Jules LEPLEY1836 - 1886
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 0790
Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1862 - 1863 (Shanghai)
- 1863 - 1886 (Yibin [Suifu])
Biography
[0790] Jules LEPLEY naît le 6 décembre 1836 dans la paroisse Saint-Patrice, à Bayeux (Calvados). Ses études faites au petit séminaire de Villiers-le-Sec et à celui de Sommervieu, il entre laïque au Séminaire des MEP le 16 août 1858 et reçoit l'onction sacerdotale le 25 mai 1861.
Il part le 9 août suivant pour le Tonkin occidental. Comme la persécution empêche les missionnaires de pénétrer dans ce pays, quand il arrive à Hong-kong il est attaché au service des procures et envoyé à Chang-haï.
En 1863, sur sa demande, il passe au Se-tchoan méridional. D'abord chargé de l'église cathédrale à Su-tcheou fou (Soui fou) de 1863 à 1865, il dirige ensuite le grand séminaire à Hoti-keou, et il conserve ces fonctions jusqu'en 1869.
L'année précédente, il avait été nommé provicaire ; en 1869-1870, pendant l'absence du vicaire apostolique le P. Pichon, parti pour le concile du Vatican, il administre la mission.Après la mort de celui-ci, survenue le 12 mars 1871, il est nommé évêque de Gabale et vicaire apostolique du Se-tchoan méridional. Préconisé le 22 décembre 1871, il reçoit la consécration épiscopale à Long-ki (Yun-nan) des mains de Mgr Ponsot le 26 mai 1872. Il se met aussitôt à visiter son vicariat, qu'il finit, disait-il, « par connaître comme son bréviaire ».
Pendant toute la durée de son gouvernement, un calme relatif règne dans la mission, malgré les troubles qui, à plusieurs reprises, agitent les vicariats voisins, particulièrement le Se-tchoan oriental. Avec les vicaires apostoliques de la quatrième région en Chine, il teint un synode à Soui fou en 1880. Il fait commencer l'évangélisation du Kien-tchang.
Le chiffre annuel des conversions de païens varea de 400 à 500, et celui des baptêmes d'enfants in articulo mortis dépasse 30 000 ; le nombre total de chrétiens passe de 16 000 environ à un peu plus de 18 000 (18 057, statistique de 1885). A la suite de fatigues et de difficultés, il donne sa démission le 6 mars 1886.
Il meurt au sanatorium de Béthanie à Hong-kong, le 24 septembre1886.
Obituary
MGR LEPLEY
ÉVEQUE DE GABALA, VICAIRE APOSTOLIQUE DU SU TCHUEN MÉRIDIONAL
Né…………… le 6 décembre……………1836.
Parti………… le 9 août…………………1861.
Mort………… le 24 septembre………1886.
Mgr Jules Lepley naquit à Bayeux, le 6 décembre 1836. Bien que d'une santé chétive et délicate, l'enfant fut élevé assez durement, car il appartenait à une famille pauvre. A l'âge de cinq ans il perdit sa mère. Deux oncles maternels le recueillirent pour le mettre en pension chez un instituteur. Dès qu'il fut en âge de gagner sa vie, on songea à le mettre en condition; « c'est alors, dit la Semaine, religieuse de Bayeux, qu'une noble dame, une descendante du grand Malherbe le reçoit chez elle, à Villiers, non pas d'abord comme un fils, mais comme le neveu de sa domestique: il fallait que l'humilité présidât toujours au développement de cet enfant béni. Au Séminaire, l'enfant étudie avec ardeur, il dépasse tous ses rivaux. La piété est aussi plus qu'ordinaire : on le trouve parfois prosterné devant une statue de saint Joseph, oubliant les jeux et les récréations de son âge.
« Jules Lepley entre dans une classe supérieure , où il trouve mieux que des rivaux ; sans se décourager il lutte et croit toujours. Les affaires de sa famille l'appellent au milieu du monde; l'épreuve semble trop forte. Le jeune homme, vaincu sans doute, va trouver un de ses protecteurs. « Je ne serai pas prêtre, » lui dit il. Mon Dieu, votre œuvre est elle anéantie ? Le sage directeur reçoit à sa table le prodigue d'un jour. Pendant une semaine, il l'envoie chaque matin aux pieds de N. D. de la Délivrance, cette Mère qui a sauvé tant de vocations. Le huitième jour, Jules Lepley revient en pleurant se jeter dans les bras de son directeur, devenu son ami : « Je serai prêtre », lui dit il, « et prêtre missionnaire.» Cet ami, qui a conservé au diocèse une de ses gloires, c'est M. l'abbé Renée, doyen de Creully. »
Fidèle à sa résolution, le jeune homme quitte le monde pour le séminaire de Sommervieu. Pendant son année de philosophie, le futur missionnaire se révèle déjà par son amour pour le travail, par l'énergie de sa volonté, par sa dévotion à l'Eucharistie, à la Sainte Vierge et à saint Joseph. Il prélude à la rude vie des apôtres en s'habituant à coucher sur la dure. Le 16 août 1858, il 'entrait au Séminaire des Missions Étrangères. Ordonné prêtre le 25 mai 1861, il fut d'abord destiné au Tonkin Occidental. Mais à son arrivée à Hong Kong, la persécution qui ravageait cette mission fit changer la destination du nouveau missionnaire. Il fut envoyé à la procure de Chang Hay, et, l'année suivante, au Su Tchuen Méridional.
Cette partie de la province du Su Tchuen venait d'être tout récemment érigée en Vicariat apostolique. Il importait donc de s'assurer sans retard l'auxiliaire précieux d'un clergé indigène, dans les jeunes gens que l'on formait à la science sacrée et aux vertus ecclésiastiques. C'est au P. Lepley que cette tâche fut confiée; pendant près de dix ans nous le trouvons chargé de la direction du Séminaire. La divine Providence l'appelait ainsi à former de ses mains les prêtres qu'il aurait plus tard à diriger dans l'exercice du ministère.
En 1870, il fut nommé provicaire; il dut prendre en même temps l'administration de la mission, en l'absence du Vicaire apostolique qui s'était rendu au concile. Mgr Pichon étant mort l'année suivante, le P Lepley fut, par la confiance de ses confrères et le choix du Saint Siège, appelé à lui succéder, Nommé évêque de Gabala et Vicaire apostolique, il reçut, le 26 mai 1872, la consécration épiscopale des mains de Mgr Ponsot. Sa modestie s'émeut d'un pareil fardeau « c'est, dit il, comme un nouvel Himalaya imposé à ses faibles épaules »; mais confiant en la grâce de Dieu, il se met à l'œuvre avec ardeur, visite son Vicariat de long en large et peut se rendre ce témoignage « qu'il connaît le Su Tchuen Méridional comme son bréviaire. »
Si la gloire de Dieu gagnait à ces travaux, la santé de l'Evêque en souffrait. Cette santé, toujours chétive, ne tarda pas à devenir tout à fait mauvaise, Aussi, après avoir épuisé toutes les ressources de la médecine chinoise, Mgr Lepley vint il, en 1885, demander au Sanatorium de Hong Kong des soins et un régime qu'il ne pouvait trouver dans sa mission. Pendant les premiers mois, il éprouva en effet, quelque soulagement, mais il comprit bientôt qu'un retour complet à la santé était devenu impossible. C'est alors que, dans l'intérêt de sa Mission, il crut devoir offrir au Saint Siège sa démission d'une charge qu'il jugeait au dessus de ses forces.
Il continuait son apostolat en priant et en souffrant. « Depuis quelques jours, écrit le P. Patriat, Sa Grandeur souffrait davantage d'une indisposition qu'Elle éprouvait souvent; son foie s'engorgeait, et l'estomac se trouvait détraqué jusqu'à ce que la bile fut dégagée. Nous pensions que cette fois encore il en serait ainsi; vendredi 24 septembre à midi, Monseigneur semblait mieux. Vers les deux heures et demie, je crus remarquer certains symptômes alarmants. J'envoyai chercher MM. Rousseille et Holhann ; « Il n'y a rien à craindre, me dirent ils, ce n'est qu'une crise » Comme le vénéré malade avait perdu sa connaissance, j'insistai , pour qu'il fût administré. Il était grand temps : à cinq heures et demie, Mgr Jules Lepley rendait le dernier soupir. Le docteur assure que cette mort quasi subite a été occasionnée parla rupture d'un abcès intérieur qui devait se trouver ou dans le foie ou dans l'estomac. C'est ce qui empêchait Sa Grandeur, depuis quelques jours, de conserver toute espèce de boisson ou de nourriture. »
Dès que la nouvelle de cette mort fut connue au Petit Séminaire de Villiers le Sec, maîtres et élèves tinrent à honneur de rendre un suprême hommage à la mémoire de l'ancien séminariste. Un service fut célébré pour le repos de son âme. Autour du catafalque étaient venus se ranger : les représentants de Sa Grandeur Mgr l'Evèque de Bayeux, M. l'abbé Révérony, M. l'abbé Hamel, puis les anciens professeurs du défunt, ses anciens condisciples et tous les prêtres du canton.
« L'éloge funèbre, rapporte la Semaine religieuse, a été prononcé par M. l’abbé Renée, doyen de Creully: cet honneur lui revenait de droit; éloge simple comme la vie qu'il rapportait, éloquent aussi comme elle.
« La vie d'un missionnaire, sa mort, et les honneurs rendus à sa mémoire sont une exhortation au martyre. On l'a compris à Villiers, et, après les dernières prières, l'orgue redisait ce chant de triomphe, le Départ des missionnaires . « Partez, hérauts de la bonne nouvelle. » Cette pensée du sacrifice a dominé dans une pièce de vers latins récitée par, un élève de rhétorique.
Inter nos redivivus adhuc poste funera vivas !
« O juvenes, ais, en merces æterna laboris!
« Ad Christi messes properate, exempla secuti ! »
- Aggrediernur opus, tanto duce et auspice tanto.
« C'est avec un véritable enthousiasme que ces jeunes gens, prêtres futurs, rapportaient ce serment de Jules Lepley, leur condisciple d'autrefois :
« Adsuni, Christe, tuus Da vitam impendere vero;
Da caput impavidurn ferro submittere dulci. »
Et en terminant:
O nostrum decus, ô nostræ lux inclyta gentis!
Nunc memor ad notam lumina verte domum. »
References
[0790] LEPLEY Jules (1836-1886)
Bibliographie. - Acta quinque Synodorum jussu S. Pontificis Leonis XIII in Sinis habitarum anno 1880 a S. Cong. de Propaganda Fide approbata [Rome, 1884]. - In-8, pp. 87.
Contient :
Acta et decreta Synodi quartæ regionis Sinarum imperii habitæ 20 et 29 septembris, 3 octobris, anni 1880, in civitate Souy fou, provinciæ Se-tchouan, pp. 66-76.
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1872, p. 41 ; 1875, p. 14 ; 1876, p. 12 ; 1877, p. 12 ; 1878, p. 17 ; 1879, p. 23 ; 1880, p. 29 ; 1881, p. 31 ; 1882, p. 27 ; 1883, p. 52 ; 1885, p. 49 ; 1886, p. 44 ; 1910, pp. 93 et suiv. - A. P. F., xliii, 1871, p. 307 ; xliv, 1872, p. 150. - A. S.-E., xxiii, 1872, p. 409 ; xxvi, 1875, Les pharmacies, p. 248. - M. C., iv, 1871-72, p. 120 ; viii, 1876, p. 284. - A. M.-E., 1909, p. 34.
Hist. miss. Thibet, Tab. alph. - Arm. des Prél. franç., p. 262.
Notice nécrologique. - C.-R., 1886, p. 163.