu, à la joie de tous les fidèles qui l’avaient connu jadis.
À 75 ans, il se retira comme aumônier chez les Frères de l’Instruction Chrétienne de Ploermel, d’origine canadienne. Là aussi il a dirigé spirituellement, non seulement les Frères, mais aussi beaucoup de chrétiens des alentours.
Le Père termina sa vie apostolique comme aumônier des Srs de la Visitation, à Montana, près de Kumakura, Congrégation japonaise fondée par Mgr Breton, Mep, ancien évêque de Fukuoka. Tout en traduisant du français en japonais des lettres de Mgr Breton sur les commencements de ladite Congrégation, il se préparait également à entrer dans la Jérusalem céleste.
En mai 2001, la paroisse de Hamamatsu où il avait laissé de si bons souvenirs se préparait à fêter ses 60 ans de présence au Japon. Malheureusement la maladie – un infarctus du myocarde - vint le frapper, un dimanche soir. Le jeudi suivant, à 87 ans, il rendait son âme à Celui qui l’attendait pour lui donner la couronne de gloire, ayant demandé dans son testament qu’on le laisse mourir en paix, sans traitements spéciaux pour prolonger sa vie.