Benoît BRISARD1816 - 1878
- Status : Prêtre
- Identifier : 0541
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- India
- Mission area :
- 1848 - 1878 (Pondichéry)
Biography
[0541] Benoît BRISARD vient au monde le 26 octobre 1816 à Saint-Hilaire-de-Chaléons dans l’actuelle Loire-Atlantique. Il entre minoré au Séminaire des Missions Étrangères le 26 février 1846, est ordonné prêtre le 29 mai 1847, part pour Pondichéry le 1er août suivant
Diocèse de Pondichéry
Il est affecté à Tiruvadi (1), puis à Vaduguerpatti. En 1851, il achète une propriété à Kandamangalam et commence à y bâtir une église et un presbytère, ainsi qu’à Mikkelpatti. En 1850 (et non en 1845 comme il est dit dans l’Histoire des Missions de l’Inde, vol. iii, p. 82), il tente l’évangélisation du Kolimalay. Il y fait un nouvel essai en 1854, construisant une maison à Periacombey. C’est là que la fièvre le terrasse comme tous les missionnaires qui travaillent dans cette région insalubre.
Il est chargé, au commencement de 1856, du district de Cottapaleam, n’y reste que quelques mois et le 7 mai suivant retourne dans le district de Vaduguerpatti qu’il dirige jusqu’en 1863, sauf pendant une absence en 1862. Son district est fort éprouvé en 1858 par la sécheresse, puis par les inondations et en 1859 par des bandes hostiles aux Chrétiens, venues de Pullamvady et allant jusqu’à incendier le village même de Vaduguerpatti. En 1862 ou 1863, il fait une nouvelle expédition au Kolimalay, mais sans meilleur résultat. Mis en 1865 à la tête du district de Pratacoudi, il ramène dans le droit chemin des schismatiques portugais et publie quelques opuscules pour éclairer ses chrétiens sur le protestantisme.
Au secours des affamés
Le 17 août 1869, il est nommé à Salem (2). Il y est encore en 1876, lors de la grande famine. Il fait partie du Comité pour le soulagement des affamés et s’en montre l’un des membres les plus actifs. « Au milieu de ce tourbillon de misères, de maladies et de morts, dit Mgr Laouënan, le cher Père, toujours maître de lui-même, toujours actif, toujours patient et doux, ne restait insensible à aucun besoin, sourd à aucune prière. Le jardin de l’église et son habitation étaient, nuit et jour, remplis de pauvres gens mourant de faim, de catéchumènes qui apprenaient les prières, souvent même de cadavres qu’on lui apportait pour qu’il leur donnât la sépulture.»
Ses comptes d’administration portent¬ : pour l’année 1876-1877, baptêmes d’enfants in art. mortis (4) : 2243¬ ; baptêmes d’adultes avec leurs enfants : 2830 ; pour l’année 1877-1878, baptêmes d’enfants in art. mortis : 7260¬ ; baptêmes d’adultes avec leurs enfants : 5 597.
Tombé malade, il se rend à Madras (3) et y meurt le 30 septembre 1878 après une carrière apostolique véritablement bien remplie.
1 – Les villes et villages énumérés à cet alinéa et au suivant, se situent à l’est de Karikal, l’un des cinq comptoirs français en Inde, certains à mie distance de KariKal et Coimbatore. Kolimalay est une zone de petites montagnes.
2 – Aujourd’hui Salerne.
3 – Aujourd’hui Chennai.
4 – Art. mortis : littéralement à l’article de la mort.
Obituary
[0541] BRISARD Benoît (1816-1878)
Notice nécrologique
Le diocèse de Nantes, écrivait Mgr Laouënan à Mgr l’Évêque de Nantes, par la mort de M. Brisard, a perdu un des Missionnaires qui lui faisaient le plus d’honneur ; et la Mission de Pondichéry , un de ses prêtres les plus pieux et les plus dignes, un de ses ouvriers les plus vaillants. Pendant les 30 années que M.Brisard est demeuré en Mission, il n’a donné à ses supérieurs que des consolations et des joies ; à ses Confrères , que de bons exemples ; aux chrétiens , que des témoignages d’une affection inaltérable et d’un dévouement qui est allé jusqu’au sacrifice de la vie.
Durant les deux années de famine que nous venons de traverser, il s’est dépensé lui-même , au delà de toute mesure, pour le soulagement des pauvres affamés et le salut des âmes. De toutes les provinces affligées par la sécheresse et la misère, celles de Salem a été la plus éprouvée ; on estime qu’elle a perdu 500,000 habitants sur environ 2,000,000 ; et dans la province , la ville de Salem qui en est le chef-lieu, était le rendez-vous de tous les affamés et de tous les malheureux.
Au milieu de ce tourbillon de misères, de maladies et de morts, le cher Père, toujours maître de lui-même , toujours actif , toujours patient et doux, ne restait insensible à aucun besoin, sourd à aucune prière. Le jardin de l’église et son habitation étaient , nuit et jour, remplis de pauvres gens mourant de faim, de catéchumènes qui apprenaient les prières , souvent même de cadavres qu’on lui apportait pour qu’il leur donnât la sépulture…
Ce qui, au milieu de telles calamités, soutenait son courage et consolait son cœur , c’était le côté providentiel du fléau, à l’occasion duquel tant d’âmes étaient sauvées. Et, de fait, combien d’âmes lui doivent le bienfait de la régénération pendant ces 2 années ! Ses comptes d’administration portent :
Pour l’année 1876-1877, 2,243 baptêmes d’enfants in art. mortis.
et 2,830 baptêmes d’adultes avec leurs enfants.
Pour l’année 1877-1878, 7,260 baptêmes d’enfants in art. mortis.
et 5,597 baptêmes d’adultes avec leurs enfants.
En tout 17,930 baptêmes de païens.
Presque tous les enfants baptisés in articulo mortis sont morts ; la moitié des adultes ont eu le même sort.
Aussi quelle belle couronne d’âmes, sauvées par lui, aura entouré sa chère et belle âme à sa sortie de ce monde, et l’aura conduite au pied du trône de Dieu pour en recevoir l’éternelle récompense !
Sa mort, d’ailleurs, a été aussi admirable, aussi apostolique que sa vie. Il était malade depuis longtemps, et depuis longtemps je le sollicitais de venir se reposer et se soigner à Pondichéry . Mais il ne pouvait se résoudre à quitter ses nombreux néophytes et ses chers orphelins. Cédant enfin aux instances des Confrères et aux miennes, il se décida à se mettre en route, en compagnie du bon Père Fricaud, son compatriote et son ami. Mais arrivé à Madras, il était si faible que Mgr Fennelly, Vicaire Apostolique de cette ville ne lui permit pas d’aller plus loin et fit aussitôt appeler le médecin de la Mission. Dès le jour de son arrivée, m’écrit Mgr Fennelly, nous comprîmes qu’il n’y avait plus lieu d’espérer sa guérison. J’invitai en conséquence le Père Fricaud à lui administrer les derniers sacrements, que le malade lui-même avait demandés et qu’il reçut avec une grande dévotion. Il est mort ce matin, un peu après 9 heures (30 septembre).
La cause prochaine de sa mort est un développement extraordinaire du foie. Mais la cause éloignée, c’est indubitablement l’excès du travail, les courses multipliées, faites par un soleil de feu, pour soulager les misères dont il a été entouré à Salem. Il est allé recevoir sa récompense ! Pour lui l’échange est heureux, sans doute, mais quelle perte pour votre Vicariat !
Un journal protestant, le Madras Mail, a rendu à notre bien regretté Confrère le même témoignage : Les dernières années du Père Brisard se sont passées dans le district de Salem, où il a contracté la maladie qui a terminé sa carrière terrestre. Il était un des membres les plus zélés et les plus actifs du Comité pour le soulagement des affamés à Salem, et il était accablé de chagrin, en voyant les ravages causés par la famine parmi les pauvres de ce district ; tandis qu’il n’épargnait aucun effort pour soulager les misères dont il était le témoin, dans toutes les parties de sa grande Mission. Ceux qui ont connu ce bon Père n’ont aucun doute qu’il a sacrifié sa santé et donné sa vie pour la cause de l’humanité souffrante....
M. Benoît Brisard était né à Saint-Hilaire de Chaléon, au diocèse de Nantes, le 26 décembre 1816 ; entré clerc minoré au Séminaire des Missions, le 26 février 1846, il y reçut la prêtrise le 23 Mai 1847 et partit pour Pondichéry , le 1er août de la même année .
References
[0541] BRISARD Benoît (1816-1878)
Bibliographie
— Les ouvrages ci-dessous indiqués ont été imprimés à l’imprimerie de la mission, Pondichéry.
< AUT > Karoum pâmpin vichakadhikou taï-lam (Onguent contre la morsure du serpent noir [Protestantisme]). — 1868.
< AUT > Kânhâ vichakadhikou maroundou (Médecine contre la morsure du poison invisible [Protestantisme]). — 1869.
Notes bio-bibliographiques
M. C., ix, 1877, Famine, p. 134¬ ; xi, 1879, p. 130.
— Sem. rel. Nantes, 1877, Famine, p. 1164¬ ; 1878, Sa mort, pp. 1041, 1063.
— P. M. M., 1881-82, p. 204.
Hist. miss. Inde, Tab. alph. — Vingt ans dans l’Inde, pp. 62, 82.