Henri RIGAL1883 - 1977
- Status : Prêtre
- Identifier : 2999
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1909 - 1949 (Shenyang [Moukden])
Biography
[2999] RIGAL Henri, Augustin, est né le 7 janvier 1883 à Moularès, au diocèse d'Albi (Tarn). Il fait ses études primaires à Camaux et ses études secondaires à Valence-d'Albigeois (1899-1904). Il entre laïque au Séminaire des Missions Étrangères le 10 septembre 1904. Ordonné prêtre le 27 septembre 1908, il part le 18 novembre suivant pour la Mandchourie méridionale (Moukden).
Il commence ses études de la langue à l'évêché avant d'être envoyé à Sen-t'ai-tse comme vicaire du Père Caudrière. En 1913, il est nommé curé de Niou-tchoang-tch'eng, mais n'y reste que trois ans et passe à la paroisse de Lien Shan où il travaillera 21 ans. En 1938, il est envoyé plus près de Moukden, à la petite paroisse de Keau-kia-tsai : il va y rester 8 ans. En 1946, il est transféré à Shating, à l'ouest de Leao-Yang. Les communistes entrent à Moukden le 1er novembre 1949. Bientôt tous les missionnaires seront confinés à l'évêché de Moukden et quelques mois plus tard, expulsés de Chine.
Le Père Rigal rentre en France le 30 avril 1952 à l'âge de 69 ans. Il prendra un poste d'aumônier d'une maison de retraite des Soeurs Dominicaines à Nouan-le-Fuselier, à mi-chemin entre Vierzon et Orléans : il y restera 14 ans. En 1966, à l'âge de 83 ans, il demande à se retirer à Lauris. Le 28 août 1977, il rend son âme à Dieu après une vie bien remplie.
Obituary
Père Henri RIGAL
Missionnaire de Mandchourie
1883 - 1977
Né le 7 janvier 1883 à Moularès (Albi – Tarn).
Entré aux Missions Etrangères le 10 septembre 1904.
Ordonné prêtre le 27 septembre 1908.
Parti pour Moukden le 18 novembre 1908.
En Mission : de 1908 à 1952.
Ministère en France : 1952-1966.
Retraite à Lauris : 1966.
Décédé à Lauris le 28 août 1977.
Enfance et jeunesse
Le P. Henri RIGAL naquit à Moularès dans le Tarn, au diocèse d’Albi le 7 janvier 1883. Sur son enfance et sa jeunesse nous savons seulement qu’il fit ses études primaires à Carmaux et ses études secondaires à Valence-d’Albigeois. C’est le 10 septembre 1904 qu’il entra aux Missions Etrangères pour se préparer au sacerdoce et à la vie missionnaire.
Aux Missions Etrangères
A l’époque les études ecclésiastiques étaient moins longues ; elles ne duraient que 4 ans. Le premier cycle terminé à Bièvres, Henri Rigal passa au séminaire de la rue du Bac pour le second cycle. C’est le 27 septembre 1908 qu’il fut ordonné prêtre et reçut sa destination pour la Mandchourie méridionale, comme on disait alors, c’est-à-dire le Vicariat apostolique de Moukden. Le 18 novembre suivant, il quittait le séminaire de Paris avec 9 compagnons pour rejoindre sa mission.
En Mission
Arrivé en fin d’année 1908, il passa d’abord quelques mois à l’évêché pour y commencer l’étude de la langue chinoise. Il fut surnommé « Henri IV » car il s’adjoignait aux trois autres « Henri » qui travaillaient déjà dans cette mission : Henri Lamasse, Henri Lecouflet et Henri Darles. Son caractère enjoué et sa bonhomie étaient un deuxième point commun avec le « Vert Galant ».
Monseigneur Choulet, le Vicaire apostolique de l’époque, avait la lourde charge de relever les ruines de la mission provoquées en 1900 par l’insurrection des « Boxers ». La mission avait vu périr son évêque, Mgr Guillon, avec deux missionnaires, dans l’incendie de la cathédrale de Moukden. Quatre autres missionnaires, 3 prêtres chinois et plusieurs milliers de chrétiens avaient été massacrés. De toutes les églises, résidences, écoles, elle gardait intacts les seuls établissements de la ville de Yingkow, le port de mer à l’embouchure du fleuve Leao où stationnait une canonnière russe. Toutes les autres églises avaient été pillées, brûlées, sauf à San-t’ai-tse. Cependant ce bourg important avait, lui aussi, été très mis à mal par un bombardement de 25 jours. Du 21 juillet au 14 août 1900, en effet, à l’abri d’un simple mur de terre, les Pères Jean François Corbel et Alfred Caubrière avec quelques dizaines de chrétiens tinrent tête victorieusement à 2.000 soldats « Boxers » bien armés. On peut dire que ce fut un vrai miracle... C’est dans cette chrétienté, relevée de ses ruines, que fut envoyé le P. Rigal pour y faire ses premières armes, comme vicaire du P. Caubrière. Il trouva dans le P. Caubrière le maître idéal, fin connaisseur de la langue chinoise. L’élève devait toujours conserver un véritable culte à l’égard de son maître et par la suite, c’est toujours auprès de lui qu’il venait quand il avait de graves problèmes à résoudre.
Responsable
En 1913, le P. Rigal fut nommé curé de Niou-tchoang-tch’eng, mais il n’y resta que trois ans. Il passa ensuite à la paroisse de Lien-shan la plus éloignée du centre de la mission, en direction de Pékin. Cette chrétienté de 1.000 fidèles fut confiée à ses soins durant 21 ans, sous les régimes de Tchang-tsouo-lin, puis du Mandchoukouo. Le compte rendu de 1923 nous apprend qu’il a en tout 1.200 chrétiens dont 626 au centre. En cette année-là, il eut la joie de donner le baptême à 47 adultes. Dans ce compte rendu, le Vicaire apostolique signale aussi que sa santé est déficiente, mais que, grâce au chemin de fer, il peut sans trop de peine faire la visite de toutes les chrétientés dans son district. En 1935, il a donné le baptême à 35 adultes et baptisé 104 enfants « in articulo mortis ». — Un peu isolé du reste de la Mission, le P. Rigal était heureux de recevoir des visites et traitait de son mieux les confrères qui lui faisaient ce plaisir. Il ne se fatiguait pas de leur raconter des histoires. — A San-t’ai-tse, le P. Rigal avait entendu de la bouche du P. Caubrière le récit de la bataille contre les Boxers. La chrétienté de Lien-shan avait été, elle aussi, ravagée et son curé, le P. Louis Bourgeois ainsi que son vicaire, le jeune Père Le Guével, étaient tombés les armes à la main (Voir Mémorial de Launay : P. 80). Le P. Rigal recueillit près des survivants de cette époque héroïque tous les souvenirs possibles et mit par écrit ces témoignages et ces récits. Ce fut un crève-cœur pour le P. Rigal quand il dut quitter Lien-shan. Ce poste et celui où se trouvait le P. Prosper Cordon devaient être cédés aux Pères de Scheut et faire partie de la Mission du Jehol.
En 1938, il fut rapproché de Moukden et chargé de la petite paroisse de Keau-kia-tsai, à peu de distance au sud de la grande ville de Leao-yang, célèbre par la défaite des Russes par les Japonais en 1904. Il y demeura huit ans. En 1946, un an après la défaite japonaise à la fin de la dernière guerre, il fut transféré à Shaling, une des chrétientés les plus anciennes de la Mission, située à l’ouest de Leao-yang. Du coup, il se rapprochait de San-t’ai-ste où il avait fait ses premières armes et aussi de Hai-tch’eng où se trouvait le P. Caubrière, son maître et ami.
Après plus de deux ans de guerre civile entre les troupes nationalistes et les communistes et durant lesquelles il n’était pas facile de circuler entre les chrétientés, les communistes entrèrent dans Moukden le 1er novembre 1949. Moins d’un an après, ils étaient maîtres de toute la Chine. C’est dire que le ministère devint encore plus difficile. Finalement tous les missionnaires furent confinés à l’évêché de Moukden et, quelques mois après, tous furent expulsés de Mandchourie... C’est ainsi que le P. Rigal rentra en France le 30 avril 1952 à l’âge de 69 ans.
Ministère en France
Il devait encore vivre 25 ans... Après quelque temps de repos, il prit du ministère comme aumônier d’une maison de retraite des Sœurs dominicaines à Nouan-le-Fuselier, en bordure de la Sologne, à mi-chemin entre Orléans et Vierzon. Il y resta pendant 14 ans.
Retraite à Lauris
Bien que sa constitution fût robuste, le poids des ans se faisait quand même sentir. C’est pourquoi, à l’âge de 83 ans il demanda à se retirer à Lauris en 1966. Jusqu’à 90 ans, il fut encore très alerte tant de la langue que des jambes. Mais ensuite ses forces déclinèrent peu à peu et, le 28 août 1977, il rendit son âme â Dieu après une vie bien remplie. Il était depuis quelques années le doyen d’âge de la Société des Missions Etrangères. C’est sans maladie précise qu’il s’est éteint tout doucement, sans bruit ni complications, très calme. Il avait pu célébrer la messe jusqu’au mois de juillet.
Au témoignage de ceux qui l’ont connu en mission, le P. Rigal fut toute sa vie un homme au caractère enjoué, très accueillant, affable, ne se mettant jamais en colère. Marqué d’une certaine naïveté, il croyait facilement tout ce que l’on disait. De son côté, le Supérieur de la maison de Lauris note : « Il ne se plaignait jamais, ne critiquait jamais et était reconnaissant pour tous les soins qu’on lui donnait ». Il est allé rejoindre les « martyrs » des Boxers et les chrétiens que son zèle avait fait entrer dans le bercail du Seigneur.
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References
[2999] RIGAL Henri (1883-1977)
Références biographiques
AME 1909 p. 53. 1932 p. 39. CR 1908 p. 287. 1909 p. 70. 1923 p. 41. 1924 p. 32. 1933 p. 46. 47. 1951 p. 21. 1969 p. 175. BME 1925 p. 630. 635. 1927 p. 564. 1930 p. 171. 234. 1931 p. 140. 876. 1932 p. 199. 1933 p. 610. photo p. 727. 1948 p. 164. 185. 1952 p. 48. 274. 345. 348. 425. 1958 p. 279. MDA 1948 p. 126. EC1 N° 196. 204. 209. 516. 519. 633. EC2 N° 6P161. 61/C2. 111/C3. MEM 1977 p. 93-96.