Aimé MAUVAIS1915 - 1991
- Status : Prêtre
- Identifier : 3689
Identity
Birth
Death
Other informations
Biography
[3689] MAUVAIS Aimé est né le 27 janvier 1915 à Trévillers (Doubs).
Il entre aux MEP en 1936. Ordonné prêtre le 20 mars 1943, il est affecté à la mission de Hué (Vietnam).
En raison de la guerre, il ne peut partir qu’en 1945.
Il est d’abord aumônier militaire au Corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient (CEFEO) en Indochine (1945-1948), puis il rejoint son poste en 1948. Il étudie le vietnamien à Thach-hàn puis il est nommé curé de Diên-sanh (1950) et de Van-thiên (1959).
Il part ensuite pour Khê-sanh, au service de l’ethnie bru. Il est rapidement obligé de se réfugier avec la population d’abord à Cua, près de Cam-lo, puis, en 1972, sur le Darlac, près de Ban-Mê-Thuot.
En 1975, il est expulsé du Vietnam et reçoit nouvelle affectation pour l’île Maurice, où il est assistant du curé de Mahebourg (1976-1986) puis vicaire à Saint-Clair (1985-188).
De retour en France en 1988, il est ensuite aumônier à Montagney.
Il meurt le 29 janvier 1991 à Gray.
Obituary
[3689] MAUVAIS Aimé (1915-1991)
Notice nécrologique
[3689] MAUVAIS Aimé, Victor, naquit le 27 janvier 1915 à Trévillers (Doubs), dans le diocèse de Besançon. Il fit ses études primaires à l'école communale, avant d'entrer au Petit Séminaire de Maîche (1927), puis au Grand Séminaire de Favernay. L'archevêque, Mgr. Binet, l'autorisa à opter pour les Missions Etrangères et il entra à Bièvres le 14 septembre 1936. Il fut ordonné sous-diacre en juin 1942, après avoir accompli son service militaire (octobre 1937-septembre 1940); diacre en décembre 1942 et prêtre le 20 mars 1943, il sera agrégé aux Missions Etrangères le 15 septembre 1943.
En raison des circonstances, ne pouvant se rendre dans la Mission de Huê pour laquelle il venait de recevoir sa nomination, il alla desservir la Paroisse de Coulange-la-Vineuse, tout en résidant à Vincelles, dans le diocèse de Sens (1943-1945). Mais, dès que ce fut possible, il partit pour l'Indochine (26 octobre 1945), engagé comme aumônier militaire, dans le Corps Expéditionnaire Français d'Extrême-Orient (CEFEO), ce qui le mena au Nord-Viêt Nam.
Il fut blessé dans les combats et se conduisit si bien qu'on lui décerna la Croix de Guerre, avec deux citations. Démobilisé en février 1948, il put alors se rendre à Huê (avril 1948).
Après un bref séjour à l'Institut de la Providence, ce fut auprès du Père André EB, à Thach-Hàn, près de Quang-Triu, qu'il s'initia à la langue et aux coutumes du pays. En 1950, nommé curé de Diên-Sanh, il donna déjà, dans ce village surchargé de réfugiés venus des environs, le ton de sa méthode d'apostolat paroissial. Il mit l'accent sur la solidité d'une catéchèse, facilitée par l'ouverture d'une école, confiée à des religieuses, et par la construction d'une église. Rien ne l'arrêtait, en ces temps troublés où l'un de ses familiers allait être assassiné. Son rayonnement s'étendit rapidement alentour (1950-1958).
A son retour d'un congé régulier en France, en 1959, il se porta volontaire pour le poste de Van-Thiên, tout proche du fameux 17ème parallèle, zone d'âpres combats. Là, tout en partageant avec ses chrétiens les dangers quotidiens, il les armait spirituellement, grâce à la Légion de Marie, sans jamais se laisser intimider par des provocations telles que l'incendie de son presbytère. Cependant, la situation se dégrada peu à peu, aboutissant, en 1965, à la prise d'assaut du village et de l'ensemble du secteur par l'armée Nord-viêtnamienne, déclenchant la fuite de la population vers une région plus calme.
Nullement découragé, le Père Mauvais accepta, un peu plus tard, la proposition de Mgr. Urrutia d'aller aider le Père Poncet sur le plateau de Khê-Sanh, limitrophe du Laos et siège d'affrontements militaires entre américains et viêt-cong. Il s'agissait surtout de pénétrer le milieu des montagnards Bru, isolés et menacés de disparition. C'était un apostolat tout nouveau pour Aimé Mauvais, qui s'acharna à étudier leur langue, si bien qu'il allait être capable, un jour, de publier un dictionnaire et des traductions de l'Evangile. Pour approcher ces tribus sauvages, la première démarche était de les soigner de leurs maladies, dans l'espoir de pouvoir toucher les âmes. L'aide des Soeurs de Saint Paul de Chartres, pour la tenue du dispensaire, leur fut très précieuse. Cependant, les hostilités, en redoublant d'intensité, forcèrent la population à se réfugier près de Cam-Lo, à Cùa, où les deux Pères durent recommencer tout à zéro.
Bientôt, pourtant, l'offensive viêt-cong du Têt-Mâu-Thân (février 1968) priva le Père Mauvais de son compagnon de travail, le Père Poncet, tué à Huê le 13 février 1968. Alors, le Père Mauvais trouva en la personne du Père Georges Neyroud un nouveau partenaire aussi dynamique, mais celui-ci sera assez vite gravement blessé et évacué à l'arrière. Quant au Père Mauvais, le danger semblait le stimuler ; mais il fallut finir par décrocher de Cùa, en 1972, avec quelque 3.000 rescapés, pour gagner le plateau du Darlac, près de Ban Mê Thuot, à 300 km vers le Sud. Il y faudra tout remettre sur pied pour la survie de cette chrétienté embryonnaire et transplantée. La ténacité d'Aimé Mauvais, notamment pour continuer à instruire les catéchumènes en vue des premiers baptêmes, finira par triompher des difficultés dûes à la précarité de cette installation de fortune...
Enfin, la ruée des troupes viêt-cong dans leur conquête de Saïgon, la capitale du Sud, en avril 1975, isolera le Père Mauvais et ses protégés pendant six mois, sans pouvoir donner de ses nouvelles. Resté à son poste, avec deux religieuses Franciscaines Missionnaires de Marie, il s'efforça d'oeuvrer pour le bien, jusqu'au jour où il fut convoqué, en septembre, pour qu'on lui signifie l'ordre de son expulsion du Viêt Nam, le 11 septembre 1975, après 30 années de ministère.
De retour en France, le Père Mauvais guetta l'occasion de repartir en Extrême-Orient. Celle-ci lui fut offerte par Mgr. Margéot, l'évêque de l'Ile Maurice. Ce fut le 9 janvier 1976 qu'il s'envola pour cette mission, sachant que le ministère qui l'attendait était tout différent du précédent. Agé de 60 ans, il n'aurait pas pu apprendre une nouvelle langue, mais cela était possible pour le créole. Par ailleurs, les méthodes d'apostolat paroissial y étaient analogues à celles de France. C'est pourquoi, dès son arrivée, il fut désigné comme l'assistant du curé de la Paroisse de Mahebourg, le Père Robert Margéot, frère de l'évêque. Avec toute la souplesse dont il était capable, Aimé Mauvais fit face aux multiples activités paroissiales, circulant dans le district en mobylette (comme jadis au Viêt Nam). Neuf années s'écoulèrent ainsi, mais la santé du Père Mauvais commença à lui causer des soucis. Il fut alors affecté, d'abord à la Paroisse de l'Immaculée Conception, pour un remplacement, puis à celle de Saint Clair, dans les Goods Lands", où il seconda le Père Guichoux à partir d'octobre 1985, avec le même enthousiasme, dédaigneux de ses ennuis personnels. Plus tard, en 1987, de légers vertiges commencèrent à le gêner, ce qui le détermina à un peu plus de prudence ; il dut être hospitalisé en 1988 et accepta l'idée d'un retour en France (7 mai 1988).
Revenu en France, Aimé Mauvais n'envisagea pas de prendre sa retraite, mais de trouver des moyens d'exercer encore utilement son sacerdoce. Ainsi, dans le doyenné de Maîche, il fit une série de conférences sur les Saints Martyres des Missions Etrangères, à la canonisation desquels il avait pu assister à Rome...
Enfin, il accepta de prendre l'aumônerie de la Maison de retraite de Montagney (Notre-Dame des Cèdres), où il entra le 1er novembre 1988. Il s'y dépensa durant les deux dernières années de sa vie, auprès d'une centaine de personnes qu'il édifia grandement.
Un jour, à l'issue d'une réunion, il fut pris d'un malaise qui nécessita son hospitalisation à Gray et, le soir même de ce mardi 29 janvier 1991, il rendit son âme à Dieu. Ses obsèques furent célébrées à Trévillers, présidées par son neveu et filleul Christian Mauvais, en présence du Père Ekharren, qui fit de lui un émouvant éloge.
References
[3689] MAUVAIS Aimé (1915-1991)
Références biographiques
CR 1947 p. 125. 1955 p. 41. 1960 p. 50. 1961 p. 48. 1962 p. 59. 1963 p. 74. 1965 p. 69. 1966 p. 77. 79. 1967 p. 61. 1968 p. 145. 1969 p. 65. 66. 1974-76 p. 224. AG80-81. p. 232. - AG80-82 p. 250. - 85 p. 234. BME 1949 p. 247. 1950 p. 130. 270. 1951 p. 501. 1953 p. 196. 583. 1954 p. 72. 787. 1018. 1955 p. 343. 780. 1956 p. 356. 357. 781. 1957 p. 550. 1958 p. 259. 473. 856. 1959 p. 276. 867. 868. 1961 p. 862. Epi 1962 p. 792. Enc. PdM. 2P2. - 6P3. R. MEP. 1961 N° 116 p. 44. 1963 N° 125 p. 44. Hir. N° 266. Miss. d'Asie. 1947 p. 161 (citation). EC RBac N° 341. 410. 434. 441. 457. 461. 638. 653. 775. NS 2P34. - 3P65. - 6P179/C3. - 7P201. - 9P273. - 10P302. - 14P437. 438. - 19P150. - 30P118. - 30P119. 120. - 35P276. - 38P49. - 39P79. 84. - 43P196. - 53P176. 181. 183. - 57P304. - 58P332. - 60P49. - 61P72. - 62P121. - 65P211. - 66/C2. - 70/C2. - 71P49. - 84P114. - 86P180. - 87P219. - 89P276. - 90/C2. p. 305. 309. - 94/C2. p. 80. 82. 92. - 98P220. - 99P246. - 106P112. - 119P172. - 140P151. - 142/C2. - 144P273. - 145/C2. - 171/C3. - 186/C2. - 187/251. - 189/C2. - 194/116 ss. - 230/C2.