François POTTIER1726 - 1792
- Status : Vicaire apostolique
- Identifier : 0202
- Bibliography : Consult the catalog
Identity
Birth
Death
Episcopal consecration
Other informations
Missions
- Country :
- China
- Mission area :
- 1756 - 1792
- 1756 - 1792
Biography
[0202] François Pottier a été un vicaire apostolique très actif en Chine au XVIIIe siècle.
Il naît le 9 mars 1726 à La Chapelle-Saint-Hippolyte (Indre-et-Loire), fait ses études classiques à Loches, ses études théologiques au séminaire du Saint-Esprit à Paris, entre 1748 et 1753, et entre diacre au Séminaire des MEP en mai 1753. Ayant obtenu l'autorisation d'aller voir sa famille, ce qui, à cette époque, n’est que rarement accordé par le Séminaire, il est ordonné prêtre à Tours le 22 septembre de la même année, revient à Paris, et part pour la Chine le 27 octobre suivant.
Chine (1756-1792)
Il s'embarque à Lorient dès le 29 novembre 1753, mais en raison de vents contraires, le vaisseau ne lève l'ancre que le 30 décembre. Il arrive au Sichuan (Se-tchoan) en 1756, et dès le début de sa carrière, il écrit ces mots, qui résument très exactement son caractère distinctif : " Dieu sait qu'en prenant le parti des missions, je n'ai jamais eu en vue que ma propre sanctification, le salut de tant d'âmes qui périssent faute de ministres, et avant tout sa sainte gloire ; c'est pourquoi, quelque chose qui arrive, je tâcherai de soumettre ma volonté à la sienne. Dans cette résolution, je ne crains ni la mort, ni les persécutions, ni les prisons, ni les tourments, ni l'exil ; je ne crains autre chose, sinon que de ne pas soutenir ma vocation par mes bonnes œuvres, et d'éloigner de moi les secours et les grâces que Dieu destine et attache à un pareil état. " La mission du Sichuan (Se-tchoan) compte à cette époque de cinq à six mille chrétiens, dispersés dans toute la province, avec quelques-uns dans la province du Guizhou (Kouy-tcheou) qui y était rattachée au spirituel. Elle est administrée par deux prêtres chinois, et ne possède d'autre missionnaire européen que Pottier. La prédication de l'Évangile est interdite dans cette province comme dans tout l'Empire du Milieu. Le jeune apôtre étudie la langue chinoise à Taopa, et se fait remarquer par beaucoup de prudence et de zèle. Dès 1756, il est nommé provicaire par Mgr Reymond, évêque élu de Cinne, et vicaire apostolique du Sichuan (Se-tchoan). Il fait, de 1757 à 1760, la visite d'une partie des chrétientés de la mission, et une expédition à Guizhou (Kouy-tcheou). Arrêté en 1760 comme prédicateur de la religion chrétienne, il supporte courageusement la torture des pieds, et demeure prisonnier à Chongqing (Tchong-king) pendant plusieurs mois. Renvoyé à Canton, il s'échappe en route, revient dans sa mission, " guéri, écrit-il, de son enflure aux jambes depuis qu'il a subi la torture. " Il reprend aussitôt le cours de ses travaux. Le 24 janvier 1767, il est nommé évêque d'Agathopolis et vicaire apostolique du Sichuan (Se-tchoan). Forcé par la persécution de fuir au Shaanxi (Chen-si), il fut sacré à Xi’an (Si-ngan fou) le 10 septembre 1769. Depuis 1766, il a reçu de France quelques collaborateurs : Falconet, Alary, Gleyo ; d'autres, de Saint-Martin, Moye, Dufresse, viennent s'y adjoindre. Il installe une nouvelle résidence à Chengdu (Tchen-tou), un hospice de lépreux près de cette ville, fait aussi établir un séminaire successivement à Long-ki dans le Yunnan et à Lo-lang-keou au Sichuan (Se-tchoan), et excite le zèle des baptiseurs des enfants des (non-chrétiens) païens. Il encourage, avec la modération qui fut la caractéristique de son gouvernement, plusieurs œuvres entreprises par ses missionnaires, entre autres l'Institution des Vierges chrétiennes, et la fondation des écoles de filles par le P. Moÿe. Ce missionnaire paraissant marcher trop vite et trop loin dans cette voie, il porte la question à Rome qui trace des règlements concordant avec ceux que lui-même a donnés.
En 1784, le 13 juin, il sacre son coadjuteur, de Saint-Martin, qui, malheureusement, est arrêté l'année suivante, ainsi que plusieurs missionnaires du Sichuan (Se-tchoan), emprisonné d'abord à Chengdu (Tchen-tou), puis à Pékin, et enfin exilé de Chine où il ne rentrera qu'en 1789. Pendant ce temps, l'évêque continue d'administrer activement sa mission et de visiter un certain nombre de districts. Il reçoit du Souverain Pontife Pie VI un bref d'éloges « Summo doloris » (N. L. E., ii, p. 439), daté du 24 mars 1787. Le nombre des baptêmes d'adultes pendant son épiscopat est de plus de onze mille, et celui des baptêmes d'enfants de non-chrétiens dépassa quatre-vingt mille ; la population catholique monte à près de vingt-cinq mille. Il ordonne, ou fait ordonner par son coadjuteur, quinze prêtres indigènes. Il semble qu'il est l'auteur du premier manuscrit de l'ouvrage que Mgr Taberd publiera : « Documenta rectæ rationis ». Ce travail, remanié par plusieurs missionnaires, entre autres par Alary, a, lors de la rédaction primitive, porté le titre de « Compendiosa methodus ad infideles christianæ fidei rudimentis imbuendos », que l'on changera en celui de « Argumenta rectæ rationis », avant de lui donner son titre actuel (Voir ALARY).
On a de lui certains mots qui méritent d'être cités : " Plus la barque périclite, plus il faut ramer ", disait-il au moment où la persécution lui enlève son coadjuteur et trois missionnaires. A la fin de sa vie si bien remplie, son humilité lui dicte ces paroles, qu'il répétait souvent : " Demandez à Dieu qu'il use de miséricorde envers moi ; autrement, je suis un homme perdu. "Ses missionnaires ont tracé de lui le plus édifiant portrait : " Je n'ai jamais rencontré dans un seul homme tant de simplicité et tant de grandeur, écrit de Saint-Martin ; il est vêtu comme le commun du peuple ; il est toujours en courses pour les missions, il fera quelquefois trois journées de chemin pour un seul malade. C'est un homme admirable pour tout : il est d'une simplicité et d'une humilité qui me couvrent de confusion toutes les fois que je le vois ; il laisse la liberté de tout dire, et il croit être le plus ignorant des missionnaires. Certainement, je changerais bien quatre têtes comme la mienne contre la moitié de la sienne, toute fatiguée qu'elle est. Il travaille toujours avec un zèle infatigable ; il prêchera trois fois par jour, cela ne lui coûte rien. " Voici l'appréciation du Vénérable Moÿe : " C'est un véritable cœur d'or, quoiqu'on puisse dire qu'il porte une crosse de bois. Il mène une vie apostolique ; il pratique la pauvreté, l'humilité, la patience, la charité, et il a fait des travaux immenses. " Ce n'est pas sans raison que son biographe lui a donné le titre de fondateur de la mission du Sichuan (Se-tchoan) ; s'il n'en a pas été le premier missionnaire et le premier évêque, il l'a notablement développée, organisée, et affermie.
Il mourut le 28 septembre 1792, dans une maison de chrétiens située à 12 kilomètres de la ville de Chongqing (Tsong-king tcheou), et fut enterré dans le cimetière Fong-ouan-chan, à environ cinq kilomètres de la porte septentrionale de Chengdu (Tchen-tou).
References
Bibliographie. - Ouvrage commencé par Mgr Pottier :
Documenta rectæ rationis seu forma instructionis ad usum alumnorum sinensium, anamitarum, nec non et catechistarum concinnata, a J.-L. Taberd, episcopo Isauropolitano edita. - Fredericnagori vulgo Serampore, ex typis J.-C. Marshman, 1839, in-12, pp. xvi + vi + 355 + 1 errata.
Comp.-rend. : Am. de la Rel., cii, 1839, p. 114.
Id. - Typis Societatis Missionum ad Exteros, Hong-kong, 1893, in-12, pp. 298.
(Le Sacrement de Pénitence). - Imprimerie de la Sainte-Famille, Cha-pin-pa, Tsen-kia-gay.
Notes bio-bibliographiques. - N. L. E., i, pp. 36, 96 et suiv. ; Ib., Relation de la persécution en 1769, à l'occasion de la prise de M. Gleyo, p. 109 ; Ib., Persécution, p. 128 ; Ib., p. 160 ; Ib., Persécution, p. 167 ; Ib., p. 254 ; Ib., Tableau de la mission en 1782, p. 347 ; Ib., p. 473 ; ii, p. 1 ; Ib., Relation de la persécution en 1784, p. 150 ; Ib., p. 174 ; Ib., pp. 205, 227, 246, 300, 334 et suiv. ; Ib., Bref de Pie VI à Mgr Pottier et à son coadjuteur [en latin et en français], p. 439 ; Ib., pp. 448 et suiv., 504 et suiv. ; iii, pp. 13 et suiv., 79, 133, 429, 485 et suiv. ; v, p. 20. - L. E. [P. L.], p. 425.
Nouv. des miss. or. 1785-1786, 1re part., pp. 167, 231, 236 ; 2e part., pp. 84, 113. - Nouv. des miss. or. 1783-1789, Bref de Pie VI [en latin et en français], pp. 25, 28.
M. C., viii, 1876, Bref de Pie VI, p. 143 ; ix, 1877, p. 475. - A. M.-E., 1910, p. 270. - Sem. rel. Tours, 1900-01, p. 281.
Acta rev. vic. ap. miss. Se-tchouan, p. 2. - Hist. gén. Soc. M.-E., Tab. alph. - Hist. miss. Kouy-tcheou, Tab. alph. - Journ. d'A. Ly, Tab. alph. - Lett. à l'év. de Langres, pp. 189 et suiv., 215. - Mém pour serv. à l'hist., iv [Mgr Pottier par erreur est appelé Lottin], p. 327. - Theologia dog. et mor., i, pp. v, vii. - La Franc. pont., ii, p. 703.
Collect., 1764 : n° 322 ; 1765 : n° 308 ; 12 janv. 1769 : nos 345, 394, 781, 1347 ; 13 juill. 1769 : n° 1980 ; 16 nov. 1769 : n° 1715 ; 15 déc. 1769 : n° 1716 ; 28 déc. 1770 : n° 1859 ; 10 avril 1772 : n° 820 ; 14 mai 1772 : n° 1052 ; 1774 : n° 431 ; 3 janv. 1777 : nos 346, 1432, 1860 ; 10 avril 1777 : n° 1780 ; 18 janv. 1778 : n° 1054 ; 20 août 1778 : nos 162, 1781 ; 24 août 1778 : n° 1940 ; 15 fév. 1779 : n° 1261 ; 9 juill. 1779 : n° 310 ; janv. 1780 : n° 1069 ; 27 janv. 1780 : n° 1718 ; 15 fév. 1780 : nos 407, 1348 ; 15 fév. 1781 : n° 209 ; 22 sept. 1782 : n° 1055 ; 13 janv. 1783 : n° 355 ; 5 janv. 1784 : n° 1529 ; 17 avril 1784 : n° 1567 ; 19 avril 1784 : nos 298, 1670, 2136 ; 20 avril 1784 : n° 239 ; 29 avril 1784 : nos 237, 774, 784, 2013 ; 5 avril 1785 : n° 1722 ; 5 mars 1787 : nos 1434, 1726 ; 21 janv. 1788 : n° 2137 ; 17 août 1791 : n° 588.
Biographie. - La mission du Su-tchuen au XVIIIe siècle. Vie et apostolat de Mgr Pottier, son fondateur, évêque d'Agathopolis, vicaire apostolique en Chine, membre de la Société des Missions-Etrangères de Paris [avec portrait], par Léonide Guiot, ancien conservateur des forêts. - Téqui, libraire éditeur, 85, rue de Rennes, Paris, 1892, in-8, pp. xx-521.
Comp.-rend. : M. C., xxiv, 1892, p. 155. - Sem. rel. Tours, 1891-92, p. 789. - Le Messager d'Indre-et-Loire, 1892, n° du 16 mars.
Portrait. - Peint en Chine ; se trouve au Séminaire des M.-E. qui l'a reçu de M. L. Guiot. - Voir Biogra