Michel PETITNICOLAS1828 - 1866

[0645] Michel-Alexandre PETITNICOLAS naît le 21 août 1828 à Coinches dans le département des Vosges. Il fait ses humanités au petit séminaire de Châtel-sur-Moselle où il reste deux ans (1844-1846), puis entre au grand séminaire de Saint-Dié. Il se présente sous-diacre au Séminaire des MEP le 20 janvier 1850, mais tombant malade il est obligé d'en sortir le 2 octobre suivant. Ordonné prêtre dans son diocèse le 5 juin 1852, il est nommé vicaire à Laveline. Il y reste une année et se présente à nouveau au Séminaire des MEP le 17 juin 1853. Déjà connu en raison du précédent séjour, il n’y reste que deux mois. Il part le 20 août suivant pour la mission de Pondichéry.

Inde

Après un court intérim à Tranquebar (1), il est placé sous la direction du P. Dépommier à Kumbakônam (2). Sa santé, rapidement et profondément altérée par les chaleurs de l'Inde, l'oblige en 1855 à rechercher un pays plus tempéré. Il est alors envoyé à Hong-kong où sollicité par Mgr Berneux, il accepte de l’accompagner en Corée.

Corée

Installé à Naï-taï dans la province de Tchyoung-tchyeng (3), il y apprend le coréen et s’engage dans son apostolat. Il se fixe ensuite à Koang-tsien, et, à la fin de 1858, se trouve à diriger un vaste district composé d'une partie des provinces de Tchyoung-tchyeng, Kieng-syang, Kyeng-keui et Kang-ouen (4), comprenant 77 stations et environ 3 500 catholiques. Sa résidence est dans la première de ces provinces, à Koang-tsien. En 1860, dénoncé par un Chrétien, il manque d’être arrêté à Poul-tang-kol par des satellites (5). Il peut s'enfuir à temps. La maladie dont il avait souffert en Inde l'atteint à nouveau et influence son caractère qui s’avère parfois trop vif. Il est, en 1862, envoyé au séminaire de Pai-rong, dont le P. Pourthié est le supérieur. Outre les travaux ordinaires du professorat et l'administration de quelques chrétientés voisines, il commence la composition d'un dictionnaire latin-coréen ainsi que d'une grammaire. Au commencement de la grande persécution de 1866, il est arrêté le 2 mars à Pai-rong (6) avec le P. Pourthié.

Martyre

Les deux missionnaires, emprisonnés à Séoul, sont interrogés et torturés. Le P. Petitnicolas, après avoir été percé de bâtons aiguisés, est ainsi que son compagnon condamné à mort pour avoir prêché le catholicisme en Corée. Il est décapité à Saï-namhte le 11 ou le 12 mars suivant.

D'après des documents qui paraissent certains, l'Histoire de l'Eglise de Corée indique le 11 mars. Mais il semble utile de signaler une déclaration du P. Calais et de Mgr Verrolles fixant sa mort au 12 mars (Voir Vie de M. A. Petitnicolas, 2e édit., p. 393). Son corps, enterré au lieu du supplice, est au mois d'août exhumé par les chrétiens, qui l'ensevelissent sur la montagne Ouai-ko-kai à une demi-lieue de Séoul ; le 30 octobre 1899 il est exhumé une seconde fois, reconnu et gardé au séminaire de Ryong-san. En 1900, le 10 septembre, il est inhumé dans la cathédrale de Séoul (Voir DAVELUY).

1 – Tranquebar : ville côtière des Indes anglaises, proche de Karikal.
2 – Kumbakônam : également aux Indes anglaises, à l’ouest de Karikal, près de Tanjore (Tanjavur)
3 – Province dont le chef-lieu est l’actuel Ch’ongju.
4 – A elles seules, ces quatre provinces correspondent à la quasi-totalité de la Corée du sud actuelle. Il ne suffirait que d’y ajouter la province du sud-ouest et l’île de Cheju.
5 – Hommes de main chargés d’exécuter les ordres
6 – Pai-rong : la note d’introduction de l’atlas des MEP concernant la Corée situe l’arrestation au collège de Tjyei-tchyen (transcription MEP), lequel se trouve quelque peu au nord de l’actuel Ch’ungju au centre de la Corée du sud