Jean HIRIGOYEN1933 - 2001
- Status : Prêtre
- Identifier : 4086
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Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Vietnam
- Mission area :
- 1959 - 1968 (Qui Nhon)
Biography
[4086] HIRIGOYEN Jean est né le 27 mars 1933, à Hasparren (Pyrénées-Atlantiques).
Il entre aux MEP en 1951. Ordonné prêtre le 2 février 1959, il part le 16 juin suivant pour la mission de Nhatrang (Vietnam).
Il étudie le vietnamien à Banam (Cambodge). En 1961, il est vicaire à Tân-ly, dans la province de Binh-tuy, avant d’être nommé, en 1962, professeur au petit séminaire de Nhatrang.
En 1968, il est rappelé à Paris pour diriger le Service d'Information missionnaire des MEP. Il renouvelle ce service, en organisant des expositions à Paris et en province. À partir de 1974, il installe le Service d’Information, 26 rue de Babylone, sous le nom d’« Échange France-Asie ». Le but de ce service reste l'éveil des vocations par l'Information. En 1985, il est chargé de diriger, rue de Babylone, un foyer pour les « étudiants asiatiques ». Lors de la fermeture de ce foyer en 1996, il devient responsable de la « Résidence Babylone », désormais affectée à l’accueil des prêtres asiatiques.
Il meurt subitement à Paris, le 2 juillet 2001. Il est inhumé à Hasparren.
Obituary
[4086] HIRIGOYEN Jean (1933-2001)
Notice nécrologique
Dominique, Jean HIRIGOYEN, fils de Baptiste et de Anna ETCHEGARAY, enseignant à l'école publique de Celhay, dans la commune de Hasparren, naquit le 27 mars 1933, à Hasparren, département des Pyrénées Atlantiques, et fut baptisé le 30 mars 1933, en l'église paroissiale de Hasparren, diocèse de Bayonne. La famille comptait trois enfants, dont deux garçons et une fille.
Ses études primaires terminées, Jean entra, en octobre 1944, au Collège Saint-Joseph d'Hasparren où il étudia jusqu'en juin 1946, puis en octobre de cette même année, il se dirigea vers le petit séminaire Saint François Xavier d'Ustaritz où il continua et termina ses études secondaires couronnées par son succès au baccalauréat, à la première partie en juin 1950, et bac philo l'année suivante.
Le 2 juin 1951, finissant sa première année de philosophie, à Ustaritz et désirant « faire partie dès la rentrée prochaine des aspirants missionnaires du séminaire de Bièvres », il adressa à Mgr Le supérieur général des Missions étrangères sa demande d'admission, et le 17 septembre 1951, il arriva à Bièvres. Là, de 1951 à juin 1953, il parcourut le 1er cycle de sa formation missionnaire, qui se termina par l'obtention du baccalauréat de philosophie scholastique. En 1953-54, il commença à Paris le second cycle des études écclésiastiques, puis partit faire son service militaire au Maroc où il servit de 1954 à 1957, et d'où il revint avec un brevet d'infirmier obtenu en 1955.
De retour au séminaire de Paris, en septembre 1957, agrégé temporaire à la Société des Missions étrangères, le 30 novembre 1957, il reçut la tonsure le 1 décembre 1957, suivie des deux premiers ordres mineurs le 3 décembre 1957, et des deux seconds ordres mineurs, le 2 février 1958. Agrégé définitivement à la Société des Missions étrangères, le 28 juin 1958, ordonné sous-diacre, le 6 juillet 1958, à Saint Etienne de Baïgorry (Pyrénées Atlantiques), il reçut, le 25 novembre 1958, sa destination pour le service du vicariat apostolique de Nhatrang, qui venait d'être érigé, en juillet 1957, et dont le territoire s'étirait sur quelques 400 kms, le long de la mer de Chine. Diacre le 21 décembre 1958, ordonné prêtre par Mgr Charles Lemaire, le 2 février 1959, il partit rejoindre sa mission le 16 juin 1959, et embarqua à Marseille à bord du « Cambodge ».
Pour accueillir le nouveau missionnaire, à sa descente du bateau, au port de Saigon, Mgr Piquet, vicaire apostolique de Nhatrang, avait délégué M. Gérard Moussay, le plus jeune confrère de la Mission. Tous deux rencontrèrent les confrères du sud de leur mission, et rendirent visite à plusieurs paroisses. Les fines oreilles et la langue déliée du jeune débarqué eurent vite fait d'attraper quelques mots de la langue viêtnamienne prononcés fort correctement. Mais pour se perfectionner, le jeune missionnaire fut envoyé, en août 1959, à l'école de langue de Banam, au Cambodge. Il y avait là une chrétienté viêtnamienne importante et y était installée la maison mère des frères viêtnamiens de la Sainte Famille dirigée par M.Joseph Vulliez .Sous la haute direction de ce dernier, M. Jean Hirigoyen se consacra à l'étude méthodique de la langue viêtnamienne, commença en compagnie d'autres jeunes confrères, sa formation première missionnaire, allant, en fin de semaine, mettre en pratique, dans les chrétientés voisines, ses connaissances nouvellement acquises. En juin 1961, l'école de langue se vida de ses étudiants : en effet, une destination temporaire venait d'être donnée à chacun d'eux, sur le territoire du Cambodge. Ainsi M. Jean Hirigoyen fut envoyé porter de l'aide à M. Yves Choimet, curé de Kompong-Cham, qui l'installa à Chihe, petite chrétienté, située sur le Mékong, à une demi-heure de chaloupe, en aval de Kompong-Cham. Ensuite, pendant quelques temps, il remplaça le curé de Kompong-Cham, M.Yves Choimet parti en congé. Ce stage d'étude et d'application en école de langue à Banam prit fin en août 1961 ; M. Jean Hirigoyen, ayant reçu l'autorisation de rentrer au Viêtnam, regagna le diocèse de Nhatrang.
En 1960, la hiérarchie ecclésiastique avait été instituée au Viêtnam. Mgr Marcel Piquet, devenu évêque diocésain de Nhatrang, envoya, en septembre 1961, M. Jean Hirigoyen faire un stage pratique, dans la province de Binh-Tuy, auprès de M. Gérard Moussay, dont le district prenait de l'importance. En effet, celui-ci venait d'implanter, à Hiêp-Nghia, au pied d'une colline, et à Tan-Ly, à une vingtaine de kilomètres de la paroisse de Lagi, plus de 1.200 catholiques arrivés de tous les coins de la mission ; une chapelle était en cours de construction ; en outre, dans la région, d'autres regroupements, des "agrovilles" étaient en voie de formation. En outre, la population non chrétienne se montrait fort sympathique ; ainsi un vaste champ de développement et d'apostolat s'ouvrait pour ces jeunes missionnaires.
En août 1962, après un court stage de perfectionnement en pastorale à Dalat, sous la direction du P. Gérard Gagnon, rédemptoriste canadien, M. Jean Hirigoyen fut appelé par son évêque pour le service du petit séminaire diocésain "Sao-Biên". Celui-ci, avait été construit, en 1958 par Mgr Piquet, à trois kilomètres au nord de la ville de Nhatrang, sur un terrain de trois hectares, au bord de la mer de Chine. Cet établissement qui venait d'être agrandi comptait 148 élèves, en 1962. Alors, sous la direction de M. Pierre Jeanningros, plusieurs prêtres viêtnamiens et cinq confrères MEP y assuraient des cours selon les programmes officiels de l'enseignement secondaire français, tout en tenant compte des exigences du cycle des études viêtnamiennes, en vue de présenter les élèves aux examens officiels. En 1964 et 1965, l'effectif des élèves au petit séminaire, depuis la classe de huitième jusqu'à la première inclusivement, s'élevait à 180 étudiants. Le succès de douze élèves de troisième à l'examen officiel du brevet en programme français était fort encourageant pour les élèves et le corps enseignant.
Après un congé en France, du 9 avril au 8 juillet 1965, M. Jean Hirigoyen retrouva sa place dans le corps professoral du petit séminaire de Nhatrang. Le 11 juillet 1966, Mgr Marcel Piquet décéda à la clinique Saint Paul à Saigon où il avait été transporté, un mois auparavant. Pour lui succéder, le Pape Paul VI nomma, le 13 avril 1967, le R.P. François Xavier Nguyên-van-Thuan, vicaire général et supérieur du séminaire de l'archidiocèse de Hué. Dès la rentrée 1966-67, les élèves de seconde et de première du petit séminaire de Nhatrang avaient été envoyés au Collège de la Providence à Hué pour y continuer leurs études jusqu'aux classes terminales du second cycle. A Nhatrang, l'effectif du séminaire des jeunes s'élevait à 175 élèves. En mars 1967, au professorat, M. Jean Hirigoyen ajouta la charge de supérieur local de la communauté missionnaire MEP travaillant dans le diocèse.
L'assemblée générale de la Société qui se tint à Bièvres du 17 juillet au 12 septembre 1968, -c'était la première après le Concile de Vatican II,- traita de « l'aggiornamento » en procédant « ad experimentum » à une révision complète des Constitutions de la Société, et en prenant en compte les orientations nouvelles voulues par le récent concile. Mais il n'était pas possible d'ignorer les évènements récents qui venaient de secouer la France, en ce mois de mai 1968 ; ceux-ci marquaient une étape dans l'évolution du pays, de sa jeunesse, et n'allaient pas s'en poser quelques questions à l'Église, à son avenir à travers ce qu'on appelait alors « la crise des vocations ». Cette crise touchait l'ensemble des séminaires diocésains et des Instituts missionnaires en France. Un monde ancien, avec certaines de ses valeurs morales et spirituelles traditionnelles, semblait disparaître.
Ce fut dans ce contexte que, en septembre 1968, M. Jean Hirigoyen reçut la charge de responsable du service d'information missionnaire de la Société. Ce service fonctionnait déjà sous une autre dénomination. En effet, à l'exemple de bien d'autres instituts religieux, et pendant des décennies, des confrères appelés « recruteurs » visitaient régulièrement séminaires, paroisses, collèges en vue d'éveiller des vocations missionnaires pour l'Asie, dans le cadre de la Société des Missions étrangères. La mission à l'extérieur étant alors l'affaire des Instituts missionnaires, il était tout à fait normal que chacun d'eux portât le souci de « chercher des vocations ». Le ministère et le travail difficile de ces confrères, bien que marqués parfois par une certaine concurrence entre Instituts, s'étaient cependant révélés fructueux.
Mais, dès les années soixante, on prenait peu à peu conscience de la nécessité d'un renouvellement et de changements à apporter dans ce mode de recrutement. En effet, la diminution de l'esprit chrétien et de la pratique religieuse dans les familles et dans les paroisses donnait le jour à nouvelle image du prêtre, et de son engagement ; une conception différente de la vocation sacerdotale était en train de naitre. La multiplication des Collèges, les titres universitaires exigés par l'État pour les directeurs et les enseignants, le manque de personnel qualifié, les nouveaux programmes, et en plus les diverses mutations sociales en cours, tout cela amena, petit à petit, la disparition des petits séminaires classiques et leur transformation en « foyers ». Ainsi, en septembre 1961, la Société des Missions étrangères en raison du petit nombre d'élèves, se vit contrainte de fermer son petit séminaire de Beaupréau, puis celui de Ménil-Flin, en 1966.
Dès sa prise de fonction, et à son niveau, M. Jean Hirigoyen voulut faire le point de la situation ; en cette période postconciliaire marquée par bien des contestations, mais aussi désireuse d'un souci profond de renouveau, il chercha à mettre sur pied des orientations nouvelles dans son service. Aussi, « les 24 et 25 octobre 1968, lit-on dans le Compte-Rendu de Mission de 1969, les six confrères MEP, délégués aux vocations […] et les deux délégués aux vocations de l'Institut Saint- Jacques […] se sont réunis à la rue du Bac, autour du P. Cuny, Assistant, et de ses collaborateurs du service d'information. Étaient invités à participer à cette réunion, le P. Ladougne, deuxième vicaire général, qui a présenté les grandes orientations de l'assemblée générale MEP, les PP. Sylvestre et Elhorga, ainsi que deux religieuses MEP du service d'information missionnaire de leur Institut. Au cours de cette réunion, furent prises deux décisions importantes qui remportèrent l'accord unanime des participants :
1. Les confrères « Délégués aux vocations » (D.A.V.) devinrent des « Délégués à l'information et à l'animation missionnaires » (D.I.A.M) marquant ainsi leur désir d'une insertion réelle dans les diocèses, dans un cadre plus large que celui de la pastorale des vocations missionnaires; ils se mettraient au service du Délégué épiscopal à la Coopération missionnaire ( D.E.C.M.) , en acceptant de recevoir des directives de ce dernier et de collaborer avec toutes les forces missionnaires du diocèse. Leur programme : Informer, Témoigner, Animer la pastorale de la Mission universelle dans le diocèse, Aider les jeunes en recherche de vocation. Dès 1969, des équipes "DIAM inter-instituts", représentant les églises de plusieurs continents, se mirent en place à Quimper, à Nancy, où dès 1970, elles déployèrent une activité remarquable.
2. Il fut également décidé, qu'avec l'accord des supérieurs régionaux, il soit possible de faire appel à la collaboration de confrères en mission venant en congé ; en quelque sorte, ceux-ci seraient des "DIAM temporaires" destinés à travailler en province, et le plus souvent dans leur diocèse d'origine. Cette expérience se révéla positive.
Multiples et variées à Paris comme en province étaient les activités du service d'information et d'animation missionnaire dirigé et animé par M. Jean Hirigoyen. En voici seulement quelques-unes, la liste n'étant pas exhaustive : À Paris d'abord, assurer une permanence, être disponible pour accueillir les confrères en congé, les DIAM travaillant en province, les écouter, leur fournir documentation et matériel pour des conférences, organiser des temps de réflexion, des camps de vacances pour les jeunes, des journées et des semaines missionnaires dans les paroisses, dans les collèges, des expositions missionnaires dans plusieurs grandes villes de France, rénovation de celle de Lourdes en 1971, participer à des sessions, des rencontres, être en liaison avec la grande presse, avec les directeurs de revues, dans le but de faire connaître l'Asie, ses problèmes, sa culture, le travail missionnaire, la Société des Missions étrangères, et répondre aux demandes toujours plus croissantes d'informations de la part des journalistes, des spécialistes des questions asiatiques et malgaches, sans oublier de fournir des articles à la jeune revue « Peuples du Monde » et à bien d'autres journaux et publications…
En 1969, avec l'aide de confrères, M. Jean Hirigoyen, aménagea dans l'ancienne salle des exercices, à Paris, une série artistique de panneaux en vue de rappeler aux visiteurs le sens de la mission universelle. Membre de la commission sur l'audio-visuel, il organisa, grâce à l'apport de documents et avec la collaboration de confrères, un laboratoire pour le montage de diapositives avec commentaire sonore sur des thèmes missionnaires et une salle de projection pour recevoir des groupes de jeunes.
En 1969, le voilà sollicité par le P. Hardy, secrétaire général du CEME, (Comité épiscopal de la Mission à l'Extérieur) pour être son conseiller pour l'Asie et les Instituts spécifiquement missionnaires, au sein du CEME ; M. Joseph Pierron le pria de faire partie de l'équipe de rédaction de la revue MEP Épiphanie, le P. Ageneau demanda sa collaboration à la revue Spiritus dont il était le directeur.
Porte-parole des DIAM aux instances nationales d'animation missionnaire, M.Jean Hirigoyen présentant le rapport des activités de son service à l'Aassemblée générale de 1974, dira ce que fut une partie de son travail personnel pendant six ans: « J'ai collaboré à la recherche et participé aux travaux et décisions des organismes suivants : comité épiscopal pour les missions à l'extérieur, (section Asie), comité d'animation missionnaire inter-instituts, commission pour la pastorale des vocations religieuses et missionnaires, centre national des vocations, commission audio-visuel des œuvres pontificales missionnaires, bureau national d'information missionnaire, rencontres trimestrielles des délégués épiscopaux à la coopération missionnaire, organisme de laïcs, coopérants missionnaires, délégation catholique pour la coopération (section Asie)… »
Il travailla à la préparation du synode de la Société qui se tint à Hongkong du 8 au 27 novembre 1971, au titre de membre de la Commission chargée d'en établir le programme, et en faisant part de ses expériences auprès des jeunes dans un article documenté paru dans synode de Hong Kong, Fascicule II p. 40 : « Les Jeunes aujourd'hui en France et la Mission : Perspectives d'Avenir ». Puis il participa à cette importante rencontre où il donna aux membres du synode des informations sur les activités de son service à Paris. A cette occasion, la proposition suivante fut approuvée des participants au synode: « Le synode demande au supérieur général que l'on continue les efforts faits pour l'information missionnaire en France et en relation avec l'épiscopat et les délégués épiscopaux à la coopération missionnaire. Il serait souhaitable que le bureau de l'information soit rendu plus fonctionnel et mieux à même d'accueillir les visiteurs. »
Le synode terminé, M. Hirigoyen profita de son séjour en Asie pour visiter les missions de la Société. Rentré à Paris le 27 janvier 1972, il confiait à la revue MEP Les Échos, ce que représentait un tel périple pour lui et pour le service dont il avait la charge. :
« L'accueil chaleureux que m'ont réservé tant de confrères et les échanges que j'ai pu avoir avec la plupart d'entre eux font que ce voyage en Asie a été très fructueux pour mon travail d'informateur. Mon passage en Thaïlande, au Viêtnam, en Corée et à Taïwan, mon séjour plus prolongé au Japon m'ont permis de mieux comprendre l'apostolat des confrères puisque je les ai rencontrés chez eux. Les informations multiples que j'ai pu recueillir sur place ont éclairé nos recherches, concernant en particulier les jeunes de France et les possibilités qui pourraient s'offrir à eux pour un engagement missionnaire. D'autre part, ce voyage n'a fait que renforcer la collaboration déjà réalisée avec les confrères de plusieurs pays qui, depuis trois ans, me fournissent témoignages, documents, photos, et illustrations…, autant d'instruments de travail qui nous permettent de mieux répondre aux appels croissants qui nous sont adressés. C'est bien grâce à ces échanges avec les confrères de mission que le service de Paris et les DIAM pourront réaliser leur travail d'animation missionnaire en France. Pour tant de compréhension et de sympathie rencontrées partout, merci à tous "
Vers novembre 1973, grâce au talent et au dévouement de MM. Jean Ahadoberry et Jean Hirigoyen les vitrines de la « salle du Musée » furent réaménagées rénovées et éclairées avec goût permettant ainsi de mieux présenter aux visiteurs de nombreux objets d'art et pièces de valeur rassemblés par M. Henri Prouvost, le créateur de ce musée au séminaire des Missions étrangères.
Les membres du synode de Hongkong, dans la séance de l'après-midi du 26 novembre 1971 avaient discuté de la préparation de l'assemblée générale de 1974 et de son programme. Dans sa lettre commune N°109, du 15 juillet 1972, le supérieur général de la Société en fixait l'ouverture à Bièvres, le lundi 15 juillet 1974, et il annonçait la formation d'un comité préparatoire composé de sept membres pour en préciser le programme et les modalités. M. Jean Hirigoyen était l'un des sept.
En juillet 1974, au titre de Responsable d'un service général de la Société, il présenta aux participants de l'assemblée générale, réunis à Bièvres un long et remarquable "rapport de synthèse couvrant six années de travail (1968-1974) au service d'information missionnaire MEP". C'était, en fait, dans un temps et un contexte nouveaux, le travail persévérant et obscur de toute une équipe dirigée et animée par ce dynamique "petit chef". Ses amis, en effet, avec une pointe d'humour, l'appelaient ainsi dans l'intimité. L'occasion lui était donnée d'informer, d'expliquer et d'apporter quelques éclaircissements sur son travail et celui de son équipe, travail qui en général, était assez peu familier aux membres de l'assemblée.
"À l'heure du bilan, dit il, la question fondamentale que se posent et que nous posent les Confrères est celle-ci : "Mais enfin que se passe-t-il ? Comment se fait-il qu'il n'y ait plus de vocations, que le Séminaire de Bièvres soit quasi vide ? Qu'avez-vous fait pour le recrutement, pendant 6 ans ?.."Après avoir rappelé qu'en France, de 1963 à 1973, les entrées dans les séminaires avaient baissé de 83% , il n'était pas tellement surprenant que dans ce même espace de temps, le nombre des aspirants présents à Bièvres passât de 74 à 7 présents. Il expliqua comment et pourquoi les "recruteurs"d'autrefois, puis les Délégués aux Vocations, (D.A.V.) étaient devenus des "Délégués à l'information et à l'animation missionnaires" (DIAM), et même plus large, des "D.I.A.M" Inter-Institut missionnaires". Il présenta les effectifs, le ministère et les activités de toute son équipe. Il parla des limites et des difficultés de leur action, du travail fait à Paris et en province, de la place qu'il fallait donner à la grande presse, à la revue "Peuple du Monde", à l'audio-visuel. Puis regardant en avant, il dit quelles orientations seraient possibles dans son service, avec les moyens mis à sa disposition, tout en espérant et en souhaitant une coopération plus étroite des asiatiques dans l'information missionnaire. Et il conclut : .."Si l'Eglise et la Société MEP connaissent l'épreuve d'une certaine dislocation, si l'avenir demeure chargé d'interrogations, nous voulons, pour notre part, dans le partage de tant d'intuitions de jeunes, rester plus attentifs à la "lente germination des semailles" qu'au bruit des "pans de mur qui tombent…" puisqu'en définitive, l'avenir et les jeunes sont une même chose."
Après l'assemblée générale de 1974, au cours de laquelle, le lundi 12 août 1974, M. Léon Roncin, avait été élu supérieur général de la Société, certains aménagements furent faits dans l'organisation de la maison de la rue du Bac. Ainsi, en juin 1975, le service d'information et d'animation missionnaire, devenu Échange France-Asie . service d'information MEP", toujours dirigé par M. Jean Hirgoyen, quitta les locaux qu'il occupait au 4ème étage, pour s'installer au 26, rue de Babylone, dans l'appartement de Mme la Présidente de l'œuvre des Partants. Ce transfert longtemps désiré et demandé facilita et multiplia les contacts avec l'extérieur. Les visiteurs devinrent plus nombreux, et plus variés les motifs de leur visite; échanger avec eux, à l'occasion, les inviter à partager la table était désormais devenu possible.
En 1975, le retour des confrères expulsés du Cambodge, du Laos et du Viêtnam permit au responsable du service Échange France-Asie de devenir un intermédiaire entre ceux-ci et la grande presse, et les revues traitant des évènements qui s'étaient déroulés en Asie, et de leur évolution. Par ce même canal, plusieurs confrères intervinrent à la radio et à la télévision, Emission du "Jour du Seigneur." Échange France-Asie diffusa des dossiers d'information fort appréciés. A travers les expositions missionnaires, ses goûts artistiques dans les montages audio-visuels à thèmes, ses capacités de créer des liens, ses dons de communication, son contact chaleureux, le souci primodial de M. Jean Hirigoyen et de l'équipe animée par lui jusqu'en 1983, -date où il passa la main pour prendre une année sabbatique - resta l'éveil des vocations par l'information. Il travailla aussi en coopération avec le service de la Pastorale des vocations créé en 1979.
Le séminaire de Bièvres ayant été vendu en 1984, un foyer pour les "étudiants asiatiques" fut construit, à Paris, au 28, rue de Babylone. Ce foyer ouvrit ses portes à la rentrée universitaire de 1985. Parmi les nombreuses demandes d'inscription, 14 furent retenues pour cette première année. Dans ce foyer, vivaient en communauté des étudiants asiatiques laïques, chrétiens ou non, de nationalité diverses : birmane, chinoise, coréenne, française, indienne, indonésienne, japonaise, pakistanaise, thailandaise, se préparant à des carrières fort diverses, telles que le professorat, la diplomatie, la recherche scientifique, le journalisme et même la pâtisserie. La Direction de ce Foyer d'Étudiants asiatiques laïques qui fonctionna jusqu'en août 1996, fut confiée à M. Jean Hirigoyen.
En 1995, plus de trentre prêtres étudiants asiatiques venus à Paris pour parfaire leur formation intellectuelle et spirituelle résidaient dans la maison des Missions étrangères, à la rue du Bac. D'autres étaient accueillis dans des paroisses de la région parisienne ou des maisons religieuses. Les évêques d'Asie de plus en plus nombreux sollicitaient la collaboration de la Société pour la formation de certains de leurs prêtres qu'ils destinaient à l'enseignement dans leurs séminaires. Après avoir longtemps hésité, et non sans certains regrets, la décision fut prise d'affecter le bâtiment du Foyer des Étudiants asiatiques du 28 rue de Babylone, à l'accueil des prêtres étudiants asiatiques durant leur séjour en France. A la rentrée universitaire de 1996, Le Foyer des Étudiants asiatiques reçut le nom de « Résidence Babylone ». M. Jean Hirigoyen en fut nommé responsable et il exerça cette charge jusqu'à son décès le lundi 2 juillet 2001.
Dans la matinée de ce jour-là, il fut transporté d'urgence au centre chirurgical Marie Lannelongue à Plessis-Robinson où il décéda dans l'après-midi du même jour, à la suite d'une rupture d'anévrisme. Le 5 juillet 2001, ses obsèques furent célébrées dans la chapelle du Séminaire des Missions étrangères, où, pendant la cérémonie liturgique des funérailles, furent évoqués son visage de prêtre en quête de Dieu, ses dons d'artiste et le ministère qui fut le sien:
« Pour tous ceux qui croient en Toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite : elle est transformée ». Jean a vécu dans cette espérance et dans cette quête de Dieu. Il suffit de voir la bibliothèque qu'il s'était aménagée dans sa chambre, toute de livres de philosophie, de théologie et de spiritualité. Sans doute aimait il à enrichir ses connaissances pour pouvoir mieux répondre à l'attente des nombreux étudiants qui faisaient appel à son aide que ce soit les étudiants laïcs du foyer dont il eût la charge pendant douze ans, ou plus récemment des prêtres qui résidaient dans ce même lieu. Mais cette soif d'approfondir le mystère de Dieu venait aussi d'un besoin personnel de mieux connaître Celui à qui il avait consacré sa vie dans le sacerdoce. Cette quête du Dieu vivant….c'est tout particulièrement dans le domaine artistique qu'il l'a exprimée. Attentif à tout ce qui…était reflet de la grandeur de Dieu et de la beauté de la création, il n'a cessé de cultiver ses connaissances artistiques au cours des années et à les mettre en pratique dès le début de sa vie missionnaire que ce soit pendant les 3 années passées au Cambodge à étudier la langue viêtnamienne, ou au Viêtnam, son pays de mission, ou peut-être davantage encore en France pendant les quinze années qu'il passa au service information de la Société, en particulier à travers les montages de grande qualité qu'il réalisa pour l'animation missionnaire…..ou encore à travers les expositions qu'il prenait toujours le temps de préparer avec soin….Sans oublier, au cours de ces trois dernières années, son investissement fidèle et efficace à la réalisation de la future salle des martyrs, de la librairie asiatique et de la crypte rénovée….Son intérêt et sa compétence pour l'art l'ont conduit….à nouer des relations profondes et solides avec de nombreux artistes et responsables de centres artistiques…L'art était sa façon de chanter les louanges de Dieu et de parler aux autres du Dieu d'amour et de miséricorde . »
C'est à Hasparren, son pays natal, qu'il fut inhumé.