Théophile LEGRAND DE LA LIRAŸE1819 - 1873

[484]. LEGRAND DE LA LIRAYE, Théophile (Marie), naquit le 25 juillet 1819, à Mauves (Loire-Inférieure). Entré sous-diacre au Séminaire des M.-E. le 14 octobre 1841, il fut ordonné prêtre le 23 septembre 1843, et partit le 26 décembre suivant pour le Tonkin occidental. Il entra dans sa mission par La-fou (province du Kouang-tong), et travailla dans les provinces de Hanoï, Nam-dinh et Ninh-binh. A trois reprises, il alla faire l'administration des chrétientés du Lac-tho, besogne particulièrement pénible, à cause de l'éloignement, de la difficulté des routes, et de l'insalubrité du pays où la fièvre saisit presque tous les Européens. Atteint de neurasthénie, sous la forme qu'on appelle maladie de la persécution, il se rendit à Hong-kong en 1853.
En 1854, il retourna au Tonkin ; il avait pour compagnon de route Th. Vénard, le futur martyr et Bienheureux. Guillemin, préfet apostolique du Kouang-tong, l'avait prié de négocier avec le vicaire apostolique du Tonkin oriental, Alcazar, la rétrocession à sa mission de la chrétienté de La-fou ; mais, se doutant de la peine que cette proposition causerait à l'évêque, le missionnaire n'en parla pas. Sa maladie s'aggravant, il quitta le Tonkin occidental en juillet 1855, et revint en France en 1856 apportant les corps de quatre martyrs de la Cochinchine, qui sont aujourd'hui Bienheureux : Paul Buong, Jacques Nam, Simon Hoa et André Trong. Lors de l'intervention de la France en Annam, il retourna en Extrême-Orient, et servit d'interprète à l'amiral Rigault de Genouilly. Après la prise de Saïgon en 1859, il resta dans cette ville, et en 1860 fit partie du vicariat apostolique de la Cochinchine occidentale. L'année suivante, il le quitta ainsi que la Société des M.-E.
L'administration française à ses débuts manquant d'interprète, il remplit cet office auprès du gouverneur de Cochinchine, l'amiral de la Grandière, qui, en juillet 1867, l'envoya à Hué, notifier au gouvernement annamite l'occupation de trois provinces de la Basse-Cochinchine. Il mourut le 7 août 1873, à l'hôpital militaire de Saïgon. Il était officier de la Légion d'honneur. Il a laissé des manuscrits à la bibliothèque de Saïgon. Une rue de cette ville porte son nom.