Claude DÉPOMMIER1815 - 1873

[0505]. DÉPOMMIER Claude-Marie, vicaire apostolique du Coimbatore, naît le 20 février 1815 aux Clefs en Haute-Savoie. Il fait ses études classiques aux petits séminaires de Saint-Pierre-d'Albigny et de Rumilly, ses études théologiques au grand séminaire de Chambéry et est incorporé à ce diocèse. Après son ordination sacerdotale qui a lieu le 21 septembre 1839, il est vicaire à Chambéry. Trois ans plus tard, le 8 novembre 1844, il entre au Séminaire des Missions Étrangères.

Diocèse de Pondichéry

Il part pour Pondichéry le 29 mai 1845. Il commence à Tranquebar (1) où les Goanais (2) lui créent d'assez graves difficultés. Les dix années suivantes de juillet 1847 à mai 1857 il est responsable du district de Kumbakonam (3), puis pendant deux ans supérieur du Petit séminaire et directeur du Carmel à Pondichéry.

Personnalité remarquée

Il fait également partie de la commission instituée par Mgr Bonnand pour l'examen de quelques difficultés théologiques spéciales à la mission de Pondichéry (Voir BONNAND, GODELLE).

Il accompagne successivement Mgr Bonnand et Mgr Charbonnaux dans leurs visites apostoliques de l'Inde. Les actes de la visite ayant été perdus dans un naufrage, il est appelé à Rome pour les reconstituer, ce qu'il peut faire avec les notes prises et conservées. A son retour, il est nommé à Salem où il ne reste que peu de temps.

Vicaire apostolique

Nommé en 1864 vicaire apostolique du Coimbatore avec le titre d'évêque de Chrysopolis, il est sacré à Pondichéry le 8 octobre 1865.

Le Coimbatore compte alors 13 missionnaires et 16 000 à 17 000 catholiques. Annuellement, les baptêmes d'adultes ne dépassent pas les deux cents. On compte aussi trente six conversions de protestants en 1865. L'administration de Mgr Dépommier est marquée par l'établissement, à Coimbatore, d'une école tenue par les Frères de Saint-Joseph du Mysore qui n'y restent pas, et d'une autre école à Coonoor (4), mais aussi par la fondation de l'Institut des religieuses enseignantes de la Présentation et par l'installation de l'orphelinat agricole du Pallum.

L'évêque nourrit également plusieurs autres projets qu'il regrette de ne pouvoir réaliser immédiatement. Certains visent des pratiques auxquelles il souhaite apporter des perfectionnements, ce qui ne peut se faire en un jour. Mais le temps lui manque ; il meurt à Négapatam (5) le 8 décembre 1873.

Son épiscopat est aussi marqué par sa participation au concile du Vatican en 1870 ainsi qu’aux réunions des vicaires apostoliques qui se tiennent à Rome à cette occasion et révisent le Règlement général de la Société des Missions Étrangères.

1 – Tranquebar : ville des Indes anglaises sur la cote de Coromandel, juste eu nord de Karikal, l’un des cinq comptoirs français.
2 – Goanais : Les nouvelles circonscriptions confiées aux MEP remettent en cause le concordat signé aux XVIème siècle, instituant le ‘‘Patroado’’, devenu obsolète avec le temps. Par cet accord, le Saint-Siège, tenant compte des positions acquises par le Portugal, lui octroyait des privilèges, dont le droit de proposer les candidats aux sièges épiscopaux et, de facto, de délimiter les diocèses. Le règlement du différend se fera progressivement et ne sera acquis qu’à la fin du XIXème siècle.
3 – Kumbakonam : ville du district de Tanjore, à l’est de Karikal.
4 – Coonoor : dans les montagnes de Nilgiri, station de villégiature prisée des Européens
5 – Négapatam : Il y a au sud de Karikal une ville du même nom, connue pour les batailles navales qui s’y sont déroulées au large entre Français et Anglais en 1746 et 1782.