Christian RENARD1927 - 2020
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 3946
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Inde
- Région missionnaire :
- 1953 - ? (Mysore)
Biographie
[3946] RENARD Christian est né le 9 décembre 1927 à Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe (Orne).
Ordonné prêtre le 1er juin 1952, il part le 20 mars 1953 pour la mission de Bangalore (Inde).
Il étudie le Kannada à Settihalli. Il est d’abord nommé à Harobale (1954), Mariapura (1955) et Chikka Kamanahalli (1956). Puis il est curé d’Adigondahalli (1957), vicaire à la cathédrale de Bangalore (1961), curé de Mariapura (1963), et de Tumkur (1964). Chargé de la Mobile Mission en 1968, il est ensuite curé de Kanakapura (1972), de Kunigal (1978), de Ramanagara (1983), de Chikka Kamanahalli (1989), et, à partir de 1994, curé de Solur.
Il rentre en France en 2004 et se retire à Montbeton, où il meurt le 25 janvier 2020.
Nécrologie
Christian RENARD
1927-2020
Christian Renard est né à Sainte-Gauburge, petite commune de Normandie, dans le département de l’Orne et le diocèse de Séez, le 9 décembre 1927. Son père, Marcel Renard, était notaire et sa mère, Marie-Thérèse Douet, femme au foyer. Il était l’aîné d’une fratrie de trois enfants (deux garçons et une fille). Il fut baptisé en l’église de Sainte-Gauburge le 11 décembre 1927. Il fréquenta l’école primaire de Sainte-Gauberge et fit ses études secondaires à l’école Saint-François-de-Sales à Alençon de 1939 à 1945. Il fut aussi confirmé en l’église de Sainte-Gauburge le 18 mai 1939.
Christian entra au séminaire des Missions Étrangères à Bièvres le 25 octobre 1946. Il dut affronter l’opposition de ses parents. Dans sa lettre de demande d’admission, il mentionne en effet qu’il fait tardivement sa demande d’entrée au séminaire, car ses parents étaient très opposés à ce qu’il entre aux Missions Étrangères. Il fit son séminaire de philosophie à Bièvres, puis ses études de théologie à la rue du Bac à Paris. Christian fut ordonné prêtre à la rue du Bac le 1er juin 1952 par Mgr Lemaire et reçut sa destination pour le diocèse de Bangalore en Inde le 15 juin de la même année, en même temps que deux autres confrères du même cours : Xavier Berthélémé et Daniel Brouillet. Tous les trois vont passer quelques mois en Angleterre pour améliorer leur anglais avant de s’embarquer pour l’Inde, où ils arriveront le 7 avril 1953.
Après avoir consacré une bonne année à l’étude de la langue Kannada à Settihalli. Christian fit ses premières expériences pastorales en Inde à Harobale, dans les environs de Mysore, puis à Mariapura (1954-1955) dans le diocèse Bangalore. Il fut ensuite nommé curé de Chikka Kamanahalli pendant un an, puis de Adigondahalli de 1957 à 1961. Il prit son premier congé en France du 21 avril au 19 décembre 1961. A son retour de congé, à sa demande, il devint vicaire à la cathédrale de Bangalore, car il souhaitait aussi apprendre le tamoul, langue très pratiquée à Bangalore. Christian occupera ce poste un peu plus d’un an ; puis il fit un intérim comme curé de Mariapura d’avril 1963 à janvier 1964 avant de devenir curé de la paroisse de Tumkur de janvier 1964 à 1968. Il quitta l’Inde le 20 mai 1968 pour être délégué à l’Assemblée générale des Missions Étrangères et en profita pour prendre son second congé en France jusqu’à la fin de l’année 1968.
Il va de soi que dans les villages où Christian travaillait, il n’y avait pas que des chrétiens. Des musulmans et des hindous étaient aussi présents. Christian aurait aimé leur faire découvrir Jésus-Christ. C’est ainsi qu’il songea à lancer dans le diocèse de Bangalore un projet d’évangélisation dans les villages, au moyen d’un cinéma ambulant, comme cela se faisait déjà dans quelques diocèses du Tamil Nadu, en particulier du côté de Tindivanam, par l’un de nos confrères, le Père Edmond Becker. On appelait cela la « Mobile Mission ». Alors, à sa demande et avec l’accord de son archevêque, il s’engagea dans cette expérience missionnaire originale, qu’il mena pendant plus de trois ans, jusqu’à mai 1972. Christian a ainsi sillonné le diocèse avec sa camionnette et l’équipement nécessaire pour faire du cinéma dans les villages. Il eut beaucoup de succès au départ ; mais peu à peu s’est manifestée une certaine hostilité de la part des non chrétiens, qui n’appréciaient pas ce qu’ils considéraient comme une forme de prosélytisme. Les chrétiens eux-mêmes étaient embarrassés, et parfois même indisposés, et ils en parlaient aux autres curés. Ils craignaient d’être victimes de violence à cause de ces projections. Finalement il fut décidé qu’il valait mieux mettre fin à ce qui était devenu un sujet de discorde. Alors en 1972, il interrompit donc cette mission itinérante pour retourner à un ministère plus classique.
Il sera alors curé de la paroisse de Kanakapura de juin 1972 à mai 1976. Il part ensuite en congé en France et sera nommé à son retour, de décembre 1976 à mai 1978, directeur de la formation catéchétique pour le diocèse de Bangalore. Au terme de cette mission, il devient alors curé de la paroisse de Kunigal, de mai 1978 à mai 1983 ; puis on le trouve curé de la paroisse de Ramanagara de mai 1983 à avril 1989. Dans le même temps, après la mort du Père Jacques Gravier en août 1977, il sera économe du groupe missionnaire MEP de l’Inde jusqu’à mars 1989.
Le 17 mai 1989, il part en congé en France et à son retour en Inde en novembre de la même année, il est nommé curé de la paroisse de Chikka Kamanahalli, où il restera jusqu’en mai 1994. A cette date, il est atteint d’un zona à l’oreille gauche qui provoque chez lui une dépression mentale. Il part alors en France pour se faire soigner à Toulouse et se reposer. Il revient en Inde en décembre 1994 et est nommé curé de la paroisse de Solur, où il travaillera jusqu’en juin 2000. Il est ensuite nommé curé de la petite paroisse de Somanahalli. Cette dernière expérience pastorale fut, semble-t-il, une grande épreuve pour lui. L’atmosphère paroissiale n’était pas bonne. Cette paroisse était composée essentiellement d’anciens chrétiens, peu dynamiques et divisés entre eux, à commencer par le conseil paroissial lui-même. Ses relations avec les religieuses qui tenaient l’école paroissiale étaient difficiles et même tendues parfois. Il faut dire aussi que Christian était fatigué physiquement et même mentalement. Christian n’a d’ailleurs jamais eu une très bonne santé. Mais à ce moment-là il avait de plus en plus de mal à se déplacer et sa vue baissait. Dès 2003, il se posait la question de la retraite, qu’il envisageait d’abord de prendre dans le diocèse de Bangalore. Mais son supérieur local MEP, Camille Cornu, l’encouragea plutôt à se retirer en France.
Avec regret, le 21 mai 2004 il rentra donc définitivement en France et se retira à Montbeton. A son arrivée il était encore relativement solide et actif. Par exemple il aimait travailler à la bibliothèque et il était ravi de recevoir et lire des revues et journaux en provenance de l’Inde. Mais peu à peu, année après année, il eut des problèmes croissants de mobilité. Ses capacités intellectuelles diminuèrent, jusqu’au jour où il exprima le souhait qu’on ne lui apportât plus de revues sur l’économie ou la politique de l’Inde, mais seulement des revues ou journaux catholiques. Puis il nous fit comprendre qu’il ne pouvait plus lire du tout. Plus récemment il ne pouvait pas non plus s’exprimer, même s’il pouvait encore accueillir ses visiteurs avec un beau sourire. C’est là, à Montbeton, qu’il s’éteignit le 25 janvier 2020 à l’âge de 94 ans et après plus de 50 ans de mission en Inde.
C’est donc surtout comme curé dans différentes paroisses que Christian a exercé son ministère en Inde. Il aimait vivre en étroit contact avec ses paroissiens qu’il connaissait bien ; et divers témoignages montrent que cette appréciation était mutuelle. C’était un confrère qui vivait très simplement, sobrement, comme ses paroissiens. Il était soucieux de faire son travail et de bien le faire. Il lui arrivait de dire, non sans quelque raison, qu’il connaissait l’Inde mieux que ses confrères qui vivaient dans des institutions. Effectivement, il connaissait bien l’Inde des villages, dans un pays qui était alors très majoritairement rural.