François-Xavier JARRIGE1796 - 1889

[0334] François JARRIGE naît le 8 septembre 1796 au hameau de La Combe à Saint-Clément dans le Puy-de-Dôme. Après avoir commencé ses études de latin chez le curé de sa paroisse natale, il doit les abandonner par suite des troubles de la Révolution française. Afin d’aider les siens, il travaille comme scieur de long en Charente-inférieure. Encouragé par un prêtre de grand allant, il reprend ses études et les achève au collège de Saint-Jean d’Angély. Il enseigne ensuite pendant un an au petit séminaire de Chavagnes-en-Paillers en Vendée. Portant déjà la tonsure, il entre au Séminaire des MEP le 23 février 1818. Il est ordonné prêtre le 18 décembre 1819.

Mission Malabar (Pondichéry)

Affecté à la mission Malabar (Pondichéry), il y part le 30 décembre suivant. Arrivé à destination le 10 juin 1820, il est d’abord, pendant six ans, supérieur du séminaire indigène. En 1826, Mgr Hébert le charge d’administrer les chrétientés qui dépendent de Bangalore, à l’époque au Haut Mysore, alors dépendance du vicariat de Madras. En 1830, il est à Coimbatore, d’où les schismatiques portugais réussissent à le faire expulser. De 1834 à 1840, il dirige la procure à Pondichéry. C’est à cette époque (1838), qu’il compose en anglais un opuscule pour éclairer les Goanais et leurs partisans. En 1839, il est nommé provicaire. En 1841, il retourne à Coimbatore dans les Nilgiri.

Mission à Ceylan

En 1842, il est envoyé en mission spéciale à Ceylan ; cette mission consistait à connaître la situation religieuse et l’état des esprits très divisés depuis plusieurs années. Le provicaire reste quelques semaines à Colombo. Son rapport constate les divisions opposant les missionnaires au nombre de 21, tous nés en Inde, et les chrétiens très peu respectueux de leurs pasteurs, de plus très médiocrement instruits de leur religion. Il conclut en recommandant la nomination d’un évêque européen avec le P. Cajetano pour coadjuteur. La Sacrée Congrégation pour la Propagation de la Foi retient une partie de ses conclusions et nomme le P. Cajetano évêque.

Retour à la mission Malabar

En 1843 ou 1844, le P. Jarrige est aumônier des troupes anglaises à Cuddalore. En 1845-1846 il est nommé administrateur du district de Coimbatore.

Définitivement au Mysore

Retourné définitivement au Mysore, mission de laquelle il relève depuis 1845 (année où la division du vicariat de la Côte de Coromandel est décidée), il est en 1848, nommé provicaire par Mgr Charbonnaux, et placé à Bangalore à la tête de la paroisse Saint-François-Xavier, qui vient d’être fondée et couvre un vaste district. Durant plus de vingt années, il s’emploie à susciter des conversions et à affermir les qualités de ses fidèles.

En 1860, pendant un voyage de Mgr Charbonnaux en France, il dirige la mission du Mysore et la même année signe le 13 avril une circulaire sur l’emploi des fonds donnés par la Sainte-Enfance. Il adresse cette circulaire aux missionnaires des trois circonscriptions ecclésiastiques du Mysore : Nundidroog, Ashtagram et Kadour créées par Mgr Charbonnaux, sans que soit pris en compte les limites des provinces et districts existants.

A peu près à la même époque, pour aider à la formation des Sœurs de Sainte-Anne, il rédige un traité « sur la vocation, le noviciat, les vœux, le mérite des religieuses institutrices », dont Mgr Charbonnaux dit : « Le bon Père y a mis de la théologie ; j’ai été bien satisfait de ce travail ; il n’y a eu que le langage à limer et à polir un peu. » En 1873, âgé de 77 ans, tout en restant provicaire jusqu’en 1880, il se retire et prend sa retraite.

Après une vie passée dans l’observance et la discipline, il s’éteint le 12 septembre 1889 à Bangalore, âgé de 93 ans, réputé pour sa prudence et sa charité.

A aucun prêtre de la Société des MEP, Dieu n’avait accordé jusqu’à ce jour une carrière missionnaire aussi longue. Fêté au cinquantième anniversaire de son apostolat, le P. Jarrige répondit aux compliments qu’on lui adressait : « Cette fête et cette longue vie qui l’a provoquée sont une honte pour moi ; car si j’avais été un saint François-Xavier dont je porte indignement le nom, je n’aurais pas vécu si longtemps. »