Henri DESPLANQUE1911 - 2002
- Status : Prêtre
- Identifier : 3646
Identity
Birth
Death
Other informations
Biography
[3646] DESPLANQUE est né le 12 janvier 1911 à Wahagnies (Nord).
Ordonné prêtre le 11 février 1940, il est affecté à la mission de Anlong en Chine, mais à cause de la guerre, il peut rejoint son poste qu’en 1946.
A son arrivée en mission, il se met à l’étude du chinois, puis il est chargé du poste de Chang Tsin dans le district de Si Lin (1947-1950), mais, en raison de l’insécurité dans sa région, il rejoint ensuite la léproserie de An Long, qui sera pillée peu après. Il part aider M. des Pommare à Tse Hen.
Expulsé de Chine en 1951, il est affecté à la mission du Vietnam et chargé du poste de Kala dans le diocèse de Dalat.
En 1969, il regagne la France et son pays natal.
En 2000, il se retire à Lauris, où il meurt le 14 janvier 2002. Il est inhumé à Lauris.
Obituary
[3646] DESPLANQUE Henri, Honoré, Joseph
Missionnaire
Lanlong (Anlong) – Saïgon – Dalat
---------------
Henri, Honoré, Joseph DESPLANQUE, 7ème enfant de Louis, Victor, Joseph et de Boulangue Anne, Eugénie, Joseph naquit le 12 janvier 1911, à Wahagnies, arrondissement de Lille, département du Nord. Il fut baptisé le 15 janvier 1911, à la paroisse Saint Barthélémy, à Wahagnies, diocèse de Lille. Son père était boulanger dans ce village où, au début de l'année 1895, il avait installé sa famille. Dans un premier temps, il avait loué une maison, fait construire un four, et ouvert sa boulangerie. Puis, en 1906, il acheta un terrain, s'y établit et continua l'exercice de sa profession. Huit enfants, six garçons et deux filles, virent le jour dans ce foyer profondément chrétien…"La Messe du dimanche, c'était sacré pour les parents et chacun des enfants…" Si le père n'avait pu se rendre à la messe paroissiale, "il prenait son vélo, faisait vingt kilomètres pour assister à une messe tardive à Lille.."
Survint la guerre de 1914. L'avance rapide des armées allemandes ne laissa pas le temps aux habitants du village de se replier vers l'arrière. La famille Desplanque resta donc sur place, mais elle dut mettre à la disposition des nouveaux maitres une partie de leur maison. Il fallut donc se serrer. Mais il y eut une épreuve bien plus dure à porter. Eugénie, la plus jeune sœur d'Henri, se trouvait en vacances chez l'un de ses oncles maternels, lors de la déclaration de la guerre. Son père s'en alla chercher sa fille. Mais il trouva un village évacué. Eugénie avait suivi ses cousines. Elle ne reverra ses parents qu'après l'armistice de 1918.
Henri fréquenta l'école primaire du village : .."il travaillait bien, étudiait ses leçons, faisait ses devoirs le soir sur le comptoir du magasin à la lueur d'une lampe à pétrole. En 1922, le jour de la Pentecôte, il fit sa profession de foi et récita au nom de tous, l'acte de renouvellement des promesses du baptême…" Il obtint son certificat d'études primaires, fit encore une année d'école, et commença la vie active…"Il porta le pain avec son grand frère Benoit le matin jusqu'à midi. L'après-midi : travail pour la boulangerie, charbon, herbes pour les lapins, et travail au jardin.."
Georges, l'un des frères de Henri, était employé dans une brasserie qui faisait aussi le commerce de vins et liqueurs. Arrivait pour lui, le temps du service militaire. Henri accepta de remplacer son frère au bureau et y travailla environ trois ans. Il fallait : …"recopier les commandes sur un carnet pour que la personne chergée de les préparer possède tous les renseignements nécessaires… Faire les factures, les acquits, taper les factures à la machine…" Le travail était parfait, le comptable ne trouvait aucune erreur.
A plusieurs reprises, on avait demandé à Henri s'il ne désirerait pas devenir prêtre. Se croyant indigne d'un tel honneur, sa réponse restait hésitante, jusqu'au jour où son curé lui expliqua clairement que la vocation sacerdotale venait de Dieu, que cet appel était transmis par l'Evêque, et qu'il garderait sa liberté entière au cas où il arrêterait ses études au séminaire. En attendant, son curé l'invita à "réfléchir, prier, poser des questions" et ajouta-t-il, "..quand tu voudras, tu me diras, si tu veux bien, ce que tu en penses, et ce que tu veux faire.."
Son curé se fit son porte-parole auprès de ses parents et de son employeur. Quelques jours plus tard, dans le courant de l'année scolaire 1929-30, Henri fut présenté au petit séminaire d'Hazebrouck qui recevait des "vocations tardives"; il commença ses études de latin. Avec courage, il se mit au travail, fit partie de la chorale du séminaire, puis occupa ses vacances à animer le patronage paroissial. Il avait 19 ans. A Hazebrouck, nous dit-il, …" je fis une année dans la section spéciale, puis je passai en seconde, ensuite en rhétorique où j'eus comme professeur Monsieur l'Abbé Destombes…" (un frère du P. Paul Destombes alors directeur au séminaire Mep de Paris)…" Après une année de philosophie à la fin de laquelle j'ai passé les examens du brevet élémentaire, j'ai accompli mon service militaire à Douai, au 15ème R.A.D…" Libéré de ses obligations militaires dont il s'était acquitté en 1934-1935, Henri Desplanque se dirigea alors vers le grand séminaire St. Thomas de Merville, en octobre 1935, et y commença l'étude de la philosophie scolastique.
Le 5 février 1936, depuis le grand séminaire de Merville, il adressa au Supérieur Général de la Société des Missions Etrangères, sa demande d'admission au séminaire des Missions Etrangères…" Après avoir prié, réfléchi, et demandé l'avis de mon directeur, écrit-il, je viens vous adresser une demande à laquelle je me prépare depuis plusieurs années. Je désirerais, avec votre permission, entrer dans votre Société…" Depuis juillet 1934, il avait déjà mis au courant de son projet missionnaire, ses supérieurs de séminaire et son évêque qui le laissèrent libre de son orientation. Il avait lu un livre intitulé :"La Société des Missions Etrangères". Cette lecture avait affermi sa décision. Dans le courant de la seconde quinzaine de février 1936, il reçut une réponse positive à sa demande. Le 14 septembre suivant, M. Henri Desplanque arrivait au séminaire des Missions Etrangères et devenait "aspirant" .
Tonsuré le 4 juillet 1937, sous-diacre en juin 1939, diacre le 7 janvier 1940, ordonné prêtre le 11 février 1940, il reçut sa destination pour le service du vicariat apostolique de Lanlong (Anlong) en juin 1941, et temporairement, fut agrégé à la Société des Missions Etrangères, le 15 septembre 1941. La seconde guerre mondiale rendait impossible son départ pour la Chine ; en attendant, il exerça son ministère sacerdotal à la paroisse Notre-Dame de la Marlière à Tourcoing, où il fut vicaire de 1941 à 1946. Mais, dans l'immédiat après-guerre, il n'était pas facile d'obtenir un passage à bord d'un bateau; les contre-temps étaient fréquents. Il semble que M. Henri Desplanque ait quitté Paris le 1er avril 1946, pour s'embarquer à Marseille vers le 24 mai 1946, à bord du paquebot "Pasteur" qui, à cette époque, emmenait vers l'Indochine des fonctionnaires et de nombreux militaires.
Au Cap Saint Jacques (Vung-Tau), le "Pasteur", en raison de son fort tonnage et de sa masse ne pouvait remonter la sinueuse Rivière de Saïgon, exposée à cette époque au tir possible de partisans viêtminhs dissimulés le long des berges. Bagages et passagers devant transiter par Saïgon, furent transbordés sur un bateau plus léger et plus maniable, et pour leur sécurité, installés dans les cales. A leur arrivée au port de Saïgon, le Père Procureur montait à bord pour accueillir et conduire à la procure Mep, M. Henri Desplanque et ses compagnons en route pour la Chine.
Après un séjour agréable d'environ un mois, à la procure de Saïgon, M.Henri Desplanque prit l'avion pour Hong-Kong. Après quelque temps passé à la maison Mep de Béthanie, un bâteau le conduisit à Canton. Installé à l'évêché, il eût le loisir de visiter la ville et ses boutiques, de se familiariser avec la forte odeur du poisson séché, de prendre contact avec les missionnaires et d'écouter leurs "histoires". Il reprit le bateau en compagnie de Mgr. Albouy, vicaire apostolique de Nanning, au Quang-Si , qui l'hébergea en sa résidence épiscopale. "De Anlong, nous dit il, Monseigneur Carlo avait envoyé un prêtre chinois pour accueillir le nouveau missionnaire. On arriva dans un village où il y avait une maison Mep et un gardien qui avait connu le P. Bibolet….Après quelques jours d'attente, arriva un "autocar" chinois ; on chargea les bagages et chacun essaya de trouver à se caser entre les bagages. Après plusieurs étapes, on s'arrêta à Tsé-Chou où résidait le P. Pélardy… Après toutes les émotions du voyage en auto, rencontrer un confrère apaise grandement et fortifie la confiance. Puis ce fut l'arrivée à Anlong…"
Arrivé enfin dans sa mission et chaleureusement reçu par son évêque et ses confrères, M. Henri Desplanque fut envoyé, peu après, à l'école de langue chinoise, alors installée à Kweiyang ; les vicariats apostoliques de Chungking, Kweiyang, Kunming et Anlong, y préparaient leurs nouveaux missionnaires à l'étude de la langue chinoise et à leur première formation pastorale. En effet, dès le mois de juillet 1946, la guerre terminée, ceux-ci arrivaient assez nombreux dans ces missions de Chine. En 1948, sous la plume du chroniqueur de la mission de Kweiyang, on peut lire dans le Bulletin de la Société: …." Cela faisait douze (missionnaires) , à un moment donné, d'où le nom d'Ecole des Maréchaux, en souvenir des 12 maréchaux de l'Empire. Installés dans les locaux assez vastes de l'école probatoire, en pleine campagne, à une dizaine de kms de Kweiyang, le site leur offrait toutes les conditions désirables de silence, de tranquillité, de bon air. Mais il fut à peu près impossible de grouper et maintenir dans ce désert le nombre de maitres et de répétiteurs suffisants ; à peu près tout le travail retomba sur les épaules des Pères chinois, professeurs de l'école, et ceux-ci malgré leur insigne bonne volonté, et leur entier dévouement, ne pouvaient pas toujours faire face des deux côtés. Ainsi les douze durent se disloquer, et chaque groupe rentrer chez soi…"
M. Henri Desplanque évoque ainsi son arrivée et le temps de son séjour et de ses études à cette école de langue, de septembre 1946 à juin 1947 "..Les missionnaires sont accueillis par le Père Etcheverry avec bonne humeur, avec la voix d'un accent basque qui va nous devenir familier….Un professeur chinois nous enseignera la prononciation des caractères chinois avec leurs accents…Les livrets de chinois étaient ceux des premières études des jeunes chinois. Les caractères étaient grands et bien imprimés Vie d'étudiants des jeunes missionnaires se déroula sans histoire. Quelquefois, nous redescendions à Kweiyang pour certaines fêtes et nous passions par le grand séminaire…."
Son stage à l'école de langue pour l'étude du chinois terminé, M.Henri Desplanque revint, pour quelques mois, à Anlong (Lanlong), ville épiscopale, élevée au rang de centre du diocèse, en 1946. Là, de juin 1947 à février 1948, il continua à travailler la langue ; .." chaque semaine, nous dit il, il avait coutume d'aller déjeuner au petit séminaire. Le P. Signoret avait entrepris la construction d'une nouvelle léproserie plus éloignée de la ville et souvent nous invitait à l'accompagner pour visiter les chantiers."
Par un bref du 16 février 1922, Lanlong (anciennement Hin-y-fou) avait été érigée en Préfecture Apostolique constituée par quelques districts pris sur les vicariats apostoliques du Kouytcheou et du Kouangsi voisins. En firent partie dans le sud ouest du Kouytcheou, les villes de Pan-hien, Pougan, Ganlan, Hinjen, Hin-i, Tchenfong, Lohou, Tsehen et une partie des sous-préfectures de Kouanlin et Tselun, et au Kouang-si, les sous-préfectures de Silong, Lin-yun et Silin. Cette nouvelle Préfecture Apostolique se divisait en trois sections : ethnie Dioi du Kouytcheou, ethnie Dioi du Kouangsi, et chinois. Mgr. Alexandre Carlo en fut le premier préfet Apostolique ; il en devint ensuite le premier Vicaire Apostolique en 1927, et enfin le premier évêque diocésain, en 1946. C'est alors que Lanlong prit le nom de Anlong.
Enfin, en février 1948, arriva le jour où M.Henri Desplanque reçut de son évêque sa nomination à la tête de la chrétienté de Chang-tsin, située dans les montagnes du nord-ouest du Haut Kouang-si, et relativement proche de la ville de Silin, où résidait de M.Jean-Marie Epalle. C'était à l'extrême sud de la mission. Pour rejoindre son poste, M.Henri Desplanque était accompagné par M. Van Gaver ; tous deux firent une première étape à Tsè-hèng, une chrétienté où résidait M.Jean-Baptiste Nénot ; ils reprirent la route le lendemain, et arrivèrent à Tchè-chou, chez M.Jean Pélardy qui, au dire de M. Henri Desplanque, leur réserva une bien bonne surprise :.." celle de longues trompes avec des sons graves et prolongés, cela c'est pour les oreilles, autre surprise un repas abondant et savamment préparé pendant lequel le Père Pélardy nous fait plaisir de nous raconter sa vie et ses occupations… Après le repas, la pipe traditionnelle et les histoires…" Le lendemain nos trois voyageurs, le P. Pélardy s'étant joint à la caravane, firent étape à Ta-yen, paroisse du Père Régis Mourgue . .."Puis, c'est Long-ho et la grande demeure du Père Courant Lou-kia-to…et, le lendemain, toutes obligations remplies, on se mit en route pour Chang-tsin. Là, le Père Epalle nous attend et nous accueille chaleureusement . La chrétienté est réunie (un village d'environ 80 à 90 habitants) et souhaite la bienvenue au nouvel arrivé et à tous ceux qui l'accompagnent…"
Chang-tsin et sa région, champ d'apostolat et lieu du martyr du P. Auguste Chapdelaine, canonisé le 1er octobre 2000 ; destiné au Kouang-si, il attendait au Kouy-tcheou l'heure propice pour entrer dans sa mission. Comme on lui avait signalé la présence de quelques familles "d'adorateurs" sur l'autre rive du Hong-chui-kiang, il partit aussitôt à la recherche de ces chrétiens ; il y trouva la couronne du martyre, en 1856, avec les Bienheureux Laurent Pe-Man et Agnès Tsao, après avoir fondé les chrétientés de Changtsin et des environs avec la collaboration du Bienheureux Long-tin-Mu, le futur martyr de Mao-Keou. C'est dans cette chrétienté que M. Henri Desplanque travailla durant une année environ.
Situé au confins de trois provinces, le diocèse de Anlong offrait dans ses montagnes, un refuge idéal pour tous les "hors la loi". Poursuivis dans une province, ils s'enfuyaient dans une autre. En 1948, en plus des brigands, des bandes communisantes profitaient de la situation en Chine pour semer la terreur, piller les établissements de la mission, et parfois essayer de retenir les missionnaires en otage. C'est dans ce climat d'insécurité que vécut Henri Desplanque. Mais laissons le nous raconter sa vie au quotidien dans son premier poste. …" Après avoir donné toutes les consignes au P. Desplanque, le P. Epalle est reparti pour Silin. Le nouvel occupant de Chang-tsin se mit au travail pour préparer la causerie pour la messe du prochain dimanche. Il n'y eut rien d'extraordinaire à signaler, la messe tous les jours, continuer à étudier le chinois, essayer quelques conversations avec les enfants. En principe, tous les quinze jours, le Père Desplanque se rendait une fois à Silin, et après deux semaines à Lou-kia-To…Le jeune père pouvait demander des éclaircissements pour le sens précis de certains mots et des directives pour les problèmes à résoudre…."
Mais en 1949, l'insécurité dans la région s'aggravait et se faisait de plus en plus présente et rapprochée. Le 7 mars 1949, Henri Desplanque se rendait à Lou-kia-To, quand il rencontra en chemin, son confrère le Père René Courant. Tous deux décidèrent de rentrer à Chang-tsin ; peu après, le Père Epalle arriva de Silin… " Après un jour ou deux passés à Chang-tsin, raconte Henri Desplanque, le Père Courant rentra à Lou-kia-To, où il apprit que les brigands étaient venus visiter sa maison, peu de temps après son départ. Il put écrire que l'on pouvait remercier la Divine Providence qui lui avait peut être sauvé la vie d'avoir choisi ce jour là pour se mettre en route, et de ne pas avoir ramené le P. Desplanque à Lou-kia-To où il y eût 7 morts. Les brigands avaient opéré en début d'avril dans un rayon d'une petite centaine de kms…" A la même époque, une bande de brigands de passage dans la région avait emprunté cent trente livres de riz à la résidence de Lou-kia-To, promettant de rendre après la victoire.
Quelques semaines plus tard, le bon Père Desplanque s'était rendu à Lou-kia-To auprès de son confrère M.René Courant malade. Durant la nuit, alors que tous deux dormaient dans la même pièce,...."soudain, un formidable coup de tonnerre retentit et nos oreilles furent sonnées. Le silence revenu, le P. Courant dit : Père Desplanque, vous avez entendu ? Réponse : Si j'ai entendu !…" Il n'y avait d'incendie …"...Le lendemain les deux pères se levèrent et constatèrent les dégâts. La foudre avait suivi le mur et aucune des pièces métalliques qui étaient sur son passage n'étaient indemnes. Le Père Courant, voyant cela, dit : "Tu vois ce travail !"..
Déjà, à plusieurs reprises, Henri Desplanque avait du prendre la montagne devant des bandes "en opérations"..Puis, si la présence militaire se manifestait, le calme revenait pendant quelques temps. Le vendredi 29 juillet 1949, il assista à Changtsing, en ses derniers moments, son confrère M.Jean-Marie Epalle qu'il avait ramené de Silin deux jours auparavant…" La semaine précédente, écrit il, j'étais allé à Silin pour affaires. Je le trouvai un peu indisposé et restai avec lui. Ensemble, nous fîmes le recensement des biens de la Mission pour le partage des rizières demandé par le gouvernement. Le trouvant plus fatigué, je partis pour Changtsing chercher des porteurs. Mercredi, le voyage s'effectua sous le soleil ardent, mais sans incident…Il rendit le dernier soupir au moment où je récitais: "Libera,Domine, animam servi tui.." En présence des chrétiens de sa paroisse et de ceux des environs, il célébra solennellement les funérailles "de celui qui avait été son fidèle ami, son soutien, son conseiller," mais il dit aussi combien cette mort le laissait seul: ...."Parlant et comprenant difficilement le langage des habitants, il se sent comme orphelin, perdu seul avec toutes les responsabilités. Les semaines passent, les chrétiens assistent à la messe le dimanche et je passe des heures à préparer les commentaires des Evangiles…"
Un jour, M. Henri Desplanque très soucieux d'entretenir sa vie spirituelle, se plongea dans la lecture du coutumier de la Société des Missions Etrangères. Il tomba sur le passage rappelant que les missionnaires ne devaient pas hésiter à parcourir de grandes distances, et au besoin, quitter momentanément leur poste pour recevoir le sacrement de la réconciliation. A trois jours de marche de Changtsin, il y avait un Père Chinois. Un lundi matin, accompagné d'un guide, il se mit en route et le premier soir s'arrêta à Lou-kia-To ; le soir suivant, il fit étape dans un autre village. Vers la fin du troisième jour, il arriva chez son confrère chinois. Reçu à bras ouvert, ce dernier lui dit :.."Père, vous arrivez providentiellement au bon moment ; je viens de recevoir une lettre de Mgr. Carlo disant : Je vous envoie le Père Fédéli (il va arriver ce soir ou demain) pour être avec le P. Desplanque à Changtsin. Ce Père chinois parlait très bien le français et comme je parlais médiocrement le chinois la conversation fut aisée et agréable…" Ils passèrent la soirée ensemble et "le lendemain le Père Fédéli arriva, il fut accueilli par le Père chinois et moi-même avec une grande satisfaction…Le Père Fédéli nous surprend par son accent de Marseille et la façon bien à lui, de présenter les choses…"
Après une nuit de repos, nos deux Pères prirent la route pour Changtsin. M Henri Desplanque raconte :.."…Le Père Fédéli a amené son boy, les porteurs préparent leur charge, et après avoir chaleureusement remercié le Père Chinois, nous lui disons au revoir sans savoir que c'était un adieu….A la deuxième étape, nous sommes à Lou-kia-To, dans la maison du Père Courant qui est absent. –Celui-ci était resté à Anlong après la retraite- C'était le 4 décembre(1949), nous y passons la nuit…Le 5 au matin, ne pouvant plus marcher (une plaie au pied l'en empêchait), le P. Desplanque envoyait porteurs accompagnés du Père Fédéli jusqu'à Changtsin…" Ce dernier devait faire amener à Lou-kia-to, la mule du P. Desplanque afin qu'il puisse rentrer chez lui.
Le 6 décembre 1949 au matin, la mule arriva avec deux ou trois porteurs. Ces derniers disent : "..Nous avons vu les brigands… Quand tout à coup, les brigands entrent revolver au poing, fusils braqués en avant ; un homme avec la corde de la mule fait un nœud coulant, me le passe autour du cou, sans trop serrer, puis me ligote sur le fauteuil où je suis assis et ils se mettent à piller la maison. Les porteurs sont à genoux contre le mur et fouillés. A l'entrée, un brigand tient son revolver dans ma direction ; un brigand vient me présenter mes médicaments ; ça, c'est pourquoi ? Pour les maux de tête. Et celui-ci ? contre la fièvre le paludisme. Une bouteille bouchée avec du liquide dedans; ça, je ne sais pas, ce n'est pas à moi. Il retrousse ma manche…Je relève mes deux manches, il n'y a rien. Il reste un bas au pied non blessé, il enlève le bas. Au bout de une heure ou deux, il y a moins de bruit dans la maison ; un homme s'approche, délie la corde, ouvre le nœud coulant, l'enlève, et emporte la corde. On reste silencieux quelques minutes…Un porteur se lève, me regarde… s'avance vers la porte de sortie puis revient. Il invite l'autre porteur à se lever. Ils sont partis en emmenant la mule …"
La nuit suivante, par sécurité, M.Henri Desplanque alla coucher dans une maison du village. Le lendemain, en chaise à porteur rudimentaire, ses chrétiens de Changtsin vinrent le chercher et le transportèrent jusque chez lui. "Merci, Seigneur !" , ce cri d'action de grâces jailli du cœur de M.Henri Desplanque, termine son récit. Durant les premiers mois de l'année 1949, par deux fois, sa résidence avait été pillée. Il avait été contraint de loger chez l'habitant ou de se cacher dans la montagne. Il se trouvait privé de toute relation postale.
Depuis le 1er octobre 1949, la Chine connait un changement de régime ; elle devient une République Populaire, dont Mao-tse-Toung est le grand timonier. Surviennent alors de nombreux bouleversements dans le quotidien chinois. La vie et le travail apostolique des missionnaires en est affecté, malgré l'assurance proclamée de la liberté de religion. Dans le diocèse d'Anlong, M. Marcel Signoret était assassiné dans sa léproserie par des brigands, le 27 janvier 1950. Cinq ou six postes de la Mission furent pillés et un Père chinois fusillé.
En cette période très troublée, M.J.B.Nénot demanda à MM. Henri Desplanque et Paul Fédéli qui travaillaient dans le nord-ouest du Kouang-si, de se replier à l'évêché de Anlong. Mais, ils furent, semble-t-il, retenus en otage par des pirates. En février 1950, après être resté sans nouvelles d'eux, pendant trois mois, on apprit qu'ils avaient pu parvenir sains et sauf à Tseheng, après avoir tout perdu. Au mois de mai 1950, ils étaient tous deux à Anlong.
Pendant quelque temps, M.Henri Desplanque fut le compagnon de M.François-Marie Richard à la cathédrale de Anlong, et y exerça les fonctions de vicaire. En fait, les deux missionnaires étaient en résidence surveillée, menant une vie "contemplative" dans leur presbytère. "Biens ecclésiastiques et bâtiments ou œuvres : disparus" Au bout de dix mois, leurs chrétiens leur demandèrent de s'en aller, espérant faire diminuer la pression qui était exercée sur eux. Le 19 novembre 1951, M.François-Marie Richard arrivait à Hongkong; suivi de peu par M.Henri Desplanque qui y parvint le 26 novembre 1951.
Après un peu repos, au cours de la première quinzaine de décembre 1951, M. Henri Desplanque reçut sa nouvelle affectation pour le vicariat apostolique de Saïgon qu'il rejoignit le 26 janvier 1952. Envoyé à Dalat par Mgr. Jean Cassaigne, vicaire apostolique, accueilli par M.Fernand Parrel, curé de cette ville, il fit équipe avec les missionnaires chargés des montagnards de la région. La situation n'était sans doute pas celle de Chine, Dalat restant relativement calme, mais les évènements que vivait le Viêtnam, permettaient de se poser quelques questions pour l'avenir.
Il se mit donc à l'étude de la langue des autochtones Làc, plus facile que le chinois. Résidant à la cure de la paroisse, il assurait aussi des cours de catéchisme auprès des enfants francophones encore nombreux dans les écoles de la ville. Il eût en charge quelques heures d'enseignement à l'école montagnarde franco-koho de Dalat, et accompagnait parfois M.Octave Lefèvre lors de ses tournées dans les villages montagnards.
En 1950, en coopération avec M.Fernand Parrel, curé de Dalat, M. Octave Lefèvre, officiellement aumônier du "Couvent des Oiseaux" à Dalat, mais s'occupant des Montagnards de la région, conçut le projet de création d'un "Centre Montagnard" en périphérie de la ville, non loin du lieu-dit : "Chutes du Camly", face à la colline sur laquelle était bâti le "Couvent des Oiseaux", appelé encore "Pensionnat N.D. du LangBiang." En raison de l'insécurité due aux évènements politico-militaires de ces temps, il était imprudent et très difficile de s'installer directement dans un village montagnard, dont aucun n'était central. Plusieurs essais d'évangélisation ayant échoué dans le passé, les néophytes seraient ils persévérants ? En outre, Dalat et son marché attirait cette population autochtone qui venait s'y ravitailler, y vendre ses produits, se faire soigner et chercher du travail.
Le projet élaboré par M.Octave Lefèvre prévoyait la construction d'un dispensaire, de deux "cases de passage" afin d'accueillir sans distinction, les montagnards que leurs "affaires" amenaient à Dalat pour quelques jours. Il fallait des bâtiments pour développer un petit groupe scolaire déjà existant destiné aux garçons et filles montagnardes; bâtir une résidence pour plusieurs Pères, des maisons pour les Religieuses et le personnel appelé à travailler au Centre était indispensable. Un emplacement était prévu pour une belle chapelle. La réalisation de ce vaste programme débuta dès 1951, et se développa petit à petit. Ce "Centre Montagnard du Camly", fondé avec l'aide du Couvent des Oiseaux, animé par les activités de leurs grandes élèves, fut inauguré officiellement par M. Fernand Parrel, le 1er novembre 1952. Malgré la guerre et les incertitudes du lendemain, il grandira, prendra de l'ampleur grâce à l'achat, en 1954, d'un terrain avoisinant. Il fonctionnera jusqu'aux évènements de mars-avril 1975, date de la chute de Saïgon et du Sud Viêtnam.
Au début de 1954, MM. Octave Lefèvre, Henri Desplanque et Marius Boutary quittèrent le presbytère de la paroisse de Dalat où ils avaient leur pied à terre. Ils s'installèrent dans leur nouvelle résidence, au Centre Montagnard. C'est là que M. Henri Desplanque travailla jusqu'en juin 1961. Il eût en responsabilité principalement tout ce qui touchait à la bonne marche ordinaire du Centre : courses en ville, achats, maintenance du matériel du Centre, organisation des travaux pratiques faits par les élèves, tenue des comptes où il se montra aussi précis qu'il l'avait été autrefois, lorsqu'il travaillait à la boulangerie paternelle ou au bureau de la brasserie. Doué pour la musique et le chant, avec joie et un brin d'humour, il savait créer une ambiance détendue chez ses élèves auxquels il assurait aussi des cours de langue française et d'enseignement religieux. Il apportait son aide et sa participation aux évènements religieux importants et aux fêtes liturgiques qui marquaient la vie des jeunes communautés montagnardes naissantes. Il aimait les fleurs, les orchidées plus particulièrement assez nombreuses dans la région. Les élèves montagnards lui en fournissaient.
L'année 1954 vit la chute de Dien-bien-Phu ; les accords de Genève du 20 juillet 1954 aboutirent au partage du Viêtnam à la hauteur du 17ème parallèles. Ce fut le départ progressif du Corps expéditionnaire français. Deux Etats, séparés par une zone démilitarisée, avec deux régimes politiques différents se mirent en place. Alors, de nombreux viêtnamiens du Nord, dont une proportion importante de chrétiens, quittèrent leur pays pour venir se réfugier au Sud Viêtnam, où il fallut les réinstaller. Ce fut une période difficile.
Du mois de juillet au mois de décembre 1954, le Centre Montagnard accueillit de nombreux réfugiés des Minorités ethniques des Pays Montagnards du Nord Viêtnam (P.M.N). C'était principalement des Thaï de Laïchau et de Phong-tho. Que de services pratiques et quotidiens M. Henri Desplanque ne leur rendit il pas, et avec quel dévouement !
Malgré cela, l'œuvre d'évangélisation chez les montagnards de la région de Dalat, progressait et donnait lieu à la célébration de fêtes. Ainsi, le 14 décembre 1954, M. Henri Desplanque prit part, avec d'autres missionnaires, le matin à la première fête des moissons au tout nouveau village du LangBiang. La mise en eau d'un barrage avait contraint les habitants de Dangia et de Bondong, à se réimplanter au pied de la montagne de ce nom. L'après-midi, dans ce même village, avec le concours d'autres prêtres, il baptisa un groupe de catéchumènes. Ils étaient cent soixante dix, tous des jeunes. Etaient présents une groupe de notables et de chrétiens de la paroisse viêtnamienne de Dalat, les Pères Rédemptoristes, les Frères des Ecoles Chrétiennes du Collège d'Adran, le "Couvent des Oiseaux", les Sœurs de Saint Paul de Chartres, chaque Institut avec une forte délégation d'étudiants et d'élèves.
En cette année 1955, la situation politique du Sud Viêtnam se fit particulièrement difficile, complexe, instable et fragile. A Saïgon, guerre des sectes contre le pouvoir. L'Empereur Bao-Dai fut déposé et exilé en France, suite à un referendum organisé, le 23 octobre 1955, par son Premier Ministre Ngô-dinh-Diem. Ce dernier, soutenu par les Etats-Unis, élu par le peuple à plus de 90% des voix, proclama la République du Sud Viêtnam, dont il devenait le Premier Président, le 26 octobre 1955. C'était grande fête, liesse et euphorie dans tout le pays, avec défilés, discours enflammés, un petit vent de xénophobie, et proclamation de la Constitution du nouveau régime.
Ce jour là, vers les 9 heures du matin, MM. Octave Lefèvre et Henri Desplanque partirent en jeep à Djiring, localité située à quelque 80 kms au sud-est de Dalat, sur la route N°20 reliant Saïgon à Dalat. Monsieur Y-Sik, directeur de l'école montagnarde de Dalat, les accompagnait. Ils passèrent une belle journée chez M. Jean Moriceau, installé chez les montagnards de Djiring. Mais au retour, ce fut l'accident. Le pneu arrière droit de la jeep creva. Destabilisé, le véhicule fit un "tonneau", éjecta ses passagers. Le conducteur, M.Octave Lefèvre très gravement blessé gisait allongé au milieu de la route; les deux autres passagers, projetés hors de la jeep, choqués, revinrent à eux rapidement. M.Henri Desplanque s'approcha de M. Octave Lefèvre très souffrant, lui donna l'absolution, arrêta une voiture qui évacua le blessé grave sur l'hôpital militaire de la cité St.Benoit à Dalat. Là, il reçut le dernier soupir de son confrère auquel il avait eu le temps de donner le sacrement des malades. Celui-ci fut inhumé dans le cimetière européen de la ville de Dalat, proche de la cathédrale actuelle; les montagnards continuent encore aujourd'hui à entretenir son tombeau.
Cette même année, le vicariat apostolique de Saïgon vivait lui aussi un moment important de son histoire. Le 5 mars 1955, son Evêque, Mgr. Jean Cassaigne venait de présenter sa démission pour raison de santé, à Mgr le Supérieur Général des Missions Etrangères. Le Saint Siège l'avait accepté et avait nommé comme successeur à cette charge, Mgr. Simon Hoà Nguyên-van-Hiên de la mission de Hué, supérieur de l'Institut de la Providence. Le nouvel élu reçut la consécration épiscopale en la cathédrale de Saïgon, le 30 novembre 1955. Le 2 décembre 1955, Mgr. Jean Cassaigne prenait la route vers cette léproserie de Djiring qu'il avait fondée non sans peine, puis inaugurée en avril 1929.
Le décès tragique du fondateur de la mission catholique chez les montagnards de la région de Dalat n'arrêta pas les progrès de l'évangélisation. Le Centre montagnard du Camly continua à se développer. En 1956, M. Emile Grelier quitta la grosse paroisse viêtnamienne de Mytho; il vint à Dalat apporter son aide et son expérience ; en 1957, il s'en retourna à la mission montagnarde de Djiring qu'il connaissait bien. Entre temps, M. Henri Desplanque, laissant pour un temps sa tâche de professeur au Centre du Camly, et ses fonctions d'aumônier au "Couvent des Oiseaux"partit en congé régulier. Il arriva à Marseille, le 18 juillet 1956. M. Jean Kermarrec professeur à l'Institut de la Providence, à Hué, vint le remplacer au Centre du Camly, à Dalat. Il fit alors partie de la Mission de Saïgon.
Le temps de son congé régulier écoulé, M.Henri Desplanque s'embarquait à Marseille le 3 avril 1957, à bord du paquebot "Viêtnam". Il retrouva Dalat, les montagnards, et reprit son travail d'économe et d'enseignant au Centre du Camly, ainsi que sa charge d'aumônier du Couvent des Oiseaux. Il s'y rendait chaque matin pour assurer la messe à la Communauté des Chanoinesses de Saint Augustin. A cette date, l'effectif du groupe scolaire montagnard au Camly comptait 70 garçons et 50 filles, dont environ la moitié étaient baptisés. Il y avait une vingtaine de villages à visiter. En 1958, pendant le temps de congé de M. Marius Boutary en France, il assura la direction et la marche du Centre et des chrétientés.
Malgré la présence d'importantes forces armées américaines, la situation politique au Sud Viêtnam restait toujours préoccupante. Les 11 et 12 novembre 1960, un coup d'état militaire contre le régime en place avait échoué pour un temps. Cependant, quelques heureuses nouvelles allaient réjouir le cœur des communautés chrétiennes, en ce 8 décembre 1960 : la Hiérarchie dans l'Eglise du Viêtnam était officiellement établie, Hanoï, Hué, Saïgon étaient élevés au rang d'archevêchés, trois nouveaux diocèses étaient créés : Mytho, Long-Xuyen, et Dalat, quatre nouveaux évêques viêtnamiens étaient nommés. Mgr. Simon Hoà Nguyên-van-Hiên, vicaire apostolique de Saïgon, devenait le premier évêque du diocèse de Dalat, détaché de Saïgon. M. Henri Desplanque eût la joie de conduire les élèves montagnards du Centre du Camly, à la cathédrale de Dalat, le jour de l'intronisation du nouvel évêque dans son nouveau diocèse.
En juin 1961, M. Henri Desplanque quitta le Centre Montagnard du Camly, pour prendre en charge la communauté chrétienne montagnarde de Kala, proche de la léproserie où résidait Mgr. Jean Cassaigne. Il succédait à M. Rubat du Mérac devenu par interim curé de la paroisse montagnarde de Djiring. Il commença à s'initier à la langue montagnarde de cette région, mais surtout, il mit à la disposition de ses confrères son dévouement, son savoir-faire et ses compétences réelles pour les travaux matériels. En 1963, à Kala, son activité apostolique se concentrait sur son école primaire, un dispensaire et un ouvroir tenu par les Sœurs de Saint Vincent de Paul. L'année suivante, avec la collaboration de ses chrétiens, il bâtit une chapelle dans deux villages proches de Kala. Puis il prit un congé régulier en France où il arriva le 23 avril 1965.
A la fin de son congé, Le Supérieur Général de la Société des Missions Etrangères, affecta temporairement M. Henri Desplanque à la Résidence Mep de Lille, pour assurer l'accueil des missionnaires en cette maison. Avec un grand esprit d'obéissance et sens du service, il accepta cette charge. Il y travailla jusqu'en 1969. A cette date, la grande maison de Lille, vidée de ses étudiants, devenait trop grande pour n'abriter que deux confrères chargés de l'Information missionnaire dans la région du Nord. M. Henri Desplanque prit alors sa retraite dans sa famille, chez un de ses neveux, Georges, à Wahagnies, sa paroisse natale.
Il se mit à la disposition du clergé paroissial du secteur. Celui-ci faisait souvent appel à ses services, car tous connaissaient son dévouement ; il aimait la liturgie, et on le savait doué pour le chant et la musique. Dans sa paroisse natale, le dimanche 13 février 2000, il célébra ses noces sacerdotales de diamant. Soixante ans, au service du Christ et de l'Eglise. La foule des grands jours remplissait l'église paroissiale. Des chorales voisines s'étaient jointes à celle de Wahagnies pour animer les chants. M. Paul Couvreur, vicaire général, représentait la Société des Missions Etrangères ; il donna l'homélie. .."Non, dit il, je ne canonise pas le P. Desplanque avant l'heure, mais en ce jour où nous fêtons ses 60 ans de vie sacerdotale, c'est surtout la fête de la fidélité que nous célébrons….De cela, nous rendons grâces au Seigneur dans cette Eucharistie qui nous rassemble ce matin…Dans la famille Desplanque, le pain on sait ce que c'est, mais le P. Desplanque, par son sacerdoce a offert à Dieu ce pain…pour qu'il devienne la nourriture pour la vie éternelle.."
Le 3 avril 2000, M.Henri Desplanque partait à Lauris où le Seigneur le rappela à Lui le 14 janvier 2002. Il avait 91 ans. Ses funérailles eurent lieu, le vendredi 18 janvier 2002, en l'église Saint Barthélémy de Wahagnies ; dans le cimetière de ce lieu, il repose dans le caveau de famille.
Octobre 2004