Pierre LE TURDU1821 - 1861

[0500] Pierre-Marie le Turdu a été missionnaire au Japon et en chine au milieu du XIXe siècle.

Il naît le 6 août 1821 à Quintin (Côtes-du-Nord), fait une partie de ses études théologiques au Grand séminaire de Versailles, entre diacre au Séminaire des MEP le 15 mai 1844, est ordonné prêtre le 21 décembre de la même année, et part le 10 mars 1845 pour la mission du Japon.

Japon (1846-1848)

Conduit en 1846 aux îles d’Okinawa (Riu-kiu /Lieou-kieou) par le navire français Sabine, avec le commandant Guérin, il y rejoint Mgr Forcade qui, nommé évêque, le laisse seul à Naha (Tomari) jusqu'à l'arrivée du P. Adnet. Soumis à une séquestration sévère et continuelle, le missionnaire ne peut faire aucune conversion, quoique, selon l'appréciation de Mgr Forcade, il fût gratifié à un degré peu commun du don de la conversion des âmes ".

Chine (1848-1861)

Quelques mois après la mort du P. Adnet, arrivé le 1er juillet 1848, il regagne Hong-Kong, et, en l'absence d'un nombre suffisant de missionnaires, travaille dans la ville et dans les villages des environs.

En 1850, il s'agrège définitivement à la mission du Guangdong (Kouang-tong) et Guangxi (Kouang-si). Il est envoyé dans le district de Kia-ing et s'installa à Tchou-hang. Il fait un long voyage d'administration dans cette région qu'aucun missionnaire n'a encore évangélisée. La liberté de la prédication chrétienne n'existant pas alors en Chine, il est dénoncé pour avoir converti la fille et le petit-fils d'un mandarin. En octobre 1850, il est arrêté à Kia-ing avec quelques chrétiens, et jeté en prison, pendant que les fidèles subissent les supplices de la bastonnade et du chevalet.

Emmené à Canton, et délivré sur la demande du ministre de France en Chine, Forth-Rouen, il repart aussitôt pour son district.
Il rencontre alors des difficultés particulières causées par la question du patronage du Portugal : l'évêque de Macao prétend avoir la juridiction exclusive sur le Guangdong (Kouang-tong), et celui-ci envoie dans cette province des prêtres qui excitent les catholiques à ne pas obéir aux missionnaires français. Encouragés par quelques mauvais chrétiens chinois, les mandarins se montrent de nouveau hostiles, et en 1856, Le Turdu est arrêté une seconde fois, mais bientôt délivré.

C'est dans ce district de Kia-ing, qu'il baptise un nommé Tsi, qui porte la foi dans le district de Tchin-pin, en 1861. Il travaille également dans le district de Chaozhou (Tchao-tcheou) alors peuplé deux mille catholiques.

Il est nommé propréfet en 1858. Il remplit à cette époque les fonctions d'aumônier sur un navire qui sert d'hôpital aux troupes anglaises, lors de l'expédition contre Canton. Il meurt à Canton, le 15 juillet 1861.