Nicolas KRICK1819 - 1854

[0595] Nicolas-Michel Krick, préfet apostolique dans l’Assam actuel, a été un des premiers missionnaires à s’être rendu au Tibet au milieu du XIXe siècle.

Il naît le 1er mars 1819 à Lixheim (Meurthe). Après son ordination du 1er juin 1844, il est vicaire à Gerbéviller et à Phalsbourg. Il entre au Séminaire des MEP le 28 octobre 1848.

Inde – Tibet (1850-1854)

Il part pour l’Inde le 23 décembre 1849, en vue d’y chercher les moyens de se rendre au Tibet, par l’Assam. Il traverse l’Inde pour arriver en juin 1850 à Guwahati (Gowahatty) où il commence l’étude des dialectes locaux. C’est en mai 1851 qu’il entreprend sa première expédition vers le Tibet.

Lors de son passage à Nowgong, il fait quelques instructions religieuses aux catholiques de cette ville, et y détermine la conversion d’une protestante. A Saikhoa (Saïkwah), il se joint à une troupe anglaise qui se rend auprès des indigènes Abors. Il revient avec la même troupe armée, et se lance le 15 décembre en direction des tribus Michmis.

Le 16 janvier 1852, après maintes aventures racontées dans son célèbre journal « Relation d’un voyage au Thibet », il se trouve devant le village tibétain d’Oualong (Oualoung)¬, et peu après, il entre à Sommeu. Il y souffre bien des misères, obligé de se loger dans une salle commune qui sert « de pied à terre et de bazar public », de céder sa place à tout nouveau-venu, ne pouvant rien acheter parce qu’on ne veut rien lui vendre, et forcé de ramasser un à un les grains de riz tombés à terre, ou bien recevant des autorités une ration, « restes dégoûtants des repas d’autrui, auxquels son chien lui-même refusait de toucher ». Il est chassé au bout de quelques jours et doit reprendre le chemin de Saikhoa (Saïkwah). Il y arrive le 18 mars 1852, épuisé et atteint d’une fièvre qui met ses jours en danger. Rétabli, Krick est nommé préfet apostolique le 7 novembre, à la place de J. Rabin, supérieur de cette partie de la mission du Tibet, en raison du retour précipité en France de ce dernier.

En 1853, il refait sans résultat une expédition chez les Abors. L’année suivante, il repart avec un missionnaire, Augustin Bourry, et de nouveau réussit à gagner Sommeu, dans la province de Dzayul, Tibet. Il y reste quatre ou cinq semaines, étudiant la langue tibétaine et soignant les malades. Il est massacré avec son compagnon le 1er septembre 1854, par quelques Michmis, que guidait un de leurs chefs nommé Kaïcha. Ce crime, on le saura plus tard, fut commis à l’instigation des autorités tibétaines.
Krick montra dans sa carrière apostolique beaucoup d’intrépidité, de sang-froid, d’initiative ; mais son expédition était trop aventureuse pour être couronnée de succès.