Artus LIONNE (de)1655 - 1713
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 0078
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Identity
Birth
Death
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Biography
[0078] Artus de Lionne naît en 1655 à Rome (Italie), où son père, Hugues de Lionne, est ambassadeur de France, avant de devenir ministre des Affaires étrangères de Louis XIV. Son grand-père, Artus de Lionne, d'abord conseiller au parlement de Grenoble et marié à Isabelle Servière, avait été évêque de Gap (1637-1661).
« Artus de Lionne », au dire de la Biographie universelle, « avait été destiné à la carrière des armes ; il fut fait chevalier de Malte ; mais une passion malheureuse lui inspira tout-à-coup une telle aversion pour le monde qu'il n'hésita pas à y renoncer. Il se tint caché pendant quelque temps dans une maison religieuse, d'où il fit connaître à son père sa résolution d'embrasser l'état ecclésiastique. » On ne sait pas ce qu'il y a d'exact dans cette passion malheureuse et dans ce désir subit du sacerdoce.
Artus de Lionne est au séminaire de Saint-Sulpice, quand il est brusquement saisi par le désir de se consacrer aux Missions. Mgr Pallu à qui l'on avait parlé, à tort ou à raison, de son inconstance, fait quelques difficultés pour l'accepter.
Le jeune missionnaire quitte Paris le 19 janvier 1681. En passant à Vannes, il signe, le 25 février suivant la résignation de son prieuré de Saint-Martin-de-Crécy (diocèse de Meaux) en faveur du P. Tiberge, et celle de son prieuré de Saint-Beauzille, en faveur du P. Pin. Il s'embarque à Port-Louis, le 25 mars de la même année, pour le Siam. Il est prêtre depuis peu de temps.
Siam (1681-1689)
Il travaille d'abord à Juthia et dans les environs, acquiert quelque connaissance en bali, et se fait remarquer par une grande piété. Lorsque l'ambassade française, envoyée au Siam sous la conduite de M. de Chaumont, revient en France en 1686, elle amène avec elle une ambassade siamoise que le P.de Lionne accompagne, se proposant de profiter de ce voyage à Paris pour traiter avec les directeurs du Séminaire des MEP la question du Règlement général de la Société. A cet effet, il compose un important mémoire, dans lequel on trouve plusieurs des bases constitutives de l'organisation des MEP. Pendant son séjour en France, il prend part aux négociations entre les ambassadeurs du Siam et les ministres de Louis XIV ; il initie aux vérités chrétiennes douze jeunes siamois, et les fait baptiser à Saint-Sulpice.
Il fut, par un décret de la Propagande du 0l refusa cette double nomination.
De retour au Siam en septembre 1687, il devient l'aumônier des troupes françaises commandées par le général Desfarges, enfermées dans Bangkok ; quand, par suite de la révolution et des attaques des Siamois, ces troupes sont obligées de s'éloigner, emmenant à tort et contre le gré du missionnaire plusieurs mandarins siamois, il les suit à Pondichéry. Il établit, on ne sait en vertu de quels pouvoirs, un missionnaire, le P. de La Vigne, procureur dans cette ville.
Chine (1689-1701)
En 1689, il se rend au Kouang-tong, et ensuite au Fo-kien. Lorsqu'en 1693 le P.Maigrot publie son mandement sur les Rites, le P.de Lionne, qui a fait des études chinoises assez sérieuses, est un des premiers à y adhérer. En 1694, il se rend au Ngan-hoei, fonde une station à Kuo-si, et une autre à Ou-hou.
Etant ensuite allé dans la province du Tchekiang, il construit un oratoire à Kien-te, préfecture de Nien-tcheou, et, pour obtenir l'autorisation du gouvernement de Pékin, il prie le père jésuite Grimaldi de l'aider. Celui-ci ne rend pas le service désiré, et, quand on lui demande qui est Leang Hong-jen (nom chinois de Lionne), il répond qu'il ne le connait pas.
Cette affaire fait beaucoup de bruit en Chine, et aussi en France, où grâce à la Relation publiée par le P. de Fontaney en 1700, elle est racontée et commentée par ceux qui discutent sur la question des Rites. Les directeurs du Séminaire des MEP défendent le missionnaire en publiant deux de ses lettres : l'une du 7 janvier, et l'autre du 3 février 1699, qu'ils insèrent dans leur Lettre à Mme de Lionne. Une autre lettre du P. de Lionne est encore publiée en 1700 ; elle est datée du 14 novembre 1693. Mme de Lionne adresse également, le 23 avril 1701, une lettre assez vive aux Jésuites.
Le 20 octobre 1696, le Pape Innocent XII, comme l'avait fait Innocent XI en 1687, nomme le missionnaire évêque de Rosalie, et, deux jours plus tard, vicaire apostolique du Se-tchoan, province qui a été, le 15 du même mois, par le bref E sublimi Sedis (Jus Pont. de Prop. Fid., ii, p. 158), séparée du diocèse de Pékin.
L'élu est sacré à Fou-tcheou, dans le Fo-kien, par Mgr Maigrot le 30 novembre 1700. Prié par plusieurs évêques des MEP de se rendre en France et à Rome pour s'occuper du Règlement général des MEP et de la question des Rites, il y consent. Après avoir envoyé au Se-tchoan deux lazaristes, les P. Appiani et Mullener, deux prêtres des MEP, les père Basset et de La Baluère, et nommé les pères Appiani et Basset ses provicaires, il quitte la Chine.
Paris et Rome (1702-1713)
A la fin d'octobre 1702, il arrive à Paris, avec le chinois Hoang qui est ensuite attaché à la bibliothèque du roi. Il se rend à Rome en 1703, y reste jusqu'en 1706, faisant d'assez fréquentes visites aux cardinaux, et les tenant au courant des discussions toujours très vives sur les Rites. Le Pape veut le nommer assistant au trône pontifical : il refuse, et ne consent à accepter qu'une parcelle de la vraie Croix.
Revenu à Paris en mars 1706, il a quelques difficultés avec les Jésuites, entre autres celle qui lui inspire sa lettre du 29 juin de cette même année ; il porte l'affaire jusqu'à Louis XIV.
Dans de nombreuses réunions tenues en 1706 et 1707, il étudie le Règlement général avec les directeurs du Séminaire. Il meurt au Séminaire des MEP à Paris le 2 août 1713 ; il est enterré dans la crypte de l'église.
Il laisse le souvenir d'un homme pieux, zélé pour la gloire de Dieu, médiocrement propre aux affaires, et plus capable de tenir le second rang que le premier. Pendant son séjour en Chine, il avait commencé un recueil de phrases, toutes de quatre caractères et extraites d'ouvrages chinois. La première partie de ce travail a été publiée en Angleterre en 1854.
References
Bibliographie. - Lettre de M. l'abbé de Lionne, Evêque nommé de Rosalie, vicaire apostolique de Suchuen dans la Chine, à M. Charmot, directeur du Séminaire des M.-E. de Paris, à Canton, à présent procureur général en Cour de Rome des missions des Evêques François dans les Indes (Lettre du 14 novembre 1693). - mdcc, in-12, pp. 173, s. l'avis [s. l.].
Une nouvelle édition in-12, pp. 257, de cette Lettre porte le même titre, et présente un certain nombre de différences. Elle peut servir de réponse à l'ouvrage du P. Le Tellier : La Défense des nouveaux chrétiens.
Observationes in quæsita Sinarum Imperatori a Patribus Societatis Jesu proposita, et illius ad ea responsionem circa cœli, avorum et Confucii cultum, Sanctissimo Domino Nostro Papæ Clementi XI, ab Episcopo Rosaliensii Regno Sinarum Vicario Apostolico oblatæ. - S.l.n.d., in-4, pp. 94.
Chinese Manual. Sse Tse ouen tsien tchou . Four words litterature (with) Commentary (or) Explication. Recueil de phrases chinoises composées de quatre caractères, et dont les explications sont rangées dans l'ordre alphabétique français. - Printed by Harrison and sons, 1854, in-fol., pp. viii-75.
L'éditeur de cet ouvrage est M. H. Stanley, devenu, le 16 juin 1869, lord Stanley of Alderley ; le manuscrit provient de la Bibliothèque de Deguignes fils (n° 497 du cat. de sa Bibliot.), et c'est lui qui a ajouté le titre français.
Cet ouvrage a été traduit en allemand par le Rév. F. Ohlinger
Notes bio-bibliographiques. - M. C., iv, 1871-72, p. 487. - Journ. asiat., 6e sér., xvii, 1871, pp. 359, 541.
Relation de ce qui s'est passé à la Chine en 1697, 1698 et 1699, à l'occasion d'un établissement que M. l'abbé de Lyonne a fait à Nien-Tcheou, ville de la province de Tche-kiang. - Chez Daniel Moumal, marchand libraire, proche l'église de Saint-Lambert, Liège, mdcc, in-12, pp. 40 + avis et lett. écrit. à M. le Baron de *** à Liège.
" On m'a assuré que le P. de Fontaney, supérieur des Jésuites Français de la Chine, en était l'auteur. " (Avert)
Lettre à Mme de Lionne sur le libelle des Jésuites contre M. l'Evêque de Rosalie, son fils. A Rome ce 10 février 1701, pp. 1-17. - A la suite de cette Lettre se trouvent, traitant du même sujet, les quatre Lettres suivantes : Lettre de M. l'abbé de Lionne, évêque de Rosalie, aux Jésuites françois, missionnaires dans la Chine, écrite de Nanquin, le septième de janvier 1699, p. 22 ; Lettre de M. l'abbé de Lionne, évêque de Rosalie, au P. Grimaldi, Jésuite, écrite de Nanquin, le troisième de février 1699, p. 18. - Deux lettres de l'évêque d'Argolis, pp. 36 et 73, 41 et 77.
Lettre à Messieurs des Missions-Etrangères sur celle qu'ils ont écrite à Mme de Lionne. - mdcci, in-12, pp. 68.
Lettre de Mme de Lionne aux Jésuites. Paris, 23 avril 1701. - In-12, pp. 36.
L'Apoteosi Melchiorrica fatto curioso avvenuto in Recanati nell'ottobre del 1700 colla giunta d'una risposta alla Lettera di Madama di Lionne. - In-12, pp. 15 [s. l. d.].
On attribue cette satire au P. Laurent Sardi.
Mém. pour Rome, i, p. 149. - Rép. de MM. des M.-E. à la prot. et aux rép. des Jés., pp. 186, 203, 245. - Lett. à MM. du Sém. des M.-E. sur ce qu'ils accusent, p. 119. - L'Etat prés. de l'Egl. de Chine, p. 12. - Difesa, p. 50. - Nouv. Mém., ii, p. 288. - Relat. des révol. à Siam, pp. 22 et suiv., 29 et suiv. - Voy. des amb. de Siam, pp. 169 et suiv. - Voy. de Siam des PP. Jésuites, iii, p. 167.
Relat. de l'amb., pp. 21, 63 et suiv., 140. - Journ. du voy. de Siam, pp. 201, 212, 215 et suiv., 225, 256 et suiv., 324, 351, 366 et suiv., 382 et suiv., 409, 439, 449, 482. - L'amb. de Siam, pp. 23, 59, 124. - Etude hist., pp. 87, 157, 166. - Un avent. à Siam, pp. 23 et suiv. - Hist. de M. Constance, pp. 80, 187. - La gloire de Louis-le-Grand, p. 90. - Coll. des Mém. relat. à l'hist., lxxiv, pp. 329, 330, 338. - Hist. du roy. de Siam, ii, pp. 147 et suiv. - Descrip. du roy. Thai, ii, pp. 170, 173 et suiv., 340, 362 et suiv., 397.
Lett. de Mgr Pallu, Tab. alph. - Docum. hist., pp. 132, 133 (et non 733 comme le porte par erreur la Tab. alph.). - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 182 et suiv., 263 et suiv., 275. - Journ. d'A. Ly, Tab. alph. - Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 438. - Les pr. voy. fr. à la Chine, p. 116. - La Franc. pont., ii, p. 701. - Vindiciæ sinicæ, pp. 9 et suiv. - Corresp. inéd. E. Renaudot, pp. li, 18, 172, 208, 227. - Lett. aut. Coll. Troussures, p. 583.
La Bibliothèque nationale possède 2 vol. in-fol. latin, nos 16980 et 16981, qui contiennent plusieurs lettres autographes de Mgr de Lionne.
Portrait. - Peint à l'huile, est au Séminaire des M.-E. - Hist. gén. miss. cath., ii, 2e part., p. 411.