Bénigne VACHET1641 - 1720

[0031] VACHET Bénigne naît le 31 octobre 1641 dans la paroisse Notre-Dame à Dijon en Côte-d’Or. Il a le désir d’être bénédictin, est clerc chez un procureur et faillit être soldat. Il entre finalement au séminaire de Dijon. Pendant qu’il s’y trouve, il entend parler du P. de Bourges, de passage en cette ville, et de la Mission de vicaires apostoliques. Il décide d’entrer dans cette Société récemment fondée et passe quelque temps au séminaire des MEP. Ordonné prêtre en décembre 1668, il part le 13 février de l’année suivante pour le Siam.

Entre le Siam, la Cochinchine et l’Annam

Il reste au Siam jusqu’en 1673. Mgr Lambert de La Motte le charge alors de porter des présents au Chua (1) de Cochinchine, Hien-vuong. Débarqué au Quang-ngai, il est tellement maltraité par des satellites (2) qu’il est obligé de s’aliter. Un autre missionnaire, le P. Mahot, se rend à sa place à Hué. Rétabli, le P. Vachet se rend peu après à la capitale. Il noue de bonnes relations avec les ministres et les mandarins qui, grâce à lui peut-être, soutiennent les missionnaires français contre les Portugais. Il s’installe ensuite à Faï-fo et feit, sans résultat pour l’évangélisation, un voyage soit en pays sauvage, soit chez les Ciampois. Revenu à Hué, il a publiquement deux discussions religieuses avec les bonzes, les forçant au silence. Vers 1680, il regagne le Siam, puis revient en Cochinchine et assiste au synode de Faï-fo en 1682.

Accompagnateur des ambassades du roi du Siam à Versailles

A nouveau, de retour au Siam, il est chargé d’accompagner en qualité d’interprète la seconde ambassade siamoise envoyée en France en 1684. Il convainc les ministres de Louis XIV que cette ambassade n’est pas simulée, comme les Hollandais en font courir le bruit. Il repart avec les ambassadeurs en 1685 et revient avec la troisième ambassade en 1686. A cette époque, en 1684 ou en 1686, il rédige deux écrits intitulés : ‘‘Mémoire pour les ministères français sur toutes les choses qui regardent les envoyés du roi de Siam’’ et ‘‘Plan d’instruction sur la façon de traiter les envoyés du roi de Siam’’.

En Perse

À la fin de 1689, il fait un voyage en Perse pour régler à Hamadan et à Ispahan quelques affaires de la succession de Mgr Bernard de Sainte-Thérèse, ancien évêque de Babylone. Il revient en novembre 1691, laissant de son voyage une relation dont le manuscrit, d’une écriture fort serrée, comprend trois cent vingt et une pages.

A Paris

Il passe le reste de sa vie au Séminaire des MEP. Il célèbre la messe aux Incurables, soigne des aveugles, et rédige de nombreux écrits, dont l’exactitude n’est pas la note dominante. Le P. Rousseille a publié, avec quelques corrections, en 1865, plusieurs fascicules de ces écrits sous le titre : ‘‘Annales de la Congrégation des MEP, Mémoires de Bénigne Vachet’’. Il meurt au Séminaire des MEP le 19 janvier 1720 et est enterré dans la crypte de l’église.

L’abbé de Choisy, qui le connaissait bien, porte sur lui ces appréciations : « Il est franc-missionnaire et ne demande qu’à faire plaisir… Il n’est pas éloquent, mais à l’entendre et à le voir, on ne doute pas qu’il ne pense tout ce qu’il dit ».

1 - Gouverneur