Jean AHADOBERRY1931 - 1996
- Status : Prêtre
- Identifier : 4077
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Identity
Birth
Death
Other informations
Missions
- Country :
- Cambodia
- Mission area :
- 1958 - 1975
Biography
Jean AHADOBERRY, naît le 26 septembre 1931 à St-Étienne-de-Baïgorry (Pyrénées-Atlantiques), dans le diocèse de Bayonne. Après ses études secondaires au collège St Joseph d’Hasparren, puis au petit séminaire d’Ustaritz, il entre au séminaire des MEP le 16 septembre 1951. De septembre 1953 à juillet 1955, il effectue son service militaire en partant en coopération au Collège Saint-Joseph du Caire, puis rejoint le séminaire de la rue du Bac pour y terminer ses études. Il est ordonné prêtre le 6 juillet 1958, et part le 7 octobre pour la mission de Phnom-Penh.
Cambodge (1958-1975 ?
Il étudie d’abord la langue vietnamienne à Banam, puis le khmer à Meat-Krasar. Nommé curé de Kampot en 1960, il est également chargé des chrétientés de Takeo, de Loc-Son et de Kompong- Som. Il reste dans ce très vaste secteur sud du Cambodge pendant près de 7 ans. Il décore lui-même la petite église de Kampot. Pour donner du travail aux femmes et aux jeunes filles de sa paroisse, il ouvre un atelier de couture. Il ne se contente pas de dessiner ce qu’elles doivent confectionner, il prend luii-même l’aiguille ou le crochet. À Kompong-Som, il édifie une église de style cambodgien. Les Khmers rouges l’épargneront, pensant que l’esprit du Français qui avait vécu là rendait fous les buffles qu’on avait enfermés dans ce lieu utilisé comme étable. En mai 1967, après un congé de six mois au pays basque, il est chargé de la paroisse de Battambang et ensuite de la chrétienté de Chbar-Ampeou, dans la banlieue de Phnom- Penh. Avec ses confrères missionnaires, il subit alors la dure épreuve de l’internement et de l’expulsion.
France (1975 ? -1996)
Paris (1975-1979)
De retour en France, il est chargé de l’aumônerie de la communauté cambodgienne de Paris. Il passe beaucoup de temps à visiter les réfugiés cambodgiens dans les centres d’accueil et les hôpitaux. En plus de ce travail épuisant, il apporte aussi sa collaboration au service d’information des MEP et met ses talents d’artiste au service de la réalisation d’expositions missionnaires.
Montbeton (1979)-Toulouse(1983-1988)- Montbeton (1989-1996)
En 1979, il tombe malade. Il est contraint d’aller se reposer à Montbeton. En 1983, il est affecté à la paroisse du Saint-Esprit, puis à la paroisse St-Jean-Marie Vianney, à Toulouse, mais sa santé est trop fragile. Il est admis de nouveau et définitivement à Montbeton au début de l’année 1989. Il se remet alors à peindre et à dessiner, rénove la chapelle et agrémente de ses œuvres les couloirs de Montbeton, jusqu’à sa mort le 13 août 1996.
Obituary
[4077] AHADOBERRY Jean (1931-1996)
Notice nécrologique
Le Père Jean Ahadoberry est né le 26 septembre 1931 à Saint-Étienne de Baïgorry (Pyrénées Atlantiques), diocèse de Bayonne, fils de Pierre et de Marie Iribarne, exploitants agricoles. Deux filles compléteront cette famille.
Deux jours plus tard, il est baptisé dans l'église de son village
Il passe sa petite enfance à Saint-Étienne de Baïgorry fréquentant l'école communale et obtient le certificat d'études primaires.
C'est au collège Saint-Joseph d'Hasparren qu'il commence les études secondaires puis, à compter de la classe de quatrième, au petit séminaire d'Ustaritz, où il obtient le bac-philo.
Voici comment le juge le supérieur de l'époque : « Caractère fermé, replié sur soi, assez sombre, semble avoir souffert, à encourager et épanouir ; et a été toujours assez énigmatique et peu expansif ; bonnes aptitudes pour le dessin. »
Comme ce jugement est juste en tout point ! "Il semble avoir souffert", note ce supérieur, peut-être fait-il allusion à la mort de sa mère qui le laisse orphelin très tôt.
Ce beau pays basque, il l'évoquait quelquefois. Il aimait cette terre surtout à l'automne. C'est là que, dans ses moments de fatigue, il venait se retremper et refaire ses forces.
Quand il rentre laïc aux Missions étrangères, il a juste vingt ans ! Cette vocation missionnaire a « surpris » son supérieur d'Ustaritz et son père a essayé d'y faire opposition. On comprend cela puisqu'il était son seul fils qui aurait pu l'aider dans son travail. Peut-être sa vocation est-elle due à un cousin prêtre, l'abbé Biscar ?
Au service militaire, il préfère la coopération qu'il passe au collège Saint-Joseph du Caire de septembre 1953 à juillet 1955. Le supérieur de ce collège note chez lui une certaine nonchalance.
La coopération terminée, il rejoint le séminaire de la rue du Bac pour y terminer ses études. Il est noté « très serviable, trop même, quand on fait appel à ses services de dessinateur ».
Il est ordonné diacre le 2 février 1958 en la fête de la Présentation du Seigneur au Temple. C'est Monseigneur Raballand qui l'ordonnera prêtre dans l'église de Saint-Étienne de Baïgorry le 6 juillet 1958. Il part pour Phnom-Penh (Cambodge), sa mission, le 7 octobre 1958.
Cambodge : à l'école de langue de Banam, il étudie le vietnamien et, à Meat-Krasar une chrétienté située sur le Kikong, presque en face de Phnom-Penh, il apprendra aussi le khmer. C'est cette deuxième langue surtout qu'il pratiquera et avec aisance.
Nommé curé de Kampot en 1960, il est chargé aussi des chrétientés de Takeo, de Loc-Son, à la frontière du Vietnam, et de Kompong-Som. C'est dans ce très vaste secteur sud du Cambodge que, pendant presque sept ans, il donne toute sa mesure et le meilleur de lui-même.
Il réside au centre, à Kampot, jolie petite ville arrosée par une assez large rivière coulant au pied du Bokor, montagne haute de 1000 mètres environ.
Le presbytère, détruit en 1970, était une grande et belle maison qu'il arrangea avec beaucoup de goût. Le grand balcon d'entrée était particulièrement fleuri ; toujours il a aimé les fleurs ! Sa petite église propre et ornée de grandes tentures se situait au centre d'un petit quartier habité par des familles vietnamiennes réfugiées du Vietnam et groupées là jadis par le père Merdrignac.
Pour donner du travail aux femmes et aux jeunes filles, il ouvre un atelier de couture. Il ne se contentait pas de dessiner d'une main sûre ce qu'elles devaient confectionner, lui-même prenait l'aiguille ou le crochet. Que de belles pièces sont sorties de cet atelier !
Sur le plateau du Bokor, il avait installé une famille cambodgienne pour y faire du jardinage. Qu'est-elle donc devenue cette famille dans la tourmente des Khmers Rouges ? Oui le père Ahadoberry a fait aussi dans le social et avec quelque succès.
Il avait la chance d'avoir, à Kep, une communauté de pères bénédictins ; avec les coopérants français ou étrangers enseignant au Lycée de Kompot, il entretenait les meilleures relations.
À Kompong-Som, ce port en eau profonde créé de toute pièce par les Français sur le golfe du Siam et relié à Phnom Penh par une belle route appelée « Route américaine », il édifie une église très originale, style ‘chalet de montagne’, que les Khmers rouges épargneront ne pensant pas avoir à faire à une église.
En mai 1967, il méritait bien un congé de six mois au pays basque. À son retour, il quitte, sans doute avec regret, Kompot et les beaux rivages du Golfe de Siam pour Battambang la deuxième ville du Cambodge. En plus de cette paroisse, il est aussi chargé de Chbar-Ampeou.
Il assiste épouvanté à la prise de pouvoir par les Khmers rouges à Phnom-Penh. On connaît la suite : l'internement à l'ambassade de France et l'expulsion. Doué d'un tempérament sensible et impressionnable, on peut penser, bien qu'il se soit assez peu livré sur ce point, qu'il a beaucoup souffert de la tragédie de ce malheureux peuple cambodgien qu'il aimait avec passion et qui le lui rendait bien. Tous ces événements l'ont ébranlé physiquement mais plus encore psychologiquement. Le père Ahadoberry expulsé qui rentre en France n'est plus le même qu'auparavant : le ressort est cassé !
En France (1975-1996) : après un repos bien mérité il est nommé à l'aumônerie de la communauté cambodgienne de France. Il passe beaucoup de temps à visiter les plus « paumés » comme il disait des réfugiés cambodgiens : ceux des centres d'accueil et des hôpitaux.
En plus de ce travail épuisant et qui était peut-être au-dessus de ses forces, il collabore au service d'information du père Hirigoyen, son ami, qui l'a toujours soutenu. Il y a ainsi mis son talent de dessinateur lors des expositions missionnaires organisées par ce service.
De constitution assez fragile et surtout négligeant trop sa santé, il est hospitalisé le 23 février 1979 et ses supérieurs se posent la question de savoir s'il sera en mesure de reprendre ses activités à sa sortie d'hôpital.
Un projet de travail à la Cité Saint-Martin du Secours catholique n'a pas de suite.
En juin 1982, c'est à Montbeton qu'il va se reposer et se soigner. Pour l'occuper, le père Mouysset, aumônier des asiatiques de Toulouse, lui commande des tapisseries pour la chapelle des Vietnamiens : un gros travail qui plaira beaucoup.
C'est là, avec ses confrères de Montbeton qu'il fête ses 25 ans de sacerdoce.
Sa santé s'améliorant, le père Mouysset, en accord avec le supérieur de Paris, le présente au vicaire général du diocèse de Toulouse pour une insertion en paroisse. C'est ainsi qu'en juin 1983, il est nommé à la paroisse du Saint-Esprit du quartier de Bagatelle, une paroisse cosmopolite où il se fait pas mal d'amis.
Le père Mouysset, nommé curé de Saint-Jean-Marie Vianney dans le quartier difficile des Izards, sollicite la mutation du père Ahadoberry à cette paroisse pour s'occuper des Cambodgiens de la ville. Cette paroisse où il a été très bien accueilli garde de lui un bon souvenir.
Montbeton (1989-1996) : fatigué, il est admis de nouveau et définitivement à Montbeton au début de 1989.
Il se remet à son art :
- Dessins pour une paroisse de Montauban et pour le père Ponchaud.
- Confection de cartes de Noël et de Nouvel An.
- Dessins pour la chapelle et pour l'ornementation des couloirs.
- La photographie qu'il avait tant pratiquée jadis, l'attire à nouveau.
Dans cette maison de Montbeton, il a laissé beaucoup de marques de son talent artistique, n'est-elle pas un peu son musée ? Bien sûr, autant qu'il le pouvait, il se mettait volontiers au service des confrères malades, du père Jean-Marie Moisson en particulier.
Sa douceur, sa gentillesse, ses prévenances étaient très appréciées de tous ceux dont il s'occupait.
Quel mal l'a emporté ? Une hémorragie interne s'est déclarée dans la nuit du 12 août 1996 et, le lendemain, on l'a trouvé inanimé. Il faut dire que, même à Montbeton, il ne prenait pas assez souci de sa santé et négligeait les soins.
Quel souvenir garder du père « Ado » comme on l'appelait familièrement ? Celui d'un artiste : il en avait les qualités mais aussi les défauts. Celui d'un confrère qui savait très bien pratiquer l'accueil, l'écoute de tous ceux qui le visitaient mais surtout des « paumés ». Sa grande bonté, sa disponibilité totale lui ont valu l'estime de tous et leur grande indulgence aussi. Ils étaient nombreux les Cambodgiens lors de ses obsèques célébrées par le père Rossignol.
Citons, en terminant, la finale de l'Homélie du père Mouysset aux obsèques : « Cher Père Ado, tu as toujours été en recherche de la beauté, tu as créé de la beauté, puisses-tu jouir, au plus tôt, de ce Dieu qui est la Beauté même ! »
Le père Jean Ahadoberry repose dans ce beau cimetière de Montbeton qu'il aimait.
References
[4077] AHADOBERRY Jean (1931-1996)
Références biographiques
C-R, 1957, p. 96. 1961, p. 57. 1962, p. 69. 1963, p. 80. 1964, p. 43. 1965, p. 87. 1966, p. 106-113. 1967, p. 77-78. 1976, p. 221.
B.M.E., 1951, p. 515. 1957, p. 124. 1958, p. 753. 1959, p. 637. 1960, p. 467. 1961, p. 676-677. — A.G.80/1, p. 337.
R.M.E.P., 1963, n° 127, p. 20.
EC1, n° 501, 623, 631, 644, 776.
EC2, 4, p. 103. 10, p. 306. 16, p. 60. 32, p. 187. 34, p. 241. 37, p. 21. 42, p. 174. 57, p. 306. 62, p. 114. 64, p. 178, 181. 70, p. 20. 77, p. 227, 245. 84, p. 111. 85, p. 134. 91, p. 332. 113, p. 345. 128, p. 118. 169, p. 378, 197, p. 214. 212, p. 344. — HIR, n° 114, 125, 139/2, 147/3, 154/3, 155.