Élie REYNE1884 - 1951
- Status : Prêtre
- Identifier : 3090
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1911 - 1914 (Hué)
- 1919 - 1951 (Hué)
Biography
[3090] REYNE Élie est né le 28 décembre 1884 à Chilhac (Haute-Loire), admis au Sé- minaire des M.-E. en 1904, ordonné prêtre le 24 septembre 1910, partit pour la Cochinchine septentrionale le 11 décembre 1910. Après l’étude de la langue à Nuoc-man, il fut nommé vicaire à Cô-vuu. Mobilisé en France pendant la guerre, de 1914 à 1919, il retrouva ensuite la paroisse de Co-vuu. En 1922, il fut chargé du poste de Duong-son, puis, en 1936, devint chef du district de Dinh-cat. En 1941, en raison de son état de santé, il fut nommé curé de Tiên-nôn puis, en 1946, partit se reposer à Dalat. Il revint enfin à Hué, où il mourut le 25 novembre 1951.
Obituary
P. Reyne
Le P. Elie, Jean, Antoine Reyne naquit le 28 décembre 1884 à Chilhac, diocèse du Puy. Ses parents, excellents chrétiens discernant en leur fils des signes de vocation sacerdotale et désirant ardemment de le voir prêtre un jour, l'envoyèrent au petit séminaire de la Chartreuse. Ses études secondaires terminées, Elie entra au Séminaire des Missions-Étrangères de Paris où il fut ordonné prêtre le 24 septembre 1910. Il reçut alors, avec le P. Desportes, sa destination pour la Mission de Hué.
Les deux missionnaires partirent en novembre 1910, et, après une heureuse traversée, arrivèrent à Hué en janvier 1911. Ils passèrent deux semaines à la procure de la Mission et reçurent leur destination respective: le P. Reyne fut nommé vicaire du P. Denis à Nuoc-Man, et le P.Desportes au grand séminaire.
Le P. Reyne passa quinze mois à Nuoc-Man, étudiant la langue et se formant à la pratique du ministère apostolique et aux us et coutumes du pays, sous la direction de l'austère et mystique P. Henri Denis, le futur fondateur du monastère cistercien de Notre-Dame d'Annam à Phuoc-son.
En 1912, Mgr Allys l’envoya vicaire du P. Lemasle, mais le Père ne resta à Cô-Vuu que jusqu'au départ du P. Lefèvre pour la France en 1913 pour raison de santé. Il le remplaça à Nhut-Dông, poste très malsain où depuis longtemps la fièvre y faisait chaque année de nombreuses victimes. Le jeune missionnaire ne s'en effraya pas; il tint bon jusqu'à la déclaration de guerre en 1914. Atteint par la mobilisation, il fut incorporé à Haiphong puis à Hanoï et enfin envoyé en France à Orléans où il séjourna longtemps.
Revenu à Hué en 1919, le Père fut chargé de An-Lê, non loin du petit séminaire d'An-Ninh, poste resté sans titulaire depuis la mort du P. Izarn. Là tout allait bien, quand, il reçut son changement en 1922 pour Duong-Son, ancienne chrétienté de la province de Hué, administrée jadis par le Bienheureux François Jacquard. Le P. Reyne dirigea ce poste pendant douze ans avec fermeté alliée à une grande bonté; il y acquit une influence incontestée sur ses chrétiens qui appréciaient sa bonne administration et lui étaient très attachés.
Au point de vue matériel, il entreprit la reconstruction de l’église qui s'imposait depuis longtemps. Par son savoir-faire, il s'attira la collaboration de ses chrétiens et se mit à l'œuvre sans délai. Il en fit le plan, surveilla les travaux et, surtout, procura les fonds nécessaires; c'est ainsi que la chrétienté de Duong-Son eut bientôt une grande église qui put contenir tous les fidèles, et fait bonne figure à côté des temples païens. Il édifia aussi un vaste bâtiment pour les Religieuses Amantes de la Croix trop à l'étroit dans leur couvent.
Au point de vue spirituel, le Père réussit, par la réception fréquente des sacrements, à développer considérablement la vie spirituelle de ses chrétiens et à faire disparaître toute routine et coutumes plus ou moins néfastes au bien des âmes. Il établit la communion du premier vendredi du mois en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus, et pour donner une plus grande liberté de conscience à ses chrétiens, il invitait chaque mois un prêtre voisin pour l'aider à entendre les confessions.
En 1933, le Père fit un voyage en France pour raison de santé et revint à Duong-Son; mais, peu de temps après son retour, Mgr Chabanon lui confia le poste de Cô-Vuu et le district du Dinh-Cat où il resta cinq ans. Outre l'administration de ce poste et la surveillance du district, il s'occupa du sanctuaire de Notre-Dame de Lavang et du pèlerinage ; celui de 1938 eut un plein succès.
Cependant, sa santé, qui n'avait jamais été bonne malgré les apparences, le contraignit en 1941 à remettre sa démission à Mgr Lemasle et à lui demander un autre poste moins fatigant. Son Excellence l'accepta et lui confia la chrétienté de Tiên-Non, près de la citadelle de Hué. Le Père, toujours généreux et dévoué, commença sans tarder l'agrandissement et la remise à neuf de l'église. Malgré le repos relatif dont jouissait notre confrère, son état de santé ne s'améliora pas; il dût même aller à l'hôpital y faire un long séjour, et quand les missionnaires de Hué furent concentrés à la procure par les Japonais, il se retira chez les PP. Rédemptoristes où tous les soins nécessaires lui furent prodigués.
En 1946, il put descendre à Saigon, pensant bien aller se soigner en France; mais le médecin lui ayant fait comprendre qu'il n'était pas prudent de faire ce voyage, le P. Reyne resta quelques mois à Saigon. Il assista Mgr Lemasle gravement malade, lui servant de secrétaire et lui rendant tous les services en son pouvoir. Après la mort de son Vicaire apostolique, le Père alla à Dalat où le climat pouvait lui être plus favorable ; il y demeura plus de quatre ans, remplissant les fonctions d'aumônier de l'hôpital civil. Atteint d'hémiplégie, il revint à Hué en mai 1951. Logé à la procure de la Mission, il pouvait encore marcher, mais paralysé du bras droit et de la langue, il ne pouvait plus se faire comprendre. Il supporta cette épreuve avec une résignation et une douceur exemplaires. Dans la nuit du 21 le Père fit une congestion pulmonaire, qui selon l'avis du médecin, pouvait lui être fatale. Monseigneur lui administra l'extrême-onction et, le 25 novembre, le cher P. Reyne rendait le dernier soupir après avoir reçu une dernière absolution et l'Indulgence plénière. Les funérailles eurent lieu à Phu-Cam le 27; un grand nombre de chrétiens qui l'avaient connu et estimé pour son dévouement voulurent lui rendre ce dernier témoignage de leur reconnaissance en assistant aux obsèques de leur Père.
References
[3090] REYNE Élie (1884-1951)
Références biographiques
AME 1911 p. 54. 1914 p. 50. 1939 p. 139. CR 1910 p. 30. 1936 p. 157. 1937 p. 160. 1938 p. 158. 1940 p. 94. 1951 p. 185. BME 1927 p. 642. 1928 p. 182. 314. 1931 p. 380. 1933 p. 306. 644. 1934 p. 877. 1936 p. 596. 834. 1938 p. 703. 1939 p. 144. 662. 1940 p. 570. 821. 1941 p. 199. 1949 p. 246. 1951 p. 502. 1952 p. 67. EC1 N° 266. 296. 508. EC2 N° 44P26. 45P254. 46P28.