Louis PAVAGEAU1870 - 1937
- Status : Prêtre
- Identifier : 2136
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Burma
- Mission area :
- 1894 - 1937 (Yangon [Rangoun])
Biography
[2136] PAVAGEAU Louis, Baptiste, Marie naquit le 11 mai 1870 à La Gyonnière (Vendée), diocèse de Luçon ; il fit ses études secondaires au Petit séminaire de Chavagnes en Pailler et des Sables d'Olonne, avant d'entrer au Grand séminaire de Luçon en 1889. Au cours de son service militaire, il rencontra M. Defois, futur missionnaire du Tonkin et se décida à entrer au Séminaire des Missions Etrangères, rue du Bac, où il fut admis le 22 mars 1893. Ordonné prêtre le 22 mars 1894, il reçut sa destination pour la Birmanie.
Le jeune missionnaire séjourna quelques mois à Rangoon pour apprendre l'anglais, il fut envoyé à Gyobingsuk pour étudier le Tamoul et la langue birmane. Parcourant le pays pour exercer son ministère, son état de santé l'obligea à séjourner en France puis il repartit dans son ancien poste où il se révéla grand bâtisseur : écoles, église, presbytère et résidence pour les missionnaires. Nommé à Thonzé, il y resta jusqu'en 1937 enseignant à l'école anglo-indigène, à l'école normale des garçons, à l'école des catéchistes et dirigeant la revue mensuelle catholique en langue birmane. Souffrant de crises d'asthme, son état s'aggrava, il s'éteignit le 10 novembre 1937.
Obituary
M. PAVAGEAU
MISSIONNAIRE DE LA BIRMANIE MÉRIDIONALE
M. PAVAGEAU ( Louis-Baptiste-Marie ) né le 11 mai 1870 à la Guyonnière, diocèse de Luçon ( Vendée ). Entré minoré au Séminaire des Missoins-Etrangères le 22 mars 1893. Prêtre le 22 Septembre 1894. Parti pour la Birmanie méridionale le 21 novembre 1894. Mort à Thonzé dans sa Missoin le 10 novembre 1937.
M. Pavageau est né le 11 mai 1870 à La Guyonnière de Montaigu, en Vendée. Le petit Louis, étant l’aîné des enfants, commença de bonne heure à aider ses parents dans les travaux de la campagne. C’est sans doute ce premier apprentissage et la vie au grand air qui lui valurent une robuste constitution.
Vers l’âge de douze ou treize ans, son oncle, curé de Puybéliard, le prit chez lui pour le prépaprer à entrer au petit séminaire. D’après ses notes intimes trouvées après sa mort, Louis avait déjà à ce moment là, le désir de se consacrer à Dieu pour sauver les âmes, mais il n’en fit part à personne. Il entra donc au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers pour ensuite terminer ses humanités aux Sables-d’Olonne. Pendant les vacances, il travaillait avec quelques amis à relever le chant de sa paroisse, car il était spécialement doué pour la musique et merveilleusement secondé par une forte et belle voix.
En 1889, il entra au grand séminaire de Luçon ; déjà à cette époque, la pensée d’être missionnaire lui était souvent venue à l’esprit ; mais les difficultés que ne manquerait pas de faire Mgr Catteau, alors évêque de Luçon, et surtout la peine que l’annonce de cette nouvelle devait causer à ses parents, l’avaient empêché longtemps de prendre une résolution définitive. C’est pendant l’année de caserne, où il fit la connaissance de M. Defois, futur missionnaire au Tonkin, qu’il répondit catégoriquement à l’appel de Dieu. Rentré au grand séminaire de Luçon, il fit une neuvaine à Saint François-Xavier pour lui demander d’aplanir les difficultés qui pourraient se présenter à son entrée aux Missions-Etrangères ; et à la fin de la neuvaine il obtint son exeat. Il fut admis comme aspirant le 17 mars 1893 et entra au séminaire de la rue du Bac le 22 du même mois sans oser passer chez ses parents, tout à fait mécontents d’une pareille décision. M. Pavageau, qui était très sensible, a dû souffrir beaucoup de la peine involontaire qu’il faisait aux siens. Il fut ordonné prêtre le 22 septembre 1894 ; et, après s’être réconcilié avec sa famille, il s’embarqua pour la Birmanie le 21 novembre 1894.
Le jeune missionnaire demeura quelque temps à Rangoon pour étudier l’anglais, puis fut envoyé à Gyobingauk afin d’apprendre la langue birmane et d’aider M. Luce. Quand celui-ci fut nommé provicaire, M. Pavageau prit la direction du poste. C’est là, à Gyobingauk, qu’il est resté la plus grande partie de sa vie missionnaire. L’évangélisation des païens et la visite des chrétiens de ce district ne se faisaient pas sans peine, car ces derniers habitaient pour la plupart des petits villages disséminés sur les montagnes avoisinantes ; mais M. Pavageau, ardent et plein de zèle, ne craignait pas la fatigue. Cependant, à partir de 1912, une dysenterie chronique l’avait beaucoup fatigué ; malgré cela il fallait bâtir ; aussi dut-il laisser la plus grande partie du travail extérieur à ses vicaires. Bien que d’une force de résistance extraordinaire, un retour en France lui devint nécessaire. Il n’y séjourna pas longtemps car dès qu’il se crut guéri, il repartit vaillamment pour la Birmanie. Hélas, à peine était-il revenu à son poste que des rechutes fréquentes l’obligeaient à prendre mille précautions. S’appuyant sur les conseils de M. Perroy, chargé alors du poste de Thonzé, M. Pavageau se révéla grand bâtisseur. Il est peu de postes dans la Mission, en effet, qui peuvent être comparés à ceux de Gyobingauk au point de vue de l’installation. Il bâtit une école anglo-indigène pour les garçons, une autre pour les filles, dont une partie réservée au convent des Sœurs, une église pouvant contenir un millier de fidèles et une maison-résidence pour le missionnaire, le tout en briques et bois de fer défiant les fourmis blanches.
Notre architecte travaillait depuis une trentaine d’années à Gyobingauk quand Mgr Perroy, nommé Vicaire apostolique, lui demanda le service de le remplacer à Thonzé. Ce fut pour notre confrère un grand sacrifice, mais il le fit avec le plus grand esprit de foi. L’on peut dire que le temps passé à Thonzé a été pour lui la partie la plus méritante de sa vie. Les œuvres fondées par Mgr Perroy étaient nombreuses ; sans parler de l’administration des chrétiens disséminés au milieu des païens sur une vaste étendue, dont M. Granger, son ami, était spécialement chargé. M. Pavageau avait à diriger à sa résidence même l’école birmane des garçons, celle des filles, l’école anglo-indigène, l’école normale des garçons et l’école des catéchistes. Cette dernière avait ses préférences. Aussi longtemps qu’il le put, en effet, il ne confia à personne le soin de réunir tous les jours les aspirants catéchistes pour les enseigner lui-même et les former le mieux possible à la tâche qu’ils auront à remplir dans la Mission. Il réussissait d’autant mieux que sa vie était pour eux un exemple vivant et qu’il parlait le birman à la perfection. De plus il était chargé de l’édition d’une revue catholique mensuelle en birman et il trouvait encore le temps de publier deux livres à l’usage des catéchistes.
Il n’était pas à Thonzé depuis bien longtemps, quand il commença à souffrir de l’asthme. Des crises d’étouffement se succédèrent jour et nuit à des intervalles de plus en plus rapprochés. Il essaya bien des médecines, mais aucune ne le guérit, tout au plus lui apportèrent-alles quelque soulagement bientôt annihilé par suite de l’accoutumance. Malgré tout, il continua son travail jusqu’à la fin, aidé durant ces dernières années, d’un jeune prêtre eurasien
Ses confrères ont toujours admiré en lui une résignation parfaite à la volonté de Dieu, et une fidélité exemplaire à tous ses exercices de piété, particulièrement à la visite au Saint-Sacrement Il faisait aussi l’admiration des missionnaires par son énergie extraordinaire : que de fois ceux-ci ne l’ont-ils pas vu après sa classe aux catéchistes, trempé de sueur et pouvant à peine respirer ! Ses forces diminuaient de plus en plus et le cœur donnait de sérieuses inquiétudes. L’avant-veille de sa mort, il voulut dire la messe pour la dernière fois ; hélas, à peine avait-il fait une cinquantaine de pas pour se rendre à l’église, qu’il dut y renoncer, se rendant parfaitement compte de la gravité de son état. Il eut été heureux d’avoir près de lui M. Héraud, son confesseur ordinaire et vieil ami, mais il fut impossible de le prévenir à temps ; les deux prêtres indigènes de Thonzé l’assistèrent jour et nuit. Il se confessa et reçut l’Extrême-Onction en pleine connaissance. Des injections d’huile camphrée prolongèrent sa vie de quelques heures, jusqu’à ce que le cœur, mis à bout par des crises d’étouffement, cessât de battre. C’était le mercredi 10 novembre 1937, à quatre heures et demie du matin. Nous avons tous perdu en notre regretté confrère un ami que nous n’oublierons jamais.
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References
[2136] PAVAGEAU Louis (1870-1937)
Réf. biographiques. -AME 1895 p. 243, 1912 p. 149, 1913 p. 155, 1938 p. 47+. - CR 1894 p. 305, 1895 p. 266, 1896 p. 267 1897 p. 224, 1898 p. 215, 1899 p. 253, 1900 p. 197, 1905 p. 219-21, 1906 p. 209, 1907 p. 237, 1910 p. 233-40, 1912 p. 253-59-60, 1913 p. 265, 1914 p. 107, 1916 p. 146, 1918 p. 96, 1919 p. 95-7-8, 1922 p. 133, 1923 p. 141-42, 1924 p. 111-13, 1927 p. 134, 1928 p. 140, 1932 p. 247, 1933 p. 210, 1934 p. 189-234-305, 1938 p. 186.282. - BME 1923 p.743, 1924 p. 59-540, 1926 p. 515, 1930 p. 587, 1932 p. 633 1933 p. 78-85PH 312-715, 1934 p. 139, 1937 p. 896+. EC1 n° 368+.