Marc LEFEBVRE1906 - 1979
- Status : Prêtre
- Identifier : 3492
Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1933 - 1957 (Qui Nhon)
- 1957 - 1976 (Nha Trang)
Biography
[3492] LEFEBVRE Marc naquit le 25 Juillet 1906 à Clary, village du Cambrésis (Nord), dans le diocèse de Cambrai. L'exode créé par la guerre de 1914-1918 le conduisit avec sa famille, successivement en Belgique puis à Saint-Maximin dans le Var, enfin à Montbrison dans la Loire où il fit ses études primaires. En 1918, il entrait au petit séminaire Victor de Laprade à Montbrison où il fit deux ans d'études. Rentré en 1920 dans son pays natal ravagé par la guerre, il dut se rendre à Saint-Saulve près de Valenciennes pour y poursuivre ses études secondaires, puis à Solesmes dès l'ouverture de ce nouveau petit séminaire. Désireux d'entrer aux Missions Etrangères, il dut d'abord assurer un an de professorat au collège Notre-Dame de Valenciennes. Il entra au séminaire MEP de Bièvres le 12 septembre 1929.
Ordonné prêtre le 2 juillet 1933, il reçut le soir même sa destination pour la Mission de Qui-Nhon (Centre Annam) où il arriva fin octobre 1933, peu de jours avant un typhon d'une extrême violence qui ravagea, le 1er novembre, toute la province de Binh-Dinh. Après un an d'étude de langue à Phuoc-Kiêu, petite chrétienté du Quang-Nam, il fut nommé vicaire dans l'important district de Go-Thi, avec résidence à Lac-Diên. C'était la première fois que dans la Mission de Qui-Nhon un jeune missionnaire étranger devenait vicaire d'un curé viêtnamien. Son évêque Mgr Tardieu savait qu'il pouvait compter sur les qualités du P. Lefebvre pour tenter avec succès une telle expérience. A Lac-Diêu, il construisit une nouvelle église, la précédente ayant été détruite par le terrible typhon de la Toussaint 1933. L'église à peine terminée, il fut nommé, en septembre 1936, professeur au petit séminaire de Lang-Song où, à part une brève absence de six semaines due à sa mobilisation en septembre-octobre 1939, il enseigna le français aux élèves de Septième, jusqu'en 1942. Il prit alors la succession du P. Sion, fondateur de la Congrégation des Petits Frères de Saint-Joseph, spécialisée dans la catéchèse et dans l'éducation des pauvres. Le P. Sion venait d'être nommé vicaire apostolique de Kontum. Le P. Lefebvre se mit courageusement à l'oeuvre à Kim-Châu, secondé par Frère Dominique, maître des novices, auquel il donna des responsabilités de plus en plus étendues dans le gouvernement de la jeune Congrégation.
Brusquement arrêté le 28 avril 1945 par la gendarmerie japonaise, le P. Lefebvre fut mis en résidence surveillée à l'évêché de Qui-Nhon du 28 avril au 21 novembre 1945, en compagnie de Mgr Piquet et d'une dizaine de confrères MEP puis ils furent tous conduits à Huê dans un centre d'internement.
Libéré par l'arrivée du Corps expéditionnaire français, le P. Lefebvre fut nommé à Tourane dont il devint le curé le 19 novembre 1948. En avril 1951, Mgr Piquet fit encore appel à lui pour le district de Phan-Rang tout au sud de la Mission de Qui-Nhon. Six ans plus tard, cette partie de la Mission allait être érigée en diocèse pour donner naissance à la Mission de Nhatrang. C'est dans cette province de Ninh-Thuân que le P. Lefebvre terminera ses quarante années de vie missionnaire. Conscient que les responsabilités dans l'Eglise au Viêtnam devaient désormais incomber au clergé de ce pays, il demanda au nouvel évêque de Nhatrang Mgr Nguyên van Thuân de le décharger de cette grosse paroisse de Phan-Rang au profit d'un de ses prêtres viêtnamiens. Il obtint enfin satisfaction et fut nommé à Tân-Hôi, petite chrétienté située à quelque cinq kilomètres au nord de Phan-Rang, en bordure de la route nationale N°1 le long de laquelle en mars et avril 1975 il verra défiler le pitoyable exode qui avait été jeté sur les routes du Viêt-Nam une population innombrable fuyant vers le Sud. C'est là que terré dans un trou individuel creusé près de son modeste presbytère, il assistera le 15 avril 1975 à la ruée des troupes communistes du Nord Viêt-Nam en direction de Saigon.
Après quelques mois passés sous le nouveau régime, il reçut à son tour un ordre d'expulsion. Il fut un des derniers missionnaires à quitter définitivement le Viêt-Nam, le 1er janvier 1976. Il fut reçu dans son diocèse d'origine et fut incorporé à une équipe de prêtres dans une des paroisses de Cambrai pour continuer à rendre service jusqu'à la fin, en s'occupant de préférence des malades et des personnes âgées. C'est là que le Seigneur le rappela à Lui pendant son sommeil dans la nuit du 6 au 7 mars 1979.
Obituary
Le Père Marc LEFEBVRE
Missionnaire au Viêt-Nam (Quinhon et Nhatrang)
1906 - 1979
LEFEBVRE Marc
Né le 25 juillet 1906 à Clary (Nord), diocèse de Cambrai.
Entré aux Missions Etrangères le 12 septembre 1929
Prêtre le 2 juillet 1933
Parti le 18 septembre 1933 pour Quinhon
En mission : Quinhon 1933-1951
Nhatrang 1951-1976
Ministère en France : 1976-1979
Décédé à Cambrai le 7 mars 1979
Enfance et jeunesse
Marc LEFEBVRE naquit le 25 juillet 1906, à Clary, village du Cambrésis, au sein d’un foyer profondément chrétien. Sa sœur Marie-Thérèse, religieuse de la Sainte Famille de Bordeaux, a bien voulu nous donner quelques détails sur son enfance. Elle écrit notamment : « De son père, Marc hérita : bonté, discrétion et humour, et de sa mère : piété, générosité et gaieté.»
Dès sa plus tendre enfance il jouit d’une excellente santé. Espiègle, épanoui et ardent au jeu, il aime néanmoins organiser avec ses camarades des cérémonies religieuses, se réservant toujours le rôle du célébrant ; aussi le curé de la paroisse l’ayant remarqué parmi les autres enfants de la paroisse en fait dès l’âge de cinq ans un enfant de chœur d’honneur. Quelles ne furent pas sa joie et sa fierté de revêtir soutane et cotta confectionnées alors par sa chère maman !
Survint la guerre 1914-1918 où il connut l’exode en Belgique d’abord puis à Saint-Maximin dans le Var et enfin à Montbrison dans la Loire. C’est dans cette ville qu’il fit ses études primaires sous la direction d’un instituteur compétent et zélé qui avait le don d’inculquer à ses élèves une foi robuste.
Lors de sa communion solennelle, en mai 1918, il exprima le désir d’être prêtre ; aussi quelques mois plus tard il entrait au petit séminaire Victor de Laprade où il fera la connaissance d’un garçon de son âge, Joseph Deyrat qu’il sera heureux de retrouver comme aspirant missionnaire en 1929, à son entrée aux Missions Etrangères.
Ses parents ayant décidé en 1920 de rentrer au pays natal dans une région dévastée et couverte de ruines, il ne resta donc que deux années en ce petit séminaire de Montbrison dont il garda, sa vie durant, un excellent et bien vivace souvenir.
Comme les séminaires du diocèse de Cambrai avaient été rasés par la guerre, Marc dut se rendre d’abord à Saint-Saulve près de Valenciennes pour continuer ses études secondaires, puis à Solesmes dès l’ouverture de ce nouveau petit séminaire. C’est alors qu’il pensa se consacrer au service des Missions ; aussi profita-t-il de son service militaire à Verdun pour entrer en contact avec les Missions Etrangères de Paris. Selon les règlements en vigueur dans son diocèse, il dut, avant de partir, effectuer une année de professorat au collège Notre-Dame de Valenciennes où il se lia d’amitié avec un autre grand séminariste : Charles Lemaire qui deviendra en 1939 coadjuteur de l’évêque de Kirin en Mandchourie, puis Supérieur général de la Société des Missions Etrangères de 1945 à 1960.
Aux Missions Etrangères
C’est le 12 septembre 1929 que Marc Lefebvre entra au séminaire de Bièvres où il ne resta qu’une année car il avait déjà fait sa philosophie au grand séminaire de Cambrai. En 1930, il entrait au séminaire de la Rue du Bac où il exerça la charge de tapissier pour l’entretien et l’ornementation de la chapelle. Comme dans son enfance, il aimait servir à l’autel et sa plus grande joie était d’être désigné pour telle ou telle cérémonie qu’il préparait avec soin et s’efforçait d’exécuter sans la moindre faute.
Il fut ordonné prêtre le 2 juillet 1933 et reçut le soir même sa destination pour la mission de Quinhon, en Annam (comme on disait alors). Parti de France le 18 septembre, il arriva à Quinhon dans la deuxième quinzaine d’octobre, peu de jours avant un typhon d’une violence extrême qui, le jour de la Toussaint, ravagea toute la province de Binh-Dinh. Cette province formait le centre de la mission de Quinhon qui s’étendait alors du Col des Nuages à la baie de Ca-Na sur plus de 700 km de longueur. Mais le P. Lefebvre était parti la veille pour Phuoc-Kiêu, petite chrétienté du Quang-Nam, que lui avait assignée Mgr Tardieu comme résidence pour apprendre la langue vietnamienne avec l’aide d’un grand séminariste en probation, tous les deux sous l’autorité du P. Lalanne, curé de Trà-Kiêu, au sud de Tourane.
Travaux apostoliques
Après un an d’étude de la langue, le P. Lefebvre revint dans la province centrale de la mission, car il était nommé vicaire dans l’important district de Go-Thi, mais avec résidence à Lac-Diên, une des chrétientés. secondaires. C’était la première fois dans la Mission de Quinhon qu’un jeune missionnaire devenait vicaire d’un curé viêtnamien. Mgr Tardieu savait qu’il pouvait compter sur le bon caractère du P. Lefebvre pour tenter avec succès une telle expérience. — A Lac¬Diên il eut alors à mener de front la continuation de l’étude de la langue et la construction d’une nouvelle église, la précédente ayant été complètement détruite par le terrible typhon du 1er novembre 1933. Mais pour cette deuxième tâche, il faut reconnaître qu’il fut grandement aidé par le P. Tourte qui chaque semaine s’échappait une journée du petit séminaire de Làng-Sông pour venir surveiller les travaux en cours et donner de judicieux conseils aux ouvriers. Le P. Lefebvre n’eut même pas la joie de profiter lui-même de cette nouvelle église, car à peine terminée et le ciment de la flèche de son clocher à peine sec il devait la céder à un prêtre Vietnamien pour se rendre à Làng-Sông en septembre 1936 ; il venait en effet d’être nommé professeur de Septième dans ce petit séminaire pour remplacer le P. Tourte promu curé de Lê-Son, au Quang-Nam.
De 1936 à 1942, à part une brève absence de six semaines lors de sa mobilisation en septembre-octobre 1939, le P. Lefebvre sera donc professeur. S’il n’aimait guère l’enseignement, il s’appliqua néanmoins par conscience professionnelle et par amour du devoir à remplir la tâche que lui avait confiée le Supérieur de la mission, en donnant à ses élèves une base solide de départ pour leurs études et une bonne prononciation du français, ce dont ils lui seront très reconnaissants. Par ailleurs, il profitait des jours de congé et des semaines de vacances que lui octroyait sa nouvelle fonction pour aller dans les paroisses environnantes, même parfois éloignées, rendre service à quelque confrère, spécialement pour entendre les confessions.
A la fin de chaque année scolaire il espérait bien être nommé curé dans quelque district de ce vaste diocèse de Quinhon. Mais une autre charge attendait le P. Lefebvre. En 1942, le P. Sion, fondateur de la Congrégation des Petits Frères de Saint-Joseph, nous était enlevé pour devenir vicaire apostolique de Kontum. Mgr Tardieu fit alors appel au P. Lefebvre pour succéder au P. Sion à la tête de cette œuvre si importante, mais encore à ses débuts. Prendre la relève d’un fondateur très aimé et vénéré de tous était une tâche bien délicate ; elle était également bien difficile avec ces jeunes gens, pleins de bonne volonté, mais ne connaissant encore guère les exigences de la vie religieuse. Aussi Mgr Tardieu, en le désignant pour ce poste, lui aurait dit : « En apprenant votre nomination, tous les confrères souriront sans doute, mais je suis sûr que vous ferez bien et même mieux que quiconque. »
Le nouveau Supérieur de cette congrégation diocésaine de Frères Catéchistes se mit courageusement à l’œuvre à Kim-Châu. Doutant de ses capacités, mais doué d’un bon jugement, il consulta fréquemment son prédécesseur, Mgr Sion, dans tous les cas difficiles et fit confiance à son Maître des novices, le Cher Frère Dominique et aux trois autres membres de son Conseil d’administration. Il leur donna même peu à peu de plus grandes responsabilités dans le gouvernement de ce jeune institut, ce en quoi l’avenir lui donnera pleinement raison. Brusquement privés de leur Supérieur par l’arrestation du P. Lefebvre le 28 avril 1945 par la Gendarmerie japonaise, les Petits Frères de Saint-Joseph continueront cependant à se développer et à rendre d’appréciables services tant pour l’instruction des enfants et des catéchumènes que pour l’administration des rizières et autres biens temporels de la mission et de certaines paroisses. Placé en résidence surveillée à l’évêché de Quinhon, il y resta du 28 avril au 21 novembre 1945 en compagnie de Mgr Piquet et d’une dizaine de confrères puis ils furent tous conduits à Hué où se trouvait un des centres d’internement pour nos compatriotes.
Après l’arrivée du Corps expéditionnaire français, la situation devenant un peu meilleure, Monseigneur tint à profiter des fêtes de Pâques de 1946 pour envoyer à Tourane les Pères Jeanningros et Lefebvre en leur demandant d’essayer de reprendre en mains cet important district. Mais après quelques mois de ministère dans cette grande ville où ne manquèrent pas d’éclater divers incidents assez pénibles dus à des sentiments de xénophobie suscités par les Vietnamiens chez certains catholiques et d’un nationalisme mal compris, voyant par ailleurs la pacification ne progresser que lentement, le P. Lefebvre en profita pour prendre son premier congé en France après quatorze ans de séjour au Viêt-Nam. Il y passa pratiquement toute l’année 1947. Il y reviendra en 1953 pour y fêter les Noces d’Or de ses chers parents qui quelques années plus tard devaient retourner à la Maison du Père ainsi que sa sœur aînée.
De retour au Viêt-Nam en avril 1948, Mgr Piquet lui demanda d’aller aussitôt à Tourane pour assurer l’intérim de cette paroisse pendant un mois en attendant l’arrivée de son nouveau titulaire, le P. Alexandre. Mais celui-ci tombant malade quelques mois plus tard, le P. Lefebvre reprendra le chemin de Tourane le 19 novembre 1948. Après quinze ans de mission, il était enfin nommé curé pour la première fois...
Curé de Tourane, oui, mais pas pour bien longtemps. En avril 1951, Mgr Piquet fit encore appel à lui pour le district de Phan-Rang tout au sud de la Mission de Quinhon. Six ans plus tard, cette partie de la Mission allait être érigée en diocèse pour donner naissance à la Mission de Nhatrang. A Phan-Rang, le P. Lefebvre venait prendre la succession du P. Paul Valour qui était recherché par les Viêtminh et ne pouvait donc rester dans ce poste. C’est dire que la situation n’était pas de tout repos...
C’est dans cette province de Ninh-Thuân que le P. Lefebvre terminera ses quarante-trois années de vie missionnaire. Conscient qu’il était que les responsabilités dans l’Eglise au Viêt-Nam devaient désormais incomber au clergé de ce pays, il demandera au nouvel évêque de Nhatrang, Mgr Nguyên van Thuân de le décharger de cette grosse paroisse de Phanrang au profit d’un de ses prêtres vietnamiens. Il obtint enfin satisfaction et c’est au retour d’un nouveau congé en France qu’il alla s’installer dans une de ses chrétientés secondaires à Tân-Hôi, à quelque cinq kilomètres au nord de Phanrang, en bordure de la route nationale traversant tout le Viêt-Nam du nord au sud.
Aux mois de mars et avril 1975, il y verra défiler le pitoyable exode qui avait jeté sur les routes du Viêt-Nam une population innombrable fuyant vers le sud. C’est là que terré dans un trou individuel près de son modeste presbytère, il assistera le 15 avril 1975 à la ruée des troupes communistes du Nord-Viêt-Nam en direction de Saïgon. Depuis bien longtemps déjà il s’était familiarisé avec le bruit des canons et des mitrailleuses, mais en cette mémorable journée du 15 avril 1975, pour la prise de Phanrang les bombes tombaient autour de lui et c’est miracle qu’il ne reçut aucun éclat. Aussi c’est en souriant que quelques jours plus tard il montrait à ses visiteurs les dégâts et les points d’impact contre les murs de son église et de son presbytère.
Après quelques mois passés sous le régime communiste, il reçut à son tour un ordre d’expulsion ; il fut un des derniers missionnaires à quitter définitivement le Viêt-Nam, le 1er janvier 1976, la mort dans l’âme comme tous ses autres confrères qui l’avaient précédé sur le chemin du retour en France depuis la capitulation de Saïgon, le 30 avril 1975.
Se trouvant trop âgé pour prétendre retourner quelque part en mission, il demanda à rester dans son diocèse d’origine. Il fut incorporé à une équipe de prêtres dans une des paroisses de Cambrai pour continuer à rendre service jusqu’à la fin, en s’occupant de préférence des malades et des personnes âgées. C’est là que le Seigneur le rappela à lui pendant son sommeil dans la nuit du 6 au 7 mars 1979.
L’homme — le prêtre
Un de ses condisciples de séminaire nous dépeint le jeune Marc Lefebvre comme un bon camarade, pieux, serviable, d’égale humeur et aimé de tous, qualités qu’il ne fera qu’accroître au cours des années puisqu’à l’annonce de sa mort, Mgr Lemaire, son meilleur ami à qui il était allé rendre visite à Hong Kong en avril 1970, n’hésitera pas à déclarer : « Marc a toujours été un prêtre excellent, un missionnaire dévoué à toute épreuve, toujours disponible et digne de ses saints parents. » Quant à ses compatriotes de Cambrai. ils lui rendaient ce témoignage : « Le P. Lefebvre était toujours disponible, accueillant et très bon. On admirait en lui sa simplicité et sa bonhomie. »
Comme le faisait remarquer le P. Maïs dans l’homélie qu’il prononça le 10 mars dans la cathédrale de Cambrai. au cours de la messe des funérailles de notre confrère, le P. Lefebvre fut vraiment le bon Pasteur de l’Evangile, restant avec son troupeau dans les heures les plus douloureuses et les plus tragiques de son histoire et ceci jusqu’à son expulsion du Viêt-Nam. Il ne pouvait admettre qu’un pasteur qui avait cheminé si longtemps avec ses brebis puisse les abandonner dans les mauvais jours. Pour lui, la parole de Jésus : « Je donne ma vie pour mes brebis » était bien une conséquence toute naturelle de cette intimité qui unissait le pasteur à son troupeau. Pendant tout son séjour au Viêt-Nam, le Père, comme le Christ, avait partagé la vie de son troupeau, s’intéressant à chacun de ses paroissiens et aux menus événements de leur vie quotidienne : naissances, départs à l’armée, mariages, décès... Malgré tout le travail de l’administration de son district, il s’était fait un devoir, tant à Tourane qu’à Phanrang de se rendre fréquemment à l’hôpital pour réconforter de sa présence les malades et les blessés, comme il prenait plaisir à rendre visite chez eux au plus grand nombre de ses ouailles.
Comme au temps de notre séminaire, nous avions pris l’habitude de le surnommer « le Gros Marc », en raison sans doute de sa bonhomie et de sa grosse tête ; c’était là un signe de nos sentiments amicaux et familiers à son égard. De même les enfants vietnamiens, tant païens que chrétiens, le désignaient sous le vocable de « Père Noël », en raison de sa barbe fleurie. Ce n’était pas là une marque de paternalisme de sa part, mais bien plutôt le signe de son enracinement profond dans cette société vietnamienne qui l’avait adopté comme l’un des siens, comme le grand-père ou l’ancêtre de la famille.
Enfin du haut du ciel, le P. Lefebvre doit être heureux de constater que cette Eglise du Viêt-Nam reste toujours un témoin fidèle et souvent admirable du Seigneur auprès de ce peuple auquel il avait consacré sa vie.
P. Pierre GAUTHIER.
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References
[3492] LEFEBVRE Marc (1906-1979)
Notes bio-bibliographiques
A.M.E.: 1933 p.200 , 237 photo.
C.R. : 1933 p.255 ; 1939 p.133 ; 1940 p.85 ; 1948 p.89 ; 1949 p.95 ; 1953 p. 50 ; 1962 p. 63 ; 1965 p. 75 ; 1966 p. 87,88 ; 1967 p. 70,71 ; 1969 p. 68,69,70.
B.M.E.: 1928 p.383 ; 1933 p.704,724,939,959 ; 1934 p. 279,803 ; 1935 p.748 ; 1936 p. 671 1939 p. 211, 576, 734, 802 ; 1941 p. 564 ; 1948 p. 103, 248 ; 1949 p. 117 ; 1950 p.571, 637 ; 1952 p. 631, 632, 691 ; 1953 p.42, 107, 296, 394, 487, 511 ; 1954 p. 85, 269 ; 1956 p. 269, 652, 780 ; 1957 p. 165 ; 1958 p. 280, 255 ; 1959 p. 75 ; 1960 p. 87, 88, 939
Ep. : 1962 p. 597 ; 1966 p. 137
R.M.E. : N° 127 p. 45 ; 118 p. 31
Ec (1) : N° 151,270,275, 452, 462 , 538, 548, 633 , 715, 722.
Ec (2) : 5 p. 141,142 ; 30 p. 115 ; 31 C2 ; 37C2 ; 39 p. 82 ; 85 p. 133 ; 86 p. 180 ; 87 p. 219 ; 89 p. 276 ; 90 p. 310 ; 94 C2, p. 82, 84 ; 129 C2 ,p. 149
Notice nécrologique : Mémorial 1979 p. 20