Pierre PANIS1850 - 1931
- Status : Prêtre
- Identifier : 1198
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1874 - 1931 (Qui Nhon)
Biography
[1198] Pierre, Jean, Joseph PANIS naquit le 29 Avril 1850, au petit hameau de LAYSSAC/LA MOTHE, paroisse de FRONS, commune de CAMJAC,Canton de NAUCELLE, diocèse de RODEZ, département de l'AVEYRON. Ses parents, Pierre Jean PANIS et Marie Anna ESPIE étaient pieux, et jouissaient d'une honnête aisance. Leur foyer compta cinq enfants auxquels ils donnèrent une solide éducation chrétienne. L'un devint missionnaire, une fille se fit religieuse.
Joseph était l'ainé de la famille. A 9 ans, il fut mis en pension chez l'instituteur de la Paroisse de FRONS. De nature un peu espiègle, mais toute de franchise, le jeune PANIS fut remarqué par son curé qui en fit son servant de messe, lui donna des leçons de latin, et l'envoya , en 1864, au Petit Séminaire de Saint Pierre près de RODEZ. Il rentra en cinquième. Il sût toujours se maintenir dans une bonne moyenne. En 1869, ses humanités finies, il entra en philosophie au Grand Séminaire de RODEZ. Son père aurait voulu le garder à la maison en sa qualité d'ainé, mais rien ne fit changer la décision prise par Joseph de devenir prêtre. Arriva la guerre de 1870. Il espérait être un de ces valeureux soldats qui allaient batailler. Un ami de la famille, conseiller de la Préfecture, le fit réformer comme faible de poitrine. De retour au Séminaire, il y resta jusqu'aux vacances de Juillet 1871. A la rentrée d'Octobre 1871, il était à la rue du bac, à PARIS.
Au Séminaire des Missions Etrangères, il fut tel qu'il avait été à Saint Pierre et au Grand séminaire de RODEZ : jovial, appliqué, d'une piété solide. Tonsuré le 25 Juillet 1872, minoré le 21 Décembre 1872..Il devint sous-diacre le 7 Juin 1873, diacre le 20 Décembre 1873 ; il fut ordonné prêtre le 30 Mai 1874, et reçut sa destination pour le Vicariat Apostolique de COCHINCHINE ORIENTALE (QUINHON). Parti de PARIS le 1er Juillet 1874, il s'embarqua à MARSEILLE, le 5 Juillet de la même année, en compagnie de Mr. MARTIN Jean, Joseph destiné à la même mission.
Arrivés à Saigon par les Messageries, les deux jeunes missionnaires continuèrent leur route en jonque viêtnamienne jusqu'à TOURANE où ils arrivèrent en Septembre 1874. Après quelques jours de repos; ils vinrent à cheval jusqu'à GIA-HUU, chez Mgr. CHARBONNIER. C'est là que Mr. PANIS s'initia à la langue viêtnamienne. Il y mit tant d'ardeur qu'en peu de temps, il fut capable de confesser et de prêcher. Il ne se contenta pas d'en avoir une connaissance superficielle, il voulut la posséder à fond. Tous les jours, et cela jusqu'à la fin de sa vie, Mr. PANIS donna plusieurs heures à l'étude de la langue viêtnamienne.. Petrus KY, un des plus grands lettrés de l'Indochine, reconnaissait en lui une science profonde dans la langue et les us et coutumes du pays !.
En 1875, il fut envoyé dans le district de GÔ-THI, comme vicaire, mais il n'y resta pas longtemps. Une vacance s'était produite au Séminaire de LANG-SÔNG, il y fut appelé pour combler le vide. Il y fit une année de professorat. La chrétienté de GÔ-THI ayant perdu son curé, les chrétiens le demandèrent à Monseigneur qui céda, non sans regret !.
Revenu comme curé dans son ancien poste, Mr. PANIS y déploya durant 7 ans, tous ses talents . De nouvelles chrétientés furent fondées : KIEU-DONG, AN-SON,AN-DUOC, D+P-DA. Les anciennes s'agrandirent. Pour instruire et visiter un tel district, il forma des catéchistes et fit appel à des chrétiens volontaires.
En Juin 1884, Mgr. VAN CAMELBECKE, nouvellement sacré, le nomma Supérieur de son Petit Séminaire à LANG-SÔNG. En1885, au moment de la persécution (1884-87) occasionnée par l'expédition française au TONKIN, pour échapper aux lettrés,Supérieur, professeurs et élèves vinrent se réfugier à QUINHON. Là, Il reçut, en plus, la charge de l'aumônerie des troupes en cette ville.
En mai 1887, la persécution passée, ce fut le retour à LANG-SONG. Les ruines matérielles relevées, les cours reprirent comme jadis. Lorsque le Petit Séminaire fut entièrement réorganisé, on demanda à M.PANIS de passer la main à un autre, pour qu'il prenne en charge la Procure de la Mission. Puis il fut nommé curé de CU-VA, où il dirigea religieuses,orphelins et chrétiens. Il y resta jusqu'en Juillet 1894, date à laquelle il fut nommé Supérieur du Petit Sémaire à DAI-AN. Il y remplit sa charge avec conscience et compétence !..
Malade, il partit se reposer à HONGKONG, puis les médecins lui conseillèrent un retour en France.
En Juillet 1902, il s'embarqua pour la France, où il arriva le 12 Août 1902. Son vieux père et sa vieille mère étaient encore en vie ! Quelle joie de part et d'autre ! Sa santé rétablie, il repartit le 13 Novembre 1904 pour sa mission.
Il fut nommé curé de la grande chrétienté de GÔ-THI. Il y resta 16 ans, jusqu'en 1920. Ce fut son dernier poste comme missionnaire en activité.
A l' âge de 70 ans, le corps refusant d'obéir à l'esprit, il se résigna à la retraite. Il choisit d'abord LANG-SONG, puis DAI-AN, enfin l'hôpital de KIM-CHAU où il termina ses jours, soigné par les soeurs de Saint Paul de Chartres.
Vers le 15 Février 1931, il reçut les derniers sacrements des mains de M.. ESCALERE. Le 24 Février, Dieu le mandait en son paradis.
Ses funérailles eurent lieu à LANG-SONG, où se trouvaient en ce moment là, tous les confrères de la Mission,réunis pour la retraite annuelle..Elles furent présidées par les deux Evêques. De nombreux prêtres viêtnamiens vinrent rendre à leur ancien professeur et supérieur les derniers devoirs, et prier pour lui.
La Messe fut célébrée par Mr. GARRIGUES, et l'absoute donnée par Mgr. TARDIEU. Les chrétiens de GÔ-THI nombreux portèrent et accompagnèrent Mr. PANIS à sa dernière demeure.
Obituary
M. PANIS
MISSIONNAIRE DE QUINHON
M. PANIS (Joseph-Pierre-Jean), né le 30 avril 1850, à Frons (Rodez, Aveyron). Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 6 octobre 1871. Prêtre le 30 mai 1874. Parti pour la Cochinchine Orientale le 1er juillet 1874. Mort à Kim-Chau le 24 février 1931.
Dans la soirée du 24 février 1931, une bien triste nouvelle parcourait toute la Mission de Quinhon du nord au sud : le Père Panis se meurt, le P. Panis est mort ! Quoi ? ce chêne de santé que nul aquilon n’avait pu ébranler depuis 80 ans serait tombé ? Hélas, oui, plus de doute possible, celui que la divine Providence semblait oublier sur cette terre pour notre édification à tous était vraiment déraciné et transplanté dans un monde meilleur.
Joseph Panis était originaire de ce Rouergue dont le Cardinal Bourret disait qu’il lui suffisait de lever les yeux vers ses montagnes pour voir arriver des vocations religieuses de tous les coins de l’horizon : levavi oculos meos ad montes unde veniet auxilium mihi.
Il naquit au petit hameau de Lamothe, paroisse de Frons, canton de Naucelle, le 30 avril 1850, de Pierre Jean Panis et de Marie-Anna Espic. Très pieux l’un et l’autre, et jouissant d’une honnête aisance, ils s’appliquèrent à donner à leurs cinq enfants une éducation fortement religieuse. Aussi Dieu bénit ce foyer en y choisissant pour son service un missionnaire et une religieuse.
Joseph était l’aîné de la famille. A peine âgé de 9 ans, il est mis en pension chez l’instituteur de la paroisse, à Frons. Dire que cette solution le ravit, ce serait méconnaître le caractère de l’enfant qui à cet âge aime la liberté, la chasse aux papillons et aux oiseaux ; mais le papa Panis se montra ferme, l’instituteur condescendant, et l’élève ne tarda pas à changer sa résolution de prendre la clef des champs en une affection pour son maître qui ne se démentit jamais.
A cette époque, avions et autos étaient encore dans les futurs possibles, les chemins de fer même étaient rares ; la plus noble conquête de l’homme était donc l’unique moteur rapide et économique pour quiconque voulait se déplacer. Notre magister, les jours de congé, usait volontiers de ce dernier moyen de locomotion ; il n’était pas rare de le rencontrer les jeudis dans quelque chemin montant et tortueux, avec parfois son petit pensionnaire derrière à califourchon.
Mais chose curieuse, le propriétaire, ce jour là, constatait, non sans surprise, que son coursier était d’une ardeur plus que ju¬vénile. A-t-il jamais su le secret de cet amour subit de la vitesse chez sa monture ? je ne sais, mais les annales du pays racontent ¬que le cavalier ad latus aimait à faire la mouche du cohe avec une épingle comme éperons.
Cette nature un peu espiègle, mais toute de franchise, du jeune Panis ne pouvait pas ne pas être remarquée du bon curé de la paroisse, qui en fit d’abord son servant de messe puis, voyant son attrait pour les choses d’église, lui donna des leçons de latin et l’envoya en 1864, âgé de 14 ans, en cinquième au Petit Séminaire de Saint-Pierre près Rodez. Sans être un brillant élève, Joseph Panis sût toujours se maintenir dans une bonne moyenne. Pieux et gai, boute-en-train de tous les jeux, il ne comptait que des amis parmi ses camarades.
Aux vacances, des diligences partant du chef-lieu dans toutes les directions venaient prendre les élèves au Petit Séminaire et les ramenaient dans les familles. Celle qui passait par Lamothe avait un chemin particulièrement long ; chevaux, phaétons, voyageurs sentaient le besoin d’un frustulum en cours de route, qu’on prenait à la baraque de Pragne, vraie station d’altitude par son rude climat en hiver et sa fraîcheur en été ; une danse d’Auvergne, dite « la bourrée », clôturait ces agapes d’étudiants, puis deux claquements de fouet du postillon donnaient le signal du départ.
En 1869, ses humanités finies, il entre en philosophie au Grand Séminaire de Rodez. Son père aurait voulu le garder à la maison en sa qualité d’aîné ; ni les promesses, ni les menaces ne parvinrent à changer sa résolution de devenir prêtre. Le papa Panis, foncièrement chrétien, s’inclina devant la volonté de Dieu.
Joseph était seulement depuis quelques mois au Grand-Séminaire, quand le tocsin de la guerre de 1870 sonna de clocher en clocher. A cet appel de la patrie, la ruche cléricale du diocèse ¬se met à bourdonner fortement ; on porte envie à ceux que le sort appelle à la frontière. L’abbé Panis croyait être un de ces heureux qui allaient batailler d’estoc et de taille, quand un conseiller de la préfecture, ami de la famille, le fait réformer comme faible de poitrine. Un peu déconfit de se voir traité en quenouille, il sort de la salle du conseil de révision, et, entendant dans la rue l’annonce de la chute de l’Empire et la proclamation de la République, il s’écrie à pleins poumons : Vive la République ! De retour au Séminaire, il y reste jusqu’aux vacances de juillet 1871 : la rentrée d’octobre ne le voit plus, il est déjà à la rue du Bac.
Au Séminaire des Martyrs, il fut tel qu’il avait été à Saint-¬Pierre et au Grand Séminaire de Rodez ; jovial, appliqué, d’une piété solide. Il reçut la prêtrise le 30 mai 1874. Il s’embarqua à Marseille le 5 juillet de la même année pour la Mission de la Cochinchine Orientale, aujourd’hui Mission de Quinhon, en compa¬gnie de M. Martin destiné à la même Mission.
Les voyageurs arrivèrent par les Messageries à Saïgon sans encombre, mais de là ils durent continuer leur route par barque annamite, s’arrêtant dans les différents ports de la côte jusqu’à
Tourane où ils arrivèrent en septembre. Après quelques jours de repos, ils vinrent par voie de terre, à cheval, jusqu’à Gia-huu chez Mgr Charbonnier. C’est là que M. Panis commença à s’initier aux arcanes de la langue annamite ; il y mit tant d’ardeur qu’en peu de temps il fut capable de confesser et de prêcher ; les chrétiens étaient charmés de voir ce jeune missionnaire imberbe parler déjà si bien leur idiome.
Mais lui, loin de se contenter d’en avoir une connaissance superficielle, voulut la posséder à fond. Tous les jours, et cela jusqu’à la fin de sa vie, M. Panis donna plusieurs heures à l’étude de l’annamite. Si le dicton « timeo hominem unius libri » est vrai, il dut être un redoutable jouteur, car on peut dire qu’en dehors des livres théologiques, son unique livre fut la langue et l’âme annamite. Petrus Ky, un des plus grands lettrés de l’Indochine, reconnaissait en lui une science profonde dans la langue et les us et coutumes du pays.
En 1875, ses Supérieurs l’envoyèrent dans le district de Gô-thi, comme vicaire, pour s’exercer au ministère paroissial. Il n’y resta pas longtemps, car, une vacance s’étant produite au Séminaire de Lông-sông, il y fut appelé pour combler le vide. Une année s’écoule ainsi dans le professorat. La chrétienté de Gô-thi ayant perdu son curé, les chrétiens, se souvenant de leur ancien vicaire, le demandèrent à Monseigneur, qui finit par le leur céder, non sans regret.
Revenu dans son ancien poste, cette fois comme curé, M. Panis y déploiera durant 7 ans tous ses talents de zèle organisateur et conquérant. Sous son impulsion, de nouvelles chrétientés se fondent : Kiêu-dong, An-son, An-duoc, Dâpda ; les anciennes chrétientés s’agrandissent. Pour instruire et visiter un tel district, grand comme un arrondissement, il se forme des catéchistes avec ses serviteurs et des chrétiens volontaires, qu’il envoie dans les villages pour préparer les voies au missionnaire.
De tels succès ne passaient pas inaperçus auprès de l’autorité. Mgr Van Camelbecke nouvellement sacré voulut avoir auprès de lui ce missionnaire aussi prudent qu’ardent, et le nomma Supé¬rieur de son Petit Séminaire en juin 1884.
Voilà donc le Père pour la seconde fois à Long-sông. Mais il y a de l’électricité dans l’air, chacun pressent une catastrophe, quand soudain, du nord au sud, éclate le mot terrible : mort aux chrétiens. Cet appel ne fut, hélas, que trop entendu ; que de ruines dans cette tourmente !
Pour échapper aux lettrés, Supérieur, professeurs et élèves vont se réfugier à l’ombre du drapeau français à Quinhon. Là une nouvelle charge attendait notre Supérieur : l’aumônier des troupes, étant nommé à Tourane, ce sera lui qui prendra la succession.
En mai 1887 fin de la persécution, c’est le retour à Long-song. Les ruines relevées, les cours reprennent comme jadis, chacun étant tout entier à l’œuvre à lui confiée.
Il était écrit, sans doute, que M. Panis, à l’instar d’un général, devait être partout. Le besoin d’une main ferme, expérimentée, se fait-elle sentir en un endroit quelconque, vite c’est lui qu’on pressent, qu’on invite à se dévouer. Le métier de procureur, après la persécution, n’avait pas que des roses. Le Petit Séminaire étant réorganisé, on lui demandera de passer le gouvernail à un autre, pour aller surveiller le nerf de la guerre et l’augmenter si possible.
Plus tard, le district de Cù-và a besoin d’un curé plein de sagesse pour diriger religieuses, orphelins et chrétiens ; c’est encore à M. Panis qu’on aura recours, et il y restera jusqu’en juil-
let 1894, date à laquelle il est nommé Supérieur de Dai-an alors Petit Séminaire. La place manque pour raconter ici toute l’œuvre accomplie en ce dernier poste. Qu’il suffise de dire pour les non initiés, que l’église, le mur d’enceinte et les magnifiques manguiers sont de son époque ; les nombreux et bons prêtres qu’il a contribué à former témoignent hautement que le nouveau Supérieur remplit sa charge avec conscience et compétence...
Tant de travaux alliés à beaucoup de soucis, de responsabilités, auraient eu raison de la santé la plus robuste. M. Panis dut subir la loi commune et payer un tribut à la maladie. Un séjour à Hong-kong en ralentit un peu le progrès, mais pas pour longtemps, et les docteurs consultés jugèrent qu’un retour au pays natal s’imposait.
Il partit donc pour la France en juillet 1902. Son vieux père et sa vieille mère étaient encore en vie. Nulle plume ne pourra dire les joies éprouvées de part et d’autre ; trente ans de séparation et se revoir,... comme on comprend facilement ce mot de M. Panis : « Mes plus belles années de Mission, ce sont mes deux années de France. » Et cependant il n’hésite pas, la santé revenue, à quitter père, mère, frères et sœurs pour aller encore missionner dans cette Cochinchine Orientale où il a déjà tant travaillé.
La grande chrétienté de Go-thi l’aura pour la deuxième fois comme curé ; il y restera jusqu’en 1920, soit 16 ans. C’est son dernier poste comme missionnaire en activité. Il a 70 ans, le corps refuse d’obéir à l’esprit, il se résigne à la retraite.
Il choisit d’abord Long-sông comme asile de son repos ; puis ce fut Dai-an, enfin l’hôpital dc Kim-châu où il termina ses jours, soigné jusqu’au bout par les Sœurs de Saint-Paul.
Si la mort n’est que l’écho de la vie, on est en droit d’affirmer que celle de M. Panis fut celle d’un juste ; n’avait-il pas toujours vécu dans la crainte filiale de Dieu et dans l’observance de ses commandements ? aussi quand la maladie, cette messagère de l’au-delà, vint l’avertir que la dernière heure allait bientôt sonner pour lui, il n’en fut pas effrayé.
Vers le 15 février il demanda et reçut avec la foi la plus vive les derniers sacrements que lui administra M. Escalère, curé de la paroisse. Les quelques dix jours qu’il vécut encore, il les passa dans la prière, en oraisons jaculatoires ; il répétait souvent celle-ci : « Que Dieu soit béni et le diable rôti ! » Une fois que le bon Père était plus ou moins dans le délire il se trompa et dit : « Que le diable soit béni et le bon Dieu rôti ! » La sœur garde-malade lui fit aussitôt remarquer sa méprise : « Oui, oui, ma sœur, ré¬pondit-il, que le diable soit rôti et le bon Dieu béni ». L’avant-veille de sa mort, alors qu’il semblait à bout de forces il entonna de sa belle voix d’alto avec un missionnaire qui lui parlait de la bonne Mère du ciel, le beau cantique à Marie : « J’irai la voir un jour, au ciel dans la patrie. » Il ne put l’achever. Le surlendemain, 24 février, Dieu le mandait en son paradis pour chanter le reste du refrain avec les anges.
Les funérailles eurent lieu à Lang-sông, où se trouvaient en ce moment tous les confrères de la Mission réunis pour la retraite annuelle. Elles furent présidées par les deux Evêques. Beaucoup de prêtres indigènes vinrent rendre à leur ancien professeur les derniers devoirs et prier pour lui.
La messe fut célébrée par M. Garrigues, et l’absoute donnée par Mgr Tardieu. Les chrétiens de Go-thi, venus en grand nombre, tinrent à honneur de porter et d’accompagner leur ancien curé à sa dernière demeure.
Et maintenant, cher et bon P. Panis, adieu ! comptez sur notre souvenir, priez pour que nous restions « toujours jeunes » ; nous prierons pour vous.
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References
[1198] PANIS Pierre (1850-1931)
Notice nécrologique
Références biographiques
AME 1931 p. 94. CR décembre 1874 p. 39. 1881 p. 72. 1882 p. 67. 1883 p. 19. 1888 p. 134. 1891 p. 157. 1892 p. 177. 1893 p. 191. 1894 p. 205. 1896 p. 198. 1901 p. 286. 1902 p. 189. 1905 p. 157. 1907 p. 369. 1914 p. 87. 1918 p. 80. 1924 p. 92. 1931 p. 169. 276. 1931 p. 339. 361. 1935 p. 316. BME 1924 p. 185. 339. 461. 603. 1930 p. 422. 1931 p. 318. MC 1925 p. 8. EC1 N° 216.
Décembre 1993