Guy PETIOT1933 - 1997
- Status : Prêtre
- Identifier : 4103
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Identity
Birth
Death
Missions
- Country :
- Burma
- Mission area :
- 1960 - 1966 (Yangon [Rangoun])
Biography
[4103] PETIOT Guy est né le 2 Avril 1933 à Lyon, où son père travaille à l'E.D.F. Aîné de 3 garçons, il fait ses études primaires à Saint-Martin d'Ainay, puis à partir de la seconde au petit séminaire d’Oullins et de Chessy avant de faire sa philo à Francheville de 1952 à 1954.
Sans avoir jamais pris contact avec un père des MEP, il songe déjà à y entrer, mais il effectue d’abord son service militaire : il est aspirant au groupe aéroporté de Marrakech, ce qui renforce son désir des Missions, dit-il, alors que sa dernière année à Francheville a mal fini, car il a fait un 'chahut'. Il doit attendre 1956 pour terminer son service, avec le grade de sous-lieutenant. Il suit alors une année au Séminaire des MEP à Bièvres où son attitude extérieure choque le P. Alazard : il est pieux, sérieux et travailleur, mais « il faut qu'il se cléricalise ». Ce qui est exactement ce que Guy Petiot refuse.
En revanche, son action dans un centre des Auberges de jeunesse en Savoie est un succès: il redresse la situation d'un camp de jeunes gens par son allant et sa piété exemplaires, et les années suivantes, il continue ce type d'apostolat qui lui va bien. Sous-diacre le 29 Juin 1959, il est ordonné prêtre le 30 Juin 1960 par Mgr Bayet, Vicaire Apostolique d'Oubone au Laos, dans l'église paroissiale de St-Joseph à Tassin-la Demi-lune, où habitent ses parents. Il reçoit le 13 Novembre 1959 sa destination pour Mandalay, en Birmanie du Nord.
Birmanie (1960-1966)
Il part le 6 octobre 1960 et se met à l'étude de la langue birmane. A Mandalay, les missionnaires sont presque tous envoyés aux Chin Hills et il n'y a pas de cours de langue organisé. Le P. Petiot reste donc à Rangoon, avec cinq autres jeunes arrivés cette année-là: La situation politique s'aggrave et les MEP ont envoyé une forte équipe: ce sera la dernière, et le P. Petiot n'ira jamais travailler dans la mission de Mandalay. Il reste avec les autres à l'école de langue à Rangoon.
C'est une période où les rebelles de toute couleur signalent leur force en faisant sauter les trains et en attaquant les villes: un prêtre shan est même assassiné chez les Pères italiens à l'Est. Le procureur, le P. Casseaux achète un lot de 8 mobylettes et chacun fait des essais avant de se lancer dans les rues où on est vite pris dans une pétarade de taxis japonais à trois roues. Guy a vite pris la sienne pour aider un peu en paroisse. Dès le mois de mai 1961 il se trouve même une fois seul en charge de la paroisse chinoise : première expérience avec en prime une visite des voleurs qui essaient de forcer le tabernacle...
En 1963, le P. Petiot est nommé à l'église Saint-Jude à Rangoon ; il n'est plus temps de l'envoyer à Mandalay où il lui faudrait apprendre une autre langue pour travailler chez les Chins. Désormais, sa vie est celle d'un prêtre de ville, courant ici et là en mobylette. Les braves catholiques de Saint-Jude se font parfois secouer, et une distribution de cendres fait même presque un scandale, dit-on. Quand le gouvernement annonce en 1966 qu'il ne renouvelle plus les visas, il est probable que ce fut un peu une libération pour le P.Petiot. Son allure et son style 'militaire' le destinait manifestement à l'armée.
Aumônier militaire (1967-1987)
En 1967, il entre à l'aumônerie militaire, et très vite il intègre la 2ème division parachutiste où il se sent enfin à l'aise. Il avait été breveté para et sous-lieutenant : il le reste... Il aime cette vie exigeante et se fait un devoir d'être toujours avec les jeunes pour leur premier saut ; il finit d'ailleurs recordman du nombre de sauts, de jour et de nuit. Il a l'instinct du meneur, qui veut aller au bout de ses forces, et de ses convictions. Ce qui l'habite, sous des dehors abrupts, c'est la passion de l'Évangile, la passion du Christ : arracher l'homme aux fausses sécurités, au confort intérieur qui, peu à peu, éteint le feu du message. il ne supporte pas cette religiosité qui traite Dieu à bon compte et en pervertit l'image. C'est pour lui abaisser Dieu et abaisser l'homme. Sa foi est une interpellation permanente animée par la réflexion, la lecture et la confrontation avec les autres. Peut-être même aime-t-il un peu trop provoquer et décaper les certitudes trop tranquilles de certains.
Pendant 15 ans, de 1967 à 1982, le P.Petiot est aumônier militaire chez les paras à Carcassonne, à Pau, à Mont de Marsan et à Bayonne. De 1982 à 1985, il est aumônier au Collège Militaire du Mans, puis à l'École de Gendarmerie jusqu'en Novembre 1987 où il est
mis à la retraite de l’armée.
Sceaux, Chatenay- Malabry, Versailles (1988-1994)
Il demande au Supérieur des MEP de lui trouver un emploi pastoral, car, dit-il, il veut travailler.
Il a de la peine à se faire à Sceaux, puis à la paroisse Sainte Bathilde de Châtenay-Malabry.
C'est surtout à Saint-Symphorien, à Versailles, qu'il consacre ses forces à partir de 1993. Il a la charge spirituelle de l'accompagnement de plusieurs groupes : Vie montante, Service des malades, Chrétiens et Sida, etc... Son énergie et sa foi s'expriment sans doute parfois violemment, au gré de certains : sa stature et sa voix de stentor enthousiasment ou effraient ; on ne peut rester indifférent quand le P. Petiot lance ses affirmations péremptoires. Ses prises de positions et peut-être plus encore son goût de l'outrance lui valent des oppositions et il doit quitter la paroisse.
1994-1997
En fait, il est déjà bien malade et le 2 avril 1994, sachant sans doute que son coeur s'arrêterait subitement, il rédige une feuille-testament où il fait un acte de foi en ces termes: "Je crois à la résurrection et j'ai confiance en l'Amour du Seigneur. Heureux d'avoir vécu, d'avoir aimé, et sans appréhension de faire le dernier saut dans l'éternité de Dieu."
Il meurt le 19 Février 1997 au Mans et ses funérailles sont discrètes. Dernière provocation contre les "bien-pensants": Guy at demandé à être incinéré et que ses cendres soient dispersées dans un jardin ! C'était sa manière à lui de montrer qu'il croyait totalement au Christ qui le ressuscitera au dernier jour...
Obituary
Guy Petiot, dit 'Le Gus'
Difficile de raconter l'histoire de Guy Petiot... On l'appelait "Le Gus", surnom qui lui allait bien et dont, je crois, il était fier. Aux Missions Étrangères, il y a un siècle, il y a eu un "Chevalier Chicard", un missionnaire combattant pas toujours compris, même des siens, comme Guy Petiot. Lors de son long apostolat comme aumônier de parachutistes, Mgr le Vicaire aux Armées, qui avait probablement rencontré plusieurs prêtres hors normes parmi les militaires de France, donnait pour Guy l'appréciation suivante, et je suis sûr que Guy, s'il l'a connue, l'a appréciée:
"On pourrait lui appliquer ces vers qu'Edmond Rostand adressait aux pauvres gens:
Pareils aux chardons bleus qui poussent sur nos plages, ils ont des coeurs d'azur dans des piquants sauvages..."
Né le 2 Avril 1933 à Lyon, où son père travaillait à l'E.D.F., Guy Petiot, aîné de 3 garçons, fit ses études primaires à Saint-Martin d'Ainay, puis à partir de la seconde au petit séminaire de Doullins et de Chessy avant de faire sa philo à Francheville de 1952 à 54.
Sans avoir jamais pris contact avec un père des Missions Étrangères, il songe déjà à y entrer, mais il va d'abord faire son service militaire: il est aspirant au groupe aéroporté de Marrakech, ce qui renforce son désir des Missions, dit-il, alors que sa dernière année à Francheville avait mal fini, car il avait fait un 'chahut'. Mais il doit attendre 1956 pour terminer son service, avec le grade de sous-lieutenant. Il fait alors une année au Séminaire de Bièvres où son attitude extérieure choque le Père Alazard: il est pieux, sérieux et travailleur, mais "il faut qu'il se cléricalise". Ce qui est exactement ce que Guy Petiot refuse. Par contre, son action dans un centre des Auberges de jeunesse en Savoie est un succès: il a redressé la situation d'un camp de jeunes gens par son allant et sa piété exemplaires, et les années suivantes, il continue ce type d'apostolat qui lui va bien.
Sous-diacre le 29 Juin 1959, il est ordonné prêtre le 30 Juin 1960 par Mgr Bayet, Vicaire Apostolique d'Oubone au Laos, dans l'église paroissiale de St-Joseph à Tassin-la Demi-lune, où habitent ses parents. Il a reçu le 13 Novembre 1959 sa destination pour Mandalay, en Birmanie du Nord.
Il part le 6 octobre 1960 et se met à l'étude de la langue birmane. A Mandalay, les missionnaires sont presque tous envoyés aux Chin Hills et il n'y a pas de cours de langue organisé. Guy Petiot reste donc à Rangoon, où ils sont six jeunes arrivés cette année-là: on sait qu'en Birmanie la situation politique s'aggrave et les Missions Étrangères ont envoyé une forte équipe: ce sera la dernière, et Guy Petiot n'ira même jamais travailler dans la mission de Mandalay. Il restera avec les autres à l'école de langue à Rangoon.
C'était une période où les rebelles de toute couleur signalaient leur force en faisant sauter les trains et attaquant les villes: un prêtre shan était même assassiné chez les Pères italiens à l'Est. Le procureur, le P. Casseaux a acheté un lot de 8 mobylettes et chacun fait des essais avant de se lancer dans les rues où on est vite pris dans une pétarade de taxis japonais à trois roues. Guy a vite pris la sienne pour voir et aider un peu en paroisse. Dès le mois de mai 1961 il se trouve même une fois seul en charge de la paroisse chinoise: première expérience avec en prime une visite des voleurs qui avaient essayé de forcer le tabernacle...
En 1963, le Père Petiot est nommé à l'église Saint-Jude à Rangoon, car il est évident qu'il n'est plus temps de l'envoyer à Mandalay où il lui faudrait apprendre une autre langue pour travailler chez les Chins. Désormais, sa vie sera celle d'un prêtre de ville, courant ici et là en mobylette. Les braves catholiques de Saint-Jude se font parfois secouer, et une distribution de cendres faillit même faire scandale, dit-on. Quand le gouvernement annonça en 1966 qu'il ne renouvellerait plus les visas, il est probable que ce fut un peu une libération pour le Père Petiot. Son allure et son style 'militaire' le destinait manifestement à l'armée.
En 1967, il entra à l'aumônerie militaire, et très vite il intégra la 2ème division parachutiste où il se sentit enfin à l'aise. Il avait été breveté para et sous-lieutenant: il l'était resté... Il aimait cette vie exigeante et se faisait un devoir d'être toujours avec les jeunes pour leur premier saut: il finit d'ailleurs recordman du nombre de sauts, de jour et de nuit. Il avait l'instinct du meneur, qui veut aller au bout de ses forces, et de ses convictions.
Ce qui l'habitait, sous des dehors abrupts, c'était la passion de l'Évangile, la passion du Christ: arracher l'homme aux fausses sécurités, au confort intérieur qui, peu à peu, éteint le feu du message. il ne supportait pas cette religiosité qui traite Dieu à bon compte et en pervertit l'image. C'était pour lui abaisser Dieu et abaisser l'homme. Sa foi était une interpellation permanente animée par la réflexion, la lecture et la confrontation avec les autres. Peut-être même aimait-il un peu trop provoquer et décaper les certitudes trop tranquilles de certains.
Pendant 15 ans, de 1967 à 1982, Guy travailla comme aumônier militaire chez les paras: à Carcassonne, à Pau, à Mont de Marsan et à Bayonne. De 1982 à 1985, il fut ensuite aumônier au Collège Militaire du Mans, puis à l'École de Gendarmerie jusqu'en Novembre 1987 où il fut mis à la retraite de l'Armée.
Il demanda au Supérieur des Missions Étrangères de lui trouver un emploi pastoral, car il voulait travailler, disait-il. Il eut de la peine à se faire à Sceaux, puis à la paroisse Sainte Bathilde de Châtenay-Malabry.
C'est surtout à Saint-Symphorien, à Versailles, qu'il donna ses forces à partir de 1993. Il a la charge spirituelle de l'accompagnement de plusieurs groupes: Vie montante, Service des malades, Chrétiens et Sida, etc... Son énergie et sa foi s'exprimaient sans doute parfois violemment, au gré de certains: sa stature et sa voix de stentor enthousiasmait ou effrayait: on ne pouvait rester indifférent quand le Père Guy Petiot lançait ses affirmations péremptoires. Ses prises de positions et peut-être plus encore son goût de l'outrance lui valurent des oppositions et il dut quitter la paroisse.
En fait, il était déjà bien malade et le 2 avril 1994, sachant sans doute que son coeur s'arrêterait subitement, il avait rédigé une feuille-testament où il faisait un acte de foi en ces termes: "Je crois à la résurrection et j'ai confiance en l'Amour du Seigneur. Heureux d'avoir vécu, d'avoir aimé, et sans appréhension de faire le dernier saut dans l'éternité de Dieu."
Il mourut le 19 Février 1997 au Mans et ses funérailles se firent très discrètement.
Dernière provocation contre les "bien-pensants": Guy avait demandé à être incinéré et que ses cendres soient dispersées dans un jardin ! C'était sa manière à lui de montrer qu'il croyait totalement au Christ qui le ressuscitera au dernier jour...
Sacré Guy ! Espérons qu'il n'a pas fait d'esclandre au Paradis !