Jean GOURNAY1921 - 1997
- Status : Prêtre
- Identifier : 3756
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Biography
"[3756]. Jean Joseph GOURNAY a été missionnaire en Chine, avant de passer de longues années très actives en Thaïlande dans la région d’Ubon.
Il naît le 19 mars 1921 au foyer de Louis-Joseph et de Marie-Louise Sauvage, son épouse, en la paroisse Saint-Pierre du Portel (Pas de Calais), au diocèse d'Arras. Le père exerce la profession de tailleur. Quatre enfants, deux garçons et deux filles, viennent bénir ce foyer où la foi chrétienne est vivace. Jean a deux oncles prêtres. Un grand-oncle fut aussi 1e premier prêtre ordonné du Portel en 1863. C’est dire si le climat familial est favorable à l’éclosion de vocations sacerdotales.
Après ses études primaires au Portel, Jean Gournay fait ses études secondaires à l'Institution Haffreingue à Boulogne-sur-Mer, jusqu'à l'obtention du baccalauréat. De 1941 à 1944, il étudie au grand séminaire d'Arras, jusqu’à la fin de la deuxième année de théologie. Il fait alors sa demande d'admission aux Missions Etrangères. Le supérieur de séminaire d'Arras écrit que Jean a toujours donné toute satisfaction. Il fera un bon missionnaire. D'autres témoignages signalent la régularité de ses différents exercices et la piété profonde dont il fait preuve. Pendant ses vacances il aime aider son vicaire, en particulier, auprès du groupe des Cœurs Vaillants.
Il entre au séminaire des Missions Etrangères le 13 novembre 1944. Il reçoit la tonsure et les ordres mineurs au cours de l'année 1945 et, au cours de l'année 1946, il fait ses demandes d’ordinations, renouvelant son « désir d'être missionnaire, pauvre et obéissant et de sauver les âmes des malheureux païens ». Dans sa demande d'ordination à la prêtrise, il exprime le désir ""d'être envoyé dans la mission la plus pauvre et où le travail de conversion est le plus dur."" Sous-diacre le 16 mars, diacre le 20 mai, il est ordonné prêtre le 29 juin 1946.
Le P. Gournay est destiné à la mission de Xichang (Sichang ou Ningyuanfou), dans le Sichuan. Il part le 30 octobre 1946.
Chine (1946-1951)
Deux Portelois célèbres l’ont déjà précédé dans cette mission : Mgr Bourgain (1872-1925), qui a été vicaire apostolique, et le P. Marcel Flahutez, qui a la joie de le recevoir dans ce nouveau pays. Le P. Gournay arrive dans sa mission avec son confrère le père Cuzon, le 27 février 1947. C'est au centre même de la mission qu'il va se mettre à l'étude de la langue dès son arrivée et jusqu'en novembre 1947, date à laquelle il est nommé curé de Mulochaiku, à l'extrême sud de la mission. Voici comment il résume sa présentation de ce district : « petit poste de mille deux cent baptisés, avec deux cent chrétiens autour de l'église et mille chrétiens répartis en vingt-huit villages ; aucune route, voyages en mule et surtout à pied ; altitude : mille neuf cent mètres ». En septembre 1948, il écrit qu'il se prépare à entreprendre dès les premiers jours d'octobre la visite de ce vaste district : « longue tournée qui ne s'achèvera que vers Noël »;
En mai 1949, Jean doit quitter Mulochaiku : il est appelé à Hweili comme supérieur du séminaire : il y reste six mois. Le 8 novembre 1949, il se met en route pour rejoindre son nouveau district de Yentsing, également appelé Péyentaing, à quatre jours de marche à l'ouest de Xichang sur le haut plateau de Yenyueng. C'est là qu'il aimera se dire ""le plus haut perché des missionnaires de Kientchang à l'extrême ouest dans les avant-postes thibétains à deux mille huit cent mètres"". Il y reste jusqu'au 12 juin 1951. Le jour de la Pentecôte 1950, il a le bonheur de baptiser quelques nouveaux chrétiens. Mais déjà les tracas commencent : « Il se voit demander une grosse quantité de riz pour des revenus inexistants. Son refus est net et souriant, chose plutôt rare : ce n'est pas tous les jours, en effet, que l'on fête les cent quatre ans d'un vieux serviteur et pionnier de la mission et qui, de surcroît, est le meilleur ami du curé » Voilà, du moins, ce que disent les chroniques de ces années. Quant à lui, voici le résumé, un peu différent, qu'il fait de cette période : « le 31 mai 1950, arrivée des communistes : ils m'enferment dans mon presbytère et pendant quinze mois, je n'ai pas eu la permission de sortir, enfermé dans une pièce de 3 mètres sur 4 ; lavage de cerveau ; passé en jugement populaire pendant plusieurs jours, j'ai été condamné à mort, puis amnistié par le camarade Mao et prié de quitter la République Populaire de Chine. » Après un long périple de quarante-neuf jours, par Chengdu, Chongqing, Hankou et Canton, il passe la frontière de Hongkong le 30 juillet 1951. ""J'étais épuisé, pesant 52 kilos.
France (1951-1952)
Après quelque temps de repos, il embarque sur ""La Marseillaise"" et arrive à Marseille le 17 septembre 1951. Pendant ce séjour en France, il est prévu des études supérieures à l'Institut catholique. En fait, il profite de ce temps pour se refaire une santé et, en particulier, pour essayer de réparer les mauvais effets d'une chute malencontreuse lors d'une tournée en décembre 1949. Vingt-cinq mois après, ""un docteur parisien me remettra à peu près en état. Toujours est-il qu'il était impossible pour moi de me remettre dans les bouquins"", comme il le dit lui-même.
Une page de sa vie missionnaire est donc tournée. Pourtant, tous ceux qui ont connu le père Gournay ont pu remarquer combien son séjour en Chine fut une étape marquante de sa vie. Il est toujours resté attaché à sa première mission, marqué par ses premiers ministères. Après bien des années en Thaïlande, il évoquera encore souvent les années passées en Chine. Pour reprendre les paroles du père Leprêtre lors de l'homélie aux obsèques de notre confrère : ""La Chine ! Nom inscrit en lettres d'or dans son cœur rempli de joies, de soucis et de peurs '"". Oui, c'est vrai, Jean aimait parler ""de ses premières amours missionnaires"" !
Une nouvelle étape dans cette vie missionnaire va donc commencer. Les supérieurs, en effet, estiment que notre confrère est suffisamment ""remis en état"", et, en mai 1952, Jean reçoit une nouvelle affectation : Tharae, centre de la mission du Nord-Est de la Thaïlande.
Thaïlande (1952- 1966)
C'est le 21 juillet 1952 qu'il part pour son nouveau champ d'apostolat. Il arrive à Bangkok le 25 août et de là, gagne Tharae. Il part y étudier la langue pendant neuf mois, et, en plus du thaï, il doit comme tout le monde, bon gré mal gré, se mettre au lao-isan, le dialecte parlé par les gens du Nord-Est. Nous le savons tous : on n'a jamais fini d'apprendre ces langues. ""En plus des difficultés communes à tous, le P. Gournay semble en avoir rencontré d'autres « particulières aux déracinés, dont la moindre n'est pas l'assimilation de deux nouvelles langues. D'en avoir déjà appris trois aide-t-il à en apprendre deux autres ? Je me garderais bien de répondre. En Chine, il a dû apprendre le mandarin mais aussi la langue parlée par ses paroissiens : le ""lissou"" d'abord et puis le ""mosso"". Cela ne lui a probablement pas servi à grand-chose en Thaïlande ». Mais, écrit le chroniqueur, « la plupart de ces difficultés fondaient comme neige au soleil au contact de sa bonne humeur ».
Jean a désiré ""une mission pauvre"" : sa mission en Chine le fut certainement. Mais le Nord-Est de la Thaïlande, dans années 50 où Jean arrive, est une mission aussi très pauvre : elle est bien en retard d’un point de vue des infrastructures : peu de routes, pas d'électricité sinon dans les principales villes, un seul hôpital pour toute la province ! Cela ne facilite pas la vie du missionnaire, quelquefois isolé dans un village de brousse et devant visiter des chrétiens dispersés dans des endroits plus ou moins éloignés, comme l'a noté le père Mansuy.
Après son stage de langue, il est envoyé à Bungmai dans le courant de l'année 1953. Bungmai et sa desserte de Ban Buatha se trouvent à une quinzaine de kilomètres d'Ubon, en allant vers l'est. A l'époque la belle route que nous connaitrons plus tard n'existe pas en l'état. Et c'est surtout par la rivière Moun que se font les déplacements. Les chrétiens de Bungmai vivent de jardinage et de la pêche et, plusieurs heures avant le lever du jour, c'est en barque qu'ils vont vendre le produit de leur travail au marché d'Ubon.
Une chronique de l'année 1954 indique qu'à l'occasion d'un voyage à Bangkok, les pères Gournay, Ragazzi et Thélier racontaient la situation au Nord-Est ainsi : « sécheresse et régime des vaches maigres : la récolte de riz de 1955 est déjà hypothéquée ; les pauvres cultivateurs ont été forcés de la vendre sur pied pour ne pas mourir de faim » Cinquante ans plus tard, la situation s'est certes améliorée, mais de pareils cas ne sont pas rares. « L'administration de ces deux postes dotés d'églises ne suffit pas à l'activité de notre confrère. Il s'efforce aussi de ressaisir deux autres villages mi-chrétiens, mi-païens. Il enseigne la doctrine, visite son monde avec une remarquable régularité. Il est toujours par monts et par vaux ». Faut-il être surpris si on l'entend dire, non sans une pointe d'exagération, que « son vélo en est à la troisième paire de pneus de l'année ? »
En 1956, on signale que « le poste de Bungmai est le poste de brousse qui semble le moins difficile d'accès. Avec ses trois annexes, ce poste compte huit cent vingt chrétiens et une quarantaine de catéchumènes. On s'y rend soit par la route, soit par le fleuve. C'est un homme réaliste et méthodique qui est chargé de ce poste ». Et on signale aussi que « le jeune père Costet s'exerce au ministère sous sa direction"". Cette même année 1956, les pères Gournay, Franchineau et Thélier sont envoyés en stage de perfectionnement de la langue siamoise au collège des Frères de Saint Gabriel à Sriracha.
En 1958, à l'occasion des vingt ans de l'église, le chroniqueur fait un bref retour sur le passé : ""Bungmai a été fondée par des chrétiens d'Ubon qui, descendant le fleuve, se sont fixés là pour y faire des jardins. Longtemps l'administration de cette paroisse, rassemblant mes chrétiens de Wang Kan Hung, Bungmai et Khamklang, s'est faite à partir d'Ubon. Jean est le premier prêtre à demeure"". Et c'est à lui qu'il reviend de bâtir l'école paroissiale où, en cette année 1958, cinq religieuses Amantes de la Croix enseignent cent vingt-cinq élèves, tous chrétiens ou enfants de chrétiens. C'est Jean aussi qui a bâti la maison des religieuses et lui encore qui rebâtira le presbytère. ""Toutes ces constructions se font remarquer par leur solidité"".
Du 4 avril 1961 au 23 janvier 1962, Jean prend en France un congé bien mérité. A son retour, il retrouve son poste de Bungmai où il va encore travailler quatre années.
France (1966-1968)
En mai 1966, Jean est nommé supérieur de la maison de Lille. Voici comment il résume son séjour :""nommé à Lille pour faire du recrutement, m'occuper de quinze étudiants, recevoir les confrères de passage Ancien broussard, un peu un légionnaire de l'église, je ruais dans les brancards comme une mule enfermée dans une écurie"". Une expérience qui fera long feu, donc. Et le 8 décembre 1968, Jean repart pour la mission d'Ubon.
Thaïlande (1968-1986)
Cette fois, c'est à Sithan qu'il est nommé. C'est un village de quelque cinq cents chrétiens, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Ubon, mais dans la province de Sisaket.
""On me confiait un poste difficile, écrit-il. Cinq cents baptisés autour de l'église, et des chrétiens dispersés dans une vingtaine de villages. Il paraît que ça me plaisait, alors on m'a chargé de trois nouvelles chrétientés, avec trois chapelles à construire sur environ cent cinquante kilomètres à parcourir en train, en vélo, et souvent à pied. J'aimais ça, je fonçais, il paraît que j'en faisais trop Il est vrai que, plusieurs fois, j'ai dû m'affaler au bord du sentier ""
Les chroniques ont régulièrement signalé que le P. Gournay s'occupait non seulement de ses chrétiens mais aussi de tous les autres, bien plus nombreux encore, qui n'ont pas rencontré le Christ. Cela, Jean, pas plus que les autres, n'a pu le faire seul. « Il l'a fait avec l'aide des chrétiens de sa paroisse, chez qui il a su inculquer l'esprit missionnaire ». « Et dans cette tâche », note le père Mansuy, « le P. Gournay était aidé par des religieuses, des catéchistes et des laïcs s'engageant dans divers mouvements comme la légion de Marie"". Celui-là ne sait pas ce que c'est qu'une visite pastorale qui n'a pas entendu Jean parler de ses randonnées à bicyclette avec ses légionnaires »
Je me réfère ici à ce que j’écrivais dans la chronique de 1985 : « Si la vitalité d’une communauté chrétienne se juge au nombre des vocations quelle suscite en son sein, celle de Sithan paraît bien vivante : petits et grands séminaristes, novices et profès : il y en a pratiquement de tous les instituts et congrégations. Le père Jean Gournay n’y est sans doute pas pour rien. Pas plus que d’autres, il ne croit pas à la génération spontanée et ce nombre élevé de vocations doit certainement beaucoup à l’intérêt que Jean a porté à la pastorale des vocations, à son souci d’accompagnement, de visites des familles, quel que soit le temps : le soleil et la poussière ou la pluie et la boue ! » Il y a actuellement vingt-trois prêtres locaux, évêque compris ; parmi eux, quatre sont originaires de Sithan dont deux sont les fils de l’ancien catéchiste de Jean : tous quatre ont été envoyés au séminaire par Jean ; et ce qui est vrai des prêtres, l’est aussi des religieuses Supérieur du petit séminaire d’Ubon pendant cinq ans, je sais combien Jean suivait de près ses jeunes paroissiens. »
Jean a une desserte qu’il aime particulièrement, car il y retrouve une vieille famille chinoise : Rasi Salai, où il a bâti une résidence-chapelle, avant que ne soit bâtie l’actuelle chapelle. En 1984, on y dénombre quatre-vingt-cinq chrétiens mais ils sont bien loin de tous venir à l’église C’est dans cette paroisse de Sithan qu’il exerce la plus grande partie de son ministère. Il y restera en effet dix-huit ans. « En 1996 », note encore le père Mansuy, « l’évêque dUbon, devant réorganiser la répartition de ses prêtres dans le diocèse, propose à Jean un nouveau poste dont il aurait pris la charge à son retour de congé en France ».
J’avais noté en 1986 : « Avant son départ en congé, ses paroissiens lui ont fait des adieux grandioses : procession à travers le village, Jean bien assis sur un fauteuil hissé sur une charrette toute enguirlandée Bref rien à envier à un Pape sur sa sedia, ou sa papamobile, et surtout bien moins dangereux ! » Jean prend donc son congé. Il arrive en France le 10 avril 1986.
France (1986-1987)
Mais le P. Gournay commence à penser que ses forces diminuent. Déjà en 1984, il a été victime d’un malaise « un gros accroc », comme il l’a appelé qui l’avait conduit jusqu’à l’hôpital Saint-Louis de Bangkok. « En 1986, quelques mois avant d’aller en congé, je faisais encore cinq heures de vélo pour aller voir un malade. Cela a été mon dernier exploit. » Jean ne se sent donc pas en état de reprendre un nouveau poste : « en 1986, quelques semaines après mon retour en France, j’ai pensé que j’allais bientôt rejoindre mes ancêtres. Je croyais inutile d’aller voir un docteur. J’étais fichu, me sentant inutile et encombrant. »
Ce que Jean ne dit pas, c’est qu’à peine arrivé en France, il a la douleur de perdre sa maman, après l’avoir veillée jour et nuit pendant une semaine et lui avoir donné le sacrement des malades. « Partir à 91 ans, ce n’est pas une surprise, malgré tout c’est un vide », m’écrivait-il alors. Pendant son congé, Jean se trouve donc un peu seul, mais il peut voir ses sœurs, ses amis, des réfugiés du Laos et il reçoit aussi beaucoup de visites. De plus, il est souvent réquisitionné pour donner un coup de main aux confrères prêtres du secteur. Chaque vendredi, il participe aussi au déjeuner de l’équipe du secteur. C’est très sympathique Voilà les nouvelles qu’il envoie alors.
Jean donc hésite pendant plusieurs mois. Finalement, à l’issue de son congé, en mars 1987, après avoir consulté ses supérieurs à Paris, il décide, non sans déchirement, de ne pas retourner en Thaïlande. C’est donc dans son pays natal qu’il passe les dix dernières années de sa vie. Là, « il a continué, en particulier avec « Vie montante » et la « Fraternité des personnes malades et handicapées », et aussi en visitant beaucoup de malades et personnes isolées, à annoncer que Dieu nous aime tous. Il aime aussi être au milieu des gens, des petits, comme Jésus sur la route de Palestine. Il aime faire son marché.
Le 21 juillet 1996, il fête le jubilé de ses 50 ans de sacerdoce. L’homélie est prononcée par le père Gabriel Duval, franciscain, qui rappelle plusieurs des points relevés dans cette notice, et montre comment Jean s’est consacré « à la conversion des infidèles, au soin des chrétiens existants et à la formation d’un clergé autochtone ».
Jean décède le samedi 6 décembre 1887 à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer. Ses obsèques ont lieu le mercredi 10 décembre 1997 à 15 heures en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul du Portel. Elles sont présidées par le père Jo Leprêtre, un ami, curé d’Equihen-Plage, entouré d’une bonne quinzaine de concélébrant dont le doyen. Au début de l’Eucharistie, le père Georges Mansuy, secrétaire général des Missions Etrangères et ancien compagnon d’armes de Jean au diocèse d’Ubon, présente sa vie missionnaire en particulier en Thaïlande. Le père Jo Leprêtre assure aussi l’homélie « La vie bouge Le monde change. L’Eglise change, mais nous sommes toujours appelés à « aller dans le monde entier » Dieu a besoin de nous tous, prêtres et laïcs, appelés à être non des propagandistes, des prosélytes mais des témoins, de bons serviteurs de l’Evangile pour la vie, la bonne santé du monde et la rencontre du Seigneur »"