Charles GROSJEAN1878 - 1928
- Status : Prêtre
- Identifier : 2600
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1901 - 1914 (Yibin [Suifu])
- 1919 - 1928 (Yibin [Suifu])
Biography
[2600] Charles, Léon GROSJEAN naquit le 10 mai 1878, à Gérardmer, diocèse de Saint-Dié, département des Vosges. Après son cours de philosophie, il remplit ses obligations militaires.
Le 5 octobre 1898, il entra laïque au séminaire des Missions Etrangères. Tonsuré le 23 septembre 1899, minoré le 10 mars 1900, sous-diacre le 22 septembre 1900, diacre le 2 mars 1901, il fut ordonné prêtre le 23 juin 1901, et reçut sa destination pour le vicariat apostolique du Se-tchoan Méridional (Sui-fu) qu'il partit rejoindre le 31 juillet 1901.
M. Castanet était alors provicaire et supérieur de la mission au Kien-tchang. Il résidait à Lou-kou, sous-préfecture de Mien-lin, entre vingt et vingt cinq jours de voyage depuis Sui-Fu. C'est chez lui que M.Grosjean fut envoyé comme auxiliaire; il étudia la langue chinoise à Yang-tsao-pa, à 15 lis au sud de Lou-kou, vaste terrain acquis pour la mission par M.Bourgain, partie plaine, partie montagne boisée, sur la rive droite de la rivière, en vue de la création d'un village chrétien. En 1902, M.Grosjean se fixa à Mien-lin et en 1903, il travailla dans ce district et dans la région centrale et méridionale de l'immense préfecture de Lin-yuen-fou, avec MM. Castanet et Sirgue. En 1904, il résida pour peu de temps, à Houi-ly-tcheou, dans la partie sud du Kien-tchang, s'occupant des chrétiens de la région de Salien et Hong-pou-so.
En 1905, il remonta vers le nord, dans le Haut-tchoan-Nan, se fixa dans la ville de Min-chan, aux environs de Ya-tcheou. En 1906, il conféra une douzaine de baptêmes. En 1908, il devint chef du district de Long-tche, sous-préfecture d'O-mei, dans le Haut-Méridional" de la mission de Sui-fu. La résidence récente de Long-tche avait remplaçé celle de Ta-tien-tche, trop incommode dans la montagne.
En 1910, le Kien-tchang, détaché de Sui-fu, devint Vicariat Apostolique, et fut confié à Mgr. Budes de Guébriant. M. Grosjean demanda son agrégation à cette nouvelle mission. Il travailla à , région difficile, véritable chaos de montagnes, tout en étant chargé de Tchang-pin-tse. A côté de sa résidence, il jeta les fondations d'une église et d'une école de filles. En octobre 1911, lors de la révolution chinoise, il fut contraint de se réfugier d'abord à Ta-tiên-kai, au Yunnan, chez M. Deschamps, puis à Yun-nan-sèn. Mais aux environs de Fou-min-hien, il rencontra Mgr. de Guébriant revenant de France. Alors, Il rentra au Kien-tchang avec son évêque..
En 1914, huit missionnaires sur douze répondirent à l'appel de la France; mais, seul Mr. Grosjean fut retenu pour servir en France où il fut mobilisé comme infirmier. En 1915, à l'ambulance de Vitry-le-François, il retrouva MM. Péric, Bois et Gaspais, ses confrères, qui y remplissaient les fonctions d'infirmier. Il assista à ses derniers moments, M.Motel, de la mission du Kouy-tcheou, mobilisé comme infirmier militaire, et qui décéda le 11 septembre 1915, en cette même ambulance.
En 1919, revenu au Kien-tchang, M.Grosjean fut nommé à Mien-ning. Il y retrouva la guerre, la ville ayant été assiégée deux fois; durant un séjour à Eul-se-yn, les Lolos révoltés saccagèrent la chrétienté, le laissant sain et sauf. Le 16 mars 1920, les deux chrétientés de Lin-kiang-tang et de Ta-io furent complètement annéanties.
Sa santé fléchissant, M.Grosjean reçut le poste plus calme de Ho-si où il passa deux ans, puis celui de Tchang-pin-tse où les années 1925 et 1926 furent pénibles. Les Lolos ravagèrent la contrée de Tang-kia-ouan où les chrétiens furent pillés de fond en comble, mais les Lolos furent repoussés à Tchang-pin-tse. Le calme revenu, M.Grosjean en profita pour ouvrir les écoles de Tchang-pin-tse, Hai-tse-pin, et Tang-kia-ouan. L'année 1927 fut plus calme, mais la misère restait grande dans tout son district; une partie de la population, à Ou-tao-cho, dans la partie nord du district partait pour le Yun-nan ou se rapprochait de Tchang-ping-tse. A Te-che, la vie n'était plus tenable pour les Chinois
Le 11 décembre 1927, venant de Ho-si, M.Grosjean fut pris d'un mal de rein subit au sommet du Yao-chan, à quelques lis de distance de Ning-yuan-fu. Remis en quelques jours, il reprit la route de Tchang-pin-tse, le 16 décembre 1927. Le 7 février 1928, se plaignant des reins, du foie et de l'estomac, il revint à Ning-yuan-fu et rentra à l'hôpital quelques jours après. Le 15 mars 1928, se sentant mieux, il revint à la mission. Mais brusquement le mal s'aggrava. Le 31 mars 1928, à 18 heures, il rendit le dernier soupir.
Le corps exposé au grand salon de l'évêché fut veillé par les séminarises et les chrétiens. Les funérailles furent célébrées le 2 avril 1928. M. Grosjean repose à Ning-yuan-fu, auprès de son confrère M.Sirgue.
Obituary
M. GROSJEAN
MISSIONNAIRE DE NINGYUANFU.
M. GROSJEAN (Charles-Léon), né à Gérardmer (Saint-Dié, Vosges) le 10 mai 1878. Entré laïque au Séminaire des Missions-Etrangères le 5 octobre 1898. Prêtre le 23 juin 1901. Parti le 31 juillet suivant pour la Mission du Setchouan Méridional. Mort à Ningyuanfu le 31 mars 1928.
Conformément au désir de notre regretté confrère M Grosjean, nous n’établirons pas sa notice nécrologique détaillée. Mais nous croirions manquer à notre devoir si nous ne donnions pas au moins son curriculum vitae.
M. Grosjean naquit le 10 mai 1878 à Gérardmer, diocèse de Saint-Dié, où vivent encore ses parents. C’est bien sur les genoux de sa bonne mère que son cœur, dans une piété naissante, s’ouvrit aux choses de Dieu, et cette sollicitude de la mère suivit le fils tout au long de sa vie, venant le retrouver chaque semaine jusque sur les bords du Fleuve-Bleu.
Quels furent ses succès scolaires, nous n’en savons rien : notre confrère n’en parla guère. Nous savons seulement qu’il avait une belle intelligence, un esprit fin, une persévérante ardeur au travail.
Après son cours de philosophie, il dut satisfaire aux exigences du service militaire, puis il entra au Séminaire des Missions-Etrangères. Ordonné prêtre le 23 juin 1901, il reçut sa destination pour la Mission du Sutchuen Méridional. Le Kientchang n’était pas encore Mission autonome, mais possédait quelques missionnaires, dont le Supérieur était M. Castanet. M. Grosjean y fut envoyé, et étudia la langue chinoise à Yang-tsoa-pa, puis travailla à Hong-pou-so et à Houi.li.
En 1905, il retourna dans les environs de Ya-tcheou ; il occupa successivement les postes de Min-chan et de Long-tche. En 1910, quand le Kientchang devint Vicariat Apostolique, M. Grosjean demanda son agrégation à la nouvelle Mission. Il travailla à Yen-tsin, district qui fut plus tard divisé et occupe actuellement deux missionnaires ; c’est dire combien dures furent ses randonnées dans cette région difficile, véritable chaos de montagnes . En 1911, lors de la Révolution chinoise, il fut obligé de se réfugier au Yunnan.
La guerre de 1914 le rappela en France. Il fut mobilisé d’abord comme infirmier, puis comme interprète dans un groupement d’ouvriers chinois. Dès son retours en 1919, il fut placé à Mienning : il y retrouva la guerre, la ville ayant été assiégée deux fois ; durant un séjour à Eul-se-in, les Lolos révoltés saccagèrent la chrétienté, le laissant sain et sauf.
Mais sa santé fléchissait ; il reçut le poste plus calme de Ho-si, où il put se reposer deux ans, puis celui de Tchang-pin-tse. A la retraite de janvier 1928, il se plaignait des reins, puis de douleurs à la jambe. Il entra le 10 février à l’hôpital. Un mois de soins procurèrent une amélioration qui nous faisait espérer une vraie guérison. Brusquement, le mal s’aggrava ; le 23 mars, Monseigneur lui administra les derniers sacrements. Le malade, pleinement résigné, s’abandonnant aux mains de la Providence, reçut encore une fois le saint viatique, puis ce fut le coma, et le 31 mars il rendait son âme à Dieu.
Nous regrettons un confrère plein de cœur, malgré des apparences un peu rudes, zélé et dévoué pour les âmes qui lui étaient confiées. Son exemple, que nous n’oublierons pas, sera pour nous un stimu¬lant dans l’œuvre commune à laquelle il a sacrifié sa vie.
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References
[2600] GROSJEAN Charles (1878-1928)
Références bio-bibliographiques
AME 1901 p. 268. 1909 p. 38. 39. 1912 p. 278. 1915-16 p. 87sq. 1919-20 p. 450. 1926-27 p. 392 (art.). 1928 p. 122. 129. CR 1901 p. 278. 1902 p. 113. 1903 p. 94. 1904 p. 109. 1906 p. 91. 1912 p. 130. 1913 p. 129. 1916 p. 204. 1919 p. 46. 1920 p. 29. 1932 p. 55. 56. 1925 p. 61. 1926 p. 62. 1927 p. 58. 1928 p. 198. 1938 p. 76. BME 1922 p. 172. 1924 p. 247. photo p. 199. 1925 p. 430. 1926 p. 247. 378. 1927 p. 315. 374. 509. 692. 1928 p. 169. 367. 1936 p. 33. 167. 241. 323. MC 1927 p. 473. EC1 N° 153.