Gabriel BRAUD? - 1722
- Status : Prêtre
- Identifier : 0102
Identity
Birth
Biography
[0102] BRAUD, Gabriel. Les renseignements rassemblés à son sujet avant son entrée au Séminaire des MEP sont nettement incomplets. Il est certainement originaire du diocèse de Nantes, peut-être même de cette ville. On trouve bien un Gabriel Braud, prêtre à Saint-Herblain en Loire-Inférieure (1) en 1664. Il est peu probable que ce soit notre missionnaire.
Au Tonkin, puis au Siam
Celui-ci s’embarque en 1689 pour le Tonkin où il ne reste qu’un ou deux ans. Transféré au Siam en 1693, il est professeur de latin, puis en 1697 de théologie au Collège général qui compte alors 25 élèves. Il en devient le supérieur la même année ou l’année suivante.
Provicaire
À cette époque, en 1698, la mission du Siam n’a pas d’évêque. Mgr Pérez, vicaire apostolique de Cochinchine, croit pouvoir nommer M. Braud provicaire, titre que paraît lui conserver Mgr de Cicé.
Assistant diplomate
À partir de 1698, le missionnaire s’efforçe de renouer les relations du Siam avec la France et en 1701 il aide activement l’évêque Mgr Quémener, chargé par Louis XIV de travailler dans le même sens. Il s’occupe d’ailleurs volontiers des intérêts français, non seulement dans l’Indochine occidentale, mais encore à Madagascar ; c’est ainsi que plusieurs de ses lettres, datées de 1702, traitent de l’établissement de la France dans la grande île.
Curé de Saint-Joseph à Juthia
En 1703, il forme le projet d’installer la procure du Siam et le Collège général à Poulo-Condor (2). Cette même année, il est nommé à Juthia (3) curé de la paroisse Saint-Joseph, composée de Siamois, de Cochinchinois et de Français. Malade en 1707, il part pour Pondichéry pour revenir au Siam en 1713. A nouveau malade, il donne sa démission de provicaire vers 1720, quitte le Siam en 1722 avec la pensée de se rendre en Chine. Il meurt à Batavia (4) la même année, nous ne savons en quel mois. Sa dernière lettre, écrite de Batavia, est du 2 avril 1722.
1 - Loire-Atlantique.
2 – Aujourd’hui Côn Dào, archipel au sud du Vietnam et du Mékong où le pouvoir colonial français devait plus tard établir le bagne de l’Indochine.
3 – Ancienne capitale du Siam.
4 – Aujourd’hui Djakarta.
Note du P. Marillier
Gabriel Braud, né dans la région de Nantes, à une date qui n'est pas connue, part de France en 1689 comme missionnaire apostolique. Il arrive en juin 1692 au Tonkin sur un vaisseau anglais de Madras, en compagnie d'un jeune confrère, le P. François Guisain et des jésuites français, les PP. Le Royer et Parégault.
Les vicaires apostoliques espèrent faire clandestinement conduire Gabriel Braud et François Guisain dans des villages chrétiens écartés, mais le chef du comptoir anglais ne voulant pas partager ce risque, révèle leur arrivée aux mandarins. Tous deux vont donc renforcer l'effectif du comptoir de la compagnie royale de France à Hiên (journal 1692, 681 f382, 391). Quelques lettres de G. Braud au P. Delavigne, émaillées de phrases en tonkinois, montrent ses progrès dans l'étude de la langue (1694, 653 f251 et passim). Cependant, le P. Braud s'entend difficilement avec Mgr d'Auren qui le soupçonne d'indiscrétions au profit des jésuites (Bourges 1.1.1694, 652 f270). De fait, Gabriel Braud devenu l'ami du P. Le Royer durant son voyage (Braud 7.10.1694, 653 f268/255) le reste et il écrit également en Chine au P. de Fontenay (17.1.1695, 653 f292/279).
Il quitte le Tonkin pour le Siam le 20 janvier 1696 (journal, 682 f305; Belot 24.11.1697, 653 f341). Mgr d'Auren lui prodigue encore des recommandations de discrétion (1.12.1698, 652 f387-390), et formule à nouveau des critiques à son sujet (8.12.1712, 685 f2). Le P. Braud travaille pour le collège général et pour la mission du Siam pendant une trentaine d'années. Il meurt à Batavia en 1722 (Saint-Gervais 26.11.1722, 655 f407 ; journal 1722, 659 f330). "Il avait du zèle et le don des langues. Il en savait plusieurs, ce qui lui a donné de l'occupation étant à Siam où toutes les nations de ces pays viennent faire leur commerce. Il avait un esprit un peu particulier au point que plusieurs ne le goûtaient pas et se défiaient même de lui." (Guisain 17.11.1722, 685 f576).
References
Notes bio-bibliographiques
— Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. — Descrip. du roy. Thai, ii, pp. 194 et suiv. — Etude hist., pp. 188, 190.