Charles SEVIN? - 1707

[0033] SEVIN Charles naît à Paris dans une famille dont plusieurs membres sont de tradition ou magistrats ou militaires. Un de ses oncles est évêque. Jeune encore, il s’engage dans les mousquetaires, corps nouvellement créé. Un passe-droit, ou ce qu’il juge comme tel, lui permet de donner sa démission. Il se retire alors près de son oncle, l’évêque de Cahors, Mgr Nicolas Sevin, qui lui accorde une prébende de chanoine et quelque temps plus tard l’ordonne prêtre.

Un voyageur chargé de missions de négociations : Indes, Rome, Paris, Siam

Ayant résolu de se consacrer aux Missions Etrangères, il se présente au Séminaire où il paraît n’être resté que fort peu de mois. Il part le 3 février 1670 pour le Siam. Pendant le séjour que la petite troupe apostolique fait à Surate, Mgr Pallu, ayant reçu des nouvelles importantes de l’état des missions, envoie Sevin les porter à Rome et lui donne des instructions datées du 8 janvier 1672 et le charge d’en négocier les différents points à Rome et en France. Les instructions pour Rome sont divisées en 12 articles, parmi lesquels on peut relever : soutenir les vicaires apostoliques contre les Portugais ; demander la nomination épiscopale de Lopez et de deux ou trois missionnaires ; défendre Mgr Lambert de La Motte des accusations portées contre lui ; solliciter des indulgences spéciales pour les catéchistes et les Amantes de la Croix, etc. Les instructions pour la France comportent sept articles : le principal concerne l’établissement d’un comptoir commercial au Tonkin. En 1674, ayant mené à bien une partie de ces négociations, le missionnaire repart pour le Siam. Il est de nouveau envoyé à Rome en 1676.

L’administrateur : Rome et Paris

Le P. Sevin y gère la procure. Vers 1680, il repasse en France et est nommé directeur du Séminaire des MEP. L’acte de sa réception n’a pas été retrouvé, mais à partir de 1680 sa signature figure dans les délibérations du Conseil. Il retourne à Rome en 1681 et en revient en 1683. Cette même année, il dresse le catalogue des évêques et des prêtres entrés dans la Société des MEP depuis sa fondation. Il semble bien que ce soit le premier document de la sorte ainsi établi. Le 10 janvier 1689, il est élu deuxième assistant et procureur du Séminaire. Il travaille beaucoup, parle peu, ne sort presque jamais, se fatigue et se voit peu à peu en proie à la neurasthénie. Il quitte alors le Séminaire, y revient et s’en retire définitivement le 3 août 1694.

Il meurt au séminaire Saint-François-de-Sales à Paris, le 20 janvier 1707.