Pierre PONCET1932 - 1968
- Statut : Prêtre
- Identifiant : 4063
- À savoir : Mort violente
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Identité
Naissance
Décès
Missions
- Pays :
- Vietnam
- Région missionnaire :
- 1958 - 1968 (Hué)
Biographie
Pierre PONCET est né le 28 avril 1932 à Arc-et-Senans, dans le diocèse de Besançon (Doubs).
Très tôt, il entend l'appel du Seigneur et y répond de son mieux, malgré les difficultés de l'occupation allemande. Entré à l'école de la maîtrise de la cathédrale, il fait ses études secondaires de 1942 à 1952 avant d'entrer au Grand Séminaire. En 1953, il fait son service militaire et demande, en 1954, son admission aux MEP. En 1956, il est de nouveau convoqué par l'armée, pour aller en Algérie, servir comme sous-lieutenant pendant quelques mois.
Revenu rue du Bac, il y est ordonné prêtre le 2 février 1958 et reçoit sa nomination pour le vicariat apostolique de Huê au Viêt Nam.
Vietnam (1958 – 1968)
Parti le 21 avril 1958, avec le P. Etcharren, il reste dans le delta du Mékong, pour suivre un stage à l'école des langues de Banam au Cambodge, dirigée par le P. Vuilliez, du mois de juin 1958 au mois de mai 1959. Il arrive à Huê en juin 1959. Il est nommé vicaire du P. Louis Valour, curé de Dong-Hà qui l'initie à l'organisation d'une chrétienté neuve, en plein essor, en dépit des hostilités belliqueuses.
Au bout de 18 mois, en novembre 1960, le P. Poncet juge bon d'aller faire un second stage de langues à Saïgon et à Dalat, avant d'accepter de devenir curé de Mai-Xa ; cette chrétienté, voisine de Dong-Hà, avait été jadis bien structurée par le P. Fasseaux, au service d'une population vivant de la pêche et des cultures maraîchères.
De 1961 à1963 le P. Poncet s’emploie à agrandir l'école, à construire une maison pour les Soeurs institutrices ou infirmières du dispensaire, et, surtout, à assurer l'instruction des catéchumènes et des néophytes, ainsi que la formation de cadres de la chrétienté. Il améliore le sort des pêcheurs et des horticulteurs, en les motivant quelque peu. Très proche de ses gens, il n'hésite pas à leur donner un coup de mains, pour les gros travaux et les soigner en cas de maladie ou à les transporter à l'hôpital.
Au début de l’année 1964, Mgr. Urrutia, répondant à un appel urgent, envoie le P. Poncet fonder un poste à Khê-Sanh, sur un plateau à 500 m d'altitude, à la frontière du Laos, défriché depuis peu par quelques planteurs. Là, se trouvent environ 120 chrétiens, au milieu de quelque 10.000 montagnards « Bru », isolés et menacés de disparition.
Le P. Poncet, aidé, à partir de 1965, par le P. Aimé Mauvais, fait face à tout : construction de locaux, tels qu’ école, chapelle, maison pour les Soeurs de Saint Paul de Chartres. En même temps, constatant l'extrême misère physique des montagnards -dont il apprend peu à peu le dialecte- il soigne les corps, procure du ravitaillement et amorce l'approche spirituelle de cette population en quête d'absolu, mais empêtrée dans les arcanes de la sorcellerie et de l'animisme. Ce travail accaparant est gêné par le fait que le plateau de Khê-Sanh constitue une position stratégique disputée entre les troupes américaines et nord-viêtnamiennes. ce qui complique la situation et isole parfois le plateau. C'est alors en avion qu'il faut assurer les liaisons, quand la lourde Land Rover du P. Poncet ne peut servir. Son véhicule revient un jour criblée de projectiles .
La fondation de l'école pour les montagnards comportant des formalités administratives, le P. Poncet part pour Saïgon au début du mois de janvier 1968. Or, au cours de ce mois, les préparatifs de l'offensive Viêt-công du Têt Mâu Thân sont l'occasion, à Khê-Sanh, de combats et de bombardements, au point que l'armée ordonne l'évacuation des civils. Le P. Mauvais, resté seul, organise l'exode vers Cùa, près de Cam-Lo ; puis il profite d'un aller-retour à Tourane, pour télégraphier au P. Poncet que tout est bouleversé. Sans plus attendre, le P. Poncet revient à Huê le 1er février 1968. Là, il décide d’aller à Dông-Hà, sans pouvoir atteindre Cùa ; aussi revint-il à Huê où il loge à la Maison des MEP, tenue par le
P. Cressonnier, alors Supérieur local.
Or, cette nuit-là, veille de la fête du Têt, les troupes Viêt-công investissent la ville de Huê, ainsi que les principales villes du Sud Viêt Nam, sans que puisse intervenir le contingent des forces américaines ; celles-ci mettront quinze jours à reprendre l'ex-capitale impériale. Le 13 février 1968, le "nettoyage" de la ville est achevé, au prix de lourdes pertes américaines. Le faubourg de Phu-Cam, village à forte proportion de catholiques, est lui aussi, "libéré".
Le P. Cressonnier annonce sa résolution de rendre visite à la communauté des religieuses de Phu-Cam, dont la Supérieure a été blessée ; le P. Poncet -conscient du risque de cette démarche- tient à accompagner son confrère ; ils prennent avec eux un planteur de Khê-Sanh, M. Pinarès. A 11 heures ce jour-là, ils franchissent le canal de Phu-Cam et pénètrent dans le village, étrangement silencieux. Arrivés à la maison communautaire, ils la trouvent désertée par les Soeurs. Les deux Pères s'avisent alors que la lampe de l'oratoire signale que le Saint Sacrement est resté dans le petit tabernacle en bois. N'en trouvant pas la clé, le Père Poncet prend dans ses bras le tabernacle, pour le rapporter. En repartant, les deux pères et le civil croisent deux individus étrangers qui les interpellent, sans entraver leur marche. Ils sont déjà arrivés près du canal, quand une rafale de mitraillette, tirée à bout portant d'un buisson, à leur droite, frappe le P. Cressonnier en plein front et le P. Poncet à l'abdomen, les couchant à terre dans leur sang, tandis que le civil, blessé, réussit à s'enfuir et à franchir le canal.
Les deux corps de ces prêtres -en soutane- restent sur la route pendant dix jours avant d'être ramenés à la maison des missionnaires pour une sépulture provisoire. Les obsèques sont célébrées peu après au Grand Séminaire à Phu-Xnâm ; le P.Poncet est inhumé, avec son confrère, dans le petit cimetière où ils rejoignent bon nombre de leurs devanciers des MEP.
Le Père Poncet est âgé de 36 ans, prêtre depuis 10 ans.
Références
[4063] PONCET Pierre (1932-1968)
Références bibliographiques
CR 1957 p. 96. 1960 p. 50. 1961 p. 47. 1962 p. 60. 1963 p. 74. 1964 p. 39. 1965 p. 69. 1966 p. 77. 79. 1967 p. 61. 1968 p. 143. 145. 1969 p. 64. 66. BME 1954 p. 945. 1958 p. 89. 182. 560. 885. 1959 p. 636. 639. 868. 1961 p. 862. 864. EPI 1962 p. 793. 794. Enc. Pdm. 10P4. EC1 N° 630. 631. 640. 763. 767. NS. 6/C2. P179. 7P193. 200. 8P240. 14P439. 24P304. 81/C2. MEM 1961-69 p. 98.