Constant DUQUET1872 - 1926
- Status : Prêtre
- Identifier : 2313
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Death
Missions
Missionaries from the same family
Biography
[2313] Philippe, Constant, Elie DUQUET naquit le 28 octobre 1872, à Combe-la-Motte, diocèse de Besançon, département du Doubs. Il était le septième d'une famille de douze enfants, et venait après son frère Jules-Ernest, lui aussi futur missionnaire au Cambodge.
M. l'Abbé Jeanningros, curé de la paroisse de Combe-la-Motte, oncle de Mgr.Constant-Philomen Jeanningros, évêque d'Havara, coadjuteur de Mgr. Grangeon à Quinhon, lui donna les premières leçons de latin et le fit entrer en cinquième au petit séminaire de N.D. de Consolation; son frère Jules était alors en classe de seconde, dans ce même établissement. Philippe-Constant fut un excellent élève; puis il se dirigea vers le séminaire de philosophie à Vesoul où il passa deux ans et obtint des prix en mathématiques.
Après une année de service militaire qu'il fit comme artilleur, à Besançon, Philippe-Constant entra, laïque, au séminaire des Missions Etrangères, le 15 octobre 1894; il y retrouva son frère Jules sur le point de partir au Cambodge, et son ami, le futur Mgr. Jeanningros. Tonsuré le 21 septembre 1895, minoré le 29 février 1896, sous-diacre le 27 septembre 1896, diacre le 13 mars 1897, il fut ordonné prêtre le 27 juin 1897 et reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Cambodge (Phnompenh) qu'il partit rejoindre le 4 août 1897.
Arrivé dans sa mission, Mgr. Grosgeorge envoya M. Philippe-Constant Duquet, à Banam auprès de M.Pianet pour y apprendre la langue viêtnamienne et faire sa formation apostolique. Vers la fin de 1898, il fut nommé curé de Somrong (Samrong), chrétienté fondée en 1880. En fin 1899, il fut désigné pour le poste important de Cantho, dans la partie cochinchinoise de la mission.
Pendant les années passées à la tête de ce district, M.Philippe-Constant Duquet, avec l'aide de deux prêtres viêtnamiens, visita souvent ses chrétientés, baptisa de nombreux adultes, développa l'oeuvre de la Sainte Enfance, encouragea les vocations. En 1904, il fonda la chrétienté de Tan-Phong, et en 1909, celle de Nhon-Nghia, sur le Xa-No. Prévoyant le développement de la ville de Cantho, capitale de l'ouest cochinchinois, il chercha à se rapprocher du centre dont son église était éloignée de trois kms. Il put acquérir, en lisière de la ville, un vaste terrain sur lequel il bâtit l'église.
En 1916, s'acheva la construction du nouveau grand séminaire de Phnompenh. Mgr. Bouchut en confia la direction à M.Philippe-Constant Duquet. Pendant dix ans, celui-ci travailla à former spirituellement et intellectuellement des prêtres à la hauteur de leur tâche. Bien que d'un naturel un peu timide, d'une conversaiton un peu lente, son enseignement était clair et il savait faire progresser ses élèves.
Mais fatigué et souffrant du foie, il dût envisager un retour en France. Le 28 juin 1926, il embarqua à Saïgon, mais dût être débarqué à Colombo et y passa quatre semaines à l'hôpital; il pût enfin atteindre Marseille où il arriva le 21 août 1926 et fut admis à l'hôpital St. Joseph. Sans illusions sur son état, il lui fut impossible d'aller au pays natal où une cinquantaine de neveux et de nièces qui ne le connaissaient pas, l'attendaient avec impatience.
Le 31 octobre 1926, il eût une syncope, reçut les derniers sacrements, puis tomba dans le coma jusqu'à midi moins cinq, heure où, tout doucement,il expira. MM. Léon Robert et Masseron l'assistèrent en ces derniers moments.
Une cérémonie funèbre se déroula à Marseille, puis sa dépouille mortelle fut emmenée à Combe-la-Motte; c'est là que, le 6 novembre 1926, eurent lieu les funérailles solennelles. M.Philippe-Constant Duquet repose à côté de ses parents.
Obituary
M. DUQUET
MISSIONNAIRE DE PHNOMPENH ( CAMBODGE )
M. DUQUET (Philippe-Constant-Elie) né à Combe-la-Motte (Besançon, Doubs) le 28 octobre 1872. Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères, le 15 octobre 1894. Prêtre le 27 juin 1897. Parti pour le Cambodge (Phnompenh) le 4 août 1897. Mort à Marseille le 31 octobre 1926.
Constant-Elie Duquet naquit à Combe-la-Motte, diocèse de Besançon, le 28 octobre 1872, de parents d’une foi profonde. Il fut d’une précocité rare et dans ses jeunes années, son occupation favorite était d’élever des petits autels et d’imiter le prêtre célébrant la messe ; cet indice de vocation sacerdotale que l’on retrouve assez souvent chez de futurs prêtres était chez lui très prononcé.
M. l’abbé Jeanningros, curé de la paroisse, prêtre très zélé, grand ami des Missions, qui suscita tant de vocations religieuses ou sacerdotales dont celle de son neveu, Mgr Jeanningros, évêque coadjuteur de Quinhon, discerna sans peine le jeune Constant ; il lui donna les premières leçons de latin et le fit entrer en cinquième au petit séminaire de Notre-Dame de Consolation. Il y fut un excellent élève, toujours un des premiers de sa classe ; il obtint parfois le prix de bonne conduite décerné par le suffrage des élèves. Pendant ses deux ans au séminaire de philosophie à Vesoul il obtint des prix en mathématiques, ce qui n’était point chose facile.
Après le service militaire d’un an qu’il fit comme artilleur à Besançon, il entra au Séminaire des Missions-Etrangères où il retrouva son frère sur le point de partir pour le Cambodge et son ami d’enfance, le futur Mgr Jeanningros. Durant ces trois années, il fut un aspirant pieux et studieux. Il fut ordonné prêtre le 27 juin 1897 et partit le 4 août suivant pour la Mission du Cambodge.
Son départ fut très pénible pour son vieux père, qui ayant déjà donné un fils aux Missions, comptait que le second lui resterait.
Après un an de séjour à Banan, chez M. Pianet, pour l’étude de la langue, il passa un an à Samrong comme curé et en fin 1899 il était désigné pour le poste important de Cantho en Cochinchine. Il devait y rester dix-sept ans. Il y manifesta un zèle admirable, parcourant souvent sa province, baptisant de nombreux adultes et donnant un grand essor à la belle œuvre de la Sainte-Enfance. La jeunesse devint fervente et les vocations religieuses se multiplièrent. Prévoyant le futur développement de Cantho, cette capitale de l’Ouest cochinchinois, il chercha à se rapprocher du centre dont son église était éloignée de trois kilomètres : ce fut difficile ; le terrain était plus cher qu’à Paris, mais les vœux, les prières et les chemins de croix firent plus que l’argent et il put acquérir en lisière de la ville un vaste emplacement. Mettant à profit ses réels talents en architecture, il bâtit la belle église actuelle. Enfin en 1916, la construction du nouveau grand séminaire de Phnompenh étant terminée, Mgr Bouchut n’hésita pas à choisir M. Constant Duquet comme premier supérieur. Son expérience des Annamites, ses vertus, ses connaissances variées le désignaient pour ce choix.
Pendant dix ans, le Supérieur du séminaire réalisa les espérances fondées sur lui. Il voulait que le clergé indigène fût à la hauteur de sa tâche ; les prêtres qu’il a formés lui font honneur. D’un naturel un peu timide, d’une conversation un peu lente, il professait cependant très clairement et savait faire progresser ses élèves. Lui qui avait toujours eu une vie spirituelle intense – ses notes trouvées après sa mort le prouvent – voulait que ses séminaristes l’imitent et il sut leur inspirer une piété vraie.
Le climat et l’excès de travail eurent raison de sa santé. Il se raidit, voulant atteindre l’ordination de cinq prêtres en septembre : ce lui fut impossible ; le docteur ordonna un séjour de plusieurs années en France, mais déjà il était trop tard.
Le 28 juin 1926, étant embarqué mais encore en rade de Saïgon, une nouvelle phase de sa maladie se déclara qui devait le faire souffrir pendant quatre mois, durant lesquels il montra un moral élevé, une gaîté constante et une résignation parfaite.
Il dut être débarqué à Colombo et y passa quatre semaines à l’hôpital ; enfin il put atteindre Marseille où il fut admis à l’hôpital Saint-Joseph. Il se savait perdu. Il eut la consolation de recevoir la visite de ses quatre frères et d’un cousin curé qu’il n’avait pas revus depuis vingt-neuf ans. Mais à tant de sacrifices, il dut ajouter celui de ne pouvoir aller au pays natal où cinquante neveux ou nièces qui ne l’avaient jamais vu l’attendaient avec tant d’impatience.
Le 31 octobre 1926, il eut une syncope, reçut les derniers sacrements, puis tomba dans le coma jusqu’à midi moins cinq, heure où il expira. Sa mort fut très douce. Nos confrères, MM. Léon Robert et Masseron l’assistaient dans son agonie.
Après une belle cérémonie funèbre à Marseille, ses frères emmenèrent le corps à Combe-la-Motte, où il fut reçu avec une touchante vénération. Le 6 novembre, aux obsèques, l’église était comble ; vingt-six prêtres étaient présents. M. l’abbé Boillon, curé de la paroisse, officia ; M. le Curé doyen de Morteau retraça avec éloquence la vie et les vertus du défunt. Son corps repose à côté de ses parents bien aimés et son âme jouit au ciel de la récompense promise aux bons serviteurs.
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References
[2313] DUQUET Philippe (1872-1926)
Références biographiques
AME 1897 p. 772. 1913 p. 260. 262. 308. 1926-27 p. 233. 1933 p. 94. CR 1897 p. 278. 1899 p. 232. 1901 p. 180. 1903 p. 214. 1904 p. 207. 1905 p. 192. 196. 1906 p. 184. 187. 1909 p. 193. 1910 p. 204. 1912 p. 229. 1916 p. 138. 1917 p. 111. 1921 p. 148. 1926 p. 239. 1927 p. 117. 183. 1933 p. 180. 1935 p. 333sq. BME 1926 p. 450. 712. 1927 p. 56. EC1 N° 114. 118.