Jean-Baptiste GELEY1870 - 1935
- Status : Prêtre
- Identifier : 2154
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Japan
- Mission area :
- 1895 - 1935 (Osaka)
Biography
[2154] GELEY Jean-Baptiste, Joseph, naquit le 20 août 1870 à Noyant-la-Gravoyère, diocèse d'Angers (Maine et Loire). Il fit ses études secondaires au Collège de Combrée et, de 1891 à 1893, ses études de philosophie au Grand Séminaire d'Angers. Ayant reçu les Ordres mineurs le 29 juin 1893, il entra, le 31 août suivant, au Séminaire des Missions Étrangères. Sous-diacre le 22 septembre 1894, diacre le 9 mars 1895, il fut ordonné prêtre le 30 juin suivant. Destiné à la mission d'Osaka, il partit le 31 juillet.
Dès son arrivée à Kobé, en septembre, il fut envoyé à Kochi pour apprendre la langue. Un an plus tard, en novembre 1896, le Père Geley était chargé du poste de Wakayama. Mis à part un séjour de quelques mois à Hongkong pour guérir d'une pleurésie, il résida vingt-six années dans cette paroisse. En 1922, Mgr. Castanier l'appela à Osaka et le nomma curé de Kitano. À deux reprises, par suite d'expropriation publique, il fut obligé de transporter les locaux de la mission sur un nouveau terrain. Le 11 juillet 1935, alors qu'il venait de terminer la construction de l'église et du presbytère, il fut soudainement pris d'une crise cardiaque. Le 12 juillet 1935, il s'endormit dans la paix du Seigneur. Il fut inhumé dans le cimetière d'Abeno.
Obituary
M. GELEY
MISSIONNAIRE D’OSAKA
M. GELEY (Jean-Baptiste, Joseph), né le 20 avril 1870 à Noyant-la-Gravoyère (Angers, Maine-et-Loire). Entré minoré au Séminaire des Missions-Étrangères le 31 août 1893. Prêtre le 30 juin 1895. Parti pour la Mission d’Osaka le 31 juillet 1895. Mort à Osaka le 12 juillet 1935.
Jean-Baptiste Geley est né le 20 avril 1870 à Noyant-la-Gravoyère, diocèse d’Angers, de parents foncièrement chrétiens qui eurent le bonheur de voir deux de leurs enfants se consacrer au service des autels : l’un exerce encore le ministère dans le diocèse d’Angers ; l’autre devait se consacrer aux Missions. Jean-Baptiste fit ses études secondaires au petit séminaire de Combrée, commença sa théologie au grand séminaire d’Angers où il passa deux ans, et entra minoré au Séminaire des Missions-Étrangères.
Ordonné prêtre le 30 juin 1895, il reçut sa destination pour le Japon. En septembre de la même année, il débarquait à Kobé et était envoyé à Kochi pour apprendre la langue japonaise et s’initier aux us et coutumes du pays sous la paternelle direction de M. Duthu. Un an plus tard, en novembre 1896, le jeune missionnaire était chargé du poste de Wakayama où il devait travailler pendant 26 ans. Ce district comptait alors un certain nombre de chrétiens nouvellement convertis du schisme grec. Encore insuffisamment formés, ces néophytes n’étaient pas précisément des modèles de docilité. M. Geley eut à souffrir d’un tel état d’esprit, mais, sans jamais se plaindre, il se mit résolument et patiemment au travail. Peu à peu, grâce à son doigté et à sa bonté, les difficultés s’aplanissent et la chrétienté se transforme au point de devenir une chrétienté exemplaire.
Le côté matériel n’était pas non plus négligé. A son arrivée, notre confrère avait dû se contenter d’une simple maison louée où il se trouvait à l’étroit ; mais au bout de quelques années il réussit à acheter un terrain convenable pour y installer définitivement la mission catholique. Vingt-six années de joyeux et fécond labeur dans ce premier poste l’y avaient fortement attaché. Aussi, quand en 1922, son évêque le chargea de la paroisse plus importante de Kitano dans la grande ville d’Osaka, le sacrifice fut dur. Celui qu’il avait accepté en quittant sa famille et la France ne lui avait point paru plus pénible. Cependant, il le fit généreusement, car il savait bien que l’essentiel est de suivre en tout la volonté de Dieu.
Dès son arrivée à Osaka il se mit de tout cœur au travail, et là, comme dans son premier poste, sa bonté et son savoir-faire attirèrent bientôt l’estime de ses nouveaux chrétiens. Ici, les difficultés furent d’un autre genre : à deux reprises il fut obligé de transporter ailleurs l’installation de la mission. Une première fois la direction des chemins de fer, une deuxième fois la ville d’Osaka, pour des raisons d’utilité publique, exproprièrent le terrain de la Mission. Cependant, M. Geley fut assez heureux pour mettre la main sur un terrain plus grand et mieux situé que celui dont il venait d’être exproprié. L’emplacement trouvé, l’ingénieux missionnaire mettait à profit ses aptitudes pour l’architecture et la menuiserie ; il y consacrait son temps libre, tout en surveillant les travaux de constructions jusque dans leurs moindres détails.
Ces soucis matériels ajoutés à un ministère absorbant finirent par avoir raison de sa robuste santé. En 1912, notre confrère eut une pleurésie. Afin d’obtenir sa parfaite guérison, son évêque lui conseilla d’aller se reposer quelques mois à Hongkong ; il s’y rendit mais ne se remit jamais complètement. Il supporta vaillamment ces petites misères, sans jamais se plaindre. Un de ses amis, médecin de la marine, avait fortement insisté pour le faire rentrer en France ; mais le missionnaire préféra mourir sur la brèche et dépenser ses forces jusqu’à la dernière limite au service des missions. Depuis 1934 il avouait, mais à ses intimes seulement, que le ministère du dimanche, avec les confessions, ses deux messes et le catéchisme le fatiguait beaucoup. Néanmoins extérieurement il ne laissa rien paraître et continua de remplir son ministère comme d’habitude. Le 11 juillet, S. Exc. Mgr Castanier étant allé visiter les nouvelles constructions de la paroisse de Kitano, prit le repas de midi en compagnie de son confrère. La conversation avait été joyeuse ; M. Geley se montrait satisfait de la bonne marche, objet de ses rêves. Le lendemain, à la fin du repas de midi, il fut soudainement pris d’une crise cardiaque. Bien que son état ne fût pas alarmant, le médecin fut appelé et lui fit une piqûre. Tout danger semblait écarté ; le malade plaisantait même avec le docteur qui, lui, paraissait moins optimiste. De fait, une heure plus tard, une nouvelle crise se produisit. Un serviteur se rendit immédiatement à l’évêché prévenir Son Excellence et M. Birraux, qui accoururent bien vite auprès du malade agonisant. Vers deux heures et demie, après avoir reçu l’absolution, l’Extrême-Onction et l’Indulgence plénière, M. Geley expirait.
La messe des funérailles fut célébrée le dimanche 14 juillet à 9 heures et demie par l’ami intime du défunt, M. Birraux, curé de la cathédrale. De très nombreux chrétiens y assistaient et la plupart avaient tenu à recevoir la Sainte Communion. L’absoute eut lieu le même jour à 3 heures et malgré leur service du dimanche, presque tous les confrères purent assister aux obsèques. Les fidèles donnèrent une dernière marque d’estime à leur pasteur en venant très nombreux l’accompagner jusqu’au cimetière. Notre regretté confrère repose maintenant à côté des missionnaires d’Osaka déjà enterrés à Abêno.
Toute sa vie M. Geley a travaillé sans bruit. Il traitait ses chrétiens avec la bonté d’un père, ayant toujours le mot aimable pour chacun. Le même personnel resta toujours à son service, pendant 35 années consécutives. L’un des fils de son catéchiste est actuellement en 2e année de théologie au grand séminaire de Tôkyô, et tout laisse espérer que dans trois ans il sera prêtre. Cette bonté à l’égard de ses paroissiens le fit aimer, soit à Wakayama, soit à Osaka. Sous sa direction, ces deux chrétientés devinrent exemplaires et bien instruites de leur religion. Il sut même leur inculquer la préoccupation de venir généreusement en aide à leur paroisse. Dernièrement, quand il fit appel à ses 500 chrétiens pour aider la Mission à bâtir la nouvelle chapelle, il reçut d’eux près de 15.000 francs, et cela en dehors des offrandes qu’ils sont habitués à donner pour subvenir aux frais ordinaires de leur église. A la mode leur père tant aimé, ces mêmes chrétiens se cotisèrent spontanément pour payer la pierre tombale de leur regretté pasteur et pour faire célébrer un certain nombre de messes pour le repos de son âme.
La jeunesse était l’objet de ses principales préoccupations. Dans l’intérêt de la formation de ses jeunes gens, il leur donnait souvent des conférences et se faisait un devoir de se mêler à leurs jeux, en particulier au tennis. « C’est au jeu, disait-il, que l’on connaît le mieux son « monde ». Charitable à l’égard de ses chrétiens, M. Geley l’était aussi envers ses confrères. Ceux-ci aimaient à lui visite, sûrs de toujours le trouver à leur disposition. Lui qui par nature n’était pas porté à la gaieté, devenait un boute-en-train dans les réunions ; ses réparties à emporte-pièce étaient pour tous un charme. Quelquefois un grain de malice s’y glissait, mais la façon de la dire était si originale, si charitable même, elle partait d’un si bon naturel, que personne n’avait l’idée de se fâcher. Sa charité s’exerça d’une autre façon encore, en procurant des objets du culte aux postes nouvellement fondés. Dès son séjour à Wakayama, il consacrait sa récréation de midi à confectionner des meubles pour son église et sa résidence. Il continua de s’adonner à cette distraction, si bien qu’aujourd’hui, un grand nombre de postes de la Mission d’Osaka ont des souvenirs de lui : autels, retables, cadres pour chemins de croix, tables de communion, prie-Dieu, bibliothèque, etc…
Ce dévouement, cette charité à l’égard de ses chrétiens et de ses confrères avaient leur fondement dans une foi profonde et une piété sincère. Toujours il est resté fidèle à ses exercices religieux et consacrait beaucoup de temps à l’étude, repassant souvent sa théologie et préparant soigneusement ses instructions. En un mot M. Geley était un missionnaire exemplaire ; aussi sa mort si soudaine a causé des regrets unanimes parmi ses confrères comme parmi ses chrétiens.
~~~~~~~
References
[2154] GELEY Jean-Baptiste (1870-1935)
Références biographiques
AME 1895 p. 387. 1925 p. 90. 1935 p. 238. CR 1895 p. 105. 331. 1898 p. 63. 1899 p. 40. 1901 p. 36. 1902 p. 41. 1907 p. 37. 1910 p. 31. 1915 p. 24. 1916 p. 27. 1920 p. 11. 1924 p. 10. 1925 p. 18. 1927 p. 9. 1929 p. 26. 1935 p. 242. 345. 1936 p. 21. BME 1924 p. 796. 1925 photo p. 63. 1934 photo p. 815. 1935 p. 257. 651. 791. 1939 p. 338. 1960 p. 714. EC1 N° 318.