Charles MOUROUX1832 - 1895
- Status : Prêtre
- Identifier : 0815
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1862 - 1895
Biography
[815]. MOUROUX, Charles-Marie-Louis, né dans la paroisse Sainte-Croix, à Orléans (Loiret), le 3 avril 1832, fit ses études au grand séminaire de sa ville natale, et fut ordonné prêtre le 16 juin 1857. Nommé ensuite vicaire à Gien, il conserva ses fonctions jusqu'à ce qu'il entrât au Séminaire des M.-E. le 30 mai 1861. Il partit le 18 août 1862 pour la mission du Kouang-tong et Kouang-si. Il débuta dans le district de Nam-hiong, et passa bientôt dans celui de Loui-tcheou qui, vers 1864, fut pendant quelque temps divisé en deux. Le missionnaire eut à diriger la partie méridionale, et résida ordinairement dans la ville de Loui-tcheou qu'il quitta en 1867.
Il occupa plusieurs autres postes, et s'y fit remarquer par sa mortification et par sa charité. Il retourna en 1883 dans le district de Nam-hiong, et il était dans la chrétienté de ce nom quand il mourut subitement le 22 juin 1895. On l'avait souvent entendu dire : " Je veille à ce que mon âme soit toujours en tel état qu'elle n'ait pas trop à souffrir de l'absence des derniers sacrements, si je ne puis les recevoir. " On a loué avec raison son esprit d'ordre et sa bonne tenue.
Obituary
M. MOUROUX
MISSIONNAIRE APOSTOLIQUE DU KOUANG-TONG
Né le 3 avril 1832.
Parti le 18 août 1862.
Mort le 22 juin 1895.
Né à Orléans, en 1832, M. Mouroux appartenait à une famille honorable et chrétienne. Aujourd’hui encore plusieurs de ses parents tiennent dans la magistrature un rang distingué et jouissent de la considération universelle. Il suivit son père en Bourgogne où l’appelaient les intérêts de son commerce. C’est là que, se sentant la voca¬tion au sacerdoce, il commença ses études ecclésiastiques. Mgr Dupanloup (qui n’abandonnait pas aisément les clercs qui lui appartenaient par droit de naissance), le fit revenir à Orléans pour y étudier la théologie. Quelques-uns de ses confrères du grand séminaire occu¬pent en ce moment dans le diocèse ou dans divers ordres religieux une place éminente. Intelligent, doué d’une grande facilité d’élo¬cution, M. Mouroux arriva vite au premier rang et s’y maintint. Mgr Dupanloup qui connaissait sa science et son énergie, le nomma curé de Gien dès sa sortie du séminaire. C’était un poste de confiance. Le jeune abbé sut se montrer à la hauteur de sa tâche, et aujourd’hui, malgré une séparation de plus de trente ans, ses paroissiens se plaisent à rappeler son souvenir. Ses condisciples ne l’ont pas oublié non plus.
D’une rare aménité qui ne se démentait jamais, il savait se faire aimer de tout le monde.
A Canton, M. Mouroux évangélisa successivement presque tous les postes. Durant son apostolat, il fut aux prises avec toutes les diffi¬cultés ; il vit ses oratoires pillés, et eut bien des affaires à démêler avec les mandarins du pays. D’un autre côté, les chrétiens, trop longtemps abandonnés à eux-mêmes dans certains endroits, ne lui procurèrent que fort peu de consolation.
Homme de bon conseil, tous ceux qui se sont confiés à lui se sont toujours félicités de l’avoir consulté dans leurs embarras.
Piété, douceur, mortification, voilà les trois qualités qui résument sa vie, il savait que la meilleure manière d’enseigner, c’est d’agir. L’exemple, en effet, a quelque chose de plus pressant et de plus persuasif que les paroles les plus éloquentes. Aussi s’appliqua-t-il à prê-cher par sa conduite la perfecion de la doctrine et de la morale évangéliques. Toujours calme, toujours maître de lui-même, il agis¬sait sans cesse en présence de Dieu et pour Dieu. C’était sa manière d’entendre et de pratiquer la vie parfaite. Il ne s’en départit jamais, tant il avait su s’y accoutumer. C’est aussi dans cette union constante avec Dieu, qu’il faut chercher la cause et la raison de son inaltérable charité envers ses confrères. Il se faisait tout à tous, et il était cons¬tamment aimable parce que ses propres affaires ne le troublaient jamais.
On rencontre rarement la mortification au degré où il la pratiquait. Il la recherchait avec une sainte passion. Bien qu’il eût de la fortune, il ne se permit pas une seule fois ces adoucissements bien légitimes au maigre ordinaire de nos résidences. Il ne but jamais de vin européen. S’il fit des dépenses extraordinaires, ce fut en faveur de ses chrétiens. Dans ces dernières années, il acheta beaucoup de livres chinois et d’images religieuses, et ne recula devant aucun sacrifice pour se procurer de bons catéchistes, tant il est vrai qu’il n’avait ni attachement ni estime pour les biens de ce monde.
La mort est venue soudain, mais ne l’a pas surpris. Il ne la redoutait point. Ne l’avons-nous pas entendu nous dire plusieurs fois : « Je veille à ce que mon âme soit toujours en tel état « qu’elle n’ait pas trop à souffrir de l’absence des derniers sacrements, si je ne puis les « recevoir. » Dieu sans doute a reçu déjà en paradis ce bon et fidèle serviteur.
(Mgr Chausse)
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References
[0815] MOUROUX Charles (1832-1895)
Notes bio-bibliographiques. - C.-R., 1882, p. 49 ; 1885, p. 66 ; 1894, p. 166.
Notice nécrologique. - C.-R., 1895, p. 376.