Joseph BODIN1886 - 1945
- Status : Prêtre
- Identifier : 3055
Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Korea
- Mission area :
- 1910 - 1915
- 1920 - 1922
- 1925 - 1945
- Country :
- Malaysia - Singapore
- Mission area :
- 1923 - 1925 (Penang [Collège général])
Biography
[3055] BODIN Joseph, Marie, François, est né le 14 décembre 1886 à Saulges, canton de Meslay, diocèse de Laval (Mayenne), fils de Joseph Alexandre Bodin et de Aimée Rosalie François. Entré au Séminaire de Laval, il y est tonsuré le 25 mai 1907, puis il entre au Séminaire des Missions Étrangères de Paris, le 25 mars 1908; il y est ordonné prêtre le 12 mars 1910, et, destiné au vicariat apostolique de Corée, part de Paris le 11 mai et arrive à Séoul le 14 août 1910.
En 1911, le vicariat apostolique de Corée est divisé en deux vicariats, celui de Séoul au nord et celui de Taegu au sud. Déjà chargé du poste de Yeng-you, dans la province du Pyong-An-Sud, à 250 km au nord de Séoul, le Père Bodin est automatiquement intégré au vicariat de Séoul. Succédant au Père Meng à Yeng-you, le Père Bodin y a trouvé un poste déjà bien aménagé, en ce sens que le Père Meng, qui a fondé ce poste en 1902, y a construit église et presbytère et établi école et dispensaire.
En poste depuis seulement un an, le Père Bodin tombe malade en 1912 et doit être transporté à Séoul où, durant un certain temps, sa vie paraît en danger. Il finit par reprendre le dessus mais doit rester plusieurs mois à Séoul avant de pouvoir regagner son poste.
En 1914, il reçoit son ordre de mobilisation lorsque la guerre éclate, mais est tout de suite réformé. Cependant, sa santé s'améliore; il est à nouveau mobilisé en décembre 1915 et quitte Séoul le 24 janvier 1916. Il reviendra vivant de la guerre, mais atteint par des gaz asphyxiants le 13 août 1918, il ne bénéficiera plus jamais d'une santé normale.
Démobilisé, il repart pour l'Asie, mais il s'arrête en Inde en août 1919 pour tenter de retrouver une meilleure santé sur les Monts Nilgiris. Il arrive à Séoul le 20 mai 1920. Il avait présumé de ses forces, car il repart en Inde en 1921, d'où il repart pour la France en juin 1922.
Une saison au Mont Dore lui procure quelque soulagement et, en octobre 1922, on lui propose un poste de demi-repos à la procure des Missions Étrangères à Rome. Mais en février 1923, il doit se faire hospitaliser à Rome, et de là on l'envoie en cure en Suisse à la recherche d'une nouvelle santé.
Entre-temps, il consacre tout le montant de sa pension d'invalide de guerre à l'achat d'un orgue pour la cathédrale de Séoul, et il lui faudra de nombreuses années pour finir de le payer, montrant ainsi où est resté son coeur et où il espère retourner un jour.
Le Père Bodin est persuadé qu'un climat chaud lui sera favorable et les Supérieurs de la Société lui proposent un poste au Séminaire de Pinang, où il n'y a pas d'hiver. Il prend le bateau le 30 novembre 1923 et, arrivé à Pinang en décembre, y est chargé d'enseigner la théologie morale en latin. Mais au bout d'un an et demi, il faut se rendre à l'évidence : la chaleur humide de Pinang n'est pas une solution et fatigue encore davantage les poumons délabrés du Père Bodin.
Celui-ci s'embarque pour la Corée le 23 mai 1925, mais il n'est pas question pour lui de reprendre la vie missionnaire classique qu'il a dû quitter dix ans plus tôt. Il devient alors professeur d'anglais à l'"école commerciale", cet établissement d'enseignement secondaire qui a été fondé par le vicariat apostolique. Là, le Père Bodin est professeur jusqu'en 1927, puis directeur de 1927 à 1932; mais, dans cette dernière charge, il est assisté d'un principal coréen, en conformité avec les règlements promulgués par les Japonais, maîtres du pays. Le Père Bodin est également organiste attitré de la cathédrale de Séoul.
En 1932, il est à bout de forces. Il manque toujours d'air, en raison du mauvais état de ses poumons. Pensant que le climat du Japon lui conviendra peut-être mieux, et avec la permission de son évêque, il est à Tokyo d'août 1932 à octobre 1933. Sous couleur de se perfectionner en japonais, qu'il parle d'ailleurs bien, il est aumônier d'une oeuvre qui se trouve à quelque distance de la ville.
Le Père Bodin revenu à Séoul en octobre 1933, les orgues de la cathédrale, muettes depuis 14 mois, retrouvent leur voix pendant un an. Mais, en octobre 1934, l'approche du rude hiver coréen fait peur au Père Bodin qui repart à Tokyo, travailler à l'oeuvre de Béthanie, où il reste jusqu'au mois d'août 1935. Il revient alors définitivement en Corée et réside auprès du Petit Séminaire où il donne des leçons d'harmonium aux élèves et aide pour les confessions.
Mais la troisième semaine après Pâques de 1940, il ne peut même pas participer à la retraite annuelle des missionnaires. De plus en plus affaibli, il finit par décéder le jour de la fête de son saint patron, le 19 mars 1945. Ses restes sont inhumés le 21 mars au cimetière du diocèse, dans le quartier de Yong-san.
Très doué pour la musique, parlant très bien le coréen, le japonais et l'anglais, sans oublier naturellement le français et le latin, le Père Bodin aurait pu avoir une grande influence, mais la guerre de 1914-18 en avait fait un invalide. Il a porté sa croix courageusement et, malgré son mauvais état de santé, a tenu à rester en mission jusqu'au bout.
References
3055 BODIN Joseph (1886-1945)
Références bio-bibliographiques
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EC1 N° 19. 23. 24. 31. 33. 36. 40. 43. 50. 51. 440. Liv. d'Or du Clergé : 1P200.